Musée de l'ordre de la Libération
Ordre de la Libération

Jean Jacques François Mathurin BRESSON (DE)

Médaillé par décret du 03 octobre 1946
Date de naissance : 13 août 1920
Lieu de naissance : Pontoise, 95 - Val-d'Oise, France

Biographie

Né à Pontoise le 13 août 1920, Jean-Jacques de Bresson est issu d'une famille de Lorraine. Il suit ses études à Paris aux lycées Janson-de-Sailly et Henri-IV, puis à la faculté de droit d'Assas. Le 11 novembre 1940, il est aux côtés des étudiants et lycéens qui manifestent à l’Arc de Triomphe. Licencié en droit et diplômé de l'École nationale des langues orientales, il débute sa carrière en 1941 comme magistrat stagiaire. C’est au sein du Palais de justice de Paris qu’il débute ses activités résistantes par la rédaction et la diffusion de tracts. Il met également en sûreté les dossiers de personnes mises en difficultés par l’occupant ou l’Etat français. 

Du fait de ces activités clandestines, il est contraint, en 1942, de se replier dans un sanatorium militaire situé au pays Basque. Proche de la frontière espagnole, il participe alors aux activités d’un réseau de passeurs vers l’Espagne à Combo-les-Bains (Pyrénées-Atlantiques). Bloqué une nuit d’hiver dans la montagne, il est subitement atteint par la tuberculose, ce qui entraîne la perte d’un poumon. 

De retour à Paris en août 1943, il prend part aux activités résistantes des magistrats de la région parisienne : sabotage de l’activité des juridictions d’exception, contribution à la préparation des mesures judiciaires qui devront intervenir à la Libération…. A compter du 19 août 1944, il prend part à l’insurrection parisienne et, plus particulièrement, à la libération du ministère de la Justice et, les jours suivants, à la défense armée du Palais de Justice de Paris. 
En raison de ses activités résistantes, il est nommé en août 1944 secrétaire de la Commission des Grâces au ministère de la Justice. Par décret du 3 octobre 1946, Jean-Jacques de Bresson est décoré de la médaille de la Résistance française. 

Il occupe ensuite divers postes dans la magistrature, les gouvernements gaullistes ainsi que dans des fonctions liées à l'information. En 1964 et 1966, il est directeur de cabinet d'Alain Peyrefitte, ministre de l'Information puis ministre chargé de la Recherche scientifique. Après les événements de mai 1968, il est nommé directeur général de l'ORTF, avant d'en être limogé en 1972. Cependant, il reste administrateur de Radio- Monte-Carlo et de Technisonor. Il est également maître de conférences, directeur de séminaire et professeur à l'Institut d'études politiques de Paris. Conseiller d'État, administrateur de l'Institut Charles-de-Gaulle, vice-président du conseil d'administration de l'Office national des anciens combattants, il devient président national de l'association des médaillés de la Résistance française (ANMRF) en 1985. 

C'est sous sa présidence, grâce à sa formation et à son expérience au sein des pouvoirs publics, que l'ANMRF se développe considérablement. Il poursuit activement le recrutement des médaillés de la Résistance dans les sections et régions et porte à 10 000 le nombre d'adhérents. Jean-Jacques de Bresson participe activement au Concours national de la Résistance et de la Déportation en lien avec les associations de déportés et les Combattants volontaires de la Résistance (CVR). En 1990, il coordonne avec le général Simon, chancelier de l'Ordre de la Libération, une importante action de mémoire qui donne lieu à l'imposante manifestation dite "des Flambeaux". Dans le cadre de la célébration du centenaire de la naissance du général de Gaulle et du cinquantenaire de l'appel du 18 juin 1940, il est donné pour mission à l'association des Français libres et à l'association nationale des médaillés de la Résistance française de monter une opération nationale ayant pour but d'assurer la présence à Paris, le 18 juin 1990, de 300 flambeaux provenant de 1 500 flammes allumées dans les lieux de mémoire de la Résistance, en métropole mais également dans les DOM-TOM. La mission est pleinement accomplie. Le 18 juin 1990, à 17 heures, les 300 flambeaux remontent les Champs-Elysées pour se placer ensuite en arc de cercle, sous l'Arc de Triomphe, autour de la plaque sur laquelle est gravé le texte de l'appel du 18 juin, plaque que le président de la République dévoila ce même jour. En 1993 et 2003, Jean-Jacques de Bresson organise les congrès des 50e et 60e anniversaires de la création de la médaille de la Résistance, avec, pour le premier, l'accueil de la mairie de Paris et de son maire, Jacques Chirac ; et, pour le second, l'accueil chaleureux et attentif de Jean-Louis Debré, président de l'Assemblée nationale, en l'Hôtel de Lassay, suivi de l'accueil du président Chirac à l'Elysée. Il cherche également à assurer l'avenir en modifiant les statuts de l'association pour accueillir le Comité national des communes titulaires de la médaille de la Résistance en 1986, destiné à prendre le relais de l'association. En apportant au général Simon son expérience de juriste, il contribua à la rédaction de la loi de 1999 assurant la pérennité de l'Ordre de la Libération et celle de la médaille de la Résistance. 

Grand officier de la Légion d'honneur et commandeur de l'ordre national du Mérite, Jean-Jacques de Bresson décède à Paris le 1er novembre 2004.

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