Bertrand Domingo Serveto
Biographie
Né à Terrasa (Espagne) le 4 août 1904, Domènec Serveto Bertran (de son vrai nom) effectue son service militaire de 1923 à 1928 et acquiert une solide formation. En 1930, il est employé comme comptable dans un laboratoire de l’industrie textile catalane. Passionné par les idées libertaires, il devient un militant actif du Parti socialiste unifié de Catalogne, branche catalane du Parti communiste espagnol.
Durant la guerre civile espagnole, il quitte son travail et effectue quelques missions clandestines. Il serait resté clandestin en Catalogne après la victoire des troupes franquistes pour participer à la réorganisation du parti ou, selon une autre source, il devient commis dans un commerce.
Réfugié en France, il est interné au camp de Septfonds puis transféré provisoirement, le 10 octobre 1939, dans le Tarn à la disposition des services agricoles. De retour à Septfonds, il est intégré à la 5e section de la 221e compagnie de travailleurs étrangers. C’est là qu’il choisit d’inverser son nom et se fait appeler Bertrand Domingo Serveto.
Un rapport de police du 21 juin 1941 signale l’existence au camp de Septfonds de cellules reconstituées du Parti communiste espagnol. Selon ce même rapport de police, Domenec Serveto était le secrétaire d’une des quatre cellules de Septfonds. L’activité principale de ces cellules étant orientée vers la propagande à destination essentiellement des milieux espagnols.
Par décision du juge d’instruction en date du 26 juin 1941, Domenec Serveto est mis à l’écrou à la maison d’arrêt de Montauban le 29 juin pour activité communiste avec 16 autres Espagnols du 533e Groupement de travailleurs étrangers, affectés au camp de Septfonds et à Réalville (Tarn-et-Garonne).
Condamné le 6 janvier 1942 à 6 ans de travaux forcés par le tribunal militaire de la 17e région siégeant à Montauban, pour détention et distribution de tracts d’origine étrangère et activité communiste, Domenec Serveto est incarcéré à la maison de correction de Montauban le 22 janvier 1942. Le 15 octobre 1943, il est transféré à la maison centrale d’Eysses (Lot-et-Garonne).
Le 19 février 1944, lors de la tentative d’évasion collecte des 1200 détenus de la maison centrale d’Eysses, il participe activement au combat dans un groupe de choc qui attaque le mirador est, protégé par des matelas. Grièvement blessé à la main par un éclat de grenade, identifié par cette blessure comme un des artisans de l’insurrection, il est condamné à mort le 23 février par la cour martiale réunie par Joseph Darnand au sein-même de l’établissement pénitentiaire, puis fusillé immédiatement par un peloton de GMR et de gendarmes avec 11 de ses camarades.
Le titre d’interné résistant lui est accordé le 17 novembre 2010 et la mention « Mort pour la France » le 11 février 2011. Par décret du 7 décembre 2023, la médaille de la Résistance française lui a été décernée à titre posthume.
