
Claudius Georges Brunier
ALIAS : Léon
Biographie
Né le 23 mars 1924 à La-Bâtie-Divisin (aujourd’hui les Abrets-en-Dauphiné, Isère), Claudius Brunier est le dernier garçon d’une famille de 17 enfants. Entré au séminaire en 1935, il rejoint les Frères des Ecoles chrétiennes en octobre 1940 et devient instituteur de l’enseignement catholique. Nommé à Rochepaule (Ardèche) en novembre 1943, il est alors connu dans le village et dans la région par son nom en religion, Frère Léon Parfait.
Tout en recevant les élèves, son établissement devient une plaque tournante de la résistance locale : cache d’armes et munitions ainsi que matériel de propagande sous les planchers, accueil de résistants se faisant passer pour Frères, accueil d’enfants juifs scolarisés mais surtout poste de commandement opérationnel du maquis constitué essentiellement de jeunes réfractaires au STO.
Les activités résistantes de Claudius Brunier sont cependant antérieures à la création du maquis de Rochepaule. Grâce à son statut qui lui permet de se déplacer avec les autorisations nécessaires, il sert d’agent de liaison entre différents groupes de résistants de la Haute-Loire et de l’Ardèche. Il est formé à l’action clandestine par Gaëtan Vidiani, premier chef départemental de l’Armée secrète (AS) pour la Loire. C’est par son intermédiaire qu’il fait la connaissance d’Isidore Dan, instructeur pour le maniement d’armes à Saint-Etienne, avec qui il fonde le maquis de Rochepaule à la fin mai 1943.
Selon les recherches effectuées par l’association mémorielle de Rochepaule, les faits d’armes de ce maquis sont nombreux. Parmi les principaux, on peut relever l’attaque du dépôt d’essence de Lamastre (Ardèche) avec la récupération de 2000 litres d’essence ; l’occupation du hameau de La Chapelle-sous-Rochepaule (Ardèche) pendant 48 heures, tenant église et maisons, le temps de récupérer du matériel parachuté par les Alliés au mauvais endroit ; l’attaque d’un train allemand en gare de Vion (sabotage des moteurs d’avion qu’il contenait et récupération de nombreux sacs d’avoine qui seront redistribués aux paysans rochepaulois)...
Le 14 août 1944, à la tête d’une dizaine de maquisards rochepaulois (18 e Cie FFI AS), Claudius Brunier et son camarade Joseph Patrouillard affrontent les troupes de la 19e armée allemande sur la RN 86 à Soyons (Ardèche). Au cours de ce combat, Claudius Brunier est touché par une balle de mitrailleuse au cou et laissé mourant. Il aurait été achevé par les soldats allemands. Le maquis, s’il ne déplore qu’un mort au combat, perd son chef historique, Claudius Brunier, fauché à 20 ans.
Claudius Brunier est déclaré « Mort pour la France » et homologué au grade de sergent des Forces françaises de l’intérieur. Son nom figure sur les monuments aux morts de Rochepaule et de La Bâtie-Divisin (Isère). Le titre de combattant volontaire de la Résistance lui est décerné à titre posthume par l’ONaCVG le 26 janvier 2023. Il est décoré à titre posthume de la médaille de la Résistance française par décret du 7 décembre 2023.