
Charles VERNY
Biographie
Né le 4 août 1922 dans le XVIe arrondissement de Paris, Charles Verny est, lorsque la guerre éclate, licencié en droit et diplômé de Sciences politiques. Dès le début de l'Occupation, il organise des passages de la ligne de démarcation à Sauveterre-de-Béarn. En septembre 1940, il entre en relation avec le service de camouflage des armes du Deuxième bureau de l'armée. Il est alors affecté au service de surveillance de l'implantation civile allemande en zone libre.
Au début de l'année 1941, il distribue des journaux clandestins à Aix-en-Provence, notamment Combat et La Voix du Vatican. Il rentre en zone occupée en août 1941 et s'occupe de nouveau de passages de la ligne de démarcation.
Arrêté par la Gestapo le 4 septembre 1941 à Sauveterre-de-Béarn, il est conduit à la prison de Saint-Palais puis à la Maison-Blanche (Biarritz) avant d'être relâché le 27 septembre 1941. Deux mois plus tard, il entre à la Confrérie Notre-Dame (CND), en liaison avec Simone Michel-Lévy ("Madame Royale"). En novembre 1942, Charles Verny est nommé officier de liaison du capitaine Marc O'Neill. Il est d'abord chargé de réceptionner des parachutages dans le Loiret et l'Oise puis de monter un service de faux papiers. En mars 1943, il met en place des centres clandestins de préparation militaire destinés aux jeunes résistants.
Au cours du mois suivant, il fonde l'Organisation civile et militaire de la jeunesse (OCMJ). Ce mouvement comprend deux branches. Une branche civile avec un bureau de propagande et un bureau de presse, et une branche militaire composée de quatre bureaux. En septembre 1943, Verny devient l'adjoint d'O'Neill qui venait d'être nommé chef national maquis pour la zone Nord.
En novembre 1943, avec René Thuillier (secrétaire national des Jeunesses communistes), Pierre Noël (secrétaire national des jeunes des Mouvements Unis de Résistance) et René Lorain (secrétaire général des Jeunes chrétiens combattants), il fonde les Forces unies de la jeunesse patriotique (FUJP) pour coordonner et intensifier les actions des mouvements de jeunes.
Le mois suivant, il créé avec Léo Hamon, membre du Comité anti-déportation (CAD), la commission jeunes de ce mouvement. Il organise, le 25 février 1944, la destruction du fichier du Service du travail obligatoire (STO) de la place Fontenoy et celle du fichier de la faculté de droit et de plusieurs écoles. En décembre 1943, Charles Verny créé l'Union des étudiants patriotes. Il devient en même temps responsable militaire des FUJP. En février 1944, il participe, sous la direction de Jacques Simon, à l'établissement du réseau Navarre.
Arrêté le 4 avril 1944 au métro Ranelagh, il est interné à Fresnes puis à Compiègne le 2 août 1944 avant d'être déporté à Buchenwald le 17 août 1944 (dernier convoi parti de Compiègne). Le 13 septembre 1944, Charles Verny est envoyé au Kommando de mines de sel de Neu-Stassfurt. Libéré par les Alliés le 8 mai 1945, il est rapatrié en France le 7 juin 1945.
Nommé lieutenant-colonel FFI par décision du général Joinville du 27 août 1944, Charles Verny est délégué de l'OCM à l'Assemblée consultative le 24 juillet 1945. Il est également secrétaire général adjoint de l'OCM, président de l'OCMJ et membre du comité directeur et du bureau politique de l'UDSR. La médaille de la Résistance française avec rosette lui est décernée par décret du 3 août 1946.
Charles Verny exerce la profession d'avocat à la cour d'appel de Paris de 1947 à 1977. Membre fondateur du Comité d’action de la Résistance (CAR) en 1948, vice-président, président puis président d'honneur, il s'attacha particulièrement à la création de la Fondation de la Résistance.
Charles Verny est décédé le 29 décembre 1995.