Musée de l'ordre de la Libération

Lettre d'information | Septembre 2024

Chers amis de l’Ordre de la Libération, 

Avec cette lettre d’information, nous reprenons notre diffusion mensuelle interrompue, comme chaque année, au cœur de l’été. 
Avec le 80e anniversaire de la Libération, les initiatives sont nombreuses sur l’ensemble du territoire et l’Ordre de la Libération est associé à nombre d’entre elles. 
Cette lettre vous relate les activités marquantes de la chancellerie, de son musée et de ses partenaires, de mi-juillet à fin septembre. 
Avec la rentrée, la mission de « boussole de citoyenneté » dévolue à la chancellerie reprend donc avec vigueur, comme vous pourrez le constater. 
Nous en sommes très heureux et vous souhaitons une bonne lecture. 

La rédaction

© Musée de l'Ordre de la Libération

Remise de vestiges du Blenheim de Koufra au musée de l'Ordre de la Libération

Remise de vestiges du Blenheim de Koufra
© Ordre de la Libération

Le 9 juillet 2024, le Médecin-chef des Services Luc Aigle, ainsi que le lieutenant-colonel Courty remettaient au musée plusieurs éléments du bombardier Blenheim n°T1867 du Groupe réservé de bombardement n°1 posé en catastrophe en février 1941 dans le désert libyen.

Le général Christian Baptiste, le conservateur du musée Vladimir Trouplin et la régisseuse des œuvres Margot Durand, ont pu échanger avec les donateurs sur la mission de commémoration du 5 mars 2024, moment d’intense émotion réalisé 83 ans après le posé dramatique du Blenheim n°T1867 du sergent Le Calvez au nord-est du Tchad. 

Parmi ces vestiges, ont été donnés au musée : une pièce de radiateur, un élément de treuil aérien, un périscope optique ainsi que quelques éléments plus personnels (boucles de ceintures, ceinture de sécurité, un morceau de boite de conserve plié en 4 pour manger, des petits morceaux de verrières du cockpit, une douille marquée 1940 au dos). 

Ces objets émouvants, qui témoignent du drame vécu par les membres de l’équipage, le sous-lieutenant Claron, le sergent-chef Devin et le sergent Le Calvez, morts de soif dans cette opération de reconnaissance de l’oasis de Koufra, seront conservés avec soin dans les collections du musée.

Mission du 5 mars 2024 au nord-est du Tchad - honneurs rendus aux disparus
© Médecin-chef des Services Luc Aigle
Le Médecin-chef des Services Luc Aigle, ainsi que le lieutenant-colonel Courty remettent les vestiges au général Baptiste et à Vladimir Trouplin, conservateur du musée
© Ordre de la Libération
Remise de vestiges du Blenheim de Koufra
© Ordre de la Libération
Le général Baptiste et le conservateur du musée regardent le périscope optique du bombardier Blenheim n° T1867, don du Médecin-chef des Services Luc Aigle
© Ordre de la Libération
Margot Durand, régisseuse des collections, le lieutenant-colonel Courty, Vladimir Trouplin, conservateur du musée, le Médecin-chef des Services Luc Aigle
© Ordre de la Libération

Le 24 décembre 1940, le Groupe réservé de bombardement n°1 (GRB-1) est mis à la disposition du colonel Leclerc pour appuyer la colonne qui doit attaquer Koufra et, si possible, l’occuper. Le 2 février 1941, tout le groupe s’envole pour bombarder Koufra. Le bombardement est parfaitement réussi. Mais les difficultés techniques, la persistance des vents de sable et aussi – il faut bien en convenir – l’expérience insuffisante des mécaniciens sur ces avions usagés, ne facilitent pas la mise en condition des appareils. Ce sont seulement quatre Blenheim sur les huit en compte qui décollent le 5 février pour aller bombarder Koufra. 

Au retour, il en manque trois : celui de Saint-Péreuse, commandant la formation, celui de Claron et celui d’Hirlemann. À court d’essence, retrouvé et dépanné par le Lysander du commandant Astier de Vilatte, celui d’Hirlemann rejoint le lendemain. Celui de Saint-Péreuse sera rejoint plus tard par les troupes terrestres et, ravitaillé, ralliera le terrain. Malgré toutes les recherches, l’avion de l’équipage du sous-lieutenant Claron observateur, sergent-chef Devin radio-mitrailleur et sergent Le Calvez pilote, reste introuvable. 

Il ne sera retrouvé que 18 ans plus tard, le 29 mars 1959, par des goumiers patrouillant au nord du Tchad, près de la frontière libyenne. L’avion n’ayant pas été brisé, tous les occupants décèdent les uns après les autres de soif et d'épuisement dans un calvaire qui durera jusqu'au 3 mars. La position des corps, tels qu’ils ont été retrouvés, prouve que le sous-lieutenant Claron a été enterré par ses deux camarades… et que le radio est mort le dernier. Le musée de l’Air détient le morceau de fuselage sur lequel figurait la croix de Lorraine peinte par le Calvez et le musée de l’Armée détient le carnet du sergent Devin. 

Le 5 mars 2024, une commémoration a été organisée par l’Armée française en présence et à l’initiative du Médecin-chef des Services Luc Aigle, exactement 83 ans après le posé du Blenheim n°T1867 du sergent Le Calvez au nord-est du Tchad, sur le lieu même du posé. Cette idée lui est venue à la lecture du livre sur le groupe Lorraine des FAFL sorti récemment. Le MCDS Luc Aigle a lancé l'idée auprès du comanfor (général de division ozanne) qui l’a acceptée. La mission a été préparée avec l’organisation d’une FARP à Ounianga Kébir pour le ravitaillement de l'hélicoptère. La délégation était composée d'officiers de l'armée de l'Air dont le lieutenant-colonel Antoine Courty et de trois Tchadiens dont le gouverneur de Faya. A cette occasion, le lieutenant-colonel Antoine Courty a rapporté ces vestiges proposés au musée. 

Les trois aviateurs sont médaillés de la Résistance par décret du 11 mars 1947.

Commémoration du 80e anniversaire de la libération de Paris

Discours de madame Anne Hidalgo, maire de Paris
© Jean-Baptiste GURLIAT_DICOM_Ville de Paris

Le 25 août 2024, Paris commune Compagnon de la Libération célébrait le 80e anniversaire de sa libération. Présidée par Emmanuel Macron, en présence de madame Anne Hidalgo, maire de Paris, et des plus hautes autorités civiles et militaires, dont le délégué national de l'Ordre de la Libération, la cérémonie a mis à l'honneur les unités militaires et les cinq villes Compagnon de la Libération.

Discours du président de la République, Emmanuel Macron
© Jean-Baptiste GURLIAT_DICOM_Ville de Paris

Discours du président de la République à l’occasion de la cérémonie du 80e anniversaire de la libération de Paris.

25 août 2024 - Seul le prononcé fait foi

Merci beaucoup Madame la Maire, chère Anne, 
Monsieur le Premier ministre, 
Monsieur le Président du Sénat, 
Madame la Présidente de l’Assemblée nationale, 
Mesdames et Messieurs les ministres, 
Monsieur le Secrétaire d’Etat espagnol, 
Mesdames et Messieurs les ambassadrices et ambassadeurs, 
Monsieur le Président du Comité international paralympique, 
Monsieur le Vice-président du Conseil d’Etat, Madame la Défenseure des Droits, 
Mesdames et Messieurs les Parlementaires, 
Monsieur le Procureur général auprès de la Cour de Cassation, 
Monsieur le Chef d'État-Major des Armées, 
Monsieur le Délégué national de l’ordre de la Libération, 
Messieurs les Préfets, 
Madame la Présidente du Conseil régional d’Ile-de-France, 
Messieurs les Chefs d’Etat-Major des Armées, 
Monsieur le Gouverneur militaire de Paris, 
Monsieur le Directeur général de la Gendarmerie nationale, 
Mesdames et Messieurs les maires, 
Mesdames et Messieurs les Présidentes et Présidents d’associations,

Mesdames et Messieurs les représentants des familles, 
Parisiennes, Parisiens, 
Chers amis,

Il y a 80 ans, jour pour jour, au soir du 25 août 1944, quand le général de Gaulle entra dans Paris enfin libéré, il gagna d’abord l’Hôtel de Ville, au milieu d’une foule en liesse. Et le président du Conseil National de la Résistance, Georges Bidault, vint le trouver. Il voulait lui demander de proclamer solennellement la République devant le peuple rassemblé. Et le Général refusa, il refusé avec ces mots : « La République n’a jamais cessé d’être. La France libre, la France combattante, le Comité Français de la libération nationale, l’ont, tour à tour, incorporée. »

Non, la République n’avait pas cessé d’être. Le Général l’avait sous ses yeux. 

La République était autour de lui, gravée dans chaque meurtrissure de l’hôtel de ville, criblée de balles et pavoisée de drapeaux tricolores. La République était à la préfecture de police, foyer de l’insurrection occupée depuis six jours par 2000 policiers résistants. La République était sous nos pas, à 26 mètres de profondeur, dans le ventre de Paris, là où les FFI du colonel Rol-Tanguy avait installé leur état-major, boyaux fortifiés, tapissés de plans et de cartes. Sous les pavés, le courage.

La République se dressait, par-dessus les toits, avec la tour de la Sorbonne aux encorbellements brisés, pleine de crevasses qui prouvaient quatre jours de combat sans répits. La République saignait au croisement du boulevard Saint Michel et du boulevard Saint Germain, « le carrefour de la mort », maculé de flaques écarlates, et sous les arcades de la comédie française remplies d’un amoncellement de corps. La République était dans ces rues éventrées, de Montmartre à Vincennes, de Belleville à République, où des Gavroche de dix à quatre-vingt-dix ans, femmes et hommes, grands et petits, avaient entassé des pavés, des gravats et des baignoires pour bloquer les chars.

Voilà ce que les soldats de la 2e DB et le général de Gaulle découvrirent quand ils pénétrèrent dans Paris, il y a 80 ans. Sous leurs yeux, dans la capitale, le visage de la France résistante. Le visage de Paris qui n’avait pas attendu leur arrivée pour lancer l’insurrection. Ce 25 août 1944 sonnait la fin d’un cauchemar de 1532 jours. D’un temps que les plus de quatre-vingts ans peut-être vous conteront.

Le temps de Paris outragé. Le temps où, sur la tour Eiffel, flottait une croix gammée, comme elle flottait sur chaque mairie, chaque monument, chaque hôtel changé en Kommandantur.

Le temps de Paris humilié. Des statues détruites par l’occupant, des traits de bronze de Victor Hugo fondus pour en faire des canons nazis. Des privations et des semelles en bois, du retour des voitures à cheval, du jus de café noirâtres à base de glands, des tickets de rationnements pour 4 millions de Parisiens.

Le temps de Paris martyrisé. Temps du gouvernement Pétain reclus à Vichy. Temps des persécutions contre les juifs. Temps de La rafle du Vèl d’hiv qui arracha à leurs foyers 13000 juifs, dont 4000 enfants, arrêtés par la police française, et qui, assassinés, ne reverront jamais leur foyer. Temps des collaborateurs et des miliciens, complices de la Gestapo.

Mais Paris brisé, jamais tout à fait. 

Car depuis le 18 juin 1940, beaucoup de Parisiens, tapis dans les caves ou calfeutrés dans leur salon, gardent l’oreille collée à la TSF pour percevoir, sur les ondes de Radio-Londres, malgré les brouillages allemands, la grande voix de la France libre, celle du général de Gaulle, mais aussi celles de Pierre Dac ou Maurice Schuman, qui chaque jour appellent à la Résistance.

Car dans l’ombre se concentrent, convergent, les forces de la résistance intérieure, prenant en tenaille l’occupant entre le débarquement de Normandie, le débarquement de Provence, et leur propre travail de sape. Vous en étiez, cher Edgar Morin, né Edgar Nahoum, vous qui avez pris pour nom de plume ce qui fut d’abord votre nom de résistance. 

Car des volontés françaises se lèvent dès alors, pour lutter courageusement contre l'antisémitisme : ces voisins qui vous ont unanimement protégés, Hélène, avec votre famille, qui avez passé l'occupation cachés dans votre appartement ; ce policier français qui vous a fait évader, Sarah, avec votre frère, fuyant Paris pour un village de l'Yonne où d'autres Justes vous ont ouvert les bras. Et ce combat sans fin contre la haine, que nous devons aujourd’hui poursuivre.

Le Général de Gaulle se battait pied à pied, faisait jouer tout son poids politique face aux Alliés, appuyé par le général Leclerc, et convainquait Eisenhower, le 22 août, après plusieurs semaines de pourparlers, qu’on ne pouvait plus tergiverser : il fallait que la capitale fût libérée, et qu’elle fût libérée rapidement, quel que soit le risque de retarder la conquête du Rhin qui inquiétait tant les alliés. Si les libérateurs n’entraient pas dans Paris, l’insurrection des Parisiens qui venait de commencer allait tourner au bain de sang.

Aux yeux de De Gaulle, de Leclerc, de Rol-Tanguy, l’enjeu n’était pas tactique : il était politique, il était symbolique. Pourquoi fallait-il que Paris se relève, libéré par son peuple, avec le concours de la France entière et des armées alliées ? Parce que Paris ne devait pas brûler comme l’avait ordonné Hitler. Car la libération de Paris allait décider du visage de la France du XXe siècle. De la libération dépendait l’application des principes du CNR, dotant l’État des instruments de sa souveraineté, nationalisant l’énergie, créant la sécurité sociale, ouvrant enfin le droit de vote aux femmes. De la libération de Paris dépendait son rôle dans le grand échiquier international à venir. De la libération de Paris dépendait la capacité de la France à parler au monde de demain.

Et quand Paris fut libéré, la joie déborda, et elle déborda largement l’enceinte de la ville. Elle fut la joie d’un pays Elle fut la joie du monde. La nouvelle franchit les frontières, par-dessus les océans et les barbelés, jusque dans les prisons et les camps de concentration du Reich.

En ce 25 août 1944 Paris devint une fête, et cette fête est celle de la liberté pour tous les peuples. Une certaine idée de la France et de l’Humanité, à laquelle chacun peut vibrer, de Paris à l’Amérique du Sud. Car on danse de joie, ce soir-là, dans les rues de Montevideo, en apprenant que Paris est libéré. On danse à la victoire des droits de l’homme sur le nazisme. On danse à la liberté, l’égalité, la fraternité.

Paris libéré n’a pas brûlé. Le commandant du Grand Paris, le général von Choltitz, n’a pas osé incendier la capitale. « Et Paris en colère, Paris retrouve la lumière », dit la chanson. Mais bien plus, Paris retrouve les Lumières. La France retrouve le feu des droits de l’homme.

Et 80 ans plus tard, dans notre été de flamme et de joie, cet été marqué par les échos funèbres de la guerre en Europe, cet été où les regards encore, pour d’autres raisons, se sont tournés vers Paris, capitale de l’universel, de l’olympisme et des jeux paralympiques dans quelques jours, nous nous souvenons de nos aînés.

Nous nous souvenons de ce cri de « Tous aux barricades ». Écho réveillé des révolutions de 1789, de 1830, de 1848, les grands brasiers de la liberté républicaine, auxquels Paris toujours prêta l’oreille et le cœur.

Nous nous souvenons de ce moment suspendu où, dans la soirée du 24 août 1944, le bourdon de la cathédrale se mit à sonner à toute volée, pour la première fois depuis quatre ans de silence. Le grand bourdon de Notre-Dame, le premier à avoir sonné, en décembre 1939, le tocsin de la guerre, entonnait un carillon d’allégresse. D’abord une, puis deux, puis mille cloches, toutes les églises bâillonnées de Paris, de chaque quartier, de chaque paroisse, annonçaient à la France que les 15000 soldats de la 2e DB entraient dans la ville.

Nous nous souvenons de cette première Jeep de la 2e DB à franchir les portes de Paris, celle du capitaine Dronne et de sa compagnie, Français libérant des Français. Et sur le capot de la jeep, cette inscription, en lettres blanche, « Mort aux cons ». Crânerie potache et courage vrai.

Nous nous souvenons de ce jeune marin qui s’avança seul et désarmé au milieu des canons, pour négocier la reddition des Nazis qui tenaient le Palais Bourbon. Il avait nom Philippe de Gaulle.

Nous nous souvenons de Leclerc, avec Rol-Tanguy, signant la convention de reddition de Von Choltitz sous les yeux de Chaban-Delmas, le 25 août 1944 à 17 heures, gare Montparnasse. 

Nous nous souvenons de l’aide des alliés, et de la manière dont ont combattu côte à côte les débarqués américains et français, 2e DB du général Leclerc et 4e DI américaine, ceux qui avaient la France pour patrie, et ceux qui, nés ailleurs, avaient la liberté pour idéal. 

Nous nous souvenons du Général, défilant sur les Champs-Élysées, marchant vers le grand carrefour des victoires de France, suivi de toutes les forces de la France résistante, rassemblées sous la même bannière FFI, de toutes les forces de la France combattante, et du peuple de Paris. 

Nous nous souvenons de cette foule immense, libérée et heureuse, qui affluait comme une mer sur les traces de De Gaulle, sur la place de l’hôtel de Ville, sur le parvis de Notre Dame, sur les Champs-Élysées, alors que l’on se battait encore, ici et là, et que les balles toujours sifflaient.

Ainsi Paris fut il-libéré. Par les Parisiens, oui. Mais aussi par des résistants gaullistes, des communistes, des radicaux, des démocrates-chrétiens, des syndicalistes, des FTP-MOI, camarades de Manouchian. Par des contes et des ébénistes communistes. Tous unis au sein du CNR fondé par Jean Moulin. Par-delà leurs milieux et leurs sensibilités. 

Ainsi Paris fut-il libéré. Par des fils de paysans bretons et fils de pieds noirs d’Algérie. Des Français évadés par l’Espagne et débarqués par milliers à Casablanca. Des rescapés du STO comme vous, Serge FINOT, qui êtes parmi nous aujourd’hui, qui refusiez de jamais servir Hitler, et avez rejoint Leclerc. Des Républicains espagnols de la Nueve, volontaires Yougoslaves, Levantins, Libanais, Syriens, Arméniens. Des soldats maghrébins, tirailleurs professionnels ou engagés volontaires. À votre exemple, cher Robert BENSAID, né au Maroc d’une famille originaire d’Algérie, débarqué à Utah Beach dans le soleil levant. Des jeunes juifs séfarades d’Afrique du Nord, 400 hommes qui avaient pris les armes aux côtés de chrétiens d’Orient et de musulmans, juchés sur ces chars qui portaient des noms de femmes et de provinces françaises.

Tous ensemble, inarrêtables. Et sous les calots rouges de spahis, les casques à croix de lorraine, les bérets noirs des tankistes ou les bachis de marins se mêlaient de futurs ministres, comme Robert Schumann ou Jacques Chaban-Delmas, des Gabin et des Marais, des Jacob, des Jean Daniel. Des Instituteurs et des ouvriers, des mécaniciens et des bergers. Et venant de la France entière, des villes qui aux côtés de Paris, en effet, ont ce statut si singulier et précieux de Compagnon, et dont je salue la présence des maires.

Ainsi Paris fut-il libéré, par tous ceux qui partageaient une certaine idée de la France. Tous différents parce que venus de cent horizons, porteurs de mille contradictions, mais rassemblés au sein d’une grande coalition, unis par un seul credo, clamé par des millions et des millions de voix, en deçà comme au-delà de nos frontières : la grandeur de la France, pour la liberté du monde.

Et c’est ce credo que nous rappelle notre capitale, Paris, que nous rappelle cette place, que nous rappelle ce jour.

La Libération de Paris relève la promesse révolutionnaire de la Fête de la fédération : par-delà toutes les divisions, toutes les contradictions, être Français, c’est être ensemble. Libres. Fidèles aux grandes choses faites et déterminés à continuer d’en faire ensemble. 

Vive Paris libéré, 
Vive la République, 
Vie la France

Discours de madame Anne Hidalgo, maire de Paris
© Jean-Baptiste GURLIAT_DICOM_Ville de Paris

Monsieur le Président de la République, 
Monsieur le Premier ministre,
Monsieur le Président du Sénat,
Madame la Présidente de l’Assemblée nationale,
Mesdames, Messieurs les ministres, 
Monsieur le Ministre, Monsieur le Secrétaire d’Etat, représentant le gouvernement espagnol, 
Mesdames, messieurs les Ambassadeurs et représentants du Corps diplomatique à Paris,
Monsieur le Président du Comité international paralympique, 
Monsieur le Vice-président du Conseil d’Etat, 
Madame la Défenseure des Droits, 
Mesdames, messieurs les parlementaires, 
Monsieur le Procureur général près la cour de cassation, 
Monsieur le Chef d’Etat-major des Armées, 
Monsieur le Délégué national de l’Ordre de la Libération, 
Messieurs les maires et représentants des Communes Compagnon de la Libération, 
Monsieur le Préfet de région d’Ile de France, Préfet de Paris, 
Monsieur le Préfet de Police, 
Monsieur le maire honoraire de Paris, 
Mesdames, messieurs les élus,
 Mesdames, messieurs, en vos grades, fonctions et qualités, 
Mesdames et messieurs, 

C’était il y a quatre-vingts ans. Paris se libérait. Cette libération fut d’abord l'œuvre de son peuple.
Le 18 août, depuis son poste souterrain sous la place Denfert-Rochereau, ici-même, le colonel Rol, chef des Forces Françaises de l'Intérieur d’Ile de France, appelle à l’insurrection. 
Le même jour, les forces du travail déclarent la grève générale ; les postiers et les cheminots passent à la résistance.
Le lendemain, les premiers combats rompent le silence qu'impose la peur. Les policiers s’emparent de la Préfecture de police. 
Quartiers après quartiers, rues après rues, les Parisiennes et les Parisiens se battent pour reprendre leur ville. 
Ils savent que Paris est leur destin ; et Paris sait qu’elle a pour destin la liberté. 
Comme lors de la révolution de 1848, comme lors de la Commune de 1871, comme à chaque fois qu’il est la victime d’un pouvoir arbitraire, une fièvre s’empare du peuple de Paris et le pousse à ériger des centaines de barricades ; elles essaiment par grappes, démultipliées par l’emportement, et probablement par une certaine dose d’inconscience.
Le 24, enfin, la France libre, menée par la deuxième division blindée du général Leclerc, roule à grande allure vers la France historique. Une rumeur se lève doucement sur la capitale ; on entend le bourdonnement des blindés, venus d’outre-manche, d’outre-Atlantique, des rives sud de la méditerranée ; les forces alliées se battent aux portes de Paris.
Le soir du 24 août, les soldats de la Nueve, la 9e compagnie de la 2ème DB, font une première percée, passent la porte d’Italie et s’arrêtent sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Les cloches des églises sonnent alors à tout rompre et annoncent aux Parisiens leur libération. Ces Républicains venus d’Espagne, commandés par Raymond Dronne, s’illustrent par leur bravoure. Ils montrent que la condition humaine ne souffre d’aucune frontière. 
Le 25 août, la bataille fait rage autour de Bastille, des Invalides et de la place de l’Etoile. On voit des soldats d’un jour se mêler aux combattants aguerris ; des particuliers guident les colonnes de chars : à leur passage, des drapeaux français reparaissent aux fenêtres. A midi, les pompiers de Paris dressent ce même drapeau sur la Tour Eiffel. C’est Paris qui sort de sa torpeur. 
Puis vient la victoire. La ville lumière, obscurcie par quatre années d’affronts, rayonne de nouveau sur la France. Rappelons-nous que ce réveil s’est forgé, à Paris comme aux quatre coins du Pays, avec le concours de héros de tous âges, Français ou étrangers. Car la libération de Paris s’est écrite dans le sang de femmes et d’hommes qui sont morts au seuil de la liberté. Parmi ces disparus, nous saluons la mémoire des jeunes Parisiens qui, pour Paris, se sont résolus à mettre leurs vingt ans en péril. Nous saluons la mémoire des combattants venus d’ailleurs, d’Olga Bancic à Missak Manouchian. Ils avaient choisi la République, sans avoir d’elle le statut de citoyen.  Nous saluons aussi la mémoire des femmes résistantes :  notre très chère Madeleine Riffaud, mais aussi  Lise London,  Danielle Casanova, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Cécile Rol-Tanguy.
Beaucoup de ces résistants n’avaient, pour seule connaissance des armes, que les coups des oppresseurs. Écoutons aussi Madeleine Riffaud, immense résistante mais également journaliste et poétesse qui nous inspire pour toujours. Elle, qui a connu la torture, la privation de liberté et la condamnation à mort, gardait la force pour écrire : « J’ai aimé ma patrie au bruit sec des verrous ». 

Les Parisiennes et les Parisiens savent ce qu’ils doivent à toutes ces vies injustement brisées. Ils leur sont redevables d’un héritage humaniste, que nous continuons de défendre quotidiennement. 80 ans après la libération, la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 l’a encore montré : Paris est fière de son histoire et de ses valeurs. Paris est une ville de liberté et de diversité, où l’art et la culture sont des leviers d’émancipation, où l’on parle la langue de la fraternité entre les peuples. 
A l’orée des années 40, pendant 1533 jours, les Parisiennes et les Parisiens ont subi les privations, les humiliations et les souffrances. Déshonorant la France et la République, l’antisémitisme, la collaboration et la délation ont marché à visage découvert dans ses rues. Paris ne dissimule rien de son histoire. Elle n’oublie rien des 50 000 juifs parisiens déportés et exterminés, de l’horreur du Vel d’Hiv et de l’immense responsabilité de Pétain, dont l’odieux antisémitisme aggrava délibérément le sort des juifs. Mais elle savait qu’elle devait combattre elle-même pour se libérer de ses chaînes. Tel était le prix à payer afin de demeurer la capitale des Lumières et des droits humains. C’est la raison pour laquelle Paris se tient encore, et pour toujours, aux côtés de ceux que les guerres accablent. Les impacts de balles qui balafrent encore les façades de nos bâtiments le montrent, tout comme les plaques aux frontons de nos écoles rendant hommage aux enfants juifs déportés : nous mesurons la valeur sacrée de la liberté et de la vie de chaque être humain. 

Monsieur le Président de la République, Mesdames, Messieurs, 
Ce soir, les Parisiens vouent un hommage solennel à toutes celles et à tous ceux qui, portés par l’idée sublime de voir Paris libérée, ont couru tous les dangers. Nous commémorons particulièrement les 130 hommes de la deuxième DB, les 532 résistants et les 2 800 civils ayant péri à quelques heures, à quelques barricades, à quelques souffrances de la Libération. Enfin, nous n’oublions pas le dernier convoi parti le 17 août ; il emmenait vers la mort 1250 femmes et hommes et 51 Juifs du camp de Drancy. 
Ce devoir de mémoire nous oblige. Car comme le disent si bien aujourd’hui nos amis du gouvernement espagnol ici présents, il s’agit de notre mémoire démocratique commune. 

Mais, ce devoir ne doit pas se résumer à une énumération des drames humains. « Dans Paris, écrit Camus dans Combats en mai 1945, entre le printemps et l’été, une prodigieuse clameur s’est élevée, qui n’a cessé de retentir dans la nuit. (…) Cet appel était celui de l’esprit libre qui s’incarnait dans tout un peuple.» 

Car la libération a aussi résonné, dans l’esprit de ceux qui l’ont vécue, comme une immense fête. Elle a fait, d’un coup, jaillir l’espoir trop longtemps comprimé. Elle a été l’aube d’une nouvelle espérance. Alors que Hubert Germain, dernier compagnon de la libération en l’hommage nous a quittés le 12 octobre 2021, il appartient à Paris de conserver, au plus près du cœur, la chaleur de cette espérance. Nous inaugurerons une avenue à son nom en octobre prochain. Alors que Fred Moore n’est plus, lui qui fut un immense chancelier de l’ordre, il appartient à Paris de poursuivre son œuvre en chassant la brume qui trop souvent enveloppe les leçons du passé.

Oui, c’était il y a 80 ans. La durée d’une vie humaine. En 80 ans, les femmes et les hommes de la Libération de Paris ont fait tout ce que commandait, chez eux, la peur de voir l’histoire se répéter. 
Ils ont bâti l’Europe de la paix, créant les conditions d’une fraternité entre les nations du continent. Ils ont garanti partout la liberté de penser et de s’exprimer, rétablissant des ponts entre les cultures et favorisant leur compréhension mutuelle. C’est d’ailleurs ici, à Paris, que fut signée la Déclaration universelle des droits humains de 1948, consacrant les droits économiques et sociaux. Ils ont fondé un nouveau modèle économique et social, inspiré du programme des jours heureux du Conseil National de la Résistance, sanctuarisant la solidarité, mettant fin à l’indigence et aux égoïsmes, fortifiant la communauté nationale par-delà les classes sociales. Plus qu’une simple commémoration, c’est cet héritage vivant, fait de personnes et d'actes salutaires, qui doit sans cesse nous rappeler le prix des combats pour la liberté. 

Je dis que cet héritage est « vivant » car il brille sous le regard bienveillant et lumineux d’Edgar Morin, Parisien résistant d’août 1944, qui est aussi l’un de nos plus illustres penseurs et le grand témoin de notre siècle. Edgar Morin appelait récemment, dans la situation mondiale actuelle, à « passer à la résistance, avec ou sans espérance », et nous disait que « la première et fondamentale résistance [devait être] celle de l’esprit ».
Je dis que cet héritage est « vivant » car il persiste dans la pierre du « Musée de la Libération de Paris - musée du Général Leclerc - musée Jean Moulin », si cher à Cécile Rol-Tanguy et que j’ai voulu ici avec elle, place Denfert-Rochereau, où elle passa ces journées glorieuses d’août 1944. Cet héritage vivant, nous l’éprouvons quotidiennement. Pour lui être fidèle, nous devons protéger ce qui fait notre bien commun. 

A chaque fois que la France renonce à protéger le plus faible, à chaque fois qu’elle cherche à se départir de son legs d’humanité, elle se place au bord de l’abîme. Céder aux renoncements, embrasser le populisme et les discours faciles, oublier l’enseignement de François Mitterrand pour qui « le nationalisme, c’est la guerre », revient à accepter des tragédies futures. Cet héritage, enfin, Paris ne l’entretient pas seul, mais avec les unités militaires Compagnons qui défileront devant nous, et avec les autres communes Compagnons de la Libération : Nantes, Grenoble, Vassieux-en-Vercors et l’Île de Sein, qui sont présentes aujourd’hui ici avec leurs maires. 

Les cinq villes sœurs de cet ordre représentent la France dans sa diversité ; une diversité géographique, démographique et historique, sur laquelle se fonde pourtant l’unité de la France. 
Elles gardent en partage un sens aigu de leur devoir, car, comme le disait le général de Gaulle, « si les individus sont destinés à disparaître, les collectivités Compagnons continueront à témoigner dans l'avenir de ce qu'a été l'Ordre de la Libération ». Ce soir donc, nous renouvelons notre promesse de ne jamais oublier que la République dut un jour être un acte d’audace ; nous renouvelons notre promesse de ne jamais oublier quel furent l’esprit de résistance qui animaient les combattants de Paris. 

Vive Paris ! 
Vive la liberté ! 
Vive la République ! 
Et vive la France !

Revue des unités Compagnon de la Libération par le président de la République.
© CEMA
Emmanuel Macron saluant les autorités civiles et militaires
© CEMA
Unités militaires portant la fourragère de l'Ordre de la Libération
© Jean-Baptiste GURLIAT_DICOM_Ville de Paris
Présentation de la flamme paralympique portée par 5 représentants des 5 communes "Compagnon de la Libération"
© Elysée
Discours de madame Anne Hidalgo, maire de Paris
© Jean-Baptiste GURLIAT_DICOM_Ville de Paris

Inauguration à Charleville-Mézières de l’exposition « Les Compagnons de la Libération – par le Studio Harcourt » en partenariat avec l’Ordre de la Libération

Le général Baptiste devant l'exposition « Les Compagnons de la Libération – par le Studio Harcourt » en partenariat avec l’Ordre de la Libération
© Ordre de la Libération

Depuis le 31 août et jusqu’à fin octobre, Charleville-Mézières accueille l’exposition-hommage “Les Compagnons de la Libération” née de la coopération entre le studio Harcourt et l’Ordre de la Libération. 

L’exposition officiellement labellisée à l’échelle nationale par la mission du 80e anniversaire des débarquements, de la libération de la France et de la victoire, célèbre la mémoire de ces héros et rappelle l’importance de leur rôle dans l’histoire de la France.

Accrochés sur les murs de l’esplanade Roger Mas, les portraits de Compagnons ardennais d’origine ou d’adoption sont à retrouver parmi les 109 portraits de Compagnons de la Libération, réalisés avant ou après le second conflit mondial, tous immortalisés avec l’inimitable signature Studio Harcourt.

Cette exposition sera dans un deuxième temps accueillie par la région Grand-Est avant de prendre la route de Colombey-les-Deux-Eglises. 

Parmi les Compagnons ardennais figurent :

Inauguration de l'exposition
© Ordre de la Libération
© Musée de l'Ordre de la Libération
Les portraits des Compagnons de la Libération ardennais
© Ordre de la Libération
© Ordre de la Libération

80 ans de la Libération de Montceau-les-Mines, ville médaillée de la Résistance française

Dans le cadre du 80e anniversaire de la libération de Montceau-les-Mines, ville médaillée de la Résistance française, le délégué national a donné une conférence sur la Seconde Guerre mondiale et l’implication du général de Gaulle. La maire, madame Marie-Claude Jarrot, a ensuite remis au général Baptiste la médaille de la ville.

© L'Informateur de Bourgogne
Interprétation du Chant des Partisans
© Montceau News
Elèves du conservatoire de Montceau-les-Mines
© Montceau News
La maire, madame Marie-Claude Jarrot, remettant au général Baptiste la médaille de la ville.
© Montceau News

Passation du drapeau des communes médaillées de la Résistance à Terrou (Lot)

Daniel Leturque, maire de Tavaux-Pontséricourt, remet au général Baptiste le drapeau des communes médaillées de la Résistance qui lui avait été confié un an auparavant par le maire de l'Ile de Sein, Didier Fouquet.
© Ordre de la Libération

Le 7 septembre, à Terrou (Lot), le délégué national présidait la cérémonie de passation du drapeau des communes médaillées de la Résistance française. 

Voir le reportage complet dans la rubrique "La médaille de la Résistance française".

L'Ordre de la Libération aux Journées européennes du Patrimoine 2024

© Ordre de la Libération

À l'occasion des Journées européennes du Patrimoine au château de Vincennes et à l'invitation du Service historique de la Défense, l'équipe de l'Ordre de la Libération a échangé avec les nombreux visiteurs et a présenté les ressources documentaires mises à disposition des chercheurs, étudiants et du grand public grâce à des fac-similés et brochures.

Dimanche, au musée, les visiteurs ont pu rencontrer de grandes figures de la Résistance, connues et inconnues, interprétées par les comédiens de la compagnie Ankréation lors de la visite théâtralisée "mémoires vives".

Remise des archives de Joseph Boué, agent du SR Air, médaillé de la Résistance avec rosette

© Musée de l'Ordre de la Libération

Le 23 septembre, Guy-Pierre Couleau, accompagné de ses enfants et de plusieurs membres de sa famille, remettait officiellement à l'Ordre de la Libération les souvenirs de son grand-père Joseph Boué, médaillé de la Résistance avec rosette. Cet ensemble est composé de photographies, carnets, correspondances et papiers divers.

© Musée de l'Ordre de la Libération
© Musée de l'Ordre de la Libération
© Musée de l'Ordre de la Libération

Parce qu’un musée d’histoire contemporaine est constitué d’objets qui témoignent que « l’histoire a eu lieu » mais également d’archives et de photographies sans lesquelles la contextualisation est impossible, parce que le musée de l’Ordre détient aussi dans ces domaines des collections d’une grande richesse, il nous a semblé intéressant d’élargir désormais à ces trois domaines la rubrique de « L’objet du mois », en laissant à ceux qui en ont la charge directe le soin de les choisir et de les commenter.

Dans le but de valoriser ses collections et d’accroitre son rayonnement, le musée de l’Ordre de la Libération met progressivement en ligne ses collections sur le site internet de l’Ordre.

L'objet du mois par Lionel Dardenne, assistant de conservation

Insigne du 1er escadron de spahis de Jean Ballarin
© Musée de l'Ordre de la Libération

Insigne du 1er escadron de spahis de Jean Ballarin

Le 1er escadron de spahis marocains commandé par Paul Jourdier rallie les Britanniques en Palestine le 30 juin 1940 pour poursuivre le combat. À Moascar (Égypte), Paul Jourdier demande à un haut-fonctionnaire du Canal de Suez, M. Homry, de faire fabriquer par ses ateliers un emblème représentant le sceau de Salomon, l'étoile chérifienne à 5 branches, en guise d'insigne pour le 1er escadron. Il en obtient 4 ou 5 exemplaires réalisés en gros fil de cuivre. Mais cet insigne ayant été confondu à plusieurs reprises par des volontaires juifs de l'armée britannique avec l'Étoile de David, le capitaine Jourdier en fit stopper la fabrication et remplacer par le modèle dessiné par le commandant Robert de Kersauson fin 1940 au Soudan. Ce dernier modèle fut réalisé en argent à une douzaine d'exemplaires.

© Musée de l’Ordre de la Libération
Don de Bertrand Ballarin
N° d’inventaire : 2024.11.1

L'archive du mois par Roxane Ritter, responsable des archives et de la bibliothèque

Autoportrait réalisé en 1941, par Pierre-Henri Clostermann, don de Michel Clostermann.
© Musée de l'Ordre de la Libération

Premier As français de la Seconde Guerre mondiale, constructeur aéronautique et député, le Compagnon Pierre-Henri Clostermann fut également un écrivain et dessinateur très prolifique. 

Cette passion pour le dessin se manifeste dès son enfance. Parmi ses dessins, on retrouvera notamment une petite bande dessinée intitulée Révolte d’Indiens, relatant le soulèvement de la tribu indigène des Yaqui contre le gouvernement fédéral américain. La thématique des indiens se retrouvera également dans plusieurs dessins réalisés à l’âge adulte.

Né au Brésil, Clostermann réalise également de nombreux dessins sur le service postal militaire brésilien (el correio Aéreo Nacional), ainsi que sur les musiciens et danseuses de Sao Paulo. 

Pendant la guerre, il réalise plusieurs autoportraits au fusain ainsi que de nombreux dessins d’avions et de scènes de combats aériens au crayon et à la peinture.

Après la guerre, il réalise de nombreuses illustrations en couleurs pour ses ouvrages sur la pêche.

Passionné d’histoire Pierre-Henri Clostermann laisse également de nombreux dessins thématiques non datés portant sur différentes périodes historiques et différentes batailles. 

"Crazy Horse", par Pierre-Henri Clostermann, don de Michel Clostermann.
© Musée de l'Ordre de la Libération
"Révoltes d'Indiens", page 1, par Pierre-Henri Clostermann, don de Michel Clostermann.
© Musée de l'Ordre de la Libération
"Brasil correio", par Pierre-Henri Clostermann, don de Michel Clostermann.
© Musée de l'Ordre de la Libération
Dessin représentant un musicien et une danseuse de Sao Paulo, par Pierre-Henri Clostermann, don de Michel Clostermann.
© Musée de l'Ordre de la Libération
Autoportrait réalisé en 1941, par Pierre-Henri Clostermann, don de Michel Clostermann.
© Musée de l'Ordre de la Libération
Autoportrait réalisé en 1942 à Rio, par Pierre-Henri Clostermann, don de Michel Clostermann.
© Musée de l'Ordre de la Libération
"Combat contre des Messerschmitt au-dessus de Kiel", par Pierre-Henri Clostermann, don de Michel Clostermann.
© Musée de l'Ordre de la Libération
"Espadon", 1973, par Pierre-Henri Clostermann, don de Michel Clostermann.
© Musée de l'Ordre de la Libération
"Espadon xiphias gladius", 1963, par Pierre-Henri Clostermann, don de Michel Clostermann.
© Musée de l'Ordre de la Libération
"Roncevaux", par Pierre-Henri Clostermann, don de Michel Clostermann.
© Musée de l'Ordre de la Libération
Dessin représentant un légionnaire romain, par Pierre-Henri Clostermann, don de Michel Clostermann.
© Musée de l'Ordre de la Libération

La photographie du mois par Béatrice Parrain, responsable des collections photographiques

La libération de Paris, le 25 août 1944, ne marque ni la fin de la guerre ni celle des combats. En effet, après une courte pause, la 2e DB continue vers l'est de la France en direction de l’Allemagne. Les 11 et 12 septembre 1944, elle combat les Allemands à Andelot (Haute-Marne).

Le musée conserve un carnet dans lequel le Compagnon de la Libération Yves de Daruvar (1921-2018) raconte son parcours de Français libre de 1940 à 1944. À la date du 12 septembre, il relate l’assaut d’Andelot, ville de Haute-Marne, occupée par 1 500 Allemands. Il raconte que les Allemands se rendent sans beaucoup de résistance. Yves de Daruvar conclut cette journée par ces mots : « Nous apprenons que le 501e a perdu 2 chars avec leurs équipages, et que nous avons tué 600 Allemands et fait 900 prisonniers en moins d’1h ½ de combat, ce qui n’est évidemment pas mal. ».

Ce cliché figure dans l’un des deux albums photographiques constitués par Yves de Daruvar durant la guerre. Muni d’un appareil photographique dès 1940, il est un témoin important de l’entraînement en Angleterre des Français libres ainsi que de la plupart des campagnes de Leclerc. Après les opérations de Normandie et la libération de Paris, une grave blessure reçue dans les Vosges l’éloigne des combats.

Il avait accepté, en 2009, de faire numériser ses albums par le musée. Après sa mort, sa fille a bien voulu faire don au musée de ces albums qui constituent un témoignage unique sur le parcours de Français libre d’Yves de Daruvar.

Prisonniers allemands à Andelot (Haute-Marne), 12 septembre 1944.
© Musée de l’Ordre de la Libération/Fonds Daruvar

Les activités du service des publics

En ce mois de rentrée, le service des publics a reçu plus d’une dizaine de groupes. La plupart ont visité l’exposition temporaire « Résistantes ! France 1940-1944 » et nos médiatrices l'ont présentée aux patients de deux hôpitaux dans le cadre d’une convention signée avec l’AP-HP. 

Visite de l'exposition "Résistantes ! France 1940-1944" par Emma Pollo, médiatrice
© Musée de l'Ordre de la Libération

Ce mois-ci, nous proposons un point particulier sur la nouvelle offre pédagogique 2024-2025

© Musée de l'Ordre de la Libération

En cette rentrée scolaire, le service des publics présente l'offre pédagogique 2024-2025.  Quelques nouveautés : pour les CM2, un parcours croisé sous forme d’un livret-jeu avec le musée de la Légion d’honneur ; et pour les 3e et Terminale, deux nouvelles visites, l’une sur la déportation de répression et l’autre sur le thème du CNRD de cette année. Retrouvez toutes les informations sur la version numérique de cette offre.

Un point sur la nouvelle visite guidée sur le thème du Concours National de la Résistance et de la Déportation (CNRD)

© Musée de l'Ordre de la Libération

Le musée de l’Ordre de la Libération permet d'approfondir le thème du CNRD 2024-2025 "Libérer et refonder la France, 1943-1945". Les multiples parcours de Compagnons impliqués dans les combats, dans les réflexions politiques, ou encore dans les réformes sociales et économiques permettent d’éclairer ces différents domaines d’action. Une visite spécifique sur ce thème est proposée aux scolaires et, en septembre, cinq classes ont déjà pu la découvrir.

Retour sur la soirée culturelle consacrée à l’exposition temporaire "Résistantes ! France 1940-1944"

© Musée de l'Ordre de la Libération

Devant un public nombreux, les commissaires de cette exposition, Catherine Lacour-Astol, docteure en Histoire, et Vladimir Trouplin, conservateur du musée, ont expliqué la conception de cette exposition, ses enjeux et son organisation. 
La captation vidéo de cette conférence est disponible sur la chaîne Youtube de l’Ordre de la Libération.

© Musée de l'Ordre de la Libération

Inauguration d’une nouvelle plaque mémorielle à l’hôpital de Cahors (Lot), médaillé de la Résistance

Le 17 juillet, à l’hôpital de Cahors (Lot), une nouvelle plaque commémorative rappelant l’attribution de la médaille de la Résistance à cet établissement a été dévoilée par Pierre Nogrette, directeur de l’établissement, en présence notamment de Claire Raulin, préfète du Lot, Jean-Luc Marx, maire de Cahors et président du conseil de surveillance, Josselin de Metz, délégué militaire départemental, Marc Paraire, directeur départemental de l’ONACVG, et Thierry Debreux, président de la commission médicale de l’établissement. En effet, l’ancienne plaque installée en 1976 figure toujours sur le mur de l’hôpital mais cet accès n'est plus autorisé aux usagers. 

Comme l’a souligné Pierre Nogrette, « cette nouvelle plaque est donc là pour rappeler aux professionnels et aux usagers que dans ce lieu de soin, des femmes et des hommes ont su faire preuve d’un courage héroïque au service de leurs semblables persécutés, nous devons nous souvenir d’eux ».

Plaque mémorielle à l'hôpital de Cahors
© Hôpital de Cahors
Vue de l'hôpital de Cahors
© Musée de l'Ordre de la Libération

Cérémonie en hommage aux hôpitaux médaillés de la Résistance à Saint-Céré (Lot)

Le 6 septembre, un hommage était rendu aux hôpitaux médaillés de la Résistance devant la plaque commémorative de l’hôpital de Saint-Céré (Lot). Après une prise de parole de madame Dominique Bizat, maire de Saint-Céré, et les allocutions du général Christian Baptiste et de madame Claire Raulin, préfète du Lot, les autorités présentes ont déposé des gerbes avant que ne retentissent Le Chant des partisans puis une vibrante Marseillaise

Attribuée à des collectivités territoriales et des unités militaires, la médaille de la Résistance française a la particularité d’avoir également été décernée à 15 collectivités civiles. C’est pour son hospitalité et les soins apportés aux blessés et malades des maquis environnants que les hôpitaux de Cahors et de Saint-Céré se sont vus décerner la médaille de la Résistance française respectivement en mai et juillet 1945. Ce sont les deux seuls établissements hospitaliers titulaires de cette distinction et ils sont tous les deux implantés dans le Lot, terre de maquis.

Allocution de madame Dominique Bizat, maire de Saint-Céré
© Ordre de la Libération
Allocution du délégué national de l'Ordre de la Libération
© Ordre de la Libération
Allocution de madame Claire Raulin, préfète du Lot
© Ordre de la Libération
Plaques commémoratives de Saint-Céré
© Ordre de la Libération

Passation du drapeau des communes médaillées de la Résistance au maire de Terrou (Lot)

Le délégué national de l'Ordre de la Libération confie à Jean-Pierre Dufourcq, maire de Terrou, le drapeau des communes médaillées de la Résistance française.
© Ordre de la Libération

Le 7 septembre, à Terrou (Lot), en présence notamment de Claire Raulin, préfète du Lot, le maire de Tavaux-Pontséricourt (Aisne), Daniel Leturque, transmettait le drapeau des communes titulaires de la médaille de la Résistance française au délégué national de l'Ordre de la Libération. Ce dernier le confiait ensuite à Jean-Pierre Dufourcq, maire de Terrou. A tour de rôle et dans l'ordre alphabétique, les communes médaillées se transmettent chaque année ce drapeau symbolisant leur attachement aux valeurs portées par la Résistance et la transmission de ces dernières. Cette cérémonie donne lieu à une manifestation empreinte d'une grande ferveur, car se trouvent rassemblés en un seul lieu les souvenirs de la Résistance, souvent douloureux, de chacune d'entre elles. 

Terrou a été décoré de la médaille de la Résistance par décret en date du 23 septembre 1945 avec la citation suivante : « Centre de l’intendance départementale dans l’illégalité, apporta toute son aide aux forces de la Résistance ; village martyr, ravagé par les hordes hitlériennes, n’en continua pas moins à héberger les réfractaires ».

Allocution de Jean-Pierre Dufourcq, maire de Terrou
© Ordre de la Libération
Allocution du général de division (2s) Christian Baptiste, délégué national de l'Ordre de la Libération
© Ordre de la Libération
Allocution de madame Claire Raulin, préfète du Lot
© Ordre de la Libération
Daniel Leturque, maire de Tavaux-Pontséricourt, remet au général Baptiste le drapeau des communes médaillées de la Résistance qui lui avait été confié un an auparavant par le maire de l'Ile de Sein, Didier Fouquet.
© Ordre de la Libération
Le délégué national de l'Ordre de la Libération confie le drapeau à Jean-Pierre Dufourcq, maire de Terrou
© Ordre de la Libération
Dépôt de gerbe par le délégué national, accompagné de Renaud Donzel, secrétaire général de l'association nationale des communes et collectivités médaillées de la Résistance française, et de Jean-Pierre Masson, président de l'association nationale des descendants des médaillés de la Résistance française.
© Ordre de la Libération
Les porte-drapeaux
© Ordre de la Libération
Les autorités civiles et militaires accompagnées par les représentants des villes et collectivités médaillées de la Résistance
© Ordre de la Libération
© Ordre de la Libération

Remise de médailles de la Résistance à titre posthume à Brest

Madame Emily Cintora, consule des Etats-Unis en charge du Grand Ouest, monsieur Didier Le Gac, député de la 3e circonscription du Finistère, monsieur le vice-amiral d'escadre Jean-François Quérat, préfet maritime de l’Atlantique, les récipiendaires, monsieur Alain Espinasse, préfet du Finistère, monsieur François Cuillandre, maire de Brest et monsieur Fabrice Bourrée, secrétaire de la commission nationale de la médaille de la Résistance française.
© Préfecture du Finistère

Le 19 septembre à Brest (Finistère), lors de la célébration du 80e anniversaire de la libération de la ville, Fabrice Bourrée, secrétaire de la commission nationale de la médaille de la Résistance française, a remis à leurs descendants, au nom du président de la République, les médailles de la Résistance françaises décernées à titre posthume à Paul Monot et Charles Vuillemin par décret du 7 décembre 2023.

Cette cérémonie s’est déroulée en présence d'autorités civiles et militaires dont M. François Cuillandre, maire de Brest, de M. Alain Espinasse, préfet du Finistère, de madame Emily Cintora, consule des Etats-Unis en charge du Grand Ouest et du vice-amiral d'escadre Jean-François Quérat, préfet maritime de l’Atlantique et commandant de la zone et de l’arrondissement maritime Atlantique.

Né à Brest le 1er juin 1921, Paul Monot est ouvrier électricien à l’arsenal de Brest lorsque la guerre est déclarée. Malgré l’interdiction du Parti communiste, dont il est adhérent depuis 1938, il fait partie des fidèles qui poursuivent le militantisme dans la clandestinité. En 1941, il intègre l’Organisation spéciale (OS) et participe à la diffusion de la propagande du Parti et à celle du Front national. Il commence également à saboter des machines-outils sur son lieu de travail. L’année 1942 voit la multiplication des attentats et sabotages à Brest. Le 26 mars 1942, Paul Monot participe au sabotage des sous-stations électriques de l’arsenal. Au printemps 1942, il rejoint les Francs-tireurs et partisans (FTP) toujours à Brest et poursuit ses actions. 

Le 1er octobre 1942, Paul Monot est arrêté à Brest par la police française. Interné dans un premier temps au château de Brest, il est ensuite transféré à Rennes en janvier 1943. En juillet 1943, il est transféré à la prison de Fresnes en prévision de son procès. Il est jugé et condamné à mort le 28 août 1943 par le tribunal allemand du Gross Paris. Son recours en grâce rejeté, Paul Monot est fusillé à la forteresse du Mont-Valérien, le 17 septembre 1943, aux côtés de 18 autres résistants communistes brestois, dont Charles Vuillemin. 

Pour son action dans la Résistance, Paul Monot est cité à l’ordre de la Division avec attribution de la croix de Guerre 1939-1945. Pour lui rendre hommage, une plaque commémorative est apposée sur l’immeuble où il vécut à l’occasion de son 101e anniversaire, le 1er juin 2022. 

Charles Vuillemin est né à Brest le 28 mars 1918. Il ne connaîtra pas son père, tué lors de la Première Guerre mondiale, deux mois seulement après sa naissance. Il aurait adhéré aux Jeunesses communistes clandestines en 1941. Il participe d’abord à la diffusion de la propagande en distribuant des tracts et journaux clandestins, dont ceux du Front national. Charles Vuillemin participe également aux campagnes d’inscriptions murales réalisées de nuit. Après avoir intégré les Francs-tireurs et partisans (FTP) en 1942, il prend part à de nombreuses actions contre l’armée allemande. En juin puis septembre 1942, les FTP de Bretagne sont frappés par une importante vague d’arrestations. Fin 1942, c’est désormais sur les épaules d’Yves Giloux et de Charles Vuillemin que repose la succession locale des FTP. Coûte que coûte, l’action doit se poursuivre. En janvier 1943, Charles Vuillemin organise et prend part à deux attentats contre des soldats allemands. 

Arrêté dans la région nantaise le 20 janvier 1943, interné à Rennes puis à Paris, Charles Vuillemin est jugé par le tribunal militaire allemand du Gross Paris et condamné à mort le 28 août 1943. Il est fusillé à la forteresse du Mont-Valérien, le 17 septembre 1943, aux côtés de 18 autres résistants communistes brestois dont Paul Monot. Depuis octobre 1945, une rue de Brest porte son nom dans le quartier de Saint-Marc. 

Les autorités civiles et militaires
© Préfecture du Finistère
Allocution de Fabrice Bourrée, secrétaire de la commission nationale de la médaille de la Résistance française
© Gildas Priol
Remise des décorations aux descendants de Paul Monot et Charles Vuillemin
© Gildas Priol
Les récipiendaires
© Gildas Priol
Dépôt de gerbe
© Gildas Priol
Les porte-drapeaux
© Gildas Priol
Madame Emily Cintora, consule des Etats-Unis en charge du Grand Ouest, monsieur Didier Le Gac, député de la 3e circonscription du Finistère, monsieur le vice-amiral d'escadre Jean-François Quérat, préfet maritime de l’Atlantique, les récipiendaires, monsieur Alain Espinasse, préfet du Finistère, monsieur François Cuillandre, maire de Brest et monsieur Fabrice Bourrée, secrétaire de la commission nationale de la médaille de la Résistance française.
© Préfecture du Finistère

Odile de Vasselot élevée à la dignité de grand officier de l’ordre national du Mérite

© Présidence de la République

Le 16 septembre, au palais de l’Elysée, le président de la République remettait à madame Odile de Vasselot les insignes de grand officier de l’ordre national du Mérite. Médaillée de la Résistance française (décret du 15 octobre 1945), membre de la commission nationale de la médaille de la Résistance française, Odile de Vasselot a été élevée à la dignité de grand officier de l’ordre national du Mérite par décret présidentiel en date du 7 juin 2024.

Les membres de la commission nationale et l’équipe de l’Ordre de la Libération lui adressent leurs plus sincères félicitations.

Remise de la croix de chevalier de la Légion d’honneur et de la croix de guerre avec palme à Odile de Vasselot le 3 mai 1958
© Archives privées O. de Vasselot

Née en janvier 1922, étudiante à la Sorbonne en 1940, Odile de Vasselot refuse l’armistice et prend part à la manifestation du 11 novembre 1940 sur les Champs-Elysées. Devenue agent de liaison du réseau Zéro, elle prend en charge en 1943 le transport du courrier entre Paris et Toulouse. Obligée de prendre ses distances par mesure de sécurité, elle est mise en relation avec un responsable du réseau Comète qui lui donne pour mission de réaliser le convoyage des parachutistes alliés tombés en Belgique. Elle réalise son premier convoyage dès le lendemain. Face à la vague d’arrestation que connait Comète en 1944, Odile de Vasselot reprend du service pour le réseau Zéro comme agent de liaison entre Paris et Perpignan, Paris et Toulouse ou encore dans Paris même. Après-guerre, elle deviendra enseignante puis proviseur. Depuis de nombreuses années, elle témoigne régulièrement auprès des plus jeunes afin que cette histoire soit transmise.

© Présidence de la République
© Présidence de la République

Les interventions de la SAMOL

Le 29 août, Philippe Radal a présenté l’Ordre de la Libération et les 12 Compagnons originaires de Saône-et-Loire dans l’hémicycle du Conseil départemental. Cette conférence était suivie du vernissage de deux expositions : « Les 12 Compagnons de la Libération nés en Saône-et-Loire » et « Unis pour la victoire » aux archives départementales pour célébrer les 80 ans de la libération en Saône-et-Loire. Le préfet Yves Seguy et le président du Conseil départemental, André Accary, étaient présents ainsi que Marie-Claude Jarrot, fille du Compagnon André Jarrot et maire de Montceau-les-Mines, et Hubert Chandon, neveu du Compagnon Claude Chandon.

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Le 80e anniversaire de la jonction des unités de la 1ere DFL et de la 2e DB

Il y a 80 ans, le 12 septembre 1944, les troupes débarquées en Normandie et en Provence se rejoignaient symboliquement dans un petit village de Côte-d'Or, Nod-sur-Seine. L'événement a revêtu cette année une importance exceptionnelle en raison de la participation de plusieurs détachements d’unités (35e RI, 3e RCA, l’Ecole de Gendarmerie et la musique du Régiment de marche du Tchad), d'enfants du village, des autorités locales et départementales, d’un vétéran, ancien fusilier marin, M. Joseph Vandriesse, âgé de 101 ans, et, bien sûr, de responsables d'associations mémorielles, au premier rang desquels figuraient Philippe Javelet, président de l’amicale de la 1re DFL de Côte-d’Or, Didier Mars, délégué régional de l’association nationale des descendants des médaillés de la Résistance française, Christophe Bayard, secrétaire général de la Fondation de la France libre, Marie-Hélène Chatel, déléguée à la mémoire de la 1re DFL, et Charles Bricogne, délégué de l'AFCL pour la Côte-d'Or.

En outre, François Broche, historien de la France libre, président d'honneur de l'AFCL, était invité par les organisateurs à situer l'événement dans l'histoire de la France combattante et à en rappeler l'importance. "C'est ici, a-t-il expliqué, que le grand dessein imaginé et mis en œuvre par le général de Gaulle avec une poignée de volontaires en juin 1940, s'est trouvé concrétisé sur le terrain quatre ans plus tard. » Le 12 septembre 1944, en effet, le capitaine Queyrat, de l'état-major de la DFL, unité de l'armée B », et le capitaine Gaudet, du 12 "Cuirs" (régiment de cuirassiers de la 2e DB), se sont serré la main pour la première fois". 

Dans l'après-midi, Philippe Javelet et François Broche ont déposé une gerbe sur la tombe du capitaine Henri Rendu, ancien de la 2e DB, Compagnon de la Libération, dans le cimetière du village voisin de Saint-Marc-sur-Seine. 

« Nous ne pourrions mieux évoquer l’état d’esprit qui animait les deux divisions, conclut Philippe Javelet, qu’à travers les chefs qui les marquèrent d’une aussi profonde empreinte : de Lattre, Leclerc, Monclar, Larminat, Koenig, Brosset, Legentilhomme, Garbay, Monsabert, Dio… »

Ils sont tous Compagnons de la Libération.

De gauche à droite : Charles Bricogne, Didier Mars, François Broche, Christophe Bayard. Au centre (en vert) : Marie-Hélène Châtel ; 3e à partir de la droite : Philippe Javelet.
© Fondation de la France Libre/ADFL
Les unités participant à la commémoration de la Jonction, Nod-sur-Seine, 7 septembre 2024
© Eric Dupond
Henri Rendu (1915-1944), Compagnon de la Libération
© Musée de l'Ordre de la Libération

Un point sur le concours Bulles de Mémoire 

Remise du prix Ordre de la Libération
© J. Destercke-Hock / WHI

Le 26 septembre, le prix Ordre de la Libération était remis par mesdames Emma Pollo et Noémie Naverau, médiatrices du musée de l'Ordre de la Libération, à des lauréats du concours Bulles de Mémoire. L’Ordre est partenaire de ce concours de bandes dessinées organisé par l'ONaCVG depuis plusieurs années et fournit de la documentation à la demande des professeurs. 
Les lauréats du prix Ordre de la Libération 2024 sont les élèves de madame Samlira Sad-Saoud du collège Jules Verne de Plaisance-du-Touch (Occitanie) pour leur bande dessinée Rino Della Negra, un rebelle sportif.

Lauréats du concours Bulles de mémoire
© J. Destercke-Hock / WHI

Prix littéraire de la Résistance du CAR-Souvenir Français-Ordre de la Libération

© Ed. Odile Jacob

Depuis cette année, l’Ordre de la Libération a décidé de s’associer au Souvenir Français pour contribuer à pérenniser le prix littéraire de la Résistance. Créé en 1961 par le Comité d’Action de la Résistance (CAR), ce prix a pour objectif de récompenser un ouvrage pour ses qualités littéraires et historiques sur la Résistance, la France libre et la Déportation. Le Souvenir Français, héritier du CAR depuis 2016, porte ce prix littéraire qui se veut un encouragement aux travaux historiques. Il est co-présidé par Serge Barcellini, président général du Souvenir Français, et par Vladimir Trouplin, directeur scientifique de l’Ordre de la Libération. 

Le Prix littéraire de la Résistance 2024 a été décerné à Jean-François Muracciole pour son ouvrage, Quand de Gaulle libère Paris, juin-août 1944, paru aux éditions Odile Jacob.

Derniers jours de l'exposition "Résistantes ! France 1940-1944"

Exposition Résistantes ! Exposition "Résistantes ! France 1940-1944"
© Musée de l'Ordre de la Libération

L'exposition  "Résistantes ! France 1940-1944" va bientôt fermer ses portes !

Jusqu'au 13 octobre, découvrez des exemples incarnés et une large sélection d’objets permettant d’interroger les formes de l’engagement des femmes dans la Résistance en France, mais aussi à Londres.

Il y a 80 ans, les Françaises obtenaient l’égalité des droits civiques et devenaient donc “électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes”. Dès 1942, le général de Gaulle en avait fait l’annonce et cette mesure, qui fut débattue et adoptée (sans unanimité) par l’Assemblée consultative d’Alger puis entérinée par l’ordonnance du 21 avril 1944, était considérée alors comme la résultante de l’engagement résistant d’une partie des Françaises.

Toutes les informations à retrouver ici.

Soirée culturelle "La Résistance au service de sa Majesté"

© Musée de l'Ordre de la Libération

La soirée culturelle du 17 octobre à 19h sera consacrée à la projection du film documentaire "La Résistance au service de sa Majesté" en présence de la réalisatrice Cécile Coolen. 

Si vous souhaitez assister à la conférence et échanger avec la réalisatrice, l'inscription est obligatoire !

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Attention ! Exceptionnellement cette soirée ne sera pas diffusée sur les réseaux sociaux ni enregistrée.

Soirée culturelle "Pierre Clostermann, Compagnon, acteur, témoin de son siècle"

© Musée de l'Ordre de la Libération

Le 21 novembre à 19h, Many Souffan présentera le parcours de Pierre Clostermann, "Compagnon, acteur, témoin de son siècle".  

Si vous souhaitez assister à la conférence en présentiel, l'inscription est obligatoire ! 
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Pour ceux qui souhaitent suivre la conférence à distance : 
- Sur Youtube en live : en vous rendant sur la chaine Youtube de l’Ordre pour suivre la conférence en direct !
(Il n'est pas nécessaire d'avoir un compte sur Youtube pour suivre la conférence)

Soirée culturelle "Les années Résistance 1940-1944" par Fabrice Grenard

© Tallandier

Le 19 décembre à 19h, Fabrice Grenard, directeur historique de la fondation de la Résistance, présentera son dernier ouvrage "Les années Résistance 1940-1944" réalisé en collaboration avec Fabrice Bourrée, responsable du service de la médaille de la Résistance française au sein de l’Ordre de la Libération et Frantz Malassis, chef du département documentation et publications de la Fondation de la Résistance.

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Pour ceux qui souhaitent suivre la conférence à distance : 
- Sur Youtube en live : en vous rendant sur la chaine Youtube de l’Ordre pour suivre la conférence en direct !
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Suivez la visite théâtralisée, programmée une fois par mois dans le musée

© Musée de l'Ordre de la Libération

Trois comédiens vous conduisent à travers le musée. Ils incarnent tour à tour de grandes figures de la Résistance, connues et inconnues.

Laissez-vous conduire dans le musée par cinq grandes figures de la Seconde Guerre mondiale. Vous serez plongés dans la clandestinité de la Résistance intérieure et le poids du système concentrationnaire mais aussi dans l’aventure incroyable des combats en Afrique et de la libération de la France. Ces exemples de courage et de bravoure sont à découvrir en famille, à partir de 8 ans.

Ce spectacle est co-écrit par Xavier Depoix, Nicolas Dereatti et Ambre Kuropatwa de la compagnie Ankréation.

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L’escape game « L’armée des ombres »

Paris, Hôtel national des Invalides, avril 1942.
© Tape prod

Paris, Hôtel national des Invalides, avril 1942. 

En réponse à l’attaque surprise de Pearl Harbor le 7 décembre 1941, les États-Unis entrent en guerre contre l’empire du Japon. Le conflit est désormais mondial, ce qui marque un tournant majeur dans cette guerre. Les derniers voiles, sous lesquels l’ennemi et la trahison opéraient contre la France, sont désormais déchirés. 
Chacun a le devoir de tout faire pour contribuer à libérer la Patrie par la défaite de l’envahisseur. Il n’y a d’issue et d’avenir possible que par la victoire.

Vous êtes les membres d’un réseau de résistance qui a élu domicile au pied du dôme de l’Hôtel national des Invalides. Son nom : l’Armée des Ombres. Votre mission est de venir en aide à quatre résistants qui luttent en Europe et en Afrique. La réussite de leurs missions respectives est primordiale pour venir à bout de l’occupant et donner l’avantage aux forces alliées. À l’heure qu’il est, la Gestapo est déjà à vos trousses. Vous avez une heure pour entrer en contact avec eux et les aider. 

Conception par Game of room 

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