Musée de l'ordre de la Libération
médaillé

Gilberte Marguerite Marie BONNEAU DU MARTRAY

Médaillée à titre posthume par décret du 11 Mars 1947
Date de naissance : 04 Janvier 1901
Lieu de naissance : Saint-Gérand-le-Puy, 03 - Allier, France

Biographie

Née le 4 janvier 1901 à Saint-Gérand-le-Puy (Allier), Gilberte du Martray est, en 1939, infirmière à l'hôpital du Val-de-Grâce. Dès le début de l'Occupation, alors que l'hôpital accueille de nombreux soldats allemands, elle met sur pied une organisation clandestine pour le passage en zone libre. Elle organise l'évasion de soldats anglais et polonais, ou encore d'agents de l'Intelligence Service. Elle cache également chez elle des soldats recherchés par les Allemands. A la même époque, elle participe à la transmission de renseignements utiles à la Résistance en lien avec le réseau Hector. Sa motivation se veut patriotique tout autant que chrétienne. 

Arrêtée le 10 février 1942, elle est transférée à la prison de la Santé où elle s'efforce de soutenir le moral de ses compagnons. Avec le jeune Pierrot qui, à 18 ans, a été tiré au sort comme otage et doit être fusillé, elle parle une nuit entière et l'accompagne au sacrifice en chantant La Marseillaise reprise par les autres détenus. En décembre 1942, Gilberte, jugée dangereuse par les Allemands en raison de son influence sur les autres prisonniers, est transférée à la prison de Sarrebrück. Pour briser sa résistance et son énergie, les Allemands la mettent au secret et multiplient les privations, les travaux harassants et les interrogatoires sans fin. Le 23 novembre 1943, elle est condamnée à mort par la cour suprême de Berlin. Un mois plus tard, elle est emmenée à Cologne où elle reste 3 mois menottée jour et nuit Sa condamnation à mort est commuée en prison à perpétuité ; elle est alors envoyée à la forteresse de Lubeck puis à celle de Cottbus. 

En décembre 1944, en raison de l'avance russe, les prisonnières sont évacuées vers Ravensbrück. Devant l'avance alliée, les déportées de Ravensbrück sont conduites à Mauthausen : six jours de trajet par une température de moins 25°, vêtues d'un reste de robe déchiré, assises à même le plancher d'un wagon à bestiaux. Les femmes épuisées ou malades sont achevées d'une balle sur le bord de la voie ferrée. Après quelques jours à Mauthausen, nouveau départ dans un convoi de 450 femmes vers Bergen-Belsen : 8 jours de trajet dans des conditions pires que lors du précédent transfert. La situation dans le camp est inhumaine ; un seul point d'eau pour 3000 personnes, l'entassement dans les baraques est tel qu'il est impossible de s'allonger sur les châlits, le typhus fait des ravages. Pour encourager ses codétenues, Gilberte prétend qu'elle entend les canons anglais. Quelques jours avant la libération du camp, Gilberte est envoyée au Revier (infirmerie) ; les conditions de survie y sont encore pires ; elle y meurt un jour d'avril 1944 (la date exacte est inconnue). "Gilberte a été pour nous un exemple, un drapeau, elle n'a jamais faibli", dira l'une des 5 rescapées sur les 450 du convoi de Gilberte entre Ravensbrück et Mauthausen. 

Gilberte Bonneau du Martray est décorée de la médaille de la Résistance française à titre posthume par décret du 11 mars 1947.

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