Francois Emile Auguste BALOCHE
ALIAS : Emile Pentagone|Lucien Bisson|François Bernoche
Biographie
Né le 11 novembre 1913 à Littry-les-Mines (Calvados), François Baloche, employé à la SNCF, est mobilisé le 26 août 1939 dans la défense du littoral. Evadé de France le 18 juin 1940, il arrive en Angleterre sur le chalutier Argo le lendemain. Le 1er juillet, il est incorporé dans les Forces navales françaises libres (matricule 4900 FNFL 40). Il navigue sur le cuirassé Courbet de juillet 1940 à février 1941 puis sur l’aviso Amiens jusqu’au 22 avril 1941. Entre avril et décembre 1941, il est affecté au camp d’instruction de Skegness, là où sont entraînés les FNFL. Après son entraînement, François Baloche est affecté à l’aviso Arras jusqu’au 18 janvier 1942.
Le 20 février 1942, François Baloche rejoint le Commando 10 en voie de formation sous le commandement de l’enseigne de vaisseau Philippe Kieffer. Le 23 mars 1942 voit la naissance de la Compagnie de Fusiliers marins français qui quitte sa base de Camberley pour rallier le camp d'entrainement HMS Royal Arthur de Skegness pour se préparer au stage des commandos britanniques du "commando dépôt" à Achnacarry en Écosse. A l’issue de leur formation commando le 22 mai 1942, Philippe Kieffer et ses hommes restent stationnés en Écosse pour poursuivre leur entraînement, avant d'intégrer officiellement le 16 juillet 1942 en tant que "Troop 1", le Commando interalliés numéro 10 dont le commandement a été confié au lieutenant-colonel D.S. Lister M.C.
Le 19 août 1942, à 3 h du matin, le commando, dont fait partie François Baloche, touche la côte française. Il a pour objectif les batteries de Vasterival, tout près de Dieppe. Ce groupe s'approche de son but en rampant et c'est l'affrontement. Baloche parvient à lancer des grenades détruisant la batterie ennemie. Le commando peut, contrairement à beaucoup d'autres soldats alliés plus malchanceux, regagner le bateau avec lequel il est arrivé sans avoir subi des pertes. Pour ce fait de guerre, François Baloche est cité à l'ordre des Forces navales françaises libres : "A fait preuve, le 19 août 1942, des plus belles qualités de courage, de cran, d'initiative et d'audace. Après avoir débarqué à Varengeville avec un groupe allié, a enlevé avec lui à la baïonnette une batterie ennemie. Ayant récupéré une mitrailleuse en batterie, s'en est emparé seul, abattant les deux servants, permettant ainsi au groupe allié de détruire deux canons ennemis protégés par cette mitrailleuse. A enfin participé à la capture de nombreux prisonniers ennemis."
Il est décoré de la Military medal, décernée pour la première fois à un soldat français, des mains de Lord Moubatten et reçoit également la Médaille militaire le 12 février 1943.
En octobre 1943, François Baloche est affecté au BCRA de Londres en qualité de chargé de mission de 3e classe, assimilé au grade de sous-lieutenant. Volontaire pour accomplir une mission en France, il est détaché aux stages d’instruction et d’entrainement de parachutistes. Le 15 mars 1944, Baloche est parachuté en France à Poisseul-la-Grange (Côte d’Or) pour être mis à la disposition d’André Rondenay chargé de la mise en place du plan Tortue. Il prend alors pour pseudonyme « Lucien Bisson ». Son périple ne durera que quelques jours puisque François Baloche est arrêté par la Gestapo à Paris, au pont de l’Alma, le 20 mars. Emprisonné à Fresnes, transféré à Compiègne le 10 juin 1944, il est déporté le 18 juin suivant. Evadé du kommando d'Allach le 3 mai 1945, il est de retour en France le 19 mai 1945. Il est alors placé en congé de convalescence.
Le 16 septembre 1945, il est mis à la disposition de la section Marine de la Direction générale des études et recherches (DGER) puis, le 23 juillet 1946, à celle du ministère de la Marine. Par décret du 3 août 1946, il est décoré de la médaille de la Résistance française avec rosette. Promu au grade de maître principal fusilier le 1er janvier 1952, il part pour l'Extrême-Orient en décembre 1953. De janvier à août 1954, il combat en Indochine. Le 29 août 1955, il est nommé capitaine d'armes de la marine à Pnom-Penh. Il prend sa retraite militaire en février 1958.
François Baloche est décédé le 1er décembre 1987 à Caen.