Alfred HEURTAUX
Biographie
Fils d'un officier d'artillerie, Alfred Heurtaux est né le 20 mai 1893 à Nantes
Elève à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en 1912-1913, il en sort sous-lieutenant dans la Cavalerie, au 9 e Hussards, à Chambéry.
Blessé d'un coup de lance par des Uhlans lors des premiers combats de 1914, il se fait muter dans l'aéronautique alors naissante en décembre 1914 et effectue un stage à Pau. Promu lieutenant, d'abord observateur, il obtient son brevet de pilote en avril 1915, rejoint le front et abat son premier appareil ennemi en mai 1916.
Il est affecté en juin 1916 au Groupe de chasse n°3 de l'escadrille des Cigognes, célèbre pour ses pilotes qui, comme Guynemer, accumulent les victoires sur la chasse allemande.
Il en prend le commandement, malgré un grade inférieur à plusieurs des officiers qu'il commande, en novembre 1916 après sa onzième victoire.
Blessé le 5 mai 1917 au lendemain de sa 21e victoire obtenue en un an seulement et de nouveau gravement touché le 3 septembre suivant, il est éloigné des combats jusqu'à l'armistice.
Douzième "as" de l'aviation de chasse française le capitaine Alfred Heurtaux est après la Grande Guerre, Président de l'Association nationale des As de 14-18.
Sous-secrétaire d'Etat à l'aéronautique, il doit démissionner en 1919, en raison de ses blessures.
A 26 ans, il est élu député de Seine et Oise, avant de quitter le monde politique pour occuper des fonctions de direction chez Ford aux Etats Unis, puis chez General Motors en Europe, et enfin chez Renault.
Il est promu commandant de réserve en 1931 puis est président de l'Association des Officiers de Réserve de l'Armée de l'Air de 1934 à 1937.
Nommé lieutenant-colonel de réserve le 25 juin 1935, il est quelques mois plus tard réintégré dans les cadres de l'armée active, et affecté au Grand Quartier général aérien comme inspecteur de l'aviation de chasse. Au moment de l'armistice, il est maintenu quelques temps au Ministère de la Jeunesse, puis démobilisé.
Installé à Paris, nommé vice-président de la Légion des Combattants dès sa création fin août 1940, Heurtaux met à profit ces fonctions officielles pour agir clandestinement contre les Allemands. Pouvant se déplacer facilement, il rencontre à Vichy le colonel Groussard des services de renseignements qu'il a connu à Saint-Cyr et qui le charge de mission de renseignements et de recrutement en zone occupée.
En zone occupée, il participe avec Jacques Arthuys à la création du réseau de renseignements "Hector" et recrute pour le réseau dans le milieu des anciens combattants. Par l'intermédiaire du colonel Groussard, il y fait notamment entrer Jacques Chaban-Delmas en décembre 1940.
"Hector", fusionnant avec différents groupes de cadres administratifs ou industriels et de membres des professions libérales, forme bientôt l'Organisation civile et militaire (OCM), un des mouvements de résistance les plus importants de la zone nord.
Arrêté par la gestapo en mars 1941 après l'arrestation d'un de ses fils, le colonel Heurtaux est libéré puis arrêté de nouveau à Paris le 3 novembre 1941. Interné à Fresnes, il est déporté en Allemagne le 10 décembre 1941. Il subit 37 mois de détention dans différentes prisons (Düsseldorf, Bielefeld, Hanovre, Berlin, Potsdam) avant d'être transféré, le 13 mars 1945, à Buchenwald d'où il est libéré par les Alliés le 11 avril 1945.
Rentré en France, après avoir été promu colonel de réserve en 1942, Alfred Heurtaux est rappelé à l'activité et affecté à la mission militaire pour les affaires allemandes le 5 juillet 1945.
Promu général de brigade aérienne en décembre 1945, il exerce, après la guerre, la profession d'ingénieur-conseil
Alfred Heurtaux est décédé le 30 décembre 1985 à Chantilly dans l'Oise. Il a été inhumé à Paris, au cimetière des Batignolles.
• Grand Croix de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 12 juin 1945
• Croix de Guerre 14/18 (17 citations)
• Croix de Guerre 39/45 (3 citations)
• Chevalier de l'Ordre de Léopold (Belgique)