Musée de l'ordre de la Libération
Henri ROL-TANGUY

Henri ROL-TANGUY

ALIAS : Louis - Théo - Morel - Prat - Gay - Imbert - Nordal - Rol

Né(e) le 11 juin 1908 - Morlaix (29210 FINISTERE FRANCE)
Décèdé(e) le 08 septembre 2002 - Paris (75000 VILLE DE PARIS France)
Compagnon de la Libération par décret du 18 Janvier 1946
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : Louis - Théo - Morel - Prat - Gay - Imbert - Nordal - Rol

Henri Tanguy est né le 12 juin 1908 à Morlaix dans le Finistère d'un père officier marinier et d'une mère blanchisseuse.

Il fait ses études primaires à Toulon, Brest et Cherbourg.

Ouvrier métallurgiste dans la région parisienne dès l'âge de 14 ans, en 1922, il fait son service militaire en 1929 au 8e Régiment de Zouaves à Oran.

Militant communiste, il devient, en octobre 1936, secrétaire du Syndicat des Travailleurs de la Métallurgie CGT de la région parisienne.

Il sert en Espagne de février à octobre 1937 dans les rangs des Brigades internationales de l'Armée républicaine espagnole.

Il est officier et occupe le poste de Commissaire Politique dans la 14e Brigade ("La Marseillaise"). En février 1938, il retourne en Espagne où il fait l'apprentissage du feu. Le 18 juin 1938, il est blessé d'une balle dans la poitrine sur le front de l'Ebre.

De retour en France en novembre 1938, il est mobilisé en septembre 1939 et affecté comme soldat de 1ère classe au 57e Régiment d'Infanterie coloniale (57e RIC) en Lorraine. En mai 1940, il est affecté comme armurier au 28e Régiment d'Infanterie coloniale mixte sénégalais ; promu lieutenant, il prend part aux combats de la 28e Division du 5 au 24 juin 1940 et est cité à l'ordre du Régiment.

Démobilisé en août 1940, il refuse la défaite et par antifascisme et patriotisme, il rejoint immédiatement les rangs de la Résistance parisienne avec son épouse Cécile et ses camarades du syndicat des Métaux. Il prend la tête des comités populaires de la région parisienne qui doivent remplacer clandestinement les syndicats désormais contrôlés par le gouvernement de Vichy.

Dès le début du mois d'octobre 1940 à la suite d'une vague d'arrestations et alors qu'il est recherché par la police de Vichy, Henri Tanguy, avec son épouse, entre dans la clandestinité prenant alors différents pseudonymes.

Dans les mois qui suivent, il participe également à la mise sur pied de l'Organisation spéciale (OS), mouvement communiste chargé de l'action directe et du sabotage, et exerce des responsabilités au sein du PCF parisien.

Dès juillet 1941 il met en place, peu à peu, avec Raymond Losserand et Gaston Carré une direction militaire de la résistance dans la région parisienne, créant de petits groupes armés.

Début 1942, Henri Tanguy est nommé chef des Francs-Tireurs et Partisans (FTP) de la région parisienne. Peu de temps après, en mai 1942, Raymond Losserand et Gaston Carré sont arrêtés - et quelques mois plus tard fusillés - alors que Henri Tanguy échappe de peu à l'arrestation à son domicile.

C'est pourquoi, pour des raisons de sécurité, il est nommé en septembre 1942, par le comité national FTP, chef des FTP de la région "Poitou-Anjou" puis de la région Atlantique.

En mai 1943, à la suite d'une nouvelle vague d'arrestations à Paris, il est de nouveau nommé chef des FTP de la région parisienne avec pour mission de réorganiser le mouvement. Il rédige également avec sa femme un journal clandestin, le Franc-Tireur Parisien.

En septembre 1943 il est nommé représentant des FTP au Comité d'Action contre la Déportation (CAD) que dirige Yves Farge et qui a pour but d'empêcher le départ en Allemagne des requis du Service du Travail obligatoire (STO), notamment par la fabrication de faux-papiers.

Il participe au titre des FTP, dans le dernier trimestre de l'année 1943, à la mise en place de l'Etat-major des Forces françaises de l'Intérieur (FFI) de la région parisienne (Région P1) qui comprend onze départements. Il prend donc part à la création des FFI et est nommé en janvier 1944, chef du 3e Bureau (Opérations), sous-chef d'Etat-major.

Le 1er juin 1944, il devient chef régional des FFI pour les quatre départements de la région Ile-de-France (Seine, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise, Oise) en remplacement de Périco (Pierre Pène), arrêté. Il est en même temps promu lieutenant-colonel et prend à cette occasion le nom de Rol, en hommage à un officier des Brigades internationales, Théo Rol, tué en 1938.

Il se consacre alors entièrement à la préparation de la libération de la capitale en liaison étroite avec le Comité d'Action militaire (COMAC) du Conseil national de la Résistance (CNR), le Délégué militaire national Jacques Chaban-Delmas et les membres du Comité parisien de la Libération (CPL).

L'avance des alliées en Normandie donne bientôt le signal de l'insurrection. Le 8 août, les FTP et le COMAC se mettent à la disposition de Rol. Du 10 au 15 août, des grèves éclatent dans les administrations parisiennes (cheminots, gendarmes, policiers) et le 15 août, le colonel Rol lance un appel aux forces de l'ordre pour qu'elles se rangent aux côtés des FFI.

Le 18 août au matin commencent la grève générale et les premières occupations d'usines. Le même jour, le colonel Rol envoie une première mission chargée d'établir une liaison avec les Américains (commandant de Varreux) et parallèlement, dans la soirée, décrète la mobilisation générale des Parisiens ; une affiche est apposée sur les murs, donnant aux Parisiens l'ordre de rejoindre les FFI. Dès le lendemain, la préfecture de police est occupée par des policiers insurgés auxquels Rol rend visite pour les soutenir.

Le 20 août, l'Etat-major FFI est installé dans son poste de commandement souterrain de la place Denfert-Rochereau, sous le Lion de Belfort. Le même jour, l'Hôtel de Ville est pris et les escarmouches entre forces françaises et allemandes se multiplient en banlieue et dans plusieurs arrondissements, qui sont conquis par les insurgés. Le 21 août en début de soirée, le colonel Rol fait afficher l'ordre de dresser les barricades et renouvelle son appel le lendemain. 600 barricades couvrent rapidement la capitale. Rol fait même appel au secrétaire du syndicat des terrassiers.

Le colonel Rol réalise dans les journées du 20 au 24 août, avec 100 000 hommes placés sous ses ordres, une manoeuvre générale libérant les neuf dixièmes de la capitale, aboutissant à l'isolement puis à l'investissement de l'ennemi dans quelques points d'appui qui sont réduits le 25 août en étroite collaboration avec la 2e DB du général Leclerc ; le colonel Rol assiste à la préfecture de police à la signature de l'acte de reddition sans condition des forces allemandes du général Von Choltitz et contresigne lui-même un des exemplaires.

Il est ensuite affecté à la 1ère Armée française du général de Lattre de Tassigny et rejoint après le passage du Rhin, le 151 Régiment d'Infanterie au sein de la 2e Division d'Infanterie marocaine (2e DIM). Dès lors, il participe, à partir du 1er avril 1945, comme adjoint au commandant, à tous les combats du Régiment, du Rhin au Danube. Le 13 avril, il tombe, au cours d'une reconnaissance pour laquelle il s'était porté volontaire, sur un détachement ennemi ; il se jette résolument sur lui, aidé seulement par un lieutenant et un sous-officier, le met en fuite et fait trois prisonniers. Le sous-officier ayant été tué au cours de l'action, il ramène son corps, parcourant plusieurs kilomètres en pleine Forêt Noire, pour rejoindre le PC, sous la menace des infiltrations allemandes.

Après la capitulation de l'Allemagne, le 18 juin 1945, il est décoré de la Croix de la Libération par le général de Gaulle, Place de la Concorde à Paris avant d'être nommé, en juin 1945, adjoint au commandant de l'Infanterie Divisionnaire de la 2e DIM.

En décembre 1945, il est intégré dans l'Armée d'active avec le grade de chef de bataillon et bientôt nommé chef de corps du 27e Régiment d'Infanterie, puis de la 7e Demi-Brigade à Dijon.

En avril 1947, il est affecté au cabinet militaire du Ministre de la Défense nationale.

De 1948 à 1951, il est chef du 3e Bureau à l'Etat-major de la subdivision du Mans.

Il part à la retraite en 1962.

Membre du Comité central du PCF (1962-1987), Henri Rol-Tanguy est également Président de l'Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (ANACR) et Président de l'Amicale des Anciens Volontaires Français en Espagne Républicaine.

Henri Rol-Tanguy est décédé le 8 septembre 2002 à Paris. Il est inhumé au cimetière de Monteaux dans le Loir-et-Cher.


• Grand Croix de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 18 janvier 1946
• Croix de Guerre 39/45 (3 citations)
• Médaille de la Résistance
• Croix du Combattant Volontaire
• Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
• Medal of Freedom (USA)
• Médaille de l'Amitié des Peuples (URSS)


Publications :

• La libération de Paris (ouvrage collectif, 1964)
Rol-Tanguy et Debu-Bridel vous parlent de la libération de Paris (1966)
• Le parti communiste français dans la Résistance (1967)
• La Vérité sur la libération de Paris (1971)
• La libération de Paris. Les 100 documents (1994)

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