Musée de l'ordre de la Libération
Association Eysses

Jaime Sero-Bernat

Médaillé à titre posthume par décret du 07 Décembre 2023
Date de naissance : 10 Janvier 1920
Lieu de naissance : Lérida

Biographie

Né à l'Albagès dans la province de Lerida (Espagne) le 10 janvier 1920, Jaime Sero Bernat intègre le corps des Carabiniers durant la guerre d’Espagne. Lors de la Retirada, il se réfugie en France avec son père – ses sœurs étant restées en Espagne – où ils sont internés avant de pouvoir rejoindre la Normandie et s’y installer. Jusqu’en novembre 1942, Jaime Sero travaille comme bûcheron au Baquet, une ferme des Authieux dans l’Eure. C’est là qu’il rencontre sa future compagne, Gisèle Leroy, la petite-fille des fermiers, née le 8 janvier 1920. De leur union naît Jacqueline le 7 avril 1942 (elle décède de maladie le 23 mars 1944). Jaime Sero est ensuite employé comme manœuvre par l’entreprise PFAFF de Beaumont-le-Roger (Eure). 

En octobre 1942, il adhère au Parti socialiste unifié de Catalogne (PSUC) et rejoint la résistance communiste. Le 30 novembre 1942, une rafle décapite la direction de la résistance espagnole en zone Nord. Ce jour-là, quarante inspecteurs de police procédèrent à 28 arrestations et incarcérations. José Miret Must, ancien secrétaire d’état de la Generalitat de Catalogne et dirigeant de la résistance espagnole en zone occupée, figure parmi les personnes interpellées. La plupart des militants arrêtés sont des cadres en charge de la propagande et de la lutte armée. 

Jaime Sero s’installe alors à Paris comme manœuvre et prend en charge la réorganisation des groupes espagnols. Il devient responsable de la diffusion du matériel du Parti communiste dans la région parisienne. 

Le 8 avril 1943, il est arrêté à Paris, à la station de métro La Motte-Picquet-Grenelle, en possession d’une quantité importante de documents relatifs à l’action clandestine : « un manifeste révolutionnaire en langue espagnole traitant de la position du Parti communiste, de trois morceaux de papier contenant des directives pour la création, en relation avec le Parti communiste français, de l’interrégionale de Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, de l’interville Paris-Versailles, ainsi que de la formation de groupes, cellules et troïkas des Jeunesses communistes espagnoles dans cette région ; de diverses feuilles de papier ou feuillets d’agenda, comportant divers noms ou adresses ou annotations…. ». Avant son arrestation, Jaime Sero avait déjà attiré l’attention des renseignements généraux lors de plusieurs surveillances au cours desquelles il avait été établi qu’il était en relation avec plusieurs militants communistes.

Ecroué à la prison de la Santé, il est condamné le 23 septembre 1943 à deux ans de prison pour activité communiste (infraction au décret-loi du 26 septembre 1939) par la section spéciale de la cour d’appel de Paris. 
Le 18 décembre 1943, avec une centaine de détenus dont seize Espagnols, il est transféré à la centrale d’Eysses. Lors de la tentative d’évasion du 19 février 1944, il participe activement au combat dans un groupe de choc qui tente de capturer le commandant de la garde. Grièvement blessé à la main, il est condamné à mort par la cour martiale réunie à Eysses le 23 février 1944, et fusillé avec 11 de ses compagnons par un peloton de GMR et de gendarmes. 

Le titre d’interné résistant lui est accordé le 17 novembre 2010 et la mention « Mort pour la France » le 11 février 2011. Par décret du 7 décembre 2023, la médaille de la Résistance française lui est décernée à titre posthume.

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