Paul Ferdinand Hippolyte ARRIGHI
Biographie
Né le 19 septembre 1895 à Ville-d'Avray (Seine-et-Oise), Paul Arrighi est issu d’une famille de juristes originaire de Corte (Corse). Engagé volontaire en septembre 1914, il sert au 29e régiment de Dragons, devient pilote aviateur en juin 1917, puis moniteur pilote dans l’escadrille des cigognes. Décoré de la Légion d’honneur, de la médaille militaire et de la croix de guerre avec cinq citations, il reprend ses études de droit à la fin du conflit. Le 8 novembre 1921, il prête serment et devient avocat à la cour d'appel de Paris. Dans l’entre-deux-guerres, il est, entre autres, l’avocat de la société des gens de Lettres et celui du ministère des anciens combattants.
Après l'armistice de juin 1940, Paul Arrighi souhaite partir en Angleterre mais décide finalement de rester en France et rejoint sa famille à Vichy où son père est président de la Compagnie du bassin de Vichy. Il y côtoie quelques vichystes invétérés comme Vallat ou Cathala. Démobilisé, il se retire dans l'Yonne, à Moulins-sur-Ouanne, village dont il est maire depuis 1936.
De retour à Paris en octobre 1940, il reprend son activité professionnelle. Durant l'hiver 1940-1941, il reçoit et diffuse Les Petites Ailes tout en cherchant "quelque chose de plus sérieux à faire". Il récupère des informations par un de ses clients, Rayon, directeur d'un hôtel rue de Maubeuge très fréquenté par les Allemands. Le problème est qu'il n'a aucun moyen de faire passer ces informations. A ce moment, il entre en contact avec Anthoine, agent du SOE, réseau Jean Millet. Il lui communique les renseignements fournis par Rayon. Jusqu'au second semestre de l'année 1942, il travaillera pour le compte de ce réseau.
A la fin de l'année 1942, Paul Arrighi commence à parler de la Résistance avec son fils Pierre. Ce dernier le met au courant de l'existence de Ceux de la Résistance (CDLR), mouvement auquel il appartient et lui présente Jacques Lecompte-Boinet, fondateur de cette organisation. Paul Arrighi est très intéressé car il aurait préféré travailler pour de Gaulle qu'avec les Anglais. Très rapidement, Paul Arrighi devient en quelque sorte l'éminence grise de CDLR, tout en conservant ses contacts avec Anthoine. Il assiste bientôt, avec Lecompte-Boinet et son fils, aux réunions du Comité de coordination des mouvements de Résistance de zone Nord. Son fils y représente les groupes paramilitaires dont il a créé le plus grand nombre. Il assiste notamment à la réunion au cours de laquelle Georges Bidault est choisi comme président éventuel du Conseil national de la Résistance (CNR). Membre du comité directeur de CDLR, Paul Arrighi en devient un des chefs militaires et prend une part active à différentes opérations, notamment à un parachutage d'armes dans la Marne en liaison avec le commandant Servagnat et à un attentat contre un atelier de l'usine Amiot, à Courbevoie, travaillant pour le compte des Allemands. Il garde en outre à son domicile, 92 rue de Miromesnil, les archives du mouvement ainsi qu'un poste émetteur.
A la fin du mois d'août 1943, il devint chef national de CDLR par intérim en remplacement de Lecompte-Boinet parti à Londres puis à Alger.
Arrêté le 30 octobre 1943 à l'angle du boulevard Malesherbes et de la rue Miromesnil, incarcéré à Fresnes, Paul Arrighi est déporté à Mauthausen le 6 avril 1944. Le 15 avril, il est transféré au commando de travail de Melk. Il est rapatrié à Paris par avion en mai 1945. La médaille de la Résistance française avec rosette lui est décernée par décret du 31 mars 1947.
Il reprend alors sa carrière d’avocat tout en témoignant tout au long de sa vie de ces heures sombres de l’Histoire et en s’investissant dans des associations mémorielles. A partir de février 1950, il assume notamment les fonctions de liquidateur national et de président de l'amicale de Ceux de la Résistance. Elu bâtonnier du barreau de Paris en 1959, Paul Arrighi décède le 12 avril 1976.
Son fils Pierre, mort en déportation, sera fait Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 20 novembre 1944.