
Jean Maxime Allais
ALIAS : Joseph|Jean Aron
Biographie
Né le 1er novembre 1901 au Boulay (Indre-et-Loire), Jean Aaron passe son bac en 1918, poursuit des études au lycée de Tours en Mathématiques spéciales, puis intègre en 1919 l’institut électro-technique de Nancy d’où il sort en 1922. Sursitaire, il est incorporé en 1922 au 8e régiment du Génie à Tours. Après une préparation militaire supérieure au 8e régiment d’artillerie à Nancy, il est nommé sergent en mai 1923. En 1925, il est de retour dans ses foyers. Jean Aaron est rappelé comme sous-lieutenant en novembre 1926. De 1924 à septembre 1942, il est affecté spécial comme ingénieur aux usines Citroën à Paris.
En juillet 1940, il organise le repli de 14 000 ouvriers dans les Deux-Sèvres où ils sont démobilisés à Niort le 17 juillet 1940. Il se rend ensuite à Clermont-Ferrand où il reste jusqu’au 30 juillet, date à laquelle il est rappelé à Paris pour réorganiser les usines Citroën. A la mi-août, il regroupe quelques camarades et commence à mener de petites actions de propagande. Il met ensuite en place un réseau de renseignement sur l’industrie sidérurgique et organise des opérations camouflées de sabotage aux usines Citroën, réduisant ainsi la cadence de travail.
Recherché par les Allemands, il se réfugie à Lyon en juillet 1941 où il est rapidement contacté par Henri Sevenet, un de ses employés, qui travaille avec Philippe de Vomécourt, chef de réseau du Special operation executive (SOE). Il reprend ses activités de renseignement avant que Vomécourt ne lui confie l’organisation du réseau dans une dizaine de départements autour du Rhône. Il partage cette tâche avec Henri Sevenet et Adrien Hess. Aaron organise dans la région les premiers parachutages d’armes et de matériel à l’automne 1941. Il organise le sabotage de la ligne Clermont-Nîmes suivant des instructions précises reçues de Londres.
Son radio arrêté le 23 octobre 1942, recherché lui-même, il est à son tour appréhendé le 3 novembre 1942 à Lyon. Condamné le 24 juin 1943 par le Tribunal d’état de Lyon à 10 ans de travaux forcés pour atteinte à la sûreté extérieure de l’état, il est incarcéré à la maison centrale d’Eysses le 1er juillet 1943.
Il s’en évade avec 51 camarades et deux gardiens le 3 janvier 1944. Il prend alors contact avec la Résistance à Toulouse et est chargé de l’armement des maquis du Tarn. Sa sécurité étant à nouveau compromise, il reçoit l’ordre de se rendre à Londres. Le 2 mai 1944, il franchit la frontière espagnole. Pris, il est placé en résidence surveillée à Pampelune puis est emmené à Leisa, San Sebastian, Madrid et enfin Gibraltar où il arrive le 24 mai. Aaron quitte Gibraltar le 25 juillet 1944 par avion à destination de l’Angleterre.
Incorporé comme lieutenant et affecté aux Forces terrestres en Grande-Bretagne le 30 août 1944, il est muté à la Mission militaire de liaison administrative à compter du 31 août 1944. Aaron est de retour en France en septembre.
Nommé chevalier de la Légion d’honneur le 7 juillet 1945, il est décoré de la médaille de la Résistance française par décret du 15 octobre 1945.
Jean Aaron décède à Neuilly-sur-Seine le 17 décembre 1989.