Raymond Roger Ulysse Laurin

Né le 24 février 1913 à Nevers (Nièvre), Raymond Laurin fréquente à partir de 1928 l’école des mécaniciens d’aviation de l’aéroclub du Nivernais. En 1931, il obtient son brevet de mécanicien militaire d’aviation et souscrit un engagement par devancement d’appel au titre du 32e régiment d’aviation. En octobre 1932, il est de retour à Nevers. En septembre 1935, il passe avec succès son brevet de pilote de tourisme puis en septembre 1937 son brevet militaire. Sergent de réserve en décembre 1938, il est affecté spécial l’année suivante comme moniteur à l’école de pilotage de Bourges. En janvier 1940, il rejoint l’école de chasse n°4 à Avord, toujours en qualité de moniteur. 

Démobilisé avec le grade de sergent en mai 1940, il entre dans la Résistance au sein du groupe du général d’aviation Gabriel Cochet. Raymond Laurin intègre ensuite le SR (Service de renseignement) Air 40 à Lyon. De 1935 à 1945, les services spéciaux de l’armée de l’Air française jouent un rôle primordial dans le renseignement. D’abord avant-guerre, en signalant, entre autres, le réarmement de l’Allemagne et son incroyable avance technologique en matière d’aviation, puis à partir de 1940, en tissant toute une toile de réseaux d’agents ; les renseignements sont acheminés vers Alger, mais surtout vers Londres où ils sont réellement exploités par les Alliés et en premier lieu par leur aviation. Raymond Laurin organise alors dans la région de Nevers et de Bourges un réseau de renseignement lié à l’industrie aéronautique. A compter de septembre 1942, il fournit des renseignements au réseau Centurie, service de renseignements de l’Organisation civile et militaire (OCM). 

Arrêté par la Gestapo le 14 mars 1943, il est détenu à Nevers, Dijon puis Fresnes et finalement libéré en juillet 1943 faute de preuves. Il gagne alors l’Angleterre en septembre 1943 et s’engage au sein des Forces aériennes françaises combattantes. Il est affecté à la 1ère Compagnie de l’Air à Londres avec le grade de sergent-chef, puis muté à la 2e Compagnie à Camberley le 21 octobre 1943. Deux mois plus tard, il est transféré au 15 Advanced Flying unit où il pilote des bimoteurs. Le 20 février 1944, Raymond Laurin trouve la mort lors d’un entraînement de nuit après avoir accroché la cime d’un arbre dans sa phase d’atterrissage. 

Cité à l’ordre de la division à titre posthume le 14 août 1947, Raymond Laurin est homologué au grade de sous-lieutenant le 22 juin 1949. Il est décoré de la médaille de la Résistance française à titre posthume par décret du 7 décembre 2023.