Jacques Gustave BLOCH

Né le 7 juillet 1924 à Paris XVIe, d’origine alsacienne juive non pratiquante, Jacques Bloch suit sa scolarité au lycée Lakanal à Sceaux où la famille réside. Son père est fait prisonnier durant la campagne de France en 1940 puis libéré en sa qualité d’ancien combattant de la Première Guerre mondiale. Etant juif, il est cependant révoqué de l’enseignement, où il exerçait comme professeur de philosophie, et sa maison réquisitionnée. La famille quitte alors la région parisienne pour Azay-le-Rideau où elle possède une propriété. Ils viennent alors en aide à des prisonniers évadés. Prévenus d’une arrestation imminente, ils quittent la Touraine en février 1942 pour rejoindre la Creuse où le cousin de son père, l’historien Marc Bloch, possède une maison. Ils s’installent ensuite à Genouillat (Creuse). 

Marc Bloch met Jacques, alors scolarisé au lycée de Guéret, en relation avec un camarade qui lui permet de rejoindre un maquis de la région de Bourganeuf (Creuse) le 19 février 1944. Sous la fausse identité de Jacques Binet, il participe à diverses actions : sabotages de voies ferrées et de lignes électriques haute-tension, contrôles routiers, recherche de collaborateurs, coups de main contre les Allemands. Au printemps 1944, ils reçoivent l’ordre de recruter des jeunes avant le Débarquement en préparation. 

Le 7 juin 1944, au cours de l’attaque de la garnison allemande de Guéret, Jacques Bloch est grièvement blessé au bras droit et doit être amputé. La ville de Guéret est libérée par les maquisards. Mais un retour offensif de la division SS Das Reich entraîne de nouveaux combats. Dénoncé par un milicien, Jacques Bloch est arrêté dans sa chambre d'hôpital le 12 juin 1944 et livré à la Gestapo à Montluçon. De là, il est transféré à Moulins où il reste prisonnier jusqu’en août 1944. Le 5 septembre 1944, il est déporté via Dijon au camp de concentration de Buchenwald. Lors de l'évacuation du camp le 13 avril 1945, il parvient à s'évader et rejoint les lignes américaines à Eisenbergen le 20 avril. 

De retour en France, il suit des études de Droit puis travaille comme administrateur au Sénat. Par décret du 3 août 1946, Jacques Bloch est décoré de la médaille de la Résistance française. 
Commandeur de la Légion d’honneur, Jacques Bloch est décédé le 28 janvier 2023 à Paris.