
Albert René Roger COCTEAU
ALIAS : Gallois
Biographie
Albert René Roger Cocteau est né le 12 juin 1905 à Paris (VIIe arrondissement). Engagé volontaire en 1924, il est affecté dans un régiment de chars de combat. Avant-guerre, Roger Cocteau était représentant d'une firme de produits chimiques. Sa profession entraîne de nombreux déplacements en France et notamment de la Loire à la frontière belge. Il est en contact avec de nombreux commerçants.
Il participe à la campagne de 1940 en qualité de lieutenant de l'arme blindée et cavalerie. Démobilisé à Pau le 15 août 1940, il rentre à Paris en bicyclette. Durant son trajet, il en profite pour reprendre contact avec tous les gens qu'il connaît le long de la ligne de démarcation. Il organise très rapidement une filière d'évasion dont il s'occupe jusqu'au début de 1941. Parallèlement, il est en contact avec Depret-Bixio, officier de renseignement qui a appartenu au Deuxième bureau. Il ne connaît pas son activité exacte, mais lorsque ce dernier est arrêté, Roger Cocteau récupère ses contacts par l'intermédiaire de sa femme. Il entre ainsi en relation avec Henri Bourdeau de Fontenay, avocat au Barreau de Paris, au début de l'année 1942. Roger Cocteau entre alors à Ceux de la Résistance (CDLR) par l'intermédiaire de Bourdeau de Fontenay. Il y est chargé du ravitaillement des maquis, et notamment de celui de Sainte-Menehould, jusqu'à octobre 1943. Il prend en charge l'organisation des maquis de la région C (Marne, Aisne, Ardennes).
A l'automne 1943, Pierre Arrighi, l’un des principaux responsables de CDLR, prend Cocteau comme adjoint. Après l'arrestation des deux Arrighi, Jean de Vogüe, adjoint du chef de CDLR, Jacques Lecompte-Boinet, lui confie le commandement militaire de la région de Paris. Il siège désormais au sein du comité directeur de CDLR. Roger Cocteau s'occupe essentiellement de l'organisation miliaire de CDLR. Il représente, en novembre 1943, CDLR à l'état-major régional de l'Armée secrète de la région P1 (Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Oise) en qualité de chef du 1er bureau. Outre Cocteau, l'état-major se compose d'André Boulloche, délégué militaire régional, Rol-Tanguy et Robert Fouré (chef des groupes paramilitaires de Libération-Nord).
Après les arrestations de Boulloche puis de son successeur, André Rondenay, et de Fouré, il ne reste plus que Rol et Cocteau au printemps 1944. La question qui se pose alors est de savoir qui va devenir chef régional des FFI. Cocteau préfère céder sa place, car il sait que les mouvements communistes ne lui obéiront pas, alors que les non-communistes obéiront à Rol.
Le 1er avril 1944, Rol-Tanguy devient donc chef régional des FFI et Cocteau son chef d'état-major. Roger Cocteau devient également chef militaire de CDLR pour l'Ile-de-France. Il effectue en août 1944 des missions de liaison avec les troupes alliées, notamment auprès des généraux Patton et Bradley, puis de Leclerc, obtenant l'adoption de dispositions tactiques permettant la marche sur Paris de la 2e DB en vue de libérer la capitale.
Roger Cocteau-Gallois poursuit ses activités militaires en qualité d'officier de liaison jusqu'en décembre 1945. A partir de 1945, Roger Cocteau-Gallois s'est toujours dévoué aux affaires de la Résistance, d'abord comme liquidateur national de son mouvement, puis comme membre de la Commission nationale de la Résistance intérieure française (RIF) jusqu'à la dissolution de cette instance. Nommé membre de la Commission nationale consultative de la Résistance dès sa création en 1970, il en devient vice-président en 1979 avant de démissionner en 1988.
Médaillé de la Résistance avec rosette par décret du 24 avril 1946, Roger Cocteau est décédé le 6 août 1995 à Poissy (Yvelines).