Musée de l'ordre de la Libération
BNF / Gallica

Emile Marie Ange POILVE

Médaillé par décret du 03 août 1946
Date de naissance : 22 septembre 1903
Lieu de naissance : NC, 22 - Côtes-d'Armor (ex Côtes-du-Nord), France

Biographie

Né à Mégrit (Côtes-du-Nord) le 22 septembre 1903 de parents cultivateurs, Emile Poilvé se passionne très tôt pour le gouren, la lutte bretonne. Gardien de la paix en 1925, il quitte sa Bretagne natale pour le commissariat de police de Vincennes où il s’initie à la lutte gréco-romaine et à la lutte libre. L’année suivante, il intègre l'équipe de la Préfecture de police. Champion de France en 1928, il ne cesse dès lors de briller lors des compétitions nationales et internationales et de cumuler les titres. Sélectionné en 1936 pour sa troisième olympiade à Berlin, inscrit en lutte libre dans la catégorie poids moyens, il remporte la médaille d’or face à l’Américain Richard Voliva. Il faudra attendre 72 ans et les Jeux olympiques de Pékin en 2008 pour qu’un Français lui succède. 

En août 1940, Emile Poilvé héberge chez lui durant trois semaines trois prisonniers de guerre évadés avant de leur donner des faux papiers et de les guider pour passer en zone Sud. En mai 1943, c’est un agent de l’Intelligence Service qu’il héberge puis qu’il accompagne en Saône-et-Loire pour la réception d’un parachutage d’armes. En février et mars 1944, trois émissions radio sont réalisées depuis son domicile. Il héberge et convoie également des parachutistes alliés et fournit de nombreuses fausses pièces d’identité à des personnes recherchées. En avril 1944, il rejoint le mouvement Police et Patrie relevant de Libération-Nord. 

Arrêté par la Gestapo le 15 juin 1944, interrogé rue des Saussaies, il est finalement relâché le jour-même faute de preuves et reprend ses activités clandestines. Au centre Beaujon, dans le VIIIe arrondissement de Paris, où se trouve l’école des gardiens de la Paix, il constitue une section de 120 FFI dont il prend le commandement avec le grade de lieutenant FFI. A la tête de sa section, il prend part aux combats pour la libération de Paris. 

Emile Poilvé est décoré de la médaille de la Résistance française par décret du 3 août 1946. Il décède le 11 octobre 1962 à Lescouët-Jugon (Côtes-du-Nord).

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