Musée de l'ordre de la Libération
médaillé

André AMAR

Médaillé par décret du 25 Avril 1946
Date de naissance : 10 Février 1908
Lieu de naissance : Salonique

Biographie

Issu d’une famille de banquiers, André Amar est né à Salonique (Grèce) le 10 février 1908. En 1919, son père, Saül Amar, transfère sa banque à Paris et s’y établit avec sa famille. Cette même année, André entre en 6e au lycée Condorcet. Il est naturalisé français par décret du 14 mars 1928. Au terme de ses années de khâgne à Henri IV, où il est l’élève du philosophe Alain, il intègre l’École normale supérieure en 1929. Professeur de philosophie, André Amar est également fondé de pouvoir de la banque familiale. 

Mobilisé en 1939 au 13e bataillon de Chasseurs Alpins, il est cité à l’ordre du régiment et reçoit la croix de guerre 1939-1940. Lieutenant de réserve depuis 1935, il suit le stage d’état-major de Compiègne entre mars et mai 1940, interrompu par l’offensive allemande. Après l’exode, la famille Amar trouve refuge à Grenoble, Toulouse, Aix-les-Bains et enfin Marseille. C’est là qu’André Amar et son épouse participent à la création de la revue sioniste Shem.

André entre dans la Résistance à la fin de l’année 1942 et intègre un groupe gaulliste d’Aix-les-Bains (Savoie). En octobre 1943, ses parents sont arrêtés et déportés à Auschwitz. Ils n’en reviendront pas. C’est à ce moment qu’André Amar revient à Paris. Les chefs de l’Organisation juive de Combat (OJC), nouvelle appellation de l’Armée juive, lui confient la responsabilité d’implanter le mouvement en zone Nord et d’en prendre la direction en décembre 1943. En avril 1944, il créé avec Maurice Brener la section parisienne de l’OJC, comprenant notamment un service de faux papiers, un service de renseignement et un groupe franc. Selon une attestation d’Henry Pohorylès du 5 septembre 1956, André Amar occupait la fonction de chef d’état-major de l'OJC pour la zone Nord, en charge de la mise sur pied et de l’organisation des groupes armés d’action immédiate. 

Le 18 juillet 1944, André Amar tombe dans le guet-apens de la rue Erlanger au cours duquel sont arrêtés les principaux responsables de la section parisienne de l’OJC. Sévèrement interrogé par la Gestapo de la rue de la Pompe, il est emprisonné à Fresnes puis interné le 11 août à Drancy. Le 17 août 1944, il est déporté par le « convoi des 51 otages » à destination de Buchenwald. Le 21 août, avec plusieurs de ses camarades de l’OJC, il parvient à s’évader du train à la hauteur de Saint-Quentin. Le 25 août, il regagne Paris avec César Chamay.

Dans la suite de son engagement résistant, il fonde avec son épouse et plusieurs anciens de l’OJC, dont Jacques Lazarus et Arnold Mandel, le Service central des déportés israélites (SCDI) afin de centraliser toutes les informations possibles sur les déportés et leurs familles. Des bureaux de la banque Amar, boulevard Haussmann, sont mis à disposition par André Amar pour en faire un lieu d’accueil des déportés juifs. Un bulletin mensuel est édité sous la direction de Jacqueline Mesnil-Amar. Après la guerre, André Amar est également professeur d'histoire des idées aux Instituts de sciences politiques de Paris et Grenoble (1945-1973). 

En novembre 1952, André Amar est l’un des principaux témoins de l’OJC lors du procès de la Gestapo de la rue de la Pompe devant le tribunal militaire de Paris. Décoré de la médaille de la Résistance française par décret du 25 avril 1946 (Journal officiel du 17 mai 1946), André Amar obtient le titre d’interné résistant le 17 juin 1957. 

Membre du Comité central de l’Alliance israélite universelle, président de l’Institut d’études hébraïques, André Amar décède à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) le 8 avril 1990.

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