François MARTIN
Biographie
Fils d'industriel, François Martin est né le 3 août 1916 à Hardricourt dans les Yvelines.
De tempérament très artiste, élève de l'Ecole des Beaux-arts, ses maîtres voient en lui un futur Prix de Rome de peinture.
Il effectue son service par devancement d'appel au 6e Bataillon de chasseurs alpins (6e BCA) à Grenoble.
Sergent, lors de la déclaration de guerre en septembre 1939, il est affecté à la Brigade de haute montagne et prend part à la campagne de Norvège en avril-mai 1940.
Evacué sur l'Angleterre avec l'ensemble du corps expéditionnaire français en juin 1940, il choisit de rester en Grande-Bretagne et de s'engager dans les Forces françaises libres.
Affecté comme instructeur au Bataillon de chasseurs à Camberley, il est promu aspirant en août 1941 et embarque le 1er octobre suivant pour le Moyen-Orient. Après un long périple il débarque à Suez à la mi-décembre 1941.
Affecté au Bataillon de marche n° 7 (BM 7) à Beyrouth comme chef de la section antichars en même temps que son ami Louis Mairet, il rejoint, à sa demande, les parachutistes du French Squadron à Kabret en Egypte à la mi-mai 1942. Intégrés à la Special Air Service Brigade (SAS Brigade) britannique commandée par le Major Stirling, les SAS français du French Squadron circulant en jeep, se distinguent par des actions violentes, sur les arrières ennemis et sur les aérodromes allemands.
Sous les ordres de l'aspirant Zirnheld, l'aspirant Martin est engagé dans une première opération dans la nuit du 7 au 8 juillet 1942 sur la route Marsa-Matruh-Alexandrie puis une seconde dans la nuit du 12 au 13. A Sidi Haneish, lors d'une attaque d'aérodrome au cours de laquelle 37 appareils sont détruits, il prend le commandement de son groupe après la mort d'André Zirnheld.
En septembre, il prend part au raid infructueux sur Benghazi en Cyrénaïque. Puis, du 21 novembre 1942 au 1er février 1943, le sous-lieutenant Martin fait preuve une fois de plus des plus belles qualités militaires en attaquant avec succès le trafic ennemi entre Misratah-Tripoli et Gabès-Sfax. Privé de matériel, il ramène toute sa patrouille dans les lignes françaises après trois nuits de marche dans le Djebel.
Les parachutistes français sont ensuite envoyés en Grande-Bretagne. En avril 1943, lors d'une inspection à Camberley, le sous-lieutenant Martin est décoré de la Croix de la Libération par le général de Gaulle. C'est ensuite en Écosse, au sein du 4e Bataillon d'infanterie de l'Air sous les ordres du commandant Bourgoin, que, promu lieutenant, il s'entraîne activement en vue des parachutages qui accompagneront le débarquement de juin 1944.
Son expérience de la guerre le place au premier rang des jeunes officiers du 2e Régiment de chasseurs parachutistes (2e RCP) en formation. Parachuté avec son stick, dans la nuit du 9 au 10 juin 1944, près de Duault dans les Côtes-du-Nord, il accomplit avec une habileté remarquable, sans se laisser accrocher, de difficiles missions d'arrière-garde pour protéger le repli de son bataillon sur le Morbihan devant des forces ennemies très supérieures.
Pris au hameau de Kerihuel en Plumelec (Morbihan), François Martin est assassiné sur place par des Allemands et des miliciens, au mépris des lois de la guerre, avec le capitaine Marienne, cinq autres parachutistes et onze patriotes bretons, le 12 juillet 1944. Un mois plus tard, la Bretagne est libérée. Il est inhumé dans son village natal d'Hardricourt.
• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 26 mars 1943
• Croix de Guerre 39/45
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Médaille Coloniale avec agrafes "Libye", "Tripolitaine", "Fezzan", "Tunisie"
• Croix de Guerre Norvégienne