Robert Henri Jean VILLATE

Né le 1er octobre 1890 à Alençon (Orne), Robert Villate est appelé au service militaire en 1912. Sous-lieutenant de réserve en 1914, plusieurs fois blessé et cité, il termine la Première Guerre mondiale avec le grade de capitaine. Titularisé dans l'armée active, il obtient le brevet d'état-major. Il est successivement instructeur à l'Ecole de Saint-Cyr, professeur adjoint au cours d'histoire militaire de l'Ecole Supérieure de Guerre, professeur de géographie à l'école de Saint-Cyr puis prend le commandement du 10e Bataillon de Chasseurs.

Pendant la campagne de 1940, il est chef d'état-major de la 2e division d'infanterie. Il participe aux combats des régions du Stromberg et de la Sierck (Lorraine), du 10 au 24 mai 1940, puis dans ceux de la région de Rethel à celle de Troyes, du 9 au 15 juin 1940.

De juin à octobre 1940, il est chef d'état-major du département de la Creuse. Il devient ensuite chef du personnel militaire à la délégation du ministère de la Défense nationale à Paris de février 1941 au 30 novembre 1942. De cette date à la fin de l'année 1944, Robert Villate est professeur à l'école alsacienne. Il prend alors en charge l'instruction militaire clandestine de groupements d'étudiants. Il rédige également des chroniques militaires pour plusieurs journaux clandestins. En mai 1944, il abandonne son domicile et rentre dans la clandestinité.
Affecté à l'état-major national des Forces françaises de l’intérieur (FFI) en mai 1944, il est désigné pour être chef d'état-major de la région P2. Le commandant FFI de P2 n'ayant pas daigné le recevoir, il ne rejoint pas son poste et se fait affecter à l'état-major régional FFI d'Ile-de-France où il prend le poste d'adjoint au chef d'état-major. Outre plusieurs missions de liaison et de reconnaissance, Robert Villate est plus particulièrement chargé par Rol-Tanguy, chef régional FFI, d'organiser et de coordonner la défense de la Préfecture de Police, où il reste du 20 au 23 août 1944. 

Après la libération de Paris, il conserve ses fonctions à l'état-major régional. Promu au grade de colonel le 25 septembre 1944, il est rappelé à l'activité le 7 décembre 1944 et devient inspecteur des centres d'instruction FFI à la Direction FFI du ministère de la Guerre. Fin avril 1945, il est affecté à l'administration militaire du Palatinat-Est (Allemagne) jusqu'au 1er octobre 1945, date à laquelle il est rayé des contrôles par atteinte de la limite d'âge. Par décret du 24 avril 1946, la médaille de la Résistance française avec rosette lui est décernée.
Choisi comme sous-directeur puis directeur de l'Ecole Alsacienne, il en est nommé directeur honoraire en 1956. En 1950, il exerce la présidence de la Société d'histoire moderne. 

Robert Villate est décédé à Paris le 12 mars 1958.