Jean Albert Faucher
ALIAS : Gustave
Biographie
Né le 18 mars 1901 à Limoges (Haute-Vienne), Albert Faucher exerce la profession de chaudronnier-zingueur à Tulle depuis 1931. Secrétaire du syndicat du bâtiment depuis 1935 puis de l’union locale des syndicats en 1939, Albert Faucher entreprend des activités clandestines quelques jours après l’armistice de juin 1940 : récupération d’armes abandonnées, distribution de tracts confectionnés par ses soins, réorganisation du Parti communiste clandestin.
Membre du comité de coordination des organisations de résistance en Corrèze dès 1942 où il représente la CGT, il rejoint l’Armée secrète (AS) sous les ordres de Marcel Brigouleix (Compagnon de la Libération) et contribue à la création d’une section de l’Armée secrète à Tulle dont il prend le commandement. En juin 1942, il devient membre de l’état-major départemental de l’AS de Corrèze. En 1942 et 1943, Albert Faucher prend part à de nombreuses actions : incendie d’un dépôt à Argentat ; sabotages de lignes haute tension ; récupération et stockage d’armes ; distribution de cocardes dans la ville de Tulle à l’occasion du 14 juillet 1943. Dans son atelier du 25 rue de la Barrière à Tulle, il met en place une école de sabotage et y stocke des armes. En mars 1944, Albert Faucher participe à l’organisation de l’attaque de la prison de Tulle au cours de laquelle une vingtaine de résistants sont libérés. Le mois suivant, en avril 1944, il est nommé commissaire technique régional des francs-tireurs et partisans (FTP) et se charge de la réorganisation des maquis.
Le 6 juin 1944, après avoir appris le débarquement des Alliés, Louis Godefroy (Compagnon de la Libération), chef technique FTP de l'importante interrégion du Centre (Indre, Creuse, Haute-Vienne, Dordogne, Corrèze, Lot et territoires de l'ex-zone non occupée de la Vienne, de la Charente et de la Gironde), réunit le comité militaire au sein duquel siège Albert Faucher, pour décider ou non d’engager l’attaque prévue à Tulle le 7 juin. La décision est prise, l’attaque a lieu le 7 au matin. Albert Faucher y est tué par un tir venu des fenêtres de l’hôtel Moderne. Il trouve la mort devant le tribunal. Voici le témoignage de Francesco Molinari, commandant la 239e compagnie FTP : "Je mets en place une équipe de protection devant le Tribunal face à l’hôtel Moderne et nous passons immédiatement à l’attaque de la caserne du Champs-de-Mars. Nous rampons pour traverser le pont du Tribunal, lorsqu’un gars vient nous rejoindre. Tiens, c’est Albert Faucher. Arrivé près de moi, il me demande où sont placés les fusils-mitrailleurs. Juste à ce moment, en face de nous, des fenêtres de l’hôtel Moderne le tir commence. J’ai à peine le temps de dire : "Fiche-toi par terre !" Je sens Albert Faucher tomber contre mes jambes, et je lui dis :"Tu as vu, il était temps." N’ayant aucune réponse, je me retourne, et je vois ses derniers sursauts avant la mort."
Le 30 août 1944, le Comité de Libération décide de nommer l’ancienne place Général Nivelle place Albert Faucher dans le quartier de Souilhac. Cette place est l’endroit où la population masculine de la ville a été rassemblée par les SS de la division Das Reich en début de journée le 9 juin 1944. Déclaré « Mort pour la France », Albert Faucher est décoré à titre posthume de la Légion d’honneur et de la croix de guerre avec palme le 6 juin 1946. La médaille de la Résistance française lui est décernée à titre posthume par décret du 7 décembre 2023.