Jacques Dominique Julien CRISTIANI
ALIAS : Deletang
Biographie
Fils d’un ancien combattant de la Première Guerre mondiale, Jacques Cristiani est né le 20 juillet 1922 à Colmar. De par son éducation familiale, il accorde très tôt une grande importance au sens de l’honneur de la Patrie.
Effondré par l’annonce de l’armistice par le maréchal Pétain le 17 juin 1940, il échoue aux épreuves du baccalauréat. Durant l’été 1940, avec des amis scouts comme lui, il propose son aide pour des travaux agricoles tout en commençant de petites actions de résistance.
Il tente à deux reprises de rejoindre la France libre mais sans succès. La première fois, au printemps 1942, il est arrêté par les Allemands alors qu’il franchit la ligne de démarcation et incarcéré une dizaine de jours. Il part alors à Marseille, avec un camarade, d’où ils cherchent à rejoindre l’Espagne. Ils trouvent un emploi de docker pour assurer leur subsistance et recherchent un réseau d’évasion (ce sera le réseau Froment, futur réseau Brutus).
Au cours de l’été 1942, toujours à Marseille, mission lui est confiée, avec ses camarades, de détourner un cargo sur Gibraltar, d’où ils pourraient rejoindre l’Angleterre. Mais trahis et arrêtés, ils sont ramenés à Marseille, interrogés, puis transférés le 15 août 1942 au camp d’internement de Saint-Paul d’Eyjeaux (Haute-Vienne). Libéré le 10 mai 1943, Jacques Cristiani est assigné à résidence chez ses parents à Bordeaux. Il reprend cependant contact avec la Résistance et rejoint le réseau Navarre. Réfractaire au STO, il doit quitter Bordeaux pour les Deux-Sèvres où le réseau le charge de remettre en état ce secteur désorganisé par la Gestapo. En décembre 1943, Jacques Cristiani est rappelé à Bordeaux comme chef des liaisons et doit alors assurer la direction des liaisons pour 13 départements. Son nom apparaît alors sur la liste des personnes recherchées par les Allemands.
En avril et mai 1944, le réseau Navarre est décimé par l’arrestation de ses principaux responsables. Grâce à ses relations personnelles, Cristiani est affecté au sous-réseau Baobab du réseau Eleuthère (réseau de renseignement du mouvement Libération-Nord). Il a alors la responsabilité de cinq départements : Sarthe, Mayenne, Eure et Loir, Loiret et Loir et Cher.
Après la libération du secteur, il est chargé de monter un service d’information au bureau de sécurité militaire du Mans puis est nommé chef d’antenne de la Direction générale des études et recherches (DGER) à Lyon en septembre 1944. Le 1er janvier 1945, il est muté à Paris comme officier de sécurité et y reste jusqu’à sa démobilisation en octobre 1945.
Commandeur de la Légion d’honneur (chevalier en 1948), médaillé de la Résistance française par décret du 31 mars 1947, secrétaire général et porte-drapeau de l’association nationale des médaillés de la Résistance française, Jacques Cristiani est nommé à la commission nationale de la médaille de la Résistance française par décret du 5 janvier 2007. Officier liquidateur du réseau Navarre depuis 1945, il a par ailleurs longuement présidé la Fédération des amicales de réseaux de renseignement et d’évasion de la France combattante et a exercé en qualité de commissaire de la Flamme sous l’Arc de Triomphe de 2000 à son décès survenu le 24 décembre 2017 à Clamart (Hauts-de-Seine).