Clémence BURGARD

Née à Lyon le 7 février 1923, fille d’un ancien combattant de 1914-1918 qui lui inculque ses valeurs patriotiques, Clémence Jayet est étudiante à la faculté de droit de Lyon en octobre 1940. Comme sa famille, elle n’accepte pas l’armistice et, en accord avec elle, entre en résistance. En 1940, ses parents hébergeaient déjà des réfugiés dans leur maison à Oullins. Avec des amis étudiants, Clémence Jayet commence par confectionner de petits papillons comportant des croix de Lorraine, des caricatures puis des tracts. En mars et mai 1941, elle participe à des manifestations patriotiques. Puis, à partir de septembre 1942, sous le pseudonyme d’Annick, elle devient agent de liaison et renseignements du mouvement Libération-Sud à Lyon, en liaison étroite avec Serge Ravanel que sa famille héberge. Son appartement sert également de lieu de réunion pour l’état-major. Entre septembre 1943 et mars 1944, elle est agent de liaison pour les groupes francs de Lyon et sillonne alors les départements du Rhône, de l’Ain, du Jura et de Saône-et-Loire. Son jeune âge lui permet de passer les contrôles sans être inquiétée. Ses chefs ayant été arrêtés, elle devient agent de liaison du groupe franc Lyon ville en mars 1944.

En juin 1944, son organisation est infiltrée. Dénoncée, Clémence est arrêtée par la Gestapo le 3 août 1944 avec 27 de ses camarades. Interrogée durement, elle ne parle pas et est emprisonnée à Montluc jusqu’à la libération de la prison le 24 août 1944. Elle reprend alors immédiatement contact avec le corps franc dont elle assure le secrétariat.

D’un moral à toute épreuve, Annick se remet au travail, dans l’administration d’abord, à la Prévôté régionale, puis à l’accueil des déportés de retour des camps.

Après-guerre, elle se consacre d’abord à son foyer – elle épouse en 1949 le styliste Robert Burgard - puis travaille, à partir de 1962, aux côtés d’Henri Michel, pour le Comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Elle contribue à la réalisation de nombreuses expositions permanentes et temporaires, mais aussi à la création du mémorial de Verdun. De 1968 à 1975, elle travaille au musée de l’Armée pour la création d’une salle consacrée à la Seconde Guerre mondiale, puis entre 1979 et 1988 au ministère des Anciens Combattants où elle est chargée de la réalisation d’expositions en France et à l’étranger.

Médaillée de la Résistance par décret du 25 avril 1946, chevalier de l’ordre national du Mérite en 1975 (officier en 2018), chevalier de la Légion d’honneur (2008), Clémence Burgard est décédée le 16 janvier 2019 à Livarot (Calvados).