Lettre d'information | Novembre 2022
Chers amis de l’Ordre de la Libération,
Les 9 et 16 novembre sont des dates anniversaires importantes pour l’Ordre de la Libération.
En effet chaque année, le 16 novembre à l’Arc de Triomphe, l’Ordre commémore l’anniversaire de sa création par le général de Gaulle. Cette année, le ministre des Armées, monsieur Sébastien Lecornu, a présidé la cérémonie de ravivage de la flamme et a déposé, avec le délégué national de l’Ordre, une gerbe en forme de croix de Lorraine sur la dalle sacrée.
Chaque 9 novembre à Colombey-les-deux-Églises, de par la loi, l’Ordre, en s’appuyant sur les services de l’État, a mission d’organiser les cérémonies commémorant la disparition de Charles de Gaulle.
Ce sont deux des nombreuses activités de novembre que nous vous relatons dans cette lettre d’information mensuelle.
La lettre de décembre vous sera diffusée le 16 décembre et non en fin de mois comme de coutume, la chancellerie fermant à cette date pour les fêtes de fin d’année, mais son musée vous accueillera tous les jours, sauf les 25 décembre et 1er janvier.
Bonne lecture.
La rédaction.
Débarquement du 8 novembre 1942
Retrouvez ci-dessous l'intervention du général Baptiste en ouverture de ce colloque :
Colloque international « 8 Novembre 1942 - 80 ans plus tard »
Résistance et débarquement allié en Afrique du Nord. Individus et populations, de l’oppression à la Libération
Intervention du général de division (2s) Christian Baptiste, délégué national de l’Ordre de la Libération
La tenue de ce colloque international, ici aux Invalides, vient nous rappeler l’importance historique du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord dans l’évolution de la Seconde Guerre mondiale et dans la victoire en devenir du camp allié.
Il y a 80 ans, ce qui se passait alors sur l’autre rive de la Méditerranée posait la première pierre de l’ouverture d’un second front : le front européen. Alors que le général de Gaulle et la France combattante étaient strictement tenus à l’écart du débarquement par les Alliés, c’est à une poignée de résistants, pour la plupart très jeunes, que l’on doit la réussite de l’opération Torch à Alger. La mise en oeuvre de leur plan, aussi audacieux que risqué, a permis d’éviter le pire dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942.
La nation a justement reconnu leurs mérites. Ainsi, le général de Gaulle honora les « conjurés d’Alger » en décernant, d’abord à titre posthume, en mars 1943, la croix de la Libération à Jean Dreyfus et Alfred Pillafort, tous deux tués dans l’action par les forces de Vichy le 8 novembre. Puis, en octobre 1943, à trois des responsables de la prise d’Alger : Henri d’Astier de la Vigerie, Germain Jousse et José Aboulker, comme une illustration de ce que fut aussi parfois la résistance, c’est-à-dire la coopération dans un combat commun de patriotes aussi différents, sinon antagonistes, que le monarchiste Henri d’Astier et le jeune étudiant juif , radical-socialiste et gaulliste, José Aboulker. Trois autres protagonistes de la prise d’Alger, Roger Carcassonne, Philippe Ragueneau et Félix Tilly furent également fait compagnon de la Libération en 1945.
Quant à la médaille de la Résistance française, elle fut attribuée à plusieurs dizaines de résistants d’Afrique du Nord parmi lesquels, pour ne citer que des acteurs du 8 novembre à Alger, Henri et Raphaël Aboulker, Marcel Acquaviva, André Achiary, André Assus, René Capitant, Paul Coste-Floret, Mario Faivre, Bernard Karsenty, Louis Joxe, Charles Mast, Albert Merico, Bernard Pauphilet, Jacques Zermati... et, à titre collectif, à la police d’État de la ville d’Alger.
Malheureusement, aujourd’hui, ces événements, et en particulier le rôle de la Résistance algéroise, restent encore trop méconnus de nos compatriotes, c’est pourquoi il faut saluer l’initiative des associations qui sont à l’origine de ce colloque : l’association « Les Compagnons du 8 Novembre 1942 - Actes de Résistance - Mémoire et Recherche » et « l’Association des résistants, déportés, internés et emprisonnés politiques en Afrique du Nord. » En souhaitant que ces journées d’étude contribuent ainsi à faire mieux connaître l’action des résistants du 8 novembre 1942.
52e anniversaire de la disparition du général de Gaulle
Le 9 novembre, à l'occasion du 52e anniversaire de la disparition du général de Gaulle, à l'issue de la messe du souvenir et du moment de recueillement devant la tombe du Général et de son épouse, une cérémonie militaire, sur l'esplanade de la Croix de Lorraine à Colombey-les-deux-Églises, était présidée par madame Patricia Mirallès, secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des anciens combattants et de la mémoire. Monsieur Gérard Larcher, président du Sénat, madame Naïma Moutchou, vice-présidente de l'Assemblée nationale, des représentants des 23 Compagnons collectifs (5 communes et 18 unités militaires) et des maires des communes médaillées de la Résistance française, ont assisté à cette cérémonie.
Hommage au compagnon André Zirnheld
Le 10 novembre, Geoffroy Boulard, maire du 17e arrondissement de Paris, a inauguré la place André Zirnheld, en présence du délégué national de l'Ordre, de madame Laurence Patrice et d'une délégation du 1er régiment de parachutiste d'Infanterie de Marine.
Compagnon de la Libération, parachutiste français auteur de la Prière du Para, écrite en 1938, est une figure tutélaire de toutes les générations de parachutistes. André Zirnheld est le premier officier parachutiste français mort au combat en 1942 à l'âge de 29 ans. À l'issue du dévoilement de la plaque, les parachutistes et anciens parachutistes ont chanté avec émotions la Prière du para.
Retrouvez ci-dessous les discours prononcés par madame Laurence Patrice, adjointe à la maire de Paris en charge de la mémoire et du monde combattant et de monsieur Geffroy Boulard, maire du 17e arrondissement :
Monsieur l’Ambassadeur de Belgique,
Monsieur le Député,
Monsieur le Maire du 17e arrondissement,
Mesdames, messieurs les élu.e.s
Monsieur le délégué national de l’Ordre de la Libération,
Messieurs les officiers généraux,
Mesdames, messieurs les officiers supérieurs,
Mesdames, messieurs les représentants des autorités civiles et militaires,
Monsieur le Président de la Société d’entraide des membres de la Légion d’honneur,
Mesdames, messieurs les présidents d’associations patriotiques et mémorielles,
Et bien sûr, je voudrais saluer chaleureusement les membres de la famille du héros dont nous honorons aujourd’hui la mémoire.
Mesdames, messieurs,
Avant de commencer, je souhaite tout d’abord excuser la Maire de Paris, Anne Hidalgo, qui, au moment où je vous parle, est retenue par d’autres obligations.
Il y a des vies dont la brièveté n’a d’égal que l’intensité. Ces vies sont celles de héros qui, comme André Zirnheld, mort pour la France libre à moins de 30 ans, font fi de la peur.
Aujourd’hui et en ce lieu, Paris honore André Zirnheld, l’un de ses enfants. Paris célèbre aussi un frère d’armes, un camarade tombé trop tôt, au cours du long combat qui a conduit la France à reprendre son destin en main.
Frère d’armes, car à l’heure de lui rendre hommage, Paris, ville Compagnon de la Libération, s’enorgueillit de célébrer l’un des siens, de raviver ici et maintenant la flamme de la mémoire, en plaçant l’aspirant Zirnheld dans les feux de la postérité.
Comme Paris, André Zirnheld continua le combat et ceci malgré la démobilisation imposée par l’armistice de juin 1940. Lui, choisit de désobéir. Il continua le combat, par nécessité, par audace, et aussi pour cette recherche de la « bagarre et de la tourmente ».
André Zirnheld appartient à ce groupe, d’hommes, de femmes, venues de tous horizons et liés, par un même dessein, celui de l’engagement, à sauver l’honneur de la France. Des hommes et quelques femmes unis par ce qu’ils considéraient comme leur devoir, et chacun, chacune, portés par un impérieux élan. La Nation leur doit tant à ces héros que le Général de Gaulle reconnut comme ses Compagnons de la Libération.
Cette grande famille patriote composée de 1032 hommes et 6 femmes ; de 18 unités militaires ; de 5 communes — l’île de Sein, Nantes, Grenoble, Vassieux-en-Vercors et Paris. Tous ceux-là ont défendu avec panache un pays pris dans les tourmentes de l’Occupation, défiant le joug nazi.
Faisant fi des premières heures sombres, où la victoire semblait si loin, quasi inatteignable, ils ont ramassé le drapeau tricolore sali. Là où il était tombé, là où il fut piétiné par l’occupant et ses complices, aux prix de leurs efforts et du danger, ils l’ont de nouveau porté au vent.
Paris mesure l’honneur de faire partie de cette famille, et des devoirs qui lui en incombent. Ceux de toujours rester fidèle aux valeurs de l’Ordre de la Libération et de s’inscrire ainsi dans la continuité de celles et ceux qui les ont incarnées, mais qui ne sont plus là pour témoigner aujourd’hui.
C’est ce que nous faisons en gardant vivante la mémoire, d’André Zirnheld en ce jour, en rappelant et transmettant l’exemplarité de son parcours. Comme nous l’avons fait, il y a quelques mois de cela, en inscrivant sur nos murs le souvenir de Ptit Louis l’alias de Maurice Pitkowiecz, dans le 18e arrondissement. Comme nous rendrons hommage aussi bientôt aux marins de l’Ile de Sein…
A chaque fois, nous rappelons à toutes et tous, en inscrivant ces noms dans l’espace public au regard des parisiens et des passants, le rôle et ce que nous devons aux Compagnons.
Comme la Ville de Paris a d’ailleurs aussi tenu à le faire en offrant à ses classes de CM2 un petit kit pédagogique, déjà deux fois remis à jour pour que les écoliers s’approprient cette histoire.
S’il est un enseignement, une leçon à tirer, des actions d’André Zirnheld , de Ptit Louis, d’Hubert Germain et des autres Compagnons, c’est celui bien-sûr de la ténacité à poursuivre le combat, à résister, à ne jamais abandonner l’espoir au risque de mourir, et même quand tout semble perdu.
Mais dire, redire, expliquer, faire connaitre aux générations présentes et futures l’histoire et le sens de l’engagement des Compagnons de la Libération, c’est aussi, surtout, témoigner que la liberté, l’égalité, la fraternité au coeur des valeurs de notre République sont intangibles et qu’en toute circonstance, elles sont le ferment de notre conscience et le ciment qui doit nous lier ensemble, c’est cela faire nation.
Les Compagnons sont ceux qui n’y ont pas dérogés, quel qu’est pu être d’ailleurs leur parcours de vie et leurs convictions et engagements personnels avant, souvent bien différents, et parfois même contraires les uns par rapports aux autres, ils ont tous décidé de faire face contre la domination de l’idéologie nazie, antisémite, raciste, impérialiste, qui voulait imposer à l’Europe sa folle barbarie totalitaire.
Ainsi leur souvenir est une vigie pour les temps présents et futures rappelant que la liberté n’est jamais acquise, qu’elle se construit en permanence à travers la force du collectif.
Notre responsabilité à transmettre ces valeurs est d’autant plus grande qu’aujourd’hui en France, comme partout dans le monde, les idéologies de haine, d’intolérance, s’attaquent précisément à nouveau au socle de nos biens communs si précieux que sont la liberté, l’égalité et la fraternité. Nos valeurs qui nous permettent à tous de vivre ensemble, dans le respect et par-delà nos différences.
Les défis d’aujourd’hui ne se relèvent qu’à la mémoire des luttes passées. Et ce n’est qu’en entretenant la mémoire de ces héros célèbres ou anonymes, que la nation peut regarder son avenir.
La place sur laquelle nous nous trouvons ce soir, celle qui prend le nom de ce courageux parachutiste, celui d’André Zirnheld s’inscrit dans cette volonté. Au-delà de l’hommage, la Ville émet aussi un appel. Un appel à ne jamais céder quand l’essentiel : les valeurs émancipatrices, qui nous rassemblent, sont menacées.
Courage, détermination et audace : voilà les maîtres mots de tous les Compagnons et de tous les Résistants, quel que soit le sens de leur engagement. Le combat d’André Zirnheld et de ses frères d’armes, n’est pas un combat d’hier, c’est un combat d’aujourd’hui, car chacun d’entre nous est détenteur d’une part de la nécessité d’agir toujours et sans relâche pour un monde meilleur.
Monsieur l’ambassadeur de Belgique, Cher François
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Mesdames et messieurs les élus,
Messieurs les officiers généraux,
Officiers, sous-officiers, soldats, gendarmes
Mesdames et messieurs les présidentes et présidents d’associations,
Chers élèves des collèges Boris Vian et Saint Jean de Passy,
Cher Jean-Michel Zirnheld,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Donnez-moi, mon Dieu, ce qu'il vous reste
Donnez-moi ce que l'on vous refuse
Je veux l'insécurité et l'inquiétude
Je veux la tourmente et la bagarre
Et que vous me les donniez, mon Dieu,
Définitivement,
Que je sois sûr de les avoir toujours
1942, l’aspirant François Martin découvre cette profession de foi dans un carnet présent dans les effets personnels d’un parachutiste qui vient de mourir en opération lors d’un raid qu’ils ont mené ensemble sur la grande base aérienne allemande de Sidi-Haneish en Égypte.
Cette prière chrétienne dont je viens de vous citer un extrait est en réalité une prière universelle. Elle vit en chaque parachutiste, quelle que soit l’époque, quelle que soit son origine, quelle que soit sa croyance.
Elle fait partie de son paquetage spirituel.
Murmurée, récitée, chantée et même pleurée car chargée d’émotions et de souvenirs de combats menés ensemble et de visages disparus sur tous les fronts, elle est devenu la prière de tous ceux qui se préparent au sacrifice ultime.
Son auteur s’appelle André Zirnheld, membre des Forces Françaises Libres et du « Special Air Service », les forces spéciales des forces armées britanniques.
A 29 ans, il est le premier officier parachutiste tombé au Champ d’Honneur. Je suis fier de lui rendre hommage aujourd’hui, chers amis, par cette place qui désormais portera son nom, non loin du cimetière des Batignolles où il repose, sa tombe ornée de fleurs que nous venons de déposer en préambule de cette journée exceptionnelle.
Si cette prière du para bien connue a souvent éclipsé son auteur, André Zirnheld est une figure tutélaire, un symbole de courage et de résistance, d’engagement au combat. En quelque sorte un frère d’arme qui a toujours été guidé par la force d’un intellect brillant, lui le professeur de philosophie, et par une soif inépuisable d’aventure.
Né en 1913 d’une famille catholique d'origine alsacienne André Zirnheld devient Scout de France avant d’intégrer le pensionnat catholique diocésain de Passy, actuel Saint-Jean de Passy dont je salue les professeurs et élèves présents aujourd’hui, ainsi que le collège Boris Vian du 17e arrondissement aussi représenté à cette cérémonie.
Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le professeur Zirnheld basé à Tunis répond à l’appel des Forces Françaises Libres en gagnant la Palestine Britannique. C’est le début d’un voyage qui le mène en Egypte où il combat l’armée italienne, puis à Brazzaville au Congo où il obtient le grade d’officier à l’Ecole des aspirants.
De la guerre, il confie : « Je n'ai pas à me plaindre de la guerre. D'elle, je dois apprendre à vivre de n'importe quoi. D'elle, je dois tirer profit, plus grand profit même que de la vie que j'aurai mené sans elle. C'est au contraire la paix, la situation, la carrière qui eussent été artificielles et dangereuses pour mon progrès »
Le destin devait donc faire revenir l’officier Zirnheld au Proche-Orient en 1942 où il se porte volontaire dans une unité commando parachutiste française intégrée au Special Air Service britannique.
Ses faits d’armes exceptionnels lui valent l'insigne des ailes opérationnelles SAS, les « ailes égyptiennes », avant d’être proposé pour la Croix de guerre et la Military Cross.
Lors de sa citation à l’ordre de la Libération dont je salue son délégué national le général Baptiste, le para Zirnheld est qualifié ainsi : « Excellent chef, calme et audacieux ».
Une attitude qui convient parfaitement à la devise des SAS : « WHO DARES WIN », « Qui ose gagne ».
Mais un soldat ne le sait que trop. On ne gagne pas toujours. C’est la nature de votre noble et admirable mission. C’est le prix de la liberté. De notre liberté quand celle-ci est menacée, alors qu’en ce moment même, aux confins de l’Europe, la guerre frappe nos amis ukrainiens.
Je veux remercier solennellement le 1er régiment de parachutistes d'infanterie de marine et son chef de corps le colonel Foudriat. C’est un honneur et un privilège que de pouvoir compter parmi nous cette troupe d’Elite prestigieuse qui a fait un long chemin depuis Bayonne et dont le dévouement sans faille permet de protéger nos libertés fondamentales.
Soyez-en profondément remercier.
Des Forces Spéciales SAS britanniques d’André Zirnheld de 1942 aux Forces Spéciales du RPMIa de la Seconde Guerre mondiale, aux Forces spéciales d’aujourd’hui, il y a une filiation, un héritage, une communauté d’esprit et de cœur.
Celui des paras est gros comme une caserne. Ils sont le symbole de notre état, de nos valeurs. Soldats généreux, soldats de l’urgence, dévoués à leur pays, prêts à fondre sur l’ennemi, cette hydre qui se niche dans le cœur de ceux qui se complaisent dans le mal.
Cette mission, André Zirhneld l’aura menée avec honneur et courage jusqu’à son dernier souffle. Peu avant sa mort, il dit à l’aspirant François Martin : « Je vais vous quitter. Tout est en ordre en moi ».
Le jeune para est enterré sur ce théâtre d’opération égyptien avec les honneurs militaires, une croix sommaire et cette inscription :
« Aspirant André Zirnheld, mort pour la France le 27 juillet 1942 »
François Zirnheld est décoré :
- Compagnon de la Libération le 1er mai 1943 à titre posthume
- Médaille militaire à titre posthume Croix de guerre 1939-1945 avec 2 palmes
- Médaille de la Résistance française avec rosette
- Nommé sous-lieutenant à titre posthume, en 1964, afin qu'une promotion de l’Ecole Inter Arme, dont une délégation est présente aujourd’hui, puisse porter son nom
Et à présent cette place que je suis fier et heureux d’inaugurer aujourd’hui. Je veux chaleureusement remercier Jean-Pierre Brulon et Hervé Croux, qui ont permis de réparer cet oubli, permettant enfin d'inscrire dans l’Histoire et dans notre arrondissement le nom d’André Zirnheld.
Une figure et une légende de l’armée française.
Je vous remercie
82e anniversaire de la création de l’Ordre de la Libération
Le 16 novembre, monsieur Sébastien Lecornu, ministre des Armées, a ravivé la flamme du soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe à l'occasion du 82e anniversaire de la création de l’Ordre de la Libération par le général de Gaulle le 16 novembre 1940 à Brazzaville.
Il a ensuite déposé une gerbe avec le délégué national de l'Ordre.
Assemblée générale de l'association nationale des communes et collectivités médaillées de la Résistance française
À l’occasion du congrès annuel des maires et présidents d’intercommunalités de France, le délégué national de l’Ordre de la Libération a accueilli à la chancellerie l’association nationale des communes et collectivités médaillées de la Résistance française le 23 novembre 2022. Moment convivial mais aussi important pour l’association qui en a profité pour débattre au cours d’une assemblée générale extraordinaire portant essentiellement sur une modification des statuts de l’association, permettant d’intégrer dans leur conseil d’administration les collectivités civiles et militaires ayant adhéré à l’AN2CMRF.
Conseil d'administration de l'Ordre de la Libération
Le 29 novembre s’est tenu le 25e conseil d’administration de l’Ordre de la Libération en présence de monsieur Mauriet, secrétaire général pour l'administration du ministère des Armées, représentant de l'État.
Hommage aux marins de l'Ile de Sein
Le 29 novembre, madame Carine Petit, maire du 14e arrondissement de Paris, a honoré les marins de l'Ile de Sein engagés dans la Résistance, en dévoilant une plaque, plaque de l'Ile de Sein, en présence du délégué national de l'Ordre, de madame Laurence Patrice et de monsieur Didier Fouquet, maire de l'Ile de Sein.
Une belle histoire
Le général (2S) René Landrin a récemment contacté l’Ordre de la Libération afin de partager l’histoire et les photographies de sa rencontre avec Dominique Kosseyo, Compagnon de la Libération, alors qu’il commandait les Forces françaises d’intervention en Centrafrique en 1993.
“Dès août 1940, le gouverneur du Tchad, le guyanais Félix Éboué, rallie son territoire à la France libre. À l’exception du Gabon, tous les autres territoires de l’AEF suivent le mouvement et Brazzaville devient la capitale africaine de la France libre.
En 1941, le général de Gaulle entreprend une tournée dans les territoires ralliés et, le 14 juillet à Brazzaville, il remet la Croix de la Libération au gouverneur Eboué, au général de Larminat, Haut-commissaire et commandant des Troupes de l'Afrique française libre, à un autre officier ainsi qu’au tirailleur Dominique Kosseyo. (photos 1 et 2)
Originaire de Bria en Oubangui-Chari (ancienne appellation de la Centrafrique), Dominique Kosseyo, âgé de vingt ans, rejoint le Bataillon de marche n°1 en septembre 1940. Il prend part à la campagne du Gabon où il est blessé devant Lambaréné. Il continue la guerre en passant par le Cameroun, Djibouti et le Liban, puis rejoint son village de Bria pour une existence de cultivateur. Caporal de réserve, il est titulaire de la Légion d’honneur et de la médaille militaire.
Un demi-siècle plus tard, alors que je commande à Bangui les Forces françaises d’Intervention, un message de Paris me demande de rechercher en Centrafrique un des derniers Compagnons de la Libération africains.
Assez vite, Kosseyo est identifié à Bria et j’effectue alors une liaison aérienne pour le rencontrer au milieu de toutes les autorités locales. En dépit d’un français très approximatif, il me raconte sa guerre et me confie, qu’au fil des années, on lui a volé ses décorations : la croix de la Libération et la Légion d’honneur.
Ma décision était prise : j’allais le redécorer.
Le 18 juin 1993, au cours d’une cérémonie présidée par l’ambassadeur de France, devant ses frères d’armes centrafricains (photo 3) et face au monument de la Croix de Lorraine de Bangui (photo 4), je le décorais une nouvelle fois. (photo 5)
Cette histoire exceptionnelle méritait bien d’être contée et je reste très honoré d’avoir été un des rares officiers à remettre la croix de la Libération au même soldat honoré en 1941 par le général de Gaulle.
Revenu dans son village, Kosseyo meurt en mars 1994.”
Une belle initiative à Montluçon
C’est à l’occasion d’une cérémonie au cimetière de l’Est à Montluçon, que le capitaine Erik Lercier, commandant d'unité et officier en charge de la tradition à l’école de gendarmerie de Montluçon, a découvert la tombe, à l'entretien défraichi, du gouverneur Louis Bonvin, Compagnon de la Libération.
Émus par l'état du caveau où reposent Louis Bonvin et son épouse, les gendarmes ont entrepris de "rafraîchir" la stèle : brossage, retrait de la mousse et des lichens, fleurissement.
La famille du Compagnon s’associe à l’Ordre de la Libération pour remercier les gendarmes de Montluçon de cette belle et heureuse initiative.
Vidéo métier
Retrouvez Lionel Boucher, secrétaire de la Commission nationale de la médaille de la Résistance française
Nous vous proposons d’aller à la rencontre de celles et ceux qui travaillent au sein de l’Ordre de la Libération et de son musée. Parce qu’une institution ou une entreprise sont composées d’individus aux parcours et métiers différents mais qui coopèrent au quotidien, nous vous invitons à découvrir notre équipe et les missions de chacun à travers une capsule vidéo diffusée chaque mois. Qui sait, peut-être susciteront elles des vocations ?
Soirée de lancement de la 2e édition du Dictionnaire des Compagnons
L’Ordre de la Libération vous convie à une soirée spéciale de lancement le lundi 12 décembre, en présence de l’auteur Vladimir Trouplin.
Des exemplaires seront vendus et dédicacés sur place.
- Lundi 12 décembre à 18h à 20h30
- Ordre de la Libération, 51 bis boulevard de la Tour-Maubourg, 75007 Paris
- Entrée libre
Si vous ne pouvez assister à la soirée de lancement, précommandez dès maintenant le dictionnaire sur le site des Éditions Elytis.
Attention le tirage est très limité et définitif.
L'ouvrage sera disponible en librairie uniquement à compter de mars 2023.
Parce qu’un musée d’histoire contemporaine est constitué d’objets qui témoignent que « l’histoire a eu lieu » mais également d’archives et de photographies sans lesquelles la contextualisation est impossible, parce que le musée de l’Ordre détient aussi dans ces domaines des collections d’une grande richesse, il nous a semblé intéressant d’élargir désormais à ces trois domaines la rubrique de « L’objet du mois », en laissant à ceux qui en ont la charge directe le soin de les choisir et de les commenter.
Ce mois-ci, nous avons décidé de vous présenter un objet, une archive et une photo ayant pour thématique commune le débarquement des Alliés en Afrique du Nord le 8 novembre 1942.
L'objet du mois par Lionel Dardenne, assistant de conservation
Billet de banque de 1 000 francs
C'est dans la ferme Sitgès, à proximité de l'oued Messelmoun près de Cherchell (Algérie) que se déroule, le 22 octobre 1942, une entrevue secrète entre le général américain Mark Wayne Clark et des représentants de la Résistance d’Algérie. Le débarquement allié du 8 novembre est mis au point lors de cette rencontre. Ce billet de banque est signé le 22 octobre 1945, à la date du troisième anniversaire de la rencontre, par "The Ancient and honorable society of Oued Messelmoun". On reconnait les signatures d’Henri d’Astier de la Vigerie, du colonel Van Hecke, des commandants Barjot et Dartois.
Musée de l’Ordre de la Libération
Don de Roger Carcassonne-Leduc
N° d’inv. : 2014.0.6
L'archive du mois par Roxane Ritter, responsable des archives et de la bibliothèque
Décret d’attribution de la croix de la Libération à Henri d'Astier, Germain Jousse et José Aboulker
Ce décret d’attribution de la croix de la Libération rassemble les noms de trois des huit Compagnons ayant contribué à la prise d’Alger dans le cadre du débarquement anglo-américain du 7 au 8 novembre 1942. José Aboulker, Henri d’Astier de la Vigerie et Germain Jousse font en effet partie des principaux animateurs de la Résistance en Algérie et de la préparation de l'aide française au débarquement. L’association des noms des trois hommes dans un même décret d’attribution de la croix de la Libération est ainsi une reconnaissance des évènements d’Alger. Parmi ces huit Compagnons de la Libération, deux trouveront la mort lors de cette opération : Jean Dreyfus et Alfred Pillafort.
Le décret d’attribution de la croix de la Libération apparaît dans l’intégralité des dossiers des Compagnons, la plupart du temps sous la forme d’une ampliation. À noter dans ce décret, la présence des citations, éléments assez rares.
La photo du mois par Béatrice Parrain, responsable des collections photographiques
Vue d’Alger (Algérie) au printemps 1944. Photo Yves de Daruvar.
Ce mois-ci, nous avons décidé de mettre à l’honneur les 8 Compagnons de la Libération qui ont contribué dans le cadre du débarquement anglo-américain du 7 au 8 novembre 1942, à la prise d’Alger et permis d’éviter que l’Armée d’Afrique ne tire sur les Américains. José Aboulker, Henri d’Astier de la Vigerie et Germain Jousse en sont les principaux animateurs. Ils sont aidés à distance, dans leur mission, par Roger Carcassonne-Leduc, cousin de José Aboulker, qui se trouve à Oran. Parmi ces Compagnons de la Libération, il faut citer également Philippe Ragueneau, et Félix Tilly, ainsi que ceux qui ont trouvé la mort lors de cette opération : Jean Dreyfus et Alfred Pillafort.
© Musée de l’Ordre de la Libération/Fonds Daruvar
Les visites de novembre
En ce mois de novembre, le service des publics a accueilli différents groupes. Parmi lesquels :
- le centre de formation Gidef avec un groupe d’une vingtaine de personnes en apprentissage du français pour une visite générale des collections permanentes. Cela été l’occasion pour eux de travailler leur niveau de français mais également de découvrir l’histoire de la France libre, de la Résistance intérieure et des Compagnons de la Libération ;
- une classe de Terminale du lycée Jean Jaurès de Chatenay-Malabry (92) pour une visite générale des collections permanentes ;
- un groupe de jeunes volontaires âgés de 15 à 17 ans de la mission du SNU (service national universel) de la Garde républicaine pour une visite générale des collections permanentes.
Nous avons posé au lieutenant-colonel André Rakoto, chef de la mission SNU de la Garde républicaine, la question suivante : pourquoi avoir choisi de programmer cette visite au musée de l’Ordre de la Libération ?
« La mission d'intérêt général proposée par la Garde républicaine dans le cadre du Service national universel s'inscrit dans quatre thématiques nationales : défense et mémoire, sécurité, citoyenneté et solidarité. À travers ces thématiques, l'objectif est de contribuer à développer chez nos jeunes cadets le sens de l’engagement au profit des autres ainsi que le sens du service à la Nation, pour qu'ils deviennent des citoyens plus responsables. À ce titre, les parcours des 1 038 Compagnons de la Libération sont autant d'exemples à méditer et dont ils peuvent s'inspirer dans leur propre quête de sens, d'autant que certains Compagnons, comme Henri Fertet, avaient leur âge quand ils sont tombés sous les balles de l'ennemi. Chaque année, nos cadets sont impressionnés par leur passage à l'Ordre de la Libération. C'est pourquoi la visite du musée est une séquence aussi importante du programme de la mission d'intérêt général du SNU à la Garde républicaine. »
Séminaire-atelier sur les innovations numériques
L’Ordre de la Libération a accueilli, du 15 au 17 novembre, un séminaire-atelier sur l’innovation numérique dans les musées organisé par la Direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA) du ministère des Armées. .
Nous avons interrogé Alexandra Derveaux, cheffe du pôle "Tourisme de mémoire" Bureau de la politique des lieux de mémoire, sous-direction de la mémoire combattante à la DMCA qui organisait ce séminaire.
Pourquoi avez-vous souhaité organiser ce séminaire au sein du musée de l'Ordre de la Libération ?
"Le ministère des Armées met en place de nombreux outils et actions dans le domaine de l’innovation mémorielle. C’est dans ce cadre que la direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA) a souhaité organiser un séminaire-atelier sur la mise en œuvre de dispositifs numériques, destiné spécifiquement aux équipes des hauts-lieux de la mémoire nationale et des musées du ministère. Ce séminaire, qui allie théorie et pratique de terrain, participe à la structuration du tourisme de mémoire à travers le réseau professionnel des musées et mémoriaux des conflits contemporains (RMMCC) animé par la DMCA. Membre actif de ce réseau, l’Ordre de la Libération a accepté d’accueillir le séminaire, du 15 au 17 novembre, et d’être un « cas d’étude » pour l’analyse des dispositifs numériques présents dans son parcours permanent de visite, hors-les-murs, et en ligne (site Internet et réseaux sociaux)."
Soirée culturelle
Le 17 novembre, le musée recevait les jeunes historiens Anne-Sophie Anglaret et Guillaume Pollack qui ont récemment soutenu leur thèse à l’Université de Paris 1 Sorbonne sous la direction d’Alya Aglan, professeur à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ils ont évoqué leurs travaux et les nouvelles pistes de la recherche historique autour de la Seconde Guerre mondiale.
Remise des souvenirs de Claude Le Hénaff
Le 22 novembre 2022, Jean-Pierre Le Hénaff, fils du Compagnon Claude Le Hénaff, a remis au musée des objets et archives de son père : un appareil photographique Retina 2, des insignes, ainsi que plusieurs pièces d’archives.
Ce don important présente un intérêt indéniable pour la compréhension du parcours résistant de Claude Le Hénaff. Cet appareil photographique par exemple, inédit dans les collections du musée, est celui dont il s’est servi durant la guerre. Il vient ainsi compléter le fonds photographique (huit pellicules et plusieurs tirages) des différentes campagnes de Claude Le Hénaff, remis par son fils en septembre dernier.
Les insignes sont aussi les témoins de son parcours combattant dans les Forces françaises libres, de même que les documents qui vont rejoindre son dossier individuel.
Claude Le Hénaff s’engage dans les Forces françaises libres le 1er juillet 1940, à Londres. Au terme de l’expédition de Dakar, il est affecté au Bataillon de marche n° 3 en Syrie et prend part à la campagne de Libye. En juillet 1942, il rejoint le BM 11 et participe à la bataille d’El Alamein (Égypte). Engagé en Italie en 1944, il débarque à Cavalaire en août 1944 avant de se distinguer lors des combats de la plaine d’Alsace en janvier 1945. Claude Le Hénaff est fait Compagnon de la Libération le 16 octobre 1945.
La restauration du journal de Simone Saint-Clair
Margaux Nogues est élève de l'École de Condé en restauration. Pour son mémoire de fin d'année, elle a souhaité étudier et restaurer une pièce appartenant au musée, le journal de Simone Saint-Clair. Pour cette lettre d'information, nous lui avons demandé de se présenter et d'expliquer son travail de restauration.
Étudiante en conservation-restauration du patrimoine à l’école de Condé à Paris, j’ai eu le privilège d’écrire un mémoire, consacré à la restauration et à la conservation d’un corpus de documents ramenés du camp de concentration de Ravensbrück, en Allemagne. Ce travail de mémoire m’a permis de créer un lien physique mais également intellectuel avec les documents et d’associer deux passions : la restauration du patrimoine et les témoignages de l’époque des camps de concentration.
Etant passionnée par la période 1939-1945, j’ai toujours ressenti l’envie de me documenter sur la période des camps de concentration, en consultant divers supports d’apprentissage. Mon intérêt n’a fait que s’accroître lors de lecture de témoignages de déportés. Dès le début, j’ai eu le souhait de trouver des documents en lien avec l’époque des camps de concentration. Vladimir Trouplin, conservateur du musée de l’Ordre de la Libération, m’a proposé le journal tenu clandestinement par Simone Saint-Clair (1896-1975), à Ravensbrück. Ce fût une évidence d’accepter sa proposition. Ayant la volonté d’étudier et de restaurer des documents possédant des caractéristiques différentes, j’ai également contacté Cyrille Le Quellec, responsable du centre de documentation à la Fondation pour la mémoire de la déportation à Paris. Il m’a prêté deux documents provenant du fonds d’archives de l’amicale de Ravensbrück. Le premier est un petit carnet fabriqué par Paulette Laugery, à partir de matériaux de l'usine du Kommando de Leipzig. Le deuxième est une feuille de papier sur laquelle ont été fixés une branche et un verre de lunettes et où il est écrit : « Lunettes brisées sur le visage d’une malheureuse prisonnière rouée de coups ! ». Ces morceaux de lunettes ont été ramenés de Ravensbrück par Jeanne Bonneaux, déportée.
Le fait que ces trois documents aient été réalisés par des femmes, a créé un fil conducteur pour mon travail de mémoire, reposant sur le principe de solidarité qui liait les déportées entre elles. En effet, la sauvegarde de la dignité, la solidarité et les formes de résistance sont des éléments intimement liés et faisant partie intégrante du quotidien des déportées. C’est par ce prisme que j’ai souhaité rendre hommage à ces femmes et aux témoignages qu’elles nous ont laissés.
La restauration de ces documents dont celle des feuilles du journal de Simone Saint-Clair a permis de préserver leur intégrité et de rendre toute leur lisibilité sans trahir l’acte de création des femmes qui les ont créés. En restaurant ces témoignages, j’ai eu la chance de participer à la transmission de l’histoire de ces femmes.
Simone Saint-Clair exprime cette volonté de témoigner pour ne pas oublier dans son ouvrage, Ravensbrück, l’enfer des femmes : « […], faire œuvre de justice, convaincre les incrédules – s’il en existe encore – et permettre à ceux qui auront oublié trop vite, d’un peu réfléchir. ». C’est la raison pour laquelle je souhaitais mettre en lumière ces documents, afin de continuer ce processus de transmission grâce au travail de mémoire.
L'Escadrille française de chasse n°1, première des 18 unités Compagnon de la Libération, revient sur terre !
Au musée de l'Air et de l'Espace, Thomas Pesquet restitue le fanion de l'Escadrille française de chasse n°1 aux pilotes et cadres de l'École de l'air et de l'espace, lors de l'édition 2022 du Congrès de la chasse.
Thomas Pesquet avait embarqué le fanion lors de son second séjour à bord de la Station spatiale internationale, symbolisant ainsi l’ouverture de l’École de l’air à l’espace.
Cette transmission symbolique fait écho à l’histoire du compagnonnage de l’EFC1 sur la base aérienne 701 implantée à Salon-de-Provence. Celui-ci a été en effet confié en octobre 2019 aux élèves de première année de l’EAE par le ministère des Armées. Depuis, les élèves arborent sur leurs tenues la fourragère noire et verte, aux couleurs de la croix de la Libération, et assurent désormais la garde du fanion de l’EFC1.
Hommage à Albert Pochat
Par décret du 28 mars 1961, le sergent Albert Pochat, résistant mort en déportation, fut décoré à titre posthume de la médaille de la Résistance française. Cette décoration ne fut jamais remise à la famille. Grâce au travail de mémoire de monsieur Roger Guillamet, ancien président de l’association des familles de Compagnons de la Libération et à la demande de madame la maire de Treffiagat, commune du sud finistérien, le délégué national a désigné le secrétaire de la commission, Lionel Boucher, pour remettre la médaille de la Résistance du sergent Albert Pochat à son arrière-petit-neveu, Yanis Le Corre âgé de 16 ans.
Cette cérémonie s’est tenue le 11 novembre 2022, en présence des habitants de la commune et des associations du monde combattant. Madame la maire a dévoilé à cette occasion une nouvelle plaque de rue portant le nom d’Albert Pochat et rappelant son parcours de résistant.
80e anniversaire de l’Escadron de ravitaillement en vol et de transport stratégiques 01.031 « Bretagne »
Le 25 novembre 2022 sur la base aérienne 125 d’Istres, le général de corps aérien Jérôme Bellanger, commandant les forces aériennes stratégiques, accueillait madame Patricia Mirallès, secrétaire d’État auprès du ministre des Armées chargée des anciens combattants et de la mémoire, pour célébrer les 80 ans groupe de bombardement « Bretagne ». Cette unité, créée au début de l’année 1942 à partir des éléments constituant le détachement permanent des forces aériennes du Tchad, a su maintenir au plus haut le prestige de l’aviation française de bombardement. Titulaire de la Légion d’honneur, citée à six reprises, elle est la seule unité de l’armée de l’Air à recevoir la médaille de la Résistance française avec rosette par décret du 3 août 1946.
Rendez-vous Mémoire et Citoyenneté à Brest
En cette année de commémoration du 75e anniversaire de la remise de la médaille de la Résistance française à la ville, Brest accueillait ce 29 novembre 2022 le 3e rendez-vous mémoriel Mémoire et Citoyenneté, créé à l’initiative de l’ONACVG et du Souvenir français.
Avec la participation de nombreuses autorités et de 800 élèves des établissements scolaires du territoire, ce rendez-vous annuel unique en France aura une nouvelle fois permis de faire vivre le devoir de mémoire auprès de tous et en particulier auprès des jeunes générations.
Résolument tournée vers la jeunesse et le monde enseignant, l’organisation de ce type de manifestation revêt de ce point de vue un caractère tout à fait indispensable alors que les témoins et les acteurs des conflits mondiaux nous quittent peu à peu. Elle représente un enjeu fondamental pour marquer, réaffirmer, donner du sens aux valeurs de la République qui nous unissent toutes et tous, la Liberté, l’Égalité, la Fraternité. Un enjeu fondamental, enfin, pour construire un avenir de paix dans lequel nos générations futures, nos enfants, nos petits-enfants, pourront pleinement s’épanouir. Car c’est bien cela, au fond, l’enjeu de mémoire et de sa transmission : réfléchir aux enjeux et événements qui ont écrit l’Histoire, se rappeler pour comprendre afin de construire demain un monde meilleur.
C’est mission accomplie pour cette édition de la journée Mémoire et Citoyenneté à Brest !
Quelques informations
Ayant obtenu un statut d’éditeur, et nonobstant la diffusion de ses publications dans des librairies telles que celles du musée de l’Armée ou du mémorial Charles de Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises, la SAMOL sera présente au Salon du livre résistant organisé par l’association des amis de la Fondation de la Résistance le 10 décembre.
Elle y présentera ses dernières éditions, en présence notamment de Vladimir Touplin.
RDV le 10 décembre à partir de 14 heures - 30 boulevard des Invalides - dans les locaux de la Fondation de la Résistance.
Inauguration d’une stèle commémorative en l’honneur de 9 aviateurs de la France libre
Le 20 octobre 2022 s’est tenue sur l’ancienne base aérienne 101 de Toulouse-Francazal, une cérémonie pour le dévoilement d’une stèle commémorative destinée à honorer la mémoire de neuf aviateurs qui décidèrent de rejoindre la France libre et le général de Gaulle dès juin 1940.
Présidée par le colonel (ER) Alain Koné, cette cérémonie s’est déroulée en présence d’autorités civiles et militaires ainsi que des représentants des familles d’Albert Littolff et d’Adonis Moulene, deux des neufs aviateurs figurants sur cette stèle. Les élèves et les enseignants d’histoire de la classe de défense du lycée Françoise de Tournefeuille étaient également présents et ont participé activement à la cérémonie au travers de très beaux discours et poèmes.
Ce projet, initié par l’adjudant-chef (ER) Laurent Tixier secrétaire de l’ANSORAAE/Midi-Pyrénées, s’est vu concrétisé grâce à l’action des associations nationales des officiers et sous-officiers de réserve de l’armée de l’Air et de l’espace de la région Midi-Pyrénées.
Cette entreprise s’est faite avec l’encouragement et le soutien de l’armée de l’Air et de l’Espace, de l’Ordre de la Libération, de l’association des familles de Compagnons de la Libération, des municipalités de Toulouse, Cugnaux, de Portet sur Garonne, ainsi que du conseil départemental de Haute-Garonne, de la société EDEIS gestionnaire de l’aéroport de Francazal, de la mutuelle d’épargne CARAC, et de la classe de Défense du lycée Françoise de Tournefeuille.
L’aventure de ces neuf aviateurs au départ de Toulouse, leurs noms, leurs vies, et leur combat pour la liberté de notre pays lors de la Seconde Guerre mondiale, étaient, pour beaucoup, tombés dans l’oubli.
Pourtant leur choix, leur engagement total et, malheureusement, leur sacrifice pour sept d’entre eux, sont en tous points exemplaires et dignes du plus grand respect. Engagés dans l’armée de l’Air et issus de milieux différents, ils ont voulus agir et se regrouper autour d’un idéal unique afin de refuser la fatalité et le déshonneur de la défaite.
Ils ont fait preuve d’un courage inouï, d’une farouche volonté de continuer le combat, d’un engagement et d’un optimisme sans faille démontrant que rien n’est jamais perdu même dans les moments les plus terribles et les plus sombres de notre histoire.
Ainsi, le 22 juin 1940, le lieutenant Roques, les aspirants Casparius, Schlœsing, Ricard-Cordingley, et les sergents pilotes Béguin et Guédon, décollent de Francazal et atteignent la Grande Bretagne avec leur Caudron Goéland. Trois jours plus tard, c’est au tour du sous-lieutenant Feuillerat, de l’adjudant Littolff et du sergent-chef Moulène, qui, tous trois pilotes de chasse confirmés, viennent de participer aux durs combats de la « Bataille de France ». Ils décollent également d’ici, chacun aux commandes de leurs Dewoitine 520, et ils s’engagent rapidement, eux aussi, dans les Forces aériennes de la France libre.
Parmi ces neuf aviateurs, sept meurent avant la fin de la Seconde Guerre mondiale dont quatre au combat, et cinq sont faits Compagnons de la Libération par le général de Gaulle.
ADC (ER) Laurent TIXIER
Secrétaire ANSORAAE /Région Midi-Pyrénées
Un point d’histoire : Toulon 27 novembre 1942 Le sabordage de la flotte
Retrouvez ci-dessous un texte rédigé par l'inspecteur général (histoire - géographie) de l’Éducation nationale Tristan Lecoq, président du jury national des correcteurs du Concours national de la Résistance et de la Déportation et capitaine de vaisseau (CR). Rappelons que l’Ordre de la Libération et son musée sont très attachés au CNRD dont ils sont un partenaire constant et pour lequel le musée propose chaque année une visite adaptée au thème du concours.
Retrouvez les évènements du mois de décembre ci-dessous :
11 décembre
Dernière visite théâtralisée saison 2
Les comédiens vous conduisent à travers le musée. Ils incarnent tour à tour de grandes figures de la Résistance, connues et inconnues.
Laissez-vous conduire dans le musée par cinq grandes figures de la Seconde Guerre mondiale. Vous serez plongés dans la clandestinité de la Résistance intérieure et le poids du système concentrationnaire mais aussi dans l’aventure incroyable des combats en Afrique et de la libération de la France. Ces exemples de courage et de bravoure sont à découvrir en famille, à partir de 8 ans.
Ce spectacle est co-écrit par Xavier Depoix et Ambre Kuropatwa de la compagnie Ankréation.
15 décembre
Soirée culturelle
Ce jeudi 15 décembre, retrouvez Roxane Ritter, responsable des archives et de la bibliothèque, Margot Durand, responsable de la régie des collections et des expositions et Béatrice Parrain, responsable des collections photographiques au musée de l’Ordre de la Libération pour une conférence sur "Les trésors du Musée ou 5 années d’acquisitions (2018-2022)".
Si vous souhaitez assister à la conférence en présentiel, l'inscription est obligatoire !
Pour ceux qui souhaitent suivre la conférence à distance :
- Sur Zoom en visioconférence : en cliquant sur le lien suivant et en renseignant simplement votre adresse mail : https://us06web.zoom.us/j/84519897615
- Sur Facebook en live : en vous rendant sur la page Facebook de l’Ordre pour suivre la conférence en direct : https://www.facebook.com/ordredelaliberation
(Il n'est pas nécessaire d'être inscrit sur Facebook pour suivre la conférence)