Lettre d'information | Octobre 2022
Chers amis de l’Ordre de la Libération,
Cette lettre mensuelle, comme à l’accoutumée, vous relate nos activités marquantes, toutes dignes de votre intérêt.
Cependant, nous attirons votre œil de lecteur, tout d’abord, vers les rubriques « la photo et l’objet du mois » qui font référence aux « dissidents » et au Bataillon des Antilles, ayant eu John Hasey, Compagnon de la Libération américain, comme officier instructeur. Cette page d’histoire de la Seconde Guerre mondiale est injustement méconnue et nos compatriotes Antillais en souffrent quelque peu. Deux liens vous permettront d’en savoir plus et nous vous en recommandons la lecture.
D’autre part, dans la rubrique « une unité Compagnon », il vous est fait part du dernier voyage vers Cherbourg, pour y être désarmé, du sous-marin d’attaque nucléaire « Rubis » de la Marine nationale, ayant repris le nom et les traditions de l’illustre sous-marin éponyme, mouilleur de mines des Forces navales françaises libres (FNFL), fait Compagnon de la libération le 14 octobre 1941. Un sous-marin de la classe « Suffren » qui sera mis à l’eau en 2027, reprendra le nom et traditions de cette « unité Compagnon ». D’ici là, l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque est dépositaire des traditions du « Rubis Compagnon ».
Bonne lecture.
La rédaction.
Visite de l'exposition "Les agents secrets du Général" - Soirée DGSE
Le 5 octobre, le directeur de la DGSE a organisé une soirée spéciale à l’Ordre de la Libération au profit de 300 agents. Ils ont ainsi découvert le musée et visité l’exposition temporaire “Les agents secrets du Général. Les compagnons de la Libération dans la lutte clandestine (1940-1944)".
Cette soirée fut l’occasion de rappeler l’origine de la filiation entre le BCRA et la DGSE, les liens qui unissent aujourd’hui l’Ordre et la DGSE, en particulier le port de la fourragère de l’Ordre de la Libération ainsi que la création d’un insigne rappelant cette filiation et ces liens remis à chaque agent.
Signature de convention à Boulogne-Billancourt
Le 18 octobre, le délégué national et le maire de Boulogne-Billancourt, monsieur Pierre-Christophe Baguet, ont signé une convention favorisant un accueil personnalisé des scolaires de Boulogne-Billancourt par le service des publics du musée de l’Ordre. Cette signature avait été précédé par une conférence sur « L'Ordre de la Libération, boussole de citoyenneté » donnée par le général Baptiste.
Visite de madame Rachida Dati, maire du 7e arrondissement
Le 19 octobre, à l’occasion de la visite du musée par des enfants d’un centre de loisirs du 7e arrondissement de Paris, madame Rachida Dati a échangé avec la direction de la chancellerie de l’Ordre de la Libération. Elle s’est montrée particulièrement intéressée par l’offre pédagogique riche et variée à destination des enfants.
Parce qu’un musée d’histoire contemporaine est constitué d’objets qui témoignent que « l’histoire a eu lieu » mais également d’archives et de photographies sans lesquelles la contextualisation est impossible, parce que le musée de l’Ordre détient aussi dans ces domaines des collections d’une grande richesse, il nous a semblé intéressant d’élargir désormais à ces trois domaines la rubrique de « L’objet du mois », en laissant à ceux qui en ont la charge directe le soin de les choisir et de les commenter.
L'objet du mois par Lionel Dardenne, assistant de conservation
Fanion du bataillon des Antilles
Le bataillon des Antilles est créé le 1er octobre 1942, il y a tout juste 80 ans, dans la colonie britannique de la Dominique par des volontaires (les « dissidents ») venus des Antilles françaises. En 1943, il prend le nom de Bataillon de marche des Antilles n°1.
Son fanion reprend la forme et le dessin des drapeaux régimentaires du Premier Empire (1804 -1812) et celui du pavillon de beaupré des Forces navales françaises libres. Dans ses plis sont brodés le nom des batailles dans lesquelles le bataillon s’est particulièrement illustré : Pontecorvo, Montefiascone, Bolsena (campagne d’Italie), Hyères (débarquement de Provence), Fresse (campagne de France), Herbsheim, Benfeld, le Rhin (campagne d’Alsace). Le fanion porte une croix de guerre 1939-40 avec étoile.
N° inv. : N3364
Don de Raymond Proust
Pour en savoir plus :
https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/sites/default/files/editeur/Dissidence%20CM%20juin%202011.pdf
https://www.senat.fr/rap/r13-705/r13-7057.html
Le traitement des archives par Roxane Ritter, responsable des archives et de la bibliothèque
Tout au long de la guerre, parallèlement au développement de la presse clandestine, les tracts demeurent un des vecteurs principaux de la contre-propagande menée par les résistants afin de réveiller l'opinion, de lui redonner courage et espoir. Les tracts parachutés permettent également à la France libre et aux Alliés de lutter contre la censure de l’information appliquée par le régime de Vichy et l’Occupant. Jusqu’à la Libération, les peines encourues pour distribution de tracts clandestins ne cesseront de s’aggraver, ce qui n’empêchera pas le phénomène de s’amplifier.
La collection de tracts du musée se composent de plusieurs centaines de pièces françaises, allemandes, britanniques mais aussi italiennes et russes. Si une partie de la collection a pu être traitée et numérisée, un nombre significatif de tracts est aujourd’hui à restaurer.
Assurer la transmission du patrimoine archivistique sous-entend en effet à la fois un traitement intellectuel, mais aussi matériel grâce la mise en œuvre d’actions préventives et curatives. Il ne s’agit pas de remettre le document à neuf, mais de conserver la trace de son histoire.
Depuis deux mois, les tracts endommagés sont ainsi restaurés progressivement, sous forme de lot, par la restauratrice Anne-Laure Gautier.
La photo du mois par Béatrice Parrain, responsable des collections photographiques
La Nouvelle-Orléans (États-Unis), octobre 1942, le bataillon des Antilles en formation au camp de Haranan sous le commandement du lieutenant Hasey, Compagnon de la Libération.
Après l’armistice de juin 1940, les parties non occupées de la France et de son empire sont administrées par l’État français du maréchal Pétain. À partir d’août 1940, quelques territoires de l’Empire se rallient à la France libre du général de Gaulle. Les Antilles françaises restent dans le giron du régime de Vichy et de son représentant direct, l’amiral Robert, haut-commissaire de France aux Antilles et en Guyane. Ce dernier, installé à Fort-de-France en Martinique est un vichyste convaincu et met en place, avec une fermeté extrême, les principes de la Révolution nationale. Une dissidence grandit au sein de la population jusqu’au ralliement des îles à la France libre en juillet 1943. La résistance sur leur territoire n’est pas suffisante pour certains qui parviennent à rejoindre le général de Gaulle en Angleterre. À partir d’octobre 1942, les dissidents antillais, qui réussissent à s’échapper de leur île pour rejoindre les îles anglaises de La Dominique et de Sainte-Lucie, sont dirigés par les bureaux de recrutement de la France Libre, tout d’abord en Louisiane à la Nouvelle-Orléans dans le camp d’Haranan puis dans le camp de Fort Dix dans le New-Jersey, pour y être formés au combat.
Le lieutenant John Hasey, Compagnon de la Libération américain, est affecté comme officier instructeur au Bataillon des Antilles, au moment de sa création en octobre 1942.
Pour en savoir plus :
https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/sites/default/files/editeur/Dissidence%20CM%20juin%202011.pdf
https://www.senat.fr/rap/r13-705/r13-7057.html
Les visites d’octobre
En ce mois d’octobre, le service des publics a accueilli différents groupes. Parmi lesquels :
- de nombreux agents du ministère des Armées pour une visite générale des collections permanentes ;
- une classe de troisièmes du collège Alberto Giacometti (Paris 14e) et une classe de terminales du lycée Rocroy Saint-Vincent de Paul (Paris 10e) pour une visite guidée de l’exposition temporaire « Les agents secrets du Général » ;
- une classe de terminales du lycée Notre-Dame à Sauveterre-de-Béarn (Pyrénées-Atlantiques) pour une visite guidée du musée centrée sur les photographies suivie d’un atelier « Photographier la guerre » animé par un reporter de guerre de l’ECPAD ;
- des jeunes de la mission locale de Paris pour une visite guidée des collections permanentes centrées sur les Compagnons de la Libération étrangers suivie d’un atelier radio où ils ont écrit et enregistré des émissions sur Georges Koudoukou, Gustavo Camerini ou Léon Bouvier.
Nouvelle campagne de photographies des collections du musée
Le musée de l’Ordre de la Libération a entamé, depuis le début de l’année 2021, une vaste campagne de prises de vue des collections conservées en réserves.
En octobre 2022, une nouvelle phase de cette campagne a eu lieu au musée. Celle-ci a été réalisée par des photographes de l’ECPAD (Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense), qui ont photographié environ deux cents objets : des couvre-chefs (calots, képi, bicornes…), une partie importante de la collection de tableaux, des cantines militaires, des décorations, des tenues…
Ces prises de vues permettent d’améliorer la documentation des œuvres et s’intègrent plus largement dans le projet du portail des collections, qui vise à mettre progressivement en ligne l’ensemble des collections du musée.
Conférence sur Monseigneur Saliège à Toulouse
Le 5 octobre, Vladimir Trouplin, conservateur du musée, donnait une conférence sur monseigneur Jules Saliège, Compagnon de la Libération, au musée départemental de la Résistance et de la Déportation de Haute-Garonne.
De nouveaux rangements pour les archives
Afin d’améliorer les conditions de conservation des documents et d’augmenter significativement la capacité de stockage, un programme de rééquipement des magasins d’archives a été lancé en 2021.
Après le rééquipement du magasin d’archives de la médaille de la Résistance française en février dernier, un second magasin a été entièrement rééquipé afin d’accueillir les archives institutionnelles de l’Ordre et du musée, ainsi que l’ensemble de la photothèque.
Les rayonnages mobiles sur rails permettent d'augmenter la capacité des salles d'archives. Ils sont posés sur des bases mobiles sur rails et se compactent, réduisant ainsi l'espace perdu par les nombreuses allées. Grâce aux rayonnages mobiles, tous les dossiers sont immédiatement accessibles, tout en prenant peu de place et en étant bien organisés.
Journée mémorielle pour les 75 ans de la disparition du général Leclerc
Le dimanche 9 octobre, l'ACAGL14 (association des commerçants et artisans de l’avenue du général Leclerc à Paris 14e) a organisé une journée d’hommage pour commémorer les 75 ans de la disparition du général Leclerc. Après un défilé de véhicules militaires se terminant place Denfert-Rochereau, le public a pu découvrir des stands tenus par différents partenaires de l’évènement le tout dans une ambiance musicale festive. L’Ordre de la Libération était présent et a fait découvrir l’histoire des Compagnons de la Libération à travers plusieurs objets d’époque ou des reproductions. L’évènement a rassemblé plusieurs milliers de personnes.
Remise de la plaque de Pierre Brossolette
Le 11 octobre, monsieur Rémy Longetti, administrateur de la Société des amis du musée (SAMOL), a fait don au musée de la plaque d’identité militaire (modèle 1918) de Pierre Brossolette. Pierre Brossolette, officier de réserve, est mobilisé le 23 août 1939 comme lieutenant au 5e régiment d'infanterie. Il forme la compagnie d'accompagnement attachée au 21e bataillon d'infanterie qui est placée en garde du Q.G. à la Ferté-sous-Jouarre. Il est promu capitaine en mars 1940 et reçoit la croix de guerre pour son attitude au cours de la retraite de son unité. Le musée qui ne possédait auparavant de Pierre Brossolette que sa croix de la Libération donnée par sa veuve, Gilberte Brossolette, compte désormais une pièce qui illustre le parcours combattant du cinquième compagnon de la Libération à reposer au Panthéon (mai 2015).
Remise des objets de Pierre Billotte
Le mercredi 19 octobre, madame Claude Tisseuil-Billotte, en présence de son fils et de son petit-fils, a fait don au musée des souvenirs ayant appartenu à son père, le général Pierre Billotte (1906-1992), Compagnon de la Libération, et à son grand-père, le général d'Armée Gaston Billotte (1875-1940).
Gaston Billotte, polytechnicien, ancien combattant de la Grande Guerre, meurt accidentellement en mai 1940 alors qu’il commande le 1er groupe d’armées. Ce don comprend cinq de ses décorations étrangères ainsi que son fanion de commandant des forces de l’armée française en Indochine.
Son fils, Pierre Billotte, est fait prisonnier en 1940 et conduit en Allemagne. Il parvient à s’évader vers l’Union soviétique où il est également interné. Finalement libéré à l’été 1941 par l’entrée en guerre de l’URSS, il rejoint Londres à la tête de 186 Français, désormais surnommés « les Russes », qui s’engagent comme lui dans la France libre. Le don fait au musée reflète ce périple si particulier et comprend neuf décorations françaises et étrangères qui se rapportent majoritairement à son engagement dans la France libre.
Jusqu’à présent le musée ne détenait aucun souvenir de Pierre Billotte, compagnon de la Libération et certaines de ces pièces rares viennent en outre compléter utilement les fonds phaléristiques du musée.
Démontage de l'exposition temporaire
Du 17 au 21 octobre 2022, le musée a procédé au démontage de l’exposition temporaire « Les agents secrets du Général ». Les deux tiers des œuvres sont des prêts d’institutions et de particuliers. Au terme de quatre mois de présentation, l’état sanitaire des œuvres a d’abord été vérifié avec soin puis elles ont été emballées avec un conditionnement adapté en vue de leur restitution. Le retour des œuvres a commencé à la fin du mois d’octobre et va se poursuivre jusqu’au début du mois de novembre. Quant aux objets et documents appartenant au musée, ils ont été conditionnés et rangés en réserves.
Cette exposition a connu un grand succès avec 79 456 visiteurs.
Soirée culturelle
Le 20 octobre, l’historien et ancien conservateur du musée de la Résistance nationale, Guy Krivopissko, a évoqué la place de la musique dans la Résistance. Cette conférence a été entrecoupée d'extraits musicaux de l’époque, interprétés par deux violoncellistes, Marc-Antoine Novel et Matthieu Lecoq, et chantés par la soprano Juliette Raffin-Gay. A l'issue de la conférence, les musiciens ont repris des airs des années 1940 pour un concert d’une demi-heure unanimement apprécié.
Prix littéraire de la Résistance
Le 28 septembre, le jury du prix littéraire de la Résistance s’est réuni à l’Ordre de la Libération et a décidé d’attribuer le prix à Bruno Leroux pour son travail d’édition autour des Mémoires d’un chef de la Résistance. Zone Nord, Alger, Londres, Paris de Jacques Lecompte-Boinet (Éditions du Félin, 2021). La publication de ce témoignage d’un grand chef de la Résistance a été considéré par le jury comme un véritable apport à la recherche universitaire. Ce texte dense, annoté et présenté par Bruno Leroux, éclaire le parcours d’un acteur majeur de la période qui n’hésite pas à faire état des contradictions qui l’animent.
Une mention a été attribuée au Journal de guerre d’un médecin de la France Libre. Avec de Gaulle (1940-1945) de Jean Vialard-Goudou (Éditions du Félin, 2021). Il s’agit du témoignage rare et précieux d’un médecin militaire engagé dès l’été 1940 dans la France libre. L’auteur, chef du service de santé de la Brigade Koenig lors de la bataille de Bir Hakeim y a tenu, au jour le jour, un journal de 70 pages retranscrit dans le livre en complément de ses mémoires écrits entre 1940 et 1946. L’ensemble de l’ouvrage a été contextualisé par Julien Toureille, docteur en histoire.
Vidéos métiers
Retrouvez Béatrice Parrain, responsable des collections photographiques
Nous vous proposons d’aller à la rencontre de celles et ceux qui travaillent au sein de l’Ordre de la Libération et de son musée. Parce qu’une institution ou une entreprise sont composées d’individus aux parcours et métiers différents mais qui coopèrent au quotidien, nous vous invitons à découvrir notre équipe et les missions de chacun à travers une capsule vidéo diffusée chaque mois. Qui sait, peut-être susciteront elles des vocations ?
Arrivée d'Emma Pollo, médiatrice culturelle
C’est après avoir obtenu un master de recherche en histoire, centré sur les jeunes pendant la Seconde Guerre mondiale, que j’ai dirigé mes études vers la voie professionnelle de la médiation culturelle. Mes expériences en médiation d’abord, lors d’un service civique au musée d’Ethnographie de Bordeaux, puis au Muséum national d’Histoire naturelle ont confirmé mon appétence pour le métier. J’ai donc effectué par la suite, au Muséum, un master de muséologie et de médiation afin de consolider mes connaissances.
Ainsi, rejoindre l’équipe du musée de l’Ordre de la Libération est une véritable opportunité professionnelle ; transmettre les parcours et les valeurs des Compagnons est un privilège que l’on se doit de partager avec le plus grand nombre.
Dernier appareillage du SNA Rubis
Le 21 octobre, le premier sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) français, le Rubis, a appareillé de Toulon pour la dernière fois à destination de Cherbourg sous les salutations de l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque (ESNA) en la présence d'un délégué de l'association des familles de Compagnon de la libération, des associations d’anciens sous-mariniers et de membres du premier équipage dont le VAE Foillard, son 1er commandant.
Le Rubis sera désarmé après 39 années de bons et loyaux services dans le cadre de missions d’intérêts stratégiques, de missions au profit de la dissuasion et de missions de connaissances et d’anticipation. Au total, 40 commandants se seront succédé à la tête de l’équipage bleu et rouge depuis 1983 !
Le Rubis avait repris le nom et les traditions de l’illustre sous-marin éponyme, mouilleur de mines des Forces Navales Françaises libres (FNFL), fait compagnon de la libération le 14 octobre 1941. Un sous-marin de la classe « Suffren » qui sera mis à l’eau en 2027, reprendra le nom et traditions de cette « unité Compagnon ». D’ici là, l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque est dépositaire des traditions du « Rubis Compagnon ».
80 ans de la bataille d'El Alamein
80 ans après la bataille d’El Alamein, le colonel Thomas RIOU chef de corps de la 13e DBLE, « unité Compagnon de la Libération », s’est rendu sur les lieux du combat au côté de Monsieur Marc Barety, ambassadeur de France en Égypte, pour honorer le sacrifice de nos anciens.
Après une commémoration solennelle et émouvante, le chef de corps en a profité pour se recueillir sur la tombe du lieutenant-colonel Amilakvari, Compagnon de la Libération mort à la tête des légionnaires de la phalange magnifique durant la bataille.
Cérémonie à l'École de l’air et de l’espace
Après avoir reçu leur poignard mercredi dernier, les élèves officiers de la promotion 2022 de l’École de l’air et de l’espace ont été présentés au drapeau ce samedi, sous la présidence du général de corps aérien Manuel Alvarez, directeur des ressources humaines de l’armée de l’Air et de l’Espace.
À cette occasion, ils ont reçu la fourragère de l’Ordre de la Libération des mains de leurs aînés, dans le cadre de la reprise de compagnonnage de l’Escadrille française de chasse n°1(EFC1).
Commémoration du 80e anniversaire de la seconde bataille d’El Alamein
Les mois d’octobre et de novembre sont marqués par le 80e anniversaire de la bataille d’El Alamein en Égypte. Cette victoire décisive des forces alliées permet de stopper l’avancée allemande vers l’Est et de garder le contrôle du canal de Suez, point stratégique majeur. Rendons hommage à Pierre Bapst, médaillé de la Résistance française, et aux nombreux Français libres qui ont participé à cet affrontement.
À El Alamein, Pierre Bapst connait le feu pour la troisième fois. Ayant rejoint les Forces françaises libres pendant la campagne de Syrie, il s’engage officiellement en juillet 1941 à Damas comme son jeune frère Paul. Affecté à la 13ème demi-brigade de Légion étrangère comme médecin aspirant, il prend part avec son unité aux combats de Bir Hakeim en Libye, d’El Alamein, de Tunisie, d’Italie et de Provence. Grièvement blessé en janvier 1945 près de Barr (Bas-Rhin), il est décoré, comme médecin-lieutenant, de la médaille de la Résistance française par le décret du 31 mars 1947.
Né le 10 janvier 1920 à Strasbourg, Pierre Bapst est encore étudiant en médecine lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate. Incorporé à la 11e section d’infirmiers militaires le 9 juin 1940, il est rapidement fait prisonnier et passe les six mois suivants en captivité. Refusant cette situation, il s’évade le 15 décembre 1940. Dès lors, il se rend à Marseille et embarque en direction de Damas où il rejoint les FFL pendant la campagne du Syrie, avant de signer son acte d’engagement officiel le 24 juillet 1941.
Affecté comme médecin aspirant à la 13e demi-brigade de Légion étrangère dès la fin du mois d’octobre 1941, Pierre Bapst participe à la campagne de Libye. Il s’illustre au cours de la bataille de Bir Hakeim, recevant la croix de guerre avec étoile de bronze. Par la suite, son unité prend part à la seconde bataille d’El Alamein en Égypte puis se dirige vers la Tunisie qu’elle quitte en avril 1944 pour participer à la campagne d’Italie. Nommé médecin-lieutenant, Pierre Bapst poursuit son parcours avec le débarquement de Provence et la libération du territoire français avant de l’achever lors des combats d’Alsace. En effet, il est blessé par un éclat de mortier lors de la contre-offensive allemande sur Strasbourg le 10 janvier 1945. Un fait d’arme pour lequel il se verra décerner la Légion d’honneur et la médaille de la Résistance française.
En 1941, Pierre Bapst a choisi de rejoindre Damas pour y retrouver ses parents. Sa mère est une des rares infirmières à accepter de s’occuper des blessés de la France libre lors de la campagne de Syrie avant de prendre la direction des Foyers de l’Hôpital de Damas. Pour ses actes de dévouement, Marie Bapst est également décorée de la médaille de la Résistance française. Quant à son père, colonel, il fait partie des très rares officiers supérieurs de Vichy qui rallient les FFL après la campagne de Syrie. En tant que chef d’état-major des FFL du Moyen-Orient, il prend une part active au recrutement de troupes et à la réorganisation des services au profit de la 1ère division française libre. Affecté ensuite au commandement du secteur du Haut-Rhin, le général Charles Bapst se voit attribuer à son tour la médaille de la Résistance française avec rosette pour son rôle éminent dans l’organisation des forces combattantes lors de la Libération de l’Alsace. Les Bapst sont un des exemples d’une famille engagée dans la Résistance.
Retour sur le mois d'Octobre
L’exposition “Les agents secrets du Général” a connu un vif succès.
La SAMOL, a contribué au financement du catalogue, très demandé par les visiteurs mais aussi par les passionnés de l’extraordinaire aventure du BCRA dont on a fêté le 80e anniversaire ce 11 octobre 2022 dans la cour des Invalides.
Le 4 octobre, une visite privée et commentée de cette exposition a été organisée au profit des membres de la SAMOL, sous la conduite de Vladimir Trouplin.
Les adhérents de la SAMOL ont reçu à leur domicile l’ouvrage consacré à « Bir Hakeim » à l’occasion du 80e anniversaire de cette légendaire bataille.
Cette publication, co-créée par des membres du CA de la SAMOL (François Broche, Aymeric Genty, Jean-Pierre Louise, Philippe Radal et Didier Rousseau avec l’aide déterminante de Vladimir Trouplin), ne présente que des objets et souvenirs présents dans les collections du musée.
La librairie du musée de l’Armée référencera désormais les publications de la SAMOL (désormais titulaire d’un statut d’éditeur), rendues ainsi accessibles à un très large public.
Précisons à cet égard qu’un ouvrage sur « 1943 à travers les collections du musée de l’Ordre de la Libération » est en cours d’élaboration.
De même, début décembre 2022, sera présentée au public une édition revue du « Dictionnaire des Compagnons de la Libération », publication dans laquelle la SAMOL a joué un rôle moteur.
Lors du conseil d’administration de la SAMOL, qui s’est tenu ce 11 octobre 2022, le délégué national a pu rappeler la place primordiale occupée par la SAMOL au sein du dispositif de l’Ordre de la Libération.
Les projets évoqués (participation à des salons, prix Ecochard, visites programmées d’expositions, contribution à l’entretien des collections du musée) ont illustré la dynamique de l’association, dont le nombre d’adhérents connaît une sensible croissance en 2022.
Hommage à Lucien Cambas
Le 7 octobre, à l’occasion de la Saint-Michel, la commune de Saint-Quirin a rendu hommage à ses parachutistes dont deux enfants du pays : le commandant Lucien Cambas, Compagnon de la Libération, et le caporal-chef Jean-Luc Idatte.
Cet hommage a rassemblé de nombreuses personnes dont Karine Collingro, maire de Saint-Quirin, le père Joseph Schlosser et le père Aloyse Braun, l’amicale UNP 572 Pierre Chatel, Nicolas Vignos, directeur départemental de l’office national des anciens combattants et victimes de guerre ainsi que Claude Cambas, fils du Compagnon et délégué AFCL.
Hommage à Roger Guillamet
Le mardi 25 octobre, a eu lieu sur la Base Opérationnelle de la Force Opérationelle Stratégique (BOFOST) à Brest, la remise de leur fanion aux stagiaires de la Préparation Militaire Marine (PMM) de la Force Sous-Marine (FSM) « Maitre Roger Guillamet ». Roger Guillamet est l’un des Compagnons de la Libération du sous-marin RUBIS lui même Compagnon de la Libération.
La cérémonie était présidée par le capitaine de vaisseau Benoit Frankowski COMSNLE qui a remis le fanion à la garde d’honneur de la PMM. Une partie de la famille de Roger Guillamet assistait à la cérémonie en particulier son fils, le capitaine de vaisseau (H) Roger Guillamet, président d’honneur de l’AFCL et sa fille Maryvonne Ruffin-Guillamet, déléguée départementale de l’AFCL pour la Charente Maritime.
Deux nouvelles PMM ont été créées au sein de la Marine Nationale auprès des forces sous-marines, l’une à Toulon, baptisée « Amiral Joire-Noulens », et l’autre à Brest, baptisée « Maitre Roger Guillamet».
Mon père Roger Guillamet est né en 1910 au Guilvinec dans le Finistère à l’Abri du Marin dont ses parents étaient les gardiens. A 12 ans après avoir eu son certificat d’études, il embarque avec son père comme mousse puis comme marin-pêcheur sur des bateaux du Guilvinec. A 20 ans, appelé dans la Marine comme inscrit maritime, il décide de s’engager comme radiotélégraphiste. Sorti premier de sa promotion de 128 candidats, il est affecté successivement sur le contre-torpilleur Bison, sur le croiseur Lamotte-Piquet, à l’Etat-Major de la Marine à Paris. Second-maitre radiotélégraphiste, il se porte volontaire pour les sous-marins et embarque en 1939 sur le sous-marin mouilleur de mines Rubis comme responsable des transmissions, mais aussi comme « oreille d’or » du bâtiment.
Le Rubis est un petit sous-marin de 800 tonnes qui est détaché en Atlantique. Il est particulièrement adapté à sa mission de mouillage de mines surtout dans les endroits resserrés comme les fjords. En mai 1940, il est placé sous le commandement de la Royal Navy et participe à la campagne de Norvège. Fin juin 1940, après 4 missions de guerre, il rallie sa base de Dundee en Ecosse. L’équipage décide par un vote pratiquement unanime, de rallier le Général de Gaulle et de continuer la lutte sous ses ordres. Le Rubis va effectuer 28 missions de guerre dans des conditions extrêmement dures dans un environnement particulièrement hostile. A la fin de la guerre, il sera considéré comme le meilleur sous-marin allié. Il aura causé la perte de plus de 30 navires ennemis. Le général de Gaulle en fera l’une des trois unités de la Marine Compagnon de la Libération avec la citation suivante : « Bâtiment qui n’a pas cessé une seule heure de servir la France depuis le début des hostilités et dont l’état-major et l’équipage ont fait preuve des plus belles qualités guerrières en accomplissant de nombreuses et périlleuses missions dans les eaux ennemies. A infligé aux transports maritimes allemands des pertes sévères. Très sérieusement endommagé au cours d’une attaque, a réussi à regagner sa base au prix d’efforts inouïs du personnel et en traversant un champ de mines très dangereux ». Sur les 1036 Compagnons de la Libération faits par le général de Gaulle, 82 marins dont 27 à titre posthume seront distingués dont 7 membres de l’équipage du Rubis : le capitaine de corvette Cabanier futur chef d’état-major de la Marine, le capitaine de corvette Rousselot futur préfet maritime de la 1ère puis de la 2ème région maritime, le lieutenant de vaisseau Simon-Dubuisson, le premier-maitre mécanicien Dangel, le premier-maitre timonier Laurent, le maitre torpilleur Le Guen, le second-maitre radiotélégraphiste Roger Guillamet.
A la fin de la guerre, le maitre Roger Guillamet est affecté à l’Ecole Navale comme instructeur. Il quitte la Marine en 1948 pour s’installer au Guilvinec comme artisan radioélectricien. Il quitte la Bretagne en 1963 pour occuper un poste de technicien à l’usine atomique de Pierrelatte. A la retraite il retourne au Guilvinec où il décèdera le 14 mai 2000 à l’aube de ses 90 ans. Il était commandeur de la Légion d’Honneur, Compagnon de la Libération, médaillé militaire pour faits de guerre, titulaire de la croix de guerre 1939-1945 avec deux citations et de la Distinguished Service Medal britannique avec deux citations.
Mon père, à travers l’honneur qui lui est fait en donnant son nom à une Préparation Militaire Marine, aurait certainement voulu qu’on y associe tous ses camarades du Rubis car ils ont formé un équipage particulièrement soudé, entrainé, compétent, mené par des chefs charismatiques en qui ils avaient une totale confiance. S’ils ont survécu à la guerre, c’est sans aucun doute grâce à cela.
Vous, jeunes de la préparation militaire marine, vous allez découvrir les forces sous-marines. Vous allez rencontrer des professionnels, attachés à leur monde et qui forment des équipages ou chacun doit trouver sa place en sachant que la sécurité collective repose sur les compétences et le savoir-faire de chacun. Je ne peux que souhaiter que vous trouviez votre place dans les équipages de cette arme d’élite.
Mon père avait écrit sur le livre d’or du SNA Rubis en juin 1996 :
« L’équipage de l’ancien Rubis salue le nouveau. Qu’il se souvienne de ses anciens qui ont essayé de faire au mieux dans une période difficile. C’est à eux de reprendre le flambeau ».
Moi, surfacier, qui ai passé quelques années de ma carrière à chasser les sous-marin, j’ai eu l’opportunité de plonger à bord du SNA Rubis au retour d’une longue patrouille opérationnelle, j’ai été particulièrement impressionné par son équipage, sa cohésion, son savoir-faire et son professionnalisme.
Papa, je peux te l’assurer, ils ont repris le flambeau et ils sont dignes de vous.
Je porte aujourd’hui la Croix de la Libération de mon père sur le côté droit. C’est un privilège voulu par les Compagnons de la Libération et agréé par l’État car, la réglementation existante n’autorise pas cette pratique pour les autres décorations. Elle ne peut être portée que par un seul membre de la famille le 18 juin ou lors des cérémonies honorant la mémoire d’un Compagnon de la Libération.
"500 combattants de la Libération”
Découvrez dès maintenant le dernier ouvrage de Jean-Christophe Notin, 500 combattants de la Libération aux éditions Taillandier.
Ils étaient boulanger, mère au foyer, militaire, prêtre, secrétaire, instituteur… Ils débutaient leurs études ou avaient déjà vécu l’enfer des tranchées. Ils n’avaient souvent rien en commun, sauf le principal : le refus de l’inacceptable. Ils se sont donc dressés contre l’Occupant et ses complices de Vichy. Dès 1940 pour beaucoup. Et quand bien même cela fut plus tard, qui oserait le leur reprocher ?
19.9 €
256 pages
Format: 13x20 cm
Retrouvez les évènements de l'été et du mois de novembre ci-dessous :
9 novembre
Le 9 novembre, l'Ordre de la Libération sera présent à Colombey-les-Deux-Eglises pour les commémorations du 52e anniversaire de la disparition du général de Gaulle.
16 novembre
Le 16 novembre, l'Ordre de la Libération ravivera la flamme sous l'Arc de Triomphe, à l'occasion de la commémoration du 82e anniversaire de la création de l’Ordre par le général de Gaulle le 16 novembre 1940 à Brazzaville, capitale de la France libre.
17 novembre
Soirée culturelle - Table ronde
Jeunes historiens de la Seconde Guerre mondiale
Le musée invite les jeunes historiens Anne-Sophie Anglaret et Guillaume Pollack qui ont récemment soutenu leur thèse à l’Université de Paris 1 Sorbonne et leur directrice de thèse, Alya Aglan, professeure à l’Université de Paris 1 Sorbonne pour évoquer leurs travaux et les nouvelles pistes de la recherche historique autour de la Seconde Guerre mondiale.
Si vous souhaitez assister à la conférence en présentiel, l'inscription est obligatoire !
Pour ceux qui souhaitent suivre la conférence à distance :
- Sur Zoom en visioconférence : en cliquant sur le lien suivant et en renseignant simplement votre adresse mail : https://us06web.zoom.us/j/85889906842
- Sur Facebook en live : en vous rendant sur la page Facebook de l’Ordre pour suivre la conférence en direct : https://www.facebook.com/ordredelaliberation
(Il n'est pas nécessaire d'être inscrit sur Facebook pour suivre la conférence)
20 novembre
Visite guidée en langue française parlée complétée
Visite guidée des collections permanentes pour les visiteurs sourds et malentendants
Tarif : 4€ par personne (à payer par chèque ou par virement avant la visite)
Réservation obligatoire par mail : mediation@ordredelaliberation.fr