Musée de l'ordre de la Libération
médaillé

Ernest APPENZELLER

ALIAS : Ernest Leboucher

Médaillé par décret du 15 juin 1946
Date de naissance : 09 Mai 1926
Lieu de naissance : Vienne

Biographie

Fils du rabbin Israël Appenzeller et de Frida Zierber, Ernest est né le 9 mai 1926 à Vienne (Autriche). Arrivé en France le 23 mars 1939 comme réfugié israélite, il est hébergé au château de la Guette (Seine-et-Marne), maison dirigée par Flore et Georges Loinger qui accueille des enfants réfugiés d'Allemagne et d'Autriche pour la plupart rescapés de la nuit de Cristal. Après l’invasion allemande, les enfants sont évacués à La Bourboule (Puy-de-Dôme). Ernest Appenzeller se retrouve ensuite avec plusieurs adolescents juifs dans un collège franciscain à Brive-la-Gaillarde, où ils sont ravitaillés pendant trois mois par Edmond Michelet (reconnu « Juste parmi les nations » en 1995). Il arrive enfin à Nice où il est placé dans une école professionnelle. 

En octobre 1942, Ernest Appenzeller se rend à Moissac munis de faux papiers d’identité fournis par les Eclaireurs israélites au nom d’Ernest Leboucher. Il y reste quelques mois avant de revenir à Nice où il rejoint le groupe-franc Surcouf sous les ordres du commandant Armand Rottenberg dit « Ro ». Il participe également aux activités clandestines du Mouvement de jeunesse sioniste à Nice. 

En septembre 1943, contacté par Henry Pohorylès, chef du groupe-franc de Nice de l’Organisation juive de combat (OJC), Appenzeller intègre ce groupe et y devient son adjoint. Arrêté le 15 octobre 1943 à l’hôtel du Mont-Blanc, interné au camp de Drancy, il nie être juif et, grâce à des papiers envoyés de Nice, il est libéré le 31 janvier 1944. De retour à Nice, il reprend ses fonctions dans le groupe franc et participe à la plupart de ses actions, notamment celles menées contre des Russes blancs, agents de la Gestapo

Peu de temps après, il reçoit l’ordre du comité directeur de l’Armée juive à Toulouse, de se rendre à Paris afin de prendre en main les actions du corps franc de l’OJC. Sous le nom de Jean-Claude Lamy, il se met en rapport avec Maurice Loebenberg (Maurice Cachoud), chef du service des faux papiers du Mouvement de libération nationale (MLN), qu’il a connu à Nice, ainsi qu’avec André Amar et César Chamay de l’OJC. Le groupe franc qu’il coordonne désormais coopère très activement aux actions menées par le groupe franc Alerte du capitaine Charcot-Neuville. Les armes et munitions du groupe, ainsi que les tampons destinés aux faux papiers, sont stockés dans son appartement du 90 boulevard de Courcelles. 

Le 18 juillet 1944, il tombe dans une souricière tendue par la Gestapo de la rue de la Pompe au 70 rue Erlanger à Paris. Emprisonné à Fresnes puis à Drancy, il est déporté à destination de Buchenwald, le 17 août 1944, dans le convoi dit des 51 otages. Il parvient à s’évader du train le 21 août 1944 à proximité de Saint-Quentin (Aisne) avec quelques camarades. Hébergé par le docteur Hebert, Ernest Appenzeller se met à la disposition de Jacques Marchandise, chef départemental du service de renseignements de l’Organisation civile et militaire (OCM). Celui-ci lui demande de prendre contact avec les éléments américains qui, venant de Laon, se dirigent sur Saint-Quentin, afin de leur communiquer les renseignements dont le groupe dispose sur les forces allemandes. Ernest Appenzeller établit cette liaison avec les Américains à La Fère. 

Ernest Appenzeller s’installe à Tel-Aviv en 1946 où il exerce la profession de sculpteur puis d’architecte-décorateur. Il est décoré de la médaille de la Résistance française par décret du 25 juin 1946 (Journal Officiel du 11 juillet 1946).

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