LETTRE D'INFORMATION | NOVEMBRE 2024
Chers amis de l’Ordre de la Libération,
Chaque 9 novembre, et de manière immuable depuis la disparition du général de Gaulle, l’Ordre de la Libération a pour mission, de par la loi, d’organiser les cérémonies commémorant la disparition du fondateur et grand maître de l’Ordre, en bénéficiant des services de la préfecture de la Haute-Marne et en liaison avec la Fondation Charles de Gaulle. Cette année cette journée de commémoration s’est déroulée sous un beau soleil d’hiver en présence de nombre de nos concitoyens ayant tenu à faire ce « pèlerinage ».
Et de même, comme chaque 16 novembre, l’Ordre de la Libération a commémoré, à l’Arc de Triomphe, l’anniversaire de la création de l’Ordre de la Libération par le général de Gaulle, le 16 novembre 1940 à Brazzaville, capitale de la France libre.
Ce sont deux des nombreuses activités de novembre que nous vous relatons dans cette lettre d’information mensuelle.
La lettre de décembre sera diffusée le 20 décembre et non en fin de mois comme de coutume, la chancellerie fermant à cette date pour les fêtes de fin d’année, mais son musée vous accueillera tous les jours, sauf les 25 décembre et 1er janvier. Nous vous recommandons, d’ailleurs, d’en profiter pour y venir en famille.
Bonne lecture.
La rédaction.
80e anniversaire de la Libération de Strasbourg
Le 23 novembre, le président de la République, Emmanuel Macron, a présidé la commémoration du 80e anniversaire de la libération de Strasbourg. À cette occasion, le chef de l’État a visité quatre lieux emblématiques de la Seconde Guerre mondiale dans la région de Strasbourg, faisant ainsi le lien entre l’Histoire, la mémoire et les futures générations.
Ce déplacement était l’occasion d’honorer les hommes de la 2e DB et le général Leclerc qui, le 2 mars 1941, avait prêté avec ses hommes le « serment de Koufra » : « Jurez de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg ».
80e anniversaire de la remise de la croix de la Libération à la ville de Grenoble
Il y a 80 ans, le 5 novembre 1944, à l’occasion de sa première visite dans Grenoble libérée, le général de Gaulle remettait au maire, Frédéric Lafleur, la croix de la Libération de la ville.
Lors de cette cérémonie, il déclarait : « Grenoble, par ses propres moyens, est apparue libre, au grand soleil, pour se rendre elle-même à la France comme la France voulait qu’elle fût, c'est-à-dire fière et lavée de l’ennemi. »
Ce geste marquait la reconnaissance de toute une nation pour les sacrifices consentis par la ville et ses habitants, devenus des symboles de courage. Aujourd’hui, cet anniversaire rappelle les valeurs de liberté, d’honneur et de détermination qui ont animé Grenoble et qui continuent de résonner dans la mémoire collective de notre pays.
Retrouver plus en détail la cérémonie du 5 novembre 2024 à Grenoble dans la rubrique « Ville et Unité Compagnon de la Libération »
Inauguration de l’exposition « L’IA au service de l’histoire » au musée de l’Armée.
Le 7 novembre dernier, le général Baptiste a assisté à l’inauguration de l’exposition temporaire « Revivez la Libération de 1944 » au musée de l’Armée.
Organisée par Iconem, une startup spécialisée en numérisation 3D de sites patrimoniaux, en partenariat avec Microsoft, cette exposition immersive inédite met l’intelligence artificielle au service de l’histoire.
L’exposition évoque dans un premier temps trois éléments majeurs de la libération de la France en 1944 : les Débarquements en Normandie et en Provence ainsi que la libération de Paris. Une seconde partie est consacrée aux témoignages d’acteurs de la libération de la France.
Cette exposition est présentée jusqu’au 18 décembre 2024.
Visite privée du Premier ministre, Michel Barnier, à Colombey-les-Deux-Eglises
En amont de la cérémonie présidée par Jean-Louis Thiériot, ministre délégué auprès du ministre des Armées et des anciens combattants, le Premier ministre Michel Barnier s’est recueilli devant la tombe du général de Gaulle, le 9 novembre à Colombey-Les-Deux-Églises.
Samedi 9 novembre 2024, journée en hommage au général de Gaulle
Le 9 novembre, le village de Colombey-les-Deux-Églises a célébré le 54e anniversaire de la disparition du général de Gaulle, fondateur de l'Ordre de la Libération et figure emblématique de la Résistance. Les hommages successifs ont été organisés par l’Ordre de la Libération en liaison avec la préfecture de la Haute-Marne et en coordination avec la fondation Charles de Gaulle.
Monsieur Jean-Louis Thiériot, ministre délégué auprès du ministre des Armées et des anciens combattants représentant le président de la République, des maires de communes Compagnon de la Libération et médaillées de la Résistance, des représentants des unités Compagnon de la Libération et des collectivités médaillées de la Résistance, ainsi que de nombreux compatriotes ont participé à ces commémorations.
Rencontre avec le grand rabbin de France à la chancellerie de l’Ordre de la Libération
Le 13 novembre, le délégué national a rencontré et échangé avec le grand rabbin de France, Haïm Korsia, à la chancellerie de l’Ordre de la Libération.
Communiqué de presse
Devant la montée de l’antisémitisme qui rappelle les heures les plus sombres de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, le général Baptiste a souhaité recevoir ce jour à la chancellerie de l’Ordre de la Libération le grand rabbin de France Haïm Korsia, afin d’échanger avec lui sur cette détestable résurgence.
Le délégué national a rappelé que les 1 038 Compagnons de la Libération venaient de tous les horizons spirituels, politiques, philosophiques ainsi que de toutes les couches sociales de la nation. Il a souligné que lorsque la France savait se mobiliser pour une œuvre commune en rassemblant tous les enfants de la patrie, alors la victoire était au rendez-vous, mais également que lorsque les forces centrifuges s’emparaient de la nation, alors le malheur n’était jamais loin. Parmi les 1038 Compagnons de la Libération, un certain nombre était de confession ou d’origine juive, par exemple :
René Cassin, futur prix Nobel de la paix, qui a été le père juridique de la France libre, et l’artisan des accords Churchill - de Gaulle d’août 1940,
José Aboulker, étudiant en médecine, qui mena le groupe de 400 jeunes volontaires qui neutralisèrent les autorités de Vichy à Alger dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942,
Romain Gary, aviateur du groupe Lorraine, qui disait « je n’ai pas une goutte de sang français, mais la France coule dans mes veines. »
François Jacob, futur chancelier de l’Ordre de la Libération et futur prix Nobel de médecine,
Lazare Pytkowicz, héros de la Résistance à 16 ans,
Ou encore Jacques Bingen, grand bourgeois industriel qui aurait pu vivre confortablement aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, qui décida de s’engager dans le BCRA et qui mettra fin à ses jours pour ne pas parler.
Toutes les religions monothéistes sont représentées parmi les 1 038 Compagnons de la Libération qui, ensemble et au coude-à-coude, ont combattu au sein de « cette chevalerie exceptionnelle créée au moment le plus grave de l’Histoire de France » selon Charles de Gaulle, fondateur de l’Ordre de la Libération, et, ensemble, ils constituent la France de l’honneur. Ne l’oublions jamais.
Le 13 novembre, rencontre entre le délégué national et le préfet du Finistère, M. Alain Espinasse
Le 13 novembre 2024, le préfet du Finistère, M. Alain Espinasse, s’est entretenu avec le délégué national d’un projet dédié aux 47 Compagnons de la Libération originaires du Finistère.
Ce projet, en partenariat avec un lycée professionnel, s’inscrit dans le cadre des commémorations du 80e anniversaire de la Libération.
Assemblée générale de la Mission Libération, le 14 novembre 2024
Le 14 novembre, Jean-Louis Thiériot, ministre délégué auprès du ministre des Armées et des anciens combattants, a présidé l’assemblée générale de la Mission Libération, en présence de l'ensemble des membres fondateurs dont l’Ordre de la Libération.
La Mission Libération est chargée de piloter le cycle commémoratif 2024 et 2025 à l’occasion du 80e anniversaire de la Libération. Elle travaille en étroite collaboration avec les acteurs concernés pour organiser et promouvoir les cérémonies, tout en mettant en valeur les initiatives locales et les thématiques de cet anniversaire marquant.
2024 se conclura avec près de 3 000 projets labellisés et des cérémonies organisées sur tout le territoire.
Inauguration d'un buste Charles de Gaulle dans les jardins de la chancellerie
À l'occasion du 84e anniversaire de la création de l'Ordre de la Libération, le 16 novembre 1940 et en reconnaissance aux 848 Français libres et 18 unités françaises libres Compagnon de la Libération, la fondation de la France libre a fait don d'une statue du général de Gaulle à l'Ordre de la Libération.
Le 15 novembre, dans les jardins de la chancellerie de l’Ordre de la Libération, le général Robert Bresse, président de la fondation de la France libre, et le général Baptiste, délégué national de l’Ordre de la Libération, ont mené l’inauguration de la statue en bronze du général de Gaulle, chef de la France libre.
Note d'intention de l’artiste, Sara Viguié, restauratrice du patrimoine :
« Ma proposition artistique voulait une figure vivante, avec une composition en mouvement. La grande déchirure, de l’épaulette jusqu’à la pointe opposée de la vareuse était autant un choix de composition moderne, qu’une vision liée aux pertes, humaines et matérielles, que la guerre aura occasionné. L’impression d’altération de la surface à cet endroit rappelle l’esthétique du métal archéologique des cuirasses des militaires antiques conservées dans nos collections nationales.
C’était un réel honneur de mettre mon travail d’artiste au profit d’institution telle que l’Ordre de la Libération, mais également au service du pays en soutenant par la réalisation de ce monument, les futures commémorations qui se tiendront en ce lieu.»
Ravivage de la flamme sous l’Arc de Triomphe pour le 84e anniversaire de la création de l’Ordre de la Libération.
Il y a 84 ans, le 16 novembre 1940, le général de Gaulle créait l’Ordre de la Libération à Brazzaville.
Le délégué national a rendu hommage aux Compagnons de la Libération, ceux qui se sont illustrés par leur courage et leur dévouement pour la liberté de la France, en ravivant la flamme sous l’Arc de Triomphe.
Le général Baptiste était accompagné de Daniel Baal, président du Crédit Mutuel et du CIC dont la Caisse Fédérale du Crédit Mutuel est le grand mécène de l'Ordre de la Libération.
L’Ordre est aujourd’hui sous tutelle administrative du ministère des Armées et sous la protection du président de la République.
Rencontre entre le délégué national et le nouveau Gouverneur militaire de Paris, le général Mizon.
Le 18 novembre, le général de corps d'armée Loïc Mizon, nouvellement nommé Gouverneur militaire de Paris, a échangé avec le délégué national sur les activités de l’Ordre de la Libération et la vie au sein de l’hôtel national des Invalides.
Les deux officiers généraux sont issus des Troupes de Marine, héritières des Troupes Coloniales. Les statuettes de soldats africains rappellent que les soldats de la France libre appartenaient, dans leur grande majorité, aux tirailleurs sénégalais, terme générique.
Séminaire sur le thème du "Patrimoine et rayonnement" à l'Aéro-club de France à Paris
Le 18 novembre a eu lieu à l'Aéro-club de France à Paris un séminaire sur le thème du "Patrimoine et rayonnement » autour de l’aéronautique et de l’armée de l’Air organisé par la Société des experts du patrimoine aéronautique et spatial (SEPAS).
À cette occasion, s’est déroulée une table-ronde intitulée « Un établissement d’enseignement supérieur au cœur des valeurs de la France : l’École de l’Air ».
Max Armanet a animé les échanges entre le GCA (2s) Gilles Modéré, ancien inspecteur de l’armée de l’Air et de l’Espace, le GDA Pierre Réal, commandant l’Ecole de l’Air et de l’Espace, et Vladimir Trouplin, directeur/conservateur du musée, qui portaient d’abord sur la reprise depuis 2019 des traditions de l’Escadrille française de chasse n°1, première unité Compagnon de la Libération, par la première année de l’Ecole de l’Air et de l’Espace de Salon-de-Provence.
Mais aussi sur l’appropriation manifeste de cette reprise de tradition par les élèves de l’Ecole qui portent donc, durant leur première année de leur scolarité, la fourragère de l’Ordre de la Libération.
Cette première opération dénommée SOL1 (Salon-de-Provence/Ordre de la Libération 1) sera suivie d’une opération SOL2 visant dès 2025 à marquer encore d’avantage la présence des Compagnons de la Libération de l’armée de l’Air au sein de la base de Salon tout en développant le caractère international de l’Ecole.
Conseil d’administration de l'association nationale des communes et collectivités médaillées de la Résistance française (AN2CMRF)
Le conseil d’administration de l’association nationale des communes et collectivités médaillées de la Résistance française (AN2CMRF) s’est tenu le 20 novembre à la chancellerie.
Retrouver plus de détail dans la rubrique « La médaille de la Résistance française »
Inauguration de l’avenue des Compagnons de la Libération à Montigny-Les-Metz
Dans le cadre de la célébration du 80e anniversaire de sa libération, la commune de Montigny-lès-Metz a inauguré, le 23 novembre, une avenue des Compagnons de la Libération, sise au quartier Lizé où était stationné le 507e Régiment de chars de combat, sous les ordres du colonel de Gaulle de 1937 à 1939. Un hommage a par ailleurs été rendu aux Compagnons Paul Schmidt et général Charles Delestraint qui ont résidé dans cette ville.
Cette cérémonie s’est déroulée en présence de Laurent Touvet, préfet de la Moselle, de Jean-Luc Bohl, maire de Montigny-lès-Metz et d’Alain Cambas, délégué AFCL pour les départements de Meurthe-et-Moselle, de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin qui a lu un discours au nom du général Christian Baptiste, délégué national de l’Ordre de la Libération.
Discours Montigny-lès-Metz 23-11-2024
Le général Christian Baptiste, délégué national de l’Ordre de la Libération m’a demandé de vous lire le message suivant :
En 1940, la France comptait 40 millions de français. Au sortir de la deuxième guerre mondiale, ils ne seront que 1038 - 962 français et 76 étrangers - à avoir été faits « Compagnons de la Libération ». Ces 6 femmes et 1032 hommes composeront cette « chevalerie exceptionnelle créée au moment le plus grave de l’histoire de France », selon les mots du général de Gaulle instituteur et Grand Maitre de l’Ordre de la Libération.
Et le général Charles Delestraint et Paul Schmidt, à qui Montigny souhaite rendre hommage en ce jour, monsieur le maire, étaient deux de ces 1038, deux de cette phalange magnifique, deux de cette aristocratie de l’honneur.
« Liberté, égalité, fraternité » c’est la devise de notre république que le régime de Vichy a voulu effacer avec l’instauration de l’Etat français.
« Liberté, égalité, fraternité » c’est le phare qui a guidés les Compagnons dans la nuit froide, sombre et lugubre de l’occupation, conséquence de l’écroulement militaire, politique et moral de notre patrie.
« Liberté, égalité fraternité » c’est au nom de ce triptyque que les Compagnons se sont levés pour effacer cette tâche, cette souillure au front de l’histoire de notre patrie. Ils se sont battus, et pour beaucoup sont tombés, non seulement pour libérer la France, mais aussi, on l’oublie trop souvent, pour qu’elle soit plus juste, plus fraternelle et demeure républicaine.
Il est probable que jamais dans la longue histoire de notre pays, une épopée collective basée sur l’engagement volontaire allant jusqu’au don de soi ait, à un tel point, réuni des individus aux origines si diverses, aux sensibilités politiques, philosophique et spirituelles si éloignées, si ce n’est parfois franchement antagonistes. Mais pour la liberté de la patrie, ils surent dépasser ces divergences. C’est une admirable leçon qu’ils nous donnent.
Oui, de l’histoire des Compagnons de la Libération, les plus belles pages furent écrites à l’encre du courage, et si l’engagement de chacun pour redonner à la patrie son honneur trouve des explications, il a cependant tout d’un mystère : Mystère du volontariat alors qu’avec la signature de l’armistice, rien n’oblige et tout incline à se courber et à se soumettre, mystère de l’énergie du sentiment, mystère de la volonté qui n’appelle aucune contrepartie, mystère de la force intérieure, mystère de l’espérance alors que tout semble perdu, mystère du don de soi à la patrie.
L’histoire multiséculaire de notre cher et vieux pays est ainsi ponctuée de ces destins exceptionnels qui marquent les esprits, mais qui, si on n’y prend pas garde, deviennent souvenirs et s’estompent avec le temps.
Le général de Gaulle affirmait que : "Le souvenir ce n'est pas seulement un pieux hommage rendu aux Morts, c'est aussi un ferment toujours présent dans les actions des vivants".
Alors oui, soyons convaincus que la volonté d’une nation se nourrit de vies exemplaires, et ce ferment, fait de la résolution de servir une cause plus grande que soi, ferment qui a animé les Compagnons, doit agir sur nos volontés à l’heure où certains, de manière irresponsable, n’ont de cesse que de souffler les vents mauvais de la discorde entre compatriotes, à l’heure où des forces centrifuges visent à miner la volonté d’une communauté de destin, et à l’heure où certains rejettent le pacte républicain. Et tout cela alors que rôde la menace d’un terrorisme qui frappe régulièrement notre France afin de soumettre nos esprits, et que des Etats-puissances n’ont plus d’inhibition à faire primer le droit du plus fort sur le droit international.
Mais il faut garder raison, oui les cieux sont assombris, oui certains nuages sont noirs, mais pour autant nous sommes très loin d’être des naufragés de l’histoire comme le furent nos compatriotes de juin 1940. Eux qui, frappés de sidération, sentirent le sol se dérober sous leurs pieds, eux qui vécurent l’écroulement de la nation, eux qui virent la patrie touchée au cœur.
Les Compagnons nous laissent comme leçon de vies :
-Qu’il ne faut jamais se laisser aveugler par le simple constat de la situation du moment aussi tragique ou dramatique qu’elle paraît.
-Qu’aux heures graves il vaut toujours mieux choisir son destin plutôt que de le subir.
-Que quelle que soit la situation, il y a toujours un chemin vers la victoire si on en a la volonté.
-Que pour cela, et contrairement au désarroi qui saisit certains de nos concitoyens, il ne faut jamais se laisser submerger par le pessimisme ambiant et le sentiment de fatalité qui conduisent au défaitisme et au renoncement.
Les Compagnons de la Libération furent les soldats de l’espérance. Ils nous disent que sans espérance, il n’y a pas d’avenir et que sans volonté, il n’y a pas de chemin.
Ils nous ont montré que la seule communauté qui vaille est la communauté nationale pour laquelle ils se sont levés et souvent sacrifiés. Alors oui monsieur le maire, en baptisant cette avenue du nom de « Compagnons de la Libération » vous rendez un hommage mérité à cette chevalerie exceptionnelle, mais vous faites également œuvre utile en donnant à vos concitoyens, comme source d’inspiration et d’espérance, l’exemple de l’engagement de ceux qui n’ont jamais désespéré de la France.
L’Ordre de la Libération vous prie de bien vouloir remercier tous ceux qui ont œuvré à la réalisation de cette inauguration.
Je remercie également monsieur Alain Cambas, petit-fils du Compagnon de le Libération Lucien Cambas, délégué de l’Association nationale des familles de Compagnons de la Libération pour les départements de Meurthe-et-Moselle, de Moselle du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, d’avoir bien voulu lire ce message.
29e conseil d’administration de l’Ordre de la Libération
Le décret n°2024-159 du 28 février 2024 fait évoluer la composition du conseil d’administration de l’établissement, en prévoyant la présence, comme administrateurs, d’un représentant du ministre chargé de l’Education nationale en la personne du directeur général de l’enseignement scolaire ou son représentant, en cohérence avec la mission dévolue à l’Ordre à l’égard des générations futures, et du directeur général de la sécurité extérieure ou son représentant, en tant que directeur du service, la DGSE, héritier du Bureau central de renseignement et d’action.
Le 29e conseil d’administration de l’Ordre de la Libération s’est réuni, dans sa composition nouvelle, le 28 novembre.
Parce qu’un musée d’histoire contemporaine est constitué d’objets qui témoignent que « l’histoire a eu lieu » mais également d’archives et de photographies sans lesquelles la contextualisation est impossible, parce que le musée de l’Ordre détient aussi dans ces domaines des collections d’une grande richesse, il nous a semblé intéressant d’élargir désormais à ces trois domaines la rubrique de « L’objet du mois », en laissant à ceux qui en ont la charge directe le soin de les choisir et de les commenter.
Dans le but de valoriser ses collections et d’accroitre son rayonnement, le musée de l’Ordre de la Libération met progressivement en ligne ses collections sur le site internet de l’Ordre.
Ce mois-ci nous avons souhaité, à travers l’objet, la photographie et l’archive du mois, rendre hommage au général Diego Brosset.
L'objet du mois par Lionel Dardenne, assistant de conservation
Fanion de commandement du général Diego Brosset.
Ce fanion écarlate est séparé en son milieu par une bande blanche qui symbolise la 1ere division d'infanterie au sein d'un corps d'armée, en l'occurrence, la 1ere division française libre (1e DFL). Il porte l'insigne cousu de la 1ere DFL que commande le général Diego Brosset depuis août 1943 jusqu'à sa mort, le 20 novembre 1944.
Les fanions de commandement sont apparus dans l’Armée française dans les années 1830. Ils sont réservés aux officiers généraux et sont utilisés pour désigner l'emplacement des autorités de commandement. Ces fanions sont donc portés traditionnellement en bout de lance par un sous-officier, qui se situe immédiatement derrière l’officier général dans tous ses déplacements.
Musée de l’Ordre de la Libération - N° d’inventaire : N591
La photographie du mois par Béatrice Parrain, responsable des collections photographiques
Il y a 80 ans décédait le général Brosset.
Le 20 novembre au matin, il adresse un message à ses soldats : "Dans les jours qui suivent, je compte sur vous, les plus vieilles et les plus jeunes troupes de la nouvelle armée française, pour atteindre Giromagny et le Rhin au Nord de Mulhouse." Ce même jour, dans l'après-midi, au volant de sa jeep, il dérape sur le pont du Rahin, à Champagney en Haute-Saône, et s'écrase au fond du torrent.
Il avait pour habitude, à l’automne 1944, de conduire sa jeep en laissant son chauffeur Pico à l’arrière et son aide de camp, Jean-Pierre Aumont à ses côtés.
Ce cliché est sans doute l’un des derniers de ce général charismatique.
Une de ses activités favorites était la conduite ; elle lui fut malheureusement fatale.
L'archive du mois par Roxane Ritter, responsable des archives et de la bibliothèque
Nommé général de brigade le 1er juin 1943, Diego Brosset prend le commandement de la 1ere division française libre le 1er août de la même année.
Fin 1944, alors que la 1ere DFL est engagée dans la bataille des Vosges, Brosset rédige et enregistre un texte pour présenter sa division à la radio et servir d’introduction aux reportages réalisés par Maurice Druon pour le Parisien libéré. Rédigé dans sa roulotte de commandement du côté de Ronchamp, ce texte magnifique témoigne de l’attachement du général à ses hommes et de sa personnalité, marquée par l’exigence morale, l’amour de la grandeur, mais également l’amour des mots.
Ces propos seront radiodiffusés le 21 novembre 1944, au lendemain de sa mort accidentelle. L’enregistrement est aujourd’hui perdu mais le musée possède ces deux pages, sans doute un des derniers manuscrits rédigés par Diego Brosset en dehors de ses ordres de batailles.
Ma division, vous voulez savoir ce qu’est pour moi ma division, pour moi et pour les autres ? La première D.F.L. ? Elle est comme ma fille, une fille susceptible, bien douée, capricieuse, difficile et, quand elle veut, charmante. Mais soyons objectif. Elle a des excuses à ne pas être comme tout le monde. Elle s’est formée en courant le monde. Née de Narvick, première nursery en Angleterre, elle a commencé sa carrière par un tour d’Afrique, comme on faisait autrefois, pour s’affirmer son tour de France. Elle n’était encore alors qu’un espoir ; un espoir qui s’est affirmé en Érythrée où elle a fait ses premières armes en 41, confirmée en Syrie, adolescente au désert de Libye, elle n’avait pas encore tous ses moyens matériellement, car « la valeur n’attend pas... » vous savez, et moralement elle s’est prouvée, avant que d’être tout à fait adulte, à Bir-Hakeim, digne d’être comparée aux meilleures troupes du vieux passé français. D’où un incontestable prestige ; et, arrivant en Afrique du nord, après avoir combattu et vaincu en Tunisie, elle a pris toute sa taille, s’agglomérant des sympathies, des sympathies agissantes.
Tout à fait elle-même, en possession de tous ses moyens, elle est partie pour l’Italie sûre d’elle. Le 11 mai, elle venait d’arriver sur le Garigliano quand s’est déclenchée l’offensive pour Rome. Là s’est affirmée sa bonne étoile. C’est une grande unité qui a de la chance.
Elle est un peu flirt, et les succès l’ont grisée ; elle flirte avec la mort ; un peu trop ; c’est ce qui m’attriste parfois ; elle y laisse des plumes ; mais elle est de ces êtres – un véritable être vivant – auxquels il faut tout pardonner. On l’aime ; et elle se refait après chaque chagrin, plus belle d’être plus aimée, plus entourée. Les crises d’effectifs n’existent pas pour elle. Elle en profite pour changer de toilette, et Dieu sait si elle en a eu de variées, elle était surtout noire, elle est blanche. Coloniale avec les Sénégalais – à l’effectif de cinq bataillons – elle a dû se séparer de ses fidèles noirs, ayant changé de climat. Elle a retrouvé la France avec joie, on lui a fait fête et les Français sont venus nombreux remplacer leurs frères d’Afrique qui repartent chez eux, porter la bonne parole qu’elle leur a enseignée.
Mais elle est pleine d’ambition pour ses nouveaux hommes, elle les voudrait parfaits.
Et puis elle a beaucoup voyagé, elle a des souvenirs, cela rend parfois mélancolique. Mais elle est pleine de vitalité, on peut lui faire confiance. Je lui fais confiance. La France peut compter sur elle. Elle a fait ses preuves ; mais elle sait qu’il faut toujours répéter les mêmes choses, elle les refera. Maintenant, il est évident que je suis partial. Venez avec moi dans ma jeep la surprendre où elle est, vous jugerez vous-même, nous allons en faire le tour.
Nouvelle exposition : « Les Compagnons de la Libération par le Studio Harcourt » du 15 janvier au 30 juin 2025 au musée de l’Ordre de la Libération.
À l’occasion du 80ᵉ anniversaire de la Libération, le musée de l’Ordre de la Libération et le Studio Harcourt s’associent pour une nouvelle exposition. Découvrez 109 portraits des Compagnons de la Libération, immortalisés avec l’élégance caractéristique du célèbre studio.
Née de la redécouverte d’un portrait du général de Gaulle réalisé en 1947, cette exposition met en lumière la rencontre entre l’art et l’histoire, à travers les visages des Compagnons empreints de détermination et incarnant le refus de la défaite et la volonté de l’engagement.
Exposition “Les Compagnons de la Libération par le Studio Harcourt “ 15 janvier - 30 juin 2025
À l’occasion du 80e anniversaire de la Libération, le musée de l’Ordre de la Libération et le Studio Harcourt s’unissent pour rendre hommage aux Compagnons de la Libération.
Cette exposition photographique permettra de découvrir - ou de redécouvrir- les visages des Compagnons de la Libération qui, avant et surtout après la Seconde Guerre mondiale, ont été immortalisés avec cette signature si célèbre et si particulière qui est la marque d’Harcourt.
La genèse de cette exposition remonte à 2022, après avoir retrouvé un portrait du général de Gaulle, réalisé par le Studio Harcourt en 1947. Ce portrait emblématique du Général a été le point de départ d’une recherche minutieuse. Ce sont désormais 109 portraits qui ont été retrouvés, grâce à un travail de recherche dans les archives de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP), du Studio Harcourt, du musée de l'Ordre de la Libération et des familles des Compagnons de la Libération.
Le studio Harcourt, symbole d'un certain "chic français" est surtout connu pour ses portraits de personnalités du monde du cinéma, des arts ou de la politique. Ici, ce sont l'art et l'histoire qui se rencontrent à travers les visages des Compagnons empreints de détermination et incarnant le refus de la défaite et la volonté de l'engagement.
Commissariat :
Vladimir Trouplin, directeur/conservateur du musée de l’Ordre de la Libération
Catherine Renard, directrice générale du Studio Harcourt
A propos du musée de l’Ordre de la Libération : Entre 2012 et 2015, le musée a fait l’objet d’une entière rénovation afin d’offrir aux visiteurs toujours plus nombreux une scénographie renouvelée. Les 2 000 objets et documents qui composent les 1 200 m2 des collections du musée ont pour la plupart été donnés par les Compagnons de la Libération eux-mêmes ou par leurs familles.
Contact presse : Mercier Emma - chargée de communication
communication@ordredelaliberation.fr / 01 80 05 90 85
L’Ordre de la Libération, partenaire du Concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD)
Comme tous les ans, l’Ordre de la Libération propose une visite guidée aux élèves de 3e et aux lycéens, en tant que partenaire du Concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD). Cette visite adaptée au thème « Libérer et refonder la France (1943-1945) » permet aux élèves d’approfondir leur étude tout en nourrissant leur travail de certains parcours de Compagnons de la Libération. Le service des publics propose ainsi une visite guidée de 1h30 dans le musée ou bien à distance et en direct grâce à notre visite virtuelle. Une quinzaine de classes, entre septembre et décembre 2024, se sont déjà inscrites.
N’hésitez pas à y inscrire votre classe : https://www.ordredelaliberation.fr/fr/colleges-et-lycees
ou à nous contacter pour organiser votre visite : service.publics@ordredelaliberation.fr
Focus sur les visites du week-end pour les publics individuels
Le service des publics continue de rendre accessible les collections du musée au public en situation de handicap auditif. Dimanche 24 novembre a eu lieu l’avant-dernière visite de l’année en langue des signes française (LSF) menée par le conférencier Jean-François Kaczmarek.
Pour vous inscrire à la prochaine visite qui aura lieu le 8 décembre 2024, cliquez-ici.
La saison « Mémoires vives » de la visite théâtralisée baisse son rideau. La dernière représentation du dimanche 17 novembre a rencontré un vif succès. Quelques descendants de Compagnons de la Libération ont découvert le travail de la compagnie Ankreation pour incarner la mémoire de leurs aînés.
Venez découvrir la saison 2025 avec de nouvelles figures de la Résistance intérieure et de la France libre à partir de fin janvier !
Le dernier Escape Game « L’Armée des Ombres » de l'année, le 12 décembre 2024
Vous êtes membre d’un réseau de résistance qui a élu domicile au pied du dôme de l’Hôtel national des Invalides. Son nom : l’Armée des Ombres. Votre mission est de venir en aide à quatre résistants qui luttent en Europe et en Afrique. La réussite de leurs missions respectives est primordiale pour venir à bout de l’occupant et donner l’avantage aux forces alliées. Vous avez une heure pour entrer en contact avec eux et les aider.
Le dernier rendez-vous est prévu le 12 décembre à 18h45 précises. Voici les détails de votre mission si vous l’acceptez : https://ordredelaliberation.placeminute.com/event/escape-game/l-armee-des-ombres-l-escape-game,44023.html
Venez découvrir la saison 2025 avec de nouvelles figures de la Résistance intérieure et de la France libre à partir de fin janvier !
Présentation de notre stagiaire américaine Maddie Caro
Je m’appelle Maddie, j’ai 20 ans et je viens de Chicago aux Etats-Unis où j'étudie le Français et l'Histoire. Je suis à Paris depuis trois mois et j'ai le plaisir de traduire en anglais les textes du musée pour les visiteurs étrangers. Jusqu’à présent, j’ai beaucoup appris et j’espère en découvrir davantage sur la France et sur la Résistance !
Inauguration de l’exposition « Les combats oubliés de la France libre : Vosges-Alsace 1944-1945 »
Le 19 novembre a eu lieu l’inauguration de la nouvelle exposition de l’Historial de Gaulle au sein du musée de l’Armée. Intitulée « Les combats oubliés de la France libre : Vosges-Alsace 1944-1945 », elle évoque cette campagne militaire qui a conduit, notamment, à la libération des villes de Strasbourg et de Colmar.
Le musée de l’Ordre de la Libération a prêté quatorze œuvres provenant de ses collections pour illustrer ces combats et les Compagnons de la Libération qui y ont participé. Ainsi, une veste canadienne, un képi et des boussoles ayant appartenu à André Geoffroy, de même qu’un manteau américain de Claude Mantel. Le premier servait dans la 2e division blindée du général Leclerc et le second dans la 1e division française libre du général Brosset.
Nous trouvons également un émouvant document rédigé par ce même Diego Brosset, quelques jours avant sa mort en novembre 1944. Dans cette déclaration, il parle de sa division en la décrivant comme sa fille.
Cette exposition est ouverte jusqu’en mars 2025.
Retour sur la soirée culturelle du 21 novembre 2024 « Pierre-Henri Clostermann, Compagnon, acteur et témoin de son siècle »
Le 21 novembre, dans le cadre de la soirée des amis du musée, Many Souffan, historien des Forces aériennes françaises libres et administrateur de la SAMOL, a animé une conférence sur « Pierre-Henri Clostermann : Compagnon, acteur et témoin de son siècle".
Many Souffan publiera, début 2025, la première biographie scientifique du premier As français de la Seconde Guerre mondiale.
Evolution de l’exposition permanente
Les espaces permanents d’un musée sont conçus, en général, pour une durée de 15 à 20 ans et avec une cohérence scientifique qui rend délicate leur modification, sinon à la marge. C’est dans ces limites qu’il est possible exceptionnellement d’apporter quelques éléments nouveaux sans bouleverser les thématiques.
Certains objets, reçus en don en 2024, ont pu prendre place en vitrine en cette fin d’année :
- L’insigne du 1er escadron de spahis de Jean Ballarin (don de Bertrand Ballarin). Cet insigne est très rare car seulement cinq exemplaires ont été fabriqués en 1940.
- Le cliché en zinc de la 2e page du journal Libération du 1er juillet 1943 (don de Geoffroy d’Astier de la Vigerie).
- Une chaussette de Maurice Ripoche (don de la famille de Maurice Ripoche). Cette chaussette a été offerte par Maurice Ripoche (1895-1944), fondateur du mouvement Ceux de la Libération, alors condamné à mort à la prison de Düsseldorf, à l’aumônier allemand de la prison en remplacement du briquet en argent que ce dernier avait refusé d’accepter.
- Le stylo plume d’Alfred Betz qui a servi à la signature de la convention de reddition des troupes allemandes à Paris, à la préfecture de police le 25 août 1944 (don de la famille Betz).
En parallèle, un nouveau portrait a été sérigraphié sur le mur des portraits des Compagnons de la Libération. Il s’agit de celui de Raymond Gibert-Seigneureau, pilote du groupe de bombardement « Lorraine », décédé en mission le 29 juillet 1944 au-dessus du Calvados.
Exercice de sauvegarde des œuvres avec la BSPP au musée de l’Ordre de la Libération
Ce mardi 26 novembre, le musée de l’Ordre de la Libération est resté exceptionnellement fermé au public pour accueillir un exercice de grande ampleur organisé avec la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) avec l’aide du Bouclier bleu.
Cet entraînement, essentiel pour la préservation du patrimoine, a permis de simuler une intervention d’urgence en cas d’incendie menaçant nos collections et le bâtiment Robert de Cotte. Durant cette journée, un scénario réaliste a été mis en place, reproduisant les conditions d’une évacuation d’urgence :
• Identification et priorisation des œuvres à sauver.
• Manipulation des objets historiques, avec respect des normes de conservation.
• Coordination entre les équipes de pompiers et le personnel du musée pour sécuriser les lieux et minimiser les dégâts.
Le musée de l’Ordre de la Libération abrite des objets uniques : effets personnels du général de Gaulle et des Compagnons de la Libération, documents historiques, armes, uniformes et objets du quotidien…
Ces objets et archives porteurs de mémoire sont essentiels pour transmettre les récits de courage et d’engagement aux générations futures.
Ce type d’entraînement met en lumière l’importance de la coordination entre les acteurs culturels et les services d’urgence.
Nous remercions chaleureusement les pompiers de la BSPP pour leur professionnalisme et leur engagement au service de la préservation du patrimoine. Plus de 200 personnes, y compris des délégations étrangères, ont participé ou assisté à cet événement.
28 novembre 2024, réunion conseil scientifique du musée de l'Ordre de la Libération
Le conseil scientifique du musée de l’Ordre de la Libération est composé de personnalités qualifiées, françaises et étrangères, et a pour mission d’apporter tous conseils en matière historiques et culturelle à la direction du Musée. Il peut également être saisi par le délégué national sur des questions historiques relatives aux Compagnons de la Libération ou aux médaillés de la Résistance française.
Le conseil s’est réuni le 28 novembre sous la présidence de Christine Levisse-Touzé. Les discussions ont porté à la fois sur le bilan de l’année 2024 en terme de politique culturelle et sur les projets de l’année 2025.
Cérémonie du 80e anniversaire de la remise de la croix de la Libération à Grenoble, le 5 novembre 2024
Le 5 novembre, la ville de Grenoble a commémoré le 80e anniversaire de la remise de la croix de Libération par le général de Gaulle, sur l'Esplanade des communes Compagnon de la Libération.
En présence du maire de Grenoble, Éric Piolle, et de Jean-Louis Thiériot, ministre délégué auprès du ministre des Armées et des anciens combattants, du délégué national de l’Ordre, la cérémonie a rassemblé officiels, militaires, anciens combattants ainsi que Vincent Malerba, dernier survivant isérois de la rafle du 11 novembre 1943.
Cette cérémonie a été le coup d’envoi d’une programmation d’événements pour les prochaines semaines à Grenoble. Essentiellement tourné vers le grand public avec des spectacles de danse, des conférences ou tables rondes, le programme porte également une attention particulière aux plus jeunes, avec des histoires, des contes et de la poésie.
Le 5 novembre 2024
Monsieur le sous-Préfet,
Monsieur le Maire,
Monsieur le délégué national de l’Ordre de la Libération, Général,
Mesdames et messieurs les élus
Monsieur Vincent Melerba, dernier survivant des déportés du 11 novembre 1943,
Monsieur le Commandant de la 27e BIM, Général,
Officiers, sous-officiers, chasseurs et soldats,
Mesdames et messieurs,
Il y a 80 ans, le 5 novembre 1944, le général de Gaulle venait ici conférer à Grenoble la croix de la Libération.
C’était un honneur insigne que vous ne partagez qu’avec quatre localités en France : Paris, Nantes, Vassieux-en-Vercors et l’Ile de Sein.
Si par ma voix, le gouvernement de la France est présent aujourd’hui, c’est évidemment pour rendre hommage à ceux qui ont pris les armes pour notre liberté et pour une certaine idée de l’Homme.
Mais pas seulement.
Je ne suis pas ici pour cultiver les cendres mais bien pour préserver le feu, pour accomplir cette haute mission que le philosophe Emmanuel Levinas confiait à tous les hommes de bonne volonté : « recevoir pour célébrer, célébrer pour transmettre ».
Si nous croyons comme le général de Gaulle que « la France, c’est bien plus que les Français d’aujourd’hui, c’est ceux d’hier et ceux de demain », à nous de comprendre les raisons qui l’ont poussé à faire de Grenoble, une ville, croix de la Libération.
Dans son esprit, ce n’était pas une distinction ordinaire, un de ces hochets avec lesquels on conduit les Hommes. ^
C’était une marque d’appartenance à une chevalerie des temps modernes, la dernière peutêtre, où l’on se comptait entre Compagnons, une chevalerie dont la liste fut close en 1946, à la notable exception de Sir Winston Churchill en 1958.
Depuis qu’Hubert Germain a fermé les yeux en 2021, il n'en reste plus que l’héritage dont vous êtes les héritiers, celui des Français Libres.
Alors pourquoi Grenoble ?
Il a bien sûr la longue liste de vos martyrs qui sont tombés pour la liberté : 840 fusillés, plus de 2000 morts au combat, 1150 déportés dont la moitié ne sont pas revenus. Et je pense Monsieur Malerba, à tous vos frères d’armes, à tous ceux que vous avez vu partir avec vous et qui ne sont pas revenus. J’imagine qu’aujourd’hui vous pensez à eux et vous savez que leurs ombres sont parmi nous.
Mais il y eut d’autres villes martyrs, d’autres populations décimées.
L’étalon auquel se mesure l’héroïsme de Grenoble est d’une autre nature. Le fil rouge qui relie toutes ces villes « Croix de la Libération » tient en trois principes :
le patriotisme d’instinct, la volonté d’action, l’esprit d’unité.
Ce patriotisme d’instinct s’est manifesté d’une manière éclatante le 11 novembre 1943.
Depuis l’invasion de la zone libre, Grenoble était sous la botte ennemie, italienne d’abord, allemande ensuite.
Voir leur ville sous la férule de l’occupant était pour vos grands anciens proprement insupportable.
Spontanément, le 11 novembre 1943, ils ont commencé une grève générale, sont descendus dans les rues, ont manifesté devant les officines de la Collaboration et ont rendu hommage à ceux de 14, ces « diables bleus », qui ont été appelés ainsi par les Allemands pour leur ténacité sur le front.
Ce jour-là, la foule s’est fait peuple.
La répression fut évidemment terrible.
395 des vôtres furent déportés.
Mais à Grenoble il n’y eut pas seulement l’émotion, le front du refus instinctif et spontané.
Il y eut immédiatement une volonté d’action.
Ici, fidèle à nos traditions militaires et à la ténacité légendaire du militaire, l’armée d’Armistice dès 41 se souvint qu’elle était une armée et s’attacha à stocker et à camoufler des armes pour les jours où il serait possible de reprendre la lutte.
Les mouvements de résistance s’organisèrent spontanément, avec ceux de Francs-Tireurs, ceux de Combat, ceux de l’ORA, l’organisation de résistance de l’armée et de l’AS, l’armée secrète coordonnée par les MUR, les mouvements unis de Résistance.
Gonflés par les réfractaires du STO qui se réfugièrent en masse dans les massifs avoisinants, la région grenobloise devint un foyer bouillonnant de maquis, couronnée de magnifiques faits d’arme.
Il y eut dans la nuit du 13 au 14 Novembre 1943, la destruction du parc d’artillerie du Polygone par le capitaine Louis Nal et Aimé Requet.
Plus 1000 tonnes de matériel militaire et 150 tonnes de munitions partirent en fumée.
Quelques jours plus tard, le 2 décembre 1943, jour d’Austerlitz, c’était au tour de la caserne Bonne d’être soufflée par une explosion.
Menée par le SD de Lyon et leurs auxiliaires de la Milice, la répression fut évidemment sanglante.
La « Saint-Barthélemy Grenoblois » est restée dans toute les mémoires. Parmi les victimes, comment ne pas songer à la figure héroïque de Gaston Valois, fédérateur des mouvements de résistance de l’Isère qui, se suicida dans les caves de la Gestapo.
Mais Grenoble tint bon.
En 1944, recueillit les rescapés du Vercors échappés de la nasse où les avaient enfermés la 157eGebirgsdivision allemande.
C’est encore votre ville qui força l’occupant à l’abandonner sans combattre le 21 août, après un ultime massacre, tandis que les forces alliées remontaient de Provence. C’est la 3e leçon.
C’est l’esprit d’unité de toutes les composantes de la Résistance qui seule peut expliquer cette résilience et cette force.
Dans les rues de Grenoble, dans les bourgs avoisinants, sur les plateaux de la République du Vercors, il y avait des FTP communistes, des étrangers qui avaient choisi la France, les FTP MOI dont la grande figure, Missak Manouchian, vient d’être panthéonisée, des Républicains espagnols et des membres de l’AS et de l’ORA, conservateurs voire franchement monarchistes.
Ils avaient un seul point commun : l’allégeance au drapeau.
Ils incarnaient l’esprit de la France combattante, l’indissoluble unité de « ceux qui croient au ciel et de ceux qui n’y croient pas » rassemblés au chevet de la France éternelle.
C’est cet esprit qu’Aragon a magnifiquement chanté dans la Rose et le Réséda : « Quand les blés sont sous la grêle, Fou qui fait le Délicat, Fou qui songe à ses querelles, au cœur du combat commun ».
C’est tout cela que dit la Croix de la Libération que vous avez reçue en partage.
En ces temps où la France ressemble de plus en plus à une « France archipel » pour reprendre le mot du politologue Jérôme Fourquet, en ces temps où notre pays ses divise contre lui même, miné par la tyrannie des identités particulières et des séparatismes, quelle leçon ?
Vous êtes les héritiers d’une certaine idée de l’Homme et de la Nation qu’il nous faut faire vivre.
L’Homme, c’est le Français libre évoqué en des termes prophétiques par Romain Gary, ce petit exilé de Vilnius qui avait choisi la France avant de servir dans les FFL.
De ses frères d’armes, il disait : « Vous n’étiez pas des êtres exceptionnels.
Ce qui vous rendait différents des jeunes Français d’aujourd’hui, c’est que pour vous, la France n’avait pas encore été démystifiée et que vous n’étiez pas capables de voir dans ce vieux pays, qui fut pendant si longtemps une façon d’être un homme, une simple structure sociologique.
Vous apparteniez encore à une culture où l’on ne parlait pas d’un homme comme d’un cadre.
Vous étiez plus proches de ce qui fut toujours, à travers les âges, une civilisation, parce que vous étiez le contenu réel et vivant de l’imaginaire et parce que seules les mythologies assumées et incarnées peuvent porter l’homme au-delà de lui-même et le créer peut-être un jour tel qu’il se rêve ».
D’une certaine manière, aussi, par votre sacrifice, vous avez refondé la nation au creuset des souffrances partagées.
Pour le comprendre, il faut relire le texte de Renan, toujours cité, jamais vraiment lu « Qu’est ce qu’une nation ».
L’histoire de Grenoble l’illustre à la perfection :
« Une nation est une âme, un principe spirituel.
Deux choses qui, à vrai dire, n'en font qu'une, constituent cette âme, ce principe spirituel.
L'une est dans le passé, l'autre dans le présent.
L'une est la possession en commun d'un riche legs de souvenirs ; l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu indivis.
(…) La nation, comme l'individu, est l'aboutissant d'un long passé d'efforts, de sacrifices et de dévouements.
Le culte des ancêtres est de tous le plus légitime ; les ancêtres nous ont faits ce que nous sommes.
Un passé héroïque, des grands hommes, voilà le capital social sur lequel on assied une idée nationale.
Avoir des gloires communes dans le passé, une volonté commune dans le présent ; avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore, voilà les conditions essentielles pour être un peuple. (…).
La souffrance en commun unit plus que la joie. En fait de souvenirs nationaux, les deuils valent mieux que les triomphes, car ils imposent des devoirs, ils commandent l'effort en commun ».
Alors, en ce jour de commémoration, élus et habitants de Grenoble, des bourgs environnants, des plateaux et des villages alentours, officiers, sous-officiers, chasseurs et soldats, fidèles aux hautes traditions de nos bataillons alpins et de nos régiments d’artillerie de montagne, soyez fiers de votre passé. Il est aussi une promesse d’avenir.
Il nous oblige.
Vive Grenoble,
Vive la République,
Vive la France.
Monsieur le Ministre Délégué auprès du Ministre des Armées et des Anciens Combattants (Jean-Louis Thiériot),
Monsieur le Préfet,
Général Baptiste,
Madame la Conseillère Régionale
Monsieur ou Madame le Conseiller Départemental
Monsieur le Vice-président de Grenoble Alpes Métropole
Mesdames et Messieurs les Elus,
Madame la Consule
Monsieur le Maire de KAUNAS
Monsieur le Premier adjoint du maire SEVAN
Général, Commandant la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne
Monsieur le Directeur interdépartemental de la Police Nationale
Colonel, commandant en second le groupement de gendarmerie de l’Isère
Colonel, représentant le SDIS 38
Monsieur le Directeur Académique des services de l’Éducation Nationale
Monsieur Vincent MALERBA dernier survivant des déportés du 11 novembre 1943
Mesdames et Messieurs les Présidents et représentants d’associations d’anciens combattants, de résistants, de déportés et de Mémoire
Mesdames et Messieurs les Porte-drapeaux
Mesdames et Messieurs,
Voici quatre-vingts ans, Frédéric Lafleur, alors maire de notre ville, recevait des mains du Général de Gaulle la Croix de la Libération. Grenoble était la deuxième commune dont le rôle dans la Libération de la France était distingué. Ici, à Grenoble, ce sont les habitantes et les habitants, mais aussi les murs et les rues, qui ont incarné et qui incarnent toujours la Résistance.
Ce sont les habitantes et les habitants qui ont été à l’origine de cet affrontement entre la France collaborationniste et celle qui ne voulait pas se soumettre. Ce sont les rues qui en ont été le théâtre. Les communes dans lesquelles la Résistance s’est incarnée avec une telle force, les communes qui ont incarné la Résistance avec une telle force sont rares. C’est la raison pour laquelle la Croix de la Libération n’a été remise qu’à quatre autres communes : Paris, Nantes, Vassieux-en-Vercors et l’Ile-de-Sein. En tant que maire d’une commune compagnon de la Libération, j’ai l’honneur de coprésider l’Ordre de la Libération cette année 2024 avec le général Baptiste ici présent. Je connais la responsabilité qui est la mienne, qui est celle de notre communauté : perpétuer les valeurs de la Résistance, sur notre territoire et au-delà, pendant cette année anniversaire en particulier, et au quotidien.
A Grenoble et dans les montagnes environnantes, la résistance a été incarnée dès 1940, quand les troupes de montagne se sont battues à Voreppe et empêché notre territoire d’être encerclé par les armées allemande et italienne. Elle l’a été quand le docteur Martin, alors député de l’Isère, a refusé de voter les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Elle l’a été durant les années de l’occupation nazie, durant lesquelles tant de femmes et d’hommes se sont battus pour notre liberté, Eugène Chavant, Gaston Valois, Jean Prévost, Jean Bistesi, Gabrielle Giffard, Marie Reynoard, et toutes celles, tous ceux qui ont péri au service de cette cause. Elle l’a été au travers des justes comme Marianne Cohn qui ont protégé des enfants juifs. Au travers des personnes étrangères qui ont lutté pour notre liberté au sein des FTP-MOI.
L’agglomération grenobloise et les montagnes qui nous entourent, ce sont des lieux dans lesquels les bouleversements et les antagonismes sont historiquement et naturellement exacerbés. Lorsque la zone Sud s’est trouvée occupée, à mesure que les nazis perdaient du terrain sur le front de l’Est, la force occupante a redoublé de cruauté et intensifié la répression. Au fur et à mesure que les exactions des occupants étaient de plus en plus visibles, la population était de plus en plus déterminée à résister. Ces affrontements, nous en voyons encore la trace avenue Alsace-Lorraine, rue de Strasbourg et cours Berriat, mais aussi place Grenette, à l’école Bizanet autrefois lieu de rafle, à la Caserne de Bonne.
Au fur et à mesure que les balles sifflaient, que les bruits de bottes s’intensifiaient, celles et ceux qui luttaient pour notre liberté trouvaient encore la capacité d’élaborer le monde de demain, celui des jours heureux. Aujourd’hui, Grenoble, territoire à proximité des montagnes, vit la crise climatique. Elle développe les réponses, à court et long terme, pour lutter contre ses effets qui touchent avant tout les plus vulnérables d’entre nous.
Nous recevons aujourd’hui une délégation de Kaunas, deuxième plus grande ville de Lituanie, lieu mémoriel de la Shoah par balles. Kaunas porte les traces du sinistre projet de l’Allemagne nazie au travers de deux anciens camps d’extermination, et d’un massacre durant lequel 9 200 hommes, femmes et enfants juifs ont été abattus le 29 octobre 1941 et enterrés dans d’immenses fosses creusées par les exécutants de ce funeste projet. Parce que nos deux villes jumelles ont cette mémoire en commun, elles la transmettent régulièrement au travers d’échanges destinés aux collégiennes et collégiens des deux villes.
C’est le sens de la démarche que nous avons impulsée pendant ce cycle commémoratif que la ville de Grenoble mène depuis 2023 : résister – transmettre. C’est notre mot d’ordre car la Résistance doit rester vivante. Nous avons besoin de voir cette histoire portée auprès des jeunes générations à l’heure où les derniers témoins de l’entreprise d’extermination des nazis, de l’occupation de la France et de la répression des personnes qui ont résisté par patriotisme, par révolte, par désir de protéger les plus vulnérables, disparaissent petit à petit.
Une bande dessinée récemment publiée, Les Compagnons de la Libération – Grenoble, raconte le rôle de notre ville dans cette grande histoire, sous la forme justement d’un dialogue entre une collégienne et un ancien résistant. C’est au quotidien que cette discussion doit s’incarner. Et plus que jamais, cette transmission est une urgence, dans le temps de repli que nous vivons aujourd’hui, avec la résurgence de l’antisémitisme et l’apparition de nouveaux boucs émissaires, et à l’heure où la haine de l’étranger se banalise sur la place publique. Cette histoire doit plus que jamais se transmettre, et nous inspirer à l’heure où la notion de vérité devient relative, où l’opinion se polarise.
Ce but, nous le poursuivons tous les jours. Nous l’avons à l’esprit lorsque la police municipale de notre ville se rend au camp des Milles avec des jeunes de la ville de Grenoble. Il nous anime lorsque nous distribuons cette bande dessinée à tous les élèves de CM2 de notre ville, lorsque nous encourageons la confection d’une fresque à la mémoire de la résistante Lucie Aubrac sur les murs de l’école éponyme. Transmettre, c’est faire revivre aux yeux des habitants et des personnes venues d’ailleurs pour séjourner, s’établir à Grenoble, ces courages passés, dans les noms de rue et de plaques. Le quartier de la Presqu’Ile accueillera ainsi, en vertu d’une décision adoptée par le conseil municipal d’hier, une rue Gustave et Renée Estades, en mémoire de celle qui est passée dans la postérité avec le surnom de « la sage-femme de la Résistance » et de celui qui s’est illustré dans le mouvement Combat et qui a contribué à la vie du Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère. Nommer une rue, c’est placer la personne qui marche sur l’espace public au coeur de cette histoire et lui rappeler chacun de ces parcours, c’est accueillir le nouveau venu dans cette histoire commune.
L’esprit de résistance nous anime collectivement aujourd’hui, à Grenoble, lorsque nous défendons l’accueil et l’hospitalité quand d’autres voient l’immigration comme un problème, lorsque nous exprimons notre fierté d’être un creuset regroupant de nombreuses communautés au sein de la même ville.
Ici à Grenoble, nous continuerons inlassablement à porter fièrement l’héritage et le projet de la Résistance et les valeurs de l’Ordre de la Libération parce qu’aujourd’hui, c’est une urgence.
Vive la République et vive la France !
Remise de fanion aux 30 stagiaires des deux promotions de la Préparation Militaire Marine (PMM) de la Force Sous-Marine (FSM) « Maitre Roger Guillamet », Compagnon de la Libération
Les 21 et 28 octobre ont eu lieu à la Base opérationnelle de la Force océanique stratégique (BOFOST) la remise du fanion aux 30 stagiaires des deux promotions de la Préparation militaire marine (PMM) de la Force sous-marine (FSM) « Maitre Roger Guillamet », l’un des Compagnons de la Libération du sous-marin Rubis, lui-même Compagnon de la Libération.
Les cérémonies se sont déroulées en présence des autorités de la base, le capitaine de vaisseau Cyrille Pungier (COMSNLE) et le chef d’état-major, des associations d’anciens marins sous-mariniers ainsi que des membres de la famille du maître Roger Guillamet, en particulier son fils le capitaine de vaisseau (H) Roger Guillamet, président d’honneur de l’AFCL, et sa fille Maryvonne Ruffin-Guillamet, déléguée départementale de l’AFCL de Charente-Maritime.
Remise de l’étude du cercle de généalogie et d’histoire des Marchois et Limousins (CGHML) sur les 1450 médaillés de la Résistance natifs du Limousin
En 2023, l’association nationale des descendants des médaillés de la Résistance française (ANDMRF) s’est rapprochée du cercle de généalogie et d’histoire des Marchois et Limousins (CGHML) afin de faire collationner par ce dernier les données d’état-civil (naissances, mariages, décès) des 1450 médaillés natifs de Haute-Vienne, Corrèze et Creuse. Dans le but de retrouver des descendants de MRF, cette étude pouvait servir d’exemple et de guide aux représentants de l’ANDMRF des autres départements.
Le projet coordonné par Alain Pérel a mobilisé 24 volontaires qui, toutes opérations confondues (recherche, restitution, assemblage du tableau, coordination), ont consacré près de 800 heures. Il a fait l’objet d’un article d’Alain Pérel, « À la découverte des 1450 limousins médaillés de la Résistance. » publié dans le n°29 de la revue D’Onte fin 2023.
Le fichier de restitution de ces travaux a été officiellement remis à la chancellerie de l’Ordre de la Libération par Alain Pérel le 12 novembre. A l’appui des actes d’état-civil, il permettra notamment de corriger des erreurs de patronyme ou d’état-civil de la base de données des titulaires de la médaille de la Résistance française.
Que ce soit dans le cadre de la collecte nationale d’archives sur les médaillés de la Résistance ou pour mener des projets de ce type, l’apport des associations de généalogistes est considérable et essentiel. Qu’elles en soient toutes vivement remerciées.
Conseil d'administration de l’association des communes et collectivités médaillées de la Résistance française (AN2CMRF)
Le conseil d’administration de l’association nationale des communes et collectivités médaillées de la Résistance française (AN2CMRF) s’est tenu le 20 novembre à la chancellerie. Réunis à Paris à l’occasion du congrès annuel des maires et présidents d’intercommunalités de France, les maires et adjoints des communes médaillées ont, avec les représentants des unités militaires et collectivités civiles présents (scouts de Belfort, sous-marin Casabianca et lycée Lalande de Bourg-en-Bresse), fait un bilan des activités de l’année 2024 et décidé des actions pour l’année à venir notamment la passation du drapeau de l’association à Thônes, en septembre 2025.
Hommage à Jean-Pierre Dufourcq
L’Ordre de la Libération a appris avec émotion le décès survenu le 28 novembre de Jean-Pierre Dufourcq, maire de Terrou, président pour l’année 2024-2025 de l’association nationale des communes et collectivités médaillées de la Résistance française (AN2CMRF).
Maire de ce petit village du Lot depuis 2008, Jean-Pierre Dufourcq y avait organisé, le 7 septembre 2024, dans un grand moment de convivialité, la cérémonie annuelle de passation du drapeau des communes médaillées de la Résistance. Ce jour-là il devenait président de l’AN2CMRF pour un an. Investi dans cette nouvelle fonction, il était présent à Colombey-les-deux-Eglises le 9 novembre pour l’anniversaire de la mort du général de Gaulle puis à la chancellerie de l’Ordre de la Libération le 20 novembre pour présider le conseil d’administration de l’association.
Nous adressons nos plus sincères condoléances à ses proches, à ses administrés et aux membres de l’AN2CMRF.
Cérémonie d'inauguration de la rue Robert Jumel, Compagnon de la Libération, à Villemomble le 3 novembre 2024
Le 3 novembre a été organisée par l’association « Souvenir du général de Gaulle 93 » une cérémonie du souvenir devant la plaque de rue Robert Jumel, Compagnon de la Libération, à Villemomble.
Né à Villemomble en 1920, il quitte la région parisienne en mai 1940 avec sa mère et ses sœurs pour la Bretagne. Après avoir entendu l’Appel du 18 juin, il gagne l’Angleterre pour s’engager dans les Forces françaises libres.
Après avoir reçu une formation militaire, il prend une part active lors de différentes opérations tant au Tchad, qu’en Tunisie, puis en Normandie et il participe à la libération de Paris dans les rangs de la 2e DB.
Il meurt dans les Vosges le 2 novembre 1944, lors d’une patrouille à Baccarat. M. Patrice Calméjane, ancien député-maire, a souhaité s’associer à cet hommage qui a été ponctué d’un rappel des actes de Robert Jumel puis d’un dépôt de gerbes.
Après une minute de silence, la cérémonie a été clôturée par l’hymne national chanté par les participants.
À l’occasion du 80e anniversaire de la Libération, L'école des Mines de Paris rend hommage à Jacques Bingen (1908-1944), grande figure de la Résistance, compagnon de la Libération et exemple d’ingénieur engagé.
Issu de la promotion 1928 des ingénieurs civils de l’École, Jacques Bingen rejoint, après son service militaire, son beau frère André Citroën aux Usines Citroën et devient, après la mort de celui-ci en 1935, directeur de la société anonyme de gérance et d’armement (SAGA) œuvrant dans le domaine maritime. Mobilisé dès 1939 et blessé au combat, il réussit ensuite à rejoindre de Gaulle à Londres dès juillet 1940. On lui confie alors la direction de la Marine marchande de la France libre jusqu’en juillet 1942 où il rejoint le Bureau central de renseignement et d’action (BCRA) pour, ainsi qu’il y aspire, « servir dangereusement ».
Il devient alors contact puis successeur de Jean Moulin dans l’unification des mouvements de Résistance en tant que délégué général pour la Résistance de décembre 1943 à avril 1944. Arrêté par la Gestapo en juin 1944, évadé, repris, il préfère se suicider que risquer de parler.
Au-delà de cette figure éminente, la manifestation permettra également au public de découvrir une exposition réalisée par la bibliothèque de Mines Paris – PSL, retraçant l’histoire de l’École durant cette période : l’enseignement et la recherche dans un établissement partiellement occupé par l’armée allemande durant quatre ans – l’un de derniers lieux libérés de la capitale après d’intenses combats – et des portraits d’élèves, anciens élèves et membres du personnel engagés dans la Résistance et/ou victimes de l’Occupation.
Vernissage de l’exposition itinérante « Les Compagnons de la Libération par le Studio Harcourt » à Bayonne
Le 17 novembre, à l’initiative de Deborah Loupias-Suares petite-fille du Compagnon de la Libération Marcel Suares et maire-adjoint à Bayonne, le musée Marcel et Suzanne Suarès de Bayonne a accueilli le vernissage de l’exposition du Studio Harcourt et du musée de l’Ordre de la Libération, intitulée « Les Compagnons de la Libération par Harcourt », déclinée pour son itinérance dans une version sur bâches, et permettant l’accrochage en extérieur.
Le sous-préfet des Pyrénées-Atlantiques, le sénateur, les maires de Bayonne, Anglet et Biarritz, les autorités militaires du 1er RPIMA et Haïm Korsia, grand rabbin de France, étaient présents dans la cour de la synagogue de Bayonne.
Après la prise de parole de Francis Dagnan, président de Studio Harcourt, Anne de Laroullière, petite-fille du général de Gaulle et secrétaire général de l’association des familles de Compagnons de la Libération (AFCL) a retracé la genèse de cette exposition. Elle a rappelé qui étaient les Compagnons de la Libération, leur rôle déterminant dans l’histoire de France, ainsi que l’importance de l’AFCL qui œuvre aujourd’hui pour perpétuer leur mémoire. Elle a également souligné la nécessité de transmettre cet héritage aux générations futures.
La cérémonie s’est achevée sur un moment empreint d’émotion, avec l’interprétation du Chant des partisans par un groupe local, repris par l'assemblée.
L'exposition "Entre Ombre et lumière" qui avait débuté en 2022 au musée de l'Ordre de la Libération poursuit son itinérance...
Le Souvenir Français a inauguré à Metz, le 22 novembre, la maison régionale de la mémoire. A cette occasion, le Souvenir Français a choisi de présenter l'exposition “Entre ombre et lumière - Les Compagnons de la Libération du Grand-Est” en présence de l’artiste Christian Guémy alias C215.
Cette exposition de portraits de Compagnons de la Libération réalisée par C215 a été conçue à l’origine avec le musée de l’Ordre de la Libération. Elle avait été présentée aux Invalides en début d’année 2022 et devant sa réussite, d’un commun accord, il avait été décidé que cette exposition serait itinérante.
8 décembre : Visite en langue des signes (LSF) du musée de l'Ordre de la Libération
Pour les personnes en situation de handicap auditif (à partir de 15 ans), découvrez le musée de l'Ordre de la Libération et partez à la rencontre des Compagnons de la Libération grâce à une visite en langue des signes française et avec un conférencier sourd pratiquant la langue des signes française, Jean-François Kaczmarek.
Pour vous inscrire à la prochaine visite LSF qui aura lieu le 8 décembre, cliquez ici.
12 décembre : L’ESCAPE GAME « L’ARMEE DES OMBRES »
En réponse à l’attaque surprise de Pearl Harbor le 7 décembre 1941, les États-Unis entrent en guerre contre l’empire du Japon. Le conflit est désormais mondial, ce qui marque un tournant majeur dans cette guerre. Les derniers voiles, sous lesquels l’ennemi et la trahison opéraient contre la France, sont désormais déchirés.
Chacun a le devoir de tout faire pour contribuer à libérer la Patrie par la défaite de l’envahisseur. Il n’y a d’issue et d’avenir possible que par la victoire.
Vous êtes les membres d’un réseau de résistance qui a élu domicile au pied du dôme de l’Hôtel national des Invalides. Son nom : l’Armée des Ombres. Votre mission est de venir en aide à quatre résistants qui luttent en Europe et en Afrique. La réussite de leurs missions respectives est primordiale pour venir à bout de l’occupant et donner l’avantage aux forces alliées. À l’heure qu’il est, la Gestapo est déjà à vos trousses. Vous avez une heure pour entrer en contact avec eux et les aider.
Conception par Game of room
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19 décembre : Soirée culturelle "Les années résistance 1940-1944" par Fabrice Grenard
Le 19 décembre à 19h, Fabrice Grenard, directeur historique de la Fondation de la Résistance, présentera son dernier ouvrage "Les années Résistance 1940-1944" réalisé en collaboration avec Fabrice Bourrée, responsable du service de la médaille de la Résistance française au sein de l’Ordre de la Libération, et Frantz Malassis, chef du département documentation et publications de la Fondation de la Résistance.
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16 janvier 2025: Soirée culturelle "Témoignage d'un résistant déporté de la centrale d'Eysses à Dachau, Jean Lafaurie"
Le 16 janvier 2025 à 19h, à l’occasion de la première soirée culturelle de l’année, Jean Lafaurie, résistant incarcéré à la centrale d’Eysses puis déporté au camp de Dachau, exposera son engagement dans la Résistance et sa déportation vers le camp de Dachau. Depuis 40 ans, Jean Lafaurie fait partie des « passeurs de mémoire », ces hommes et femmes survivants de la déportation engagés dans la transmission de leur expérience auprès des jeunes générations.
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