Lettre d'information | Mai 2024
Chers amis de l’Ordre,
En ce 80e anniversaire de l’année 1944, les initiatives pour rendre hommage à des Compagnons de la Libération se multiplient en régions et parfois dans des contrées plus lointaines.
Ainsi, au cours de ce mois de mai, de Papeete au Tchad, en passant par l’Algérie, l’engagement des Compagnons de la Libération a été mis à l’honneur.
Le 8 mai et le 27 mai, à l’occasion de la journée nationale de la Résistance, après avis de la commission nationale de la médaille de la Résistance française et décision du président de la République, six médailles de la Résistance à titre posthume ont été remises aux familles de ces résistants morts pour la France durant la Deuxième Guerre mondiale.
Cette lettre vous en rend compte, ainsi que d’autres activités saillantes de ce mois de mai.
Bonne lecture.
La rédaction.
Déplacement de l’Ordre de la Libération à ALGER
Du 3 au 6 mai dernier, à l’invitation de l’ambassadeur Stéphane Romatet, haut représentant de la République française en Algérie, et dans le cadre d’une coopération scientifique avec le colonel Chapelle, attaché de Défense, le délégué national, la secrétaire générale et le directeur scientifique de l’Ordre de la Libération, se sont rendus à Alger. Ce déplacement a connu plusieurs temps forts. Tout d’abord le dévoilement d’une stèle à la mémoire des 14 Compagnons de la Libération nés en Algérie, suivi du baptême de la cour de la chancellerie du nom de « Cour des Compagnons de la Libération », et enfin de la visite de l’exposition consacrée aux 14 Compagnons, accrochée sur les murs entourant la cour.
Cette cérémonie s’est déroulée en présence des ambassadrices et ambassadeur de Grande-Bretagne, des États-Unis, d’Allemagne et du Canada, ainsi que des personnels de la chancellerie et du consulat général.
Un autre moment important de la délégation a consisté à se rendre au cimetière chrétien de Saint-Eugène où trois Compagnons, Alfred Pillafort et Jean Dreyfus (tous deux tués lors de l’action de la Résistance algéroise en aide au débarquement allié du 7 novembre 1942), et Gilbert Chevillot (décédé de maladie à Alger le 2 septembre 1942) ont été inhumés. La délégation s’est recueillie sur leurs sépultures, très dégradées. En accord avec l’Ordre, le colonel Chapelle va étudier les différentes possibilités pour ces tombes et une plaque sera dévoilée dans le carré militaire du cimetière de Saint-Eugène.
Le troisième temps fort du déplacement, une visite commentée des plages du débarquement allié autour d’Alger par la mission de Défense et la découverte de quelques-uns des lieux historiques où, dans la capitale algérienne, le général de Gaulle avait séjourné et œuvré entre juin 1943 et août 1944. En particulier sa résidence de l’époque, la Villa des Oliviers, où il séjourna avec son épouse et sa fille Anne, actuelle résidence de l’ambassadeur de France. L’ambassadeur faisant l’honneur de la visite des lieux, y compris du bureau et des appartements privés du Général. Autre lieu gaullien, la Villa des Glycines qui fut à l’époque le lieu de travail du chef de la France combattante et de ses proches collaborateurs. Son excellence, Sharon Wardle, ambassadrice du Royaume-Uni, a très aimablement invité la délégation à la Villa des Glycines, qui est aujourd’hui sa résidence, et la lui a fait découvrir.
Entretien du Délégué national avec le directeur général de la sécurité extérieure
Par le décret n°2024-159 du 28 février 2024, modifiant diverses dispositions relatives à l’Ordre de la Libération, le Directeur général de la Sécurité extérieure est devenu membre du conseil d’administration de l’Ordre. C’est à ce titre que le général Baptiste a reçu monsieur Nicolas Lerner.
Cet échange a été l’occasion de rappeler les liens étroits et les actions futures entre l’Ordre de la Libération et la DGSE, institution se situant dans la filiation du BCRA dont sont issus 174 Compagnons de la Libération.
Inauguration de l’exposition « Les plans secrets du Débarquement » à l’Assemblée nationale
Le 22 mai, le délégué national a assisté à l’inauguration de l’exposition « Les plans secrets du Débarquement », présentée à l’Assemblée nationale en présence de Madame Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale et de Madame Patricia Mirallès, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Armées chargée des anciens combattants et de la mémoire.
A l’occasion du 80e anniversaire du débarquement des Alliés en Normandie, l’Assemblée nationale a souhaité mettre en lumière des archives inédites, celles du chef des services secrets de la France libre, auprès du général de Gaulle, à Londres, André Dewavrin alias Passy, Compagnon de la Libération. Les documents présentés, manuscrits notamment, donnent le détail de la préparation des plans secrets des missions qui ont été confiées à la Résistance intérieure française pour entraver l’arrivée sur la côte normande des renforts allemands. Grâce à ces actions clandestines, les pertes de soldats alliés dans les premiers jours du Débarquement, déjà trop lourdes, n’ont pas été aggravées et tout risque d’échec de l’ensemble de l’opération alliée a été évité.
Remise de médailles de la Résistance à titre posthume
Le 27 mai, à l’occasion de la journée nationale de la Résistance, le délégué national de l’Ordre de la Libération et président de la Commission nationale de la médaille de la Résistance française, a remis à Marc Appriou, Quentin Faucher, Bernard Laurent, Nelly Glaziou et Nathan Rabin la médaille de la Résistance française décernée à titre posthume à leurs aïeux respectifs. Des représentants des communes médaillées de la Résistance, des membres de la commission nationale de la médaille de la Résistance française et de l'association des descendants de médaillés assistaient à cette cérémonie. Au total environ 150 personnes étaient présentes.
Né le 19 octobre 1914 à Marcilly-sur-Eure (Eure), ancien militaire admis dans la gendarmerie en décembre 1942, Marcel Appriou rejoint l’Armée secrète de l’Ain en décembre 1943 et devient deux mois plus tard chef du camp Roland avec une centaine de maquisards sous son commandement. Arrêté au cours d’une mission, il est exécuté dans une grange le 12 juillet 1944 à La Cluse (Ain).
Né le 18 mars 1901 à Limoges (Haute-Vienne), Jean Faucher exerce la profession de plombier fumiste. En 1942, il s’engage dans la Résistance aux côtés de Martial Brigouleix et Gilbert Bugeac, Compagnons de la Libération. Il devient membre de l’état-major départemental de Corrèze de l’Armée secrète en juin 1942. Le 7 juin 1944, Jean Faucher est tué lors de l’attaque contre les troupes allemandes de Tulle.
Né le 2 décembre 1921 à Gandrange (Moselle), étudiant, Bernard Laurent agit isolément avant de rejoindre en 1942 le mouvement Résistance et le groupe mené par Gaston Halewyck à Adainville (Seine-et-Oise). Arrêté le 14 mai 1944, déporté NN le 6 août 1944 à destination du camp de Natzweiler-Struthof, il transite ensuite par le camp de Dachau et le kommando de Melk (Mauthausen). Disparu en déportation, il est considéré comme décédé le 7 mai 1945 à Ebensee.
Né le 14 mars 1923 à Plevin (Côtes-du-Nord), carrier aux ardoisières de Plévin, Paul Poher rejoint la Résistance en mai 1943. Il organise et participe à des distributions de tracts et journaux clandestins, à des actions de propagande contre le travail obligatoire ainsi qu’au recrutement de jeunes. En novembre 1943, il intègre le bataillon FTP Guy Mocquet avec son jeune frère Valentin, né le 29 juillet 1924 à Plévin (Côtes-du-Nord). Les opérations se succèdent : coupures de câbles téléphoniques allemands, attaque d’un convoi allemand en juin 1944, parachutages à Plevin en juin et juillet 1944. Paul Poher occupe alors la fonction d’adjoint au chef de groupe avec le grade de caporal-chef. Arrêté à Plévin le 12 juillet 1944 par les Allemands lors d’une rafle, en même temps que son frère Valentin, détenus à Bourbriac (Côtes-du-Nord) puis à Scrigniac (Finistère), ils y sont fusillés le 23 juillet 1944. Paul Poher est décoré à titre posthume de la médaille de la Résistance française par décret du 5 janvier 1959 et son frère Valentin par celui du 3 septembre 1959.
Remise des souvenirs d'Yves Léger
Le 27 mai, 80 ans jour pour jour après sa disparition, la famille d’Yves Léger, Compagnon de la Libération, a souhaité remettre officiellement ses archives et ses décorations au musée de l’Ordre de la Libération. Yves Léger, officier du BCRA et responsable régional de la section des atterrissages et parachutages dans le centre de la France (Région R6) fut traitreusement assassiné avec son camarade Fernand Dutour, médaillé de la Résistance à titre posthume, par deux agents français de la Gestapo aux abords du Mont-Mouchet, le 27 mai 1944. A l’occasion de cette émouvante cérémonie, une quarantaine de membres de la famille d’Yves Léger se sont retrouvés à l’Ordre de la Libération.
Remise des souvenirs de Raymond Delange
Ce même 27 mai, la Société des amis du musée (SAMOL) a remis officiellement des mains de son président Philippe Radal, des souvenirs militaires du Compagnon de la Libération Raymond Delange, après les avoir acquis en vente publique. Une nouvelle fois, la SAMOL a fait la démonstration de son efficacité et de son utilité de premier plan en faveur du musée et de son rayonnement. Le musée qui, jusqu’alors, ne possédait aucun objet personnel de ce Compagnon qui fut un des artisans majeurs du ralliement à la France libre du Congo en août 1940 et à la fois un adjoint de premier plan du général Leclerc et un des grands chefs de la 1ère division française libre dont il commanda une des brigades dans les campagnes d’Italie et de France jusqu’à la fin de la guerre.
Remise des prix aux lauréats du CNRD de l'Académie de Paris
Le 29 mai, à l’Hôtel de Ville de Paris, Vladimir Trouplin et Noémie Navereau, médiatrice culturelle, ont remis le prix « Ordre de la Libération » à deux lauréats du Concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD) de l’Académie de Paris. Ce prix « Ordre de la Libération » est décerné pour la première fois et il sera renouvelé les prochaines années. Les prix ont été remis au collégien Alexis de Bréon et à la lycéenne Justine Boquillon qui ont travaillé sur le thème : "Résister à la Déportation en France et en Europe". Rappelons que l’Ordre de la Libération, qui est extrêmement attaché à ce concours, le plus suivi de tous ceux de l’Education nationale, est membre du comité de pilotage du Concours mais aussi membre du jury des correcteurs de l’académie de Paris et du jury des correcteurs nationaux.
Remise des archives du Compagnon de la Libération Jacques Bingen aux archives nationales
Le 24 mai, le délégué national de l’Ordre de la Libération a assisté à la remise des archives privées du Compagnon de la Libération Jacques Bingen aux Archives nationales. Ce don comprend notamment son journal manuscrit d’une centaine de pages, rédigé au cours de l’année 1941, et des originaux des deux lettres testamentaires écrites en août 1943, au moment de son départ en mission clandestine en France.
Le Rapport annuel 2023 vient de paraître
Pour en prendre connaissance et découvrir les différentes activités, événements et projets qui ont rythmé la vie de l’Ordre de la Libération et de son musée en 2023, cliquez ici.
Si vous souhaitez recevoir le Rapport annuel 2023 par courrier, n’hésitez pas à en faire la demande à l’adresse suivante : cabinet@ordredelaliberation.fr
Parce qu’un musée d’histoire contemporaine est constitué d’objets qui témoignent que « l’histoire a eu lieu » mais également d’archives et de photographies sans lesquelles la contextualisation est impossible, parce que le musée de l’Ordre détient aussi dans ces domaines des collections d’une grande richesse, il nous a semblé intéressant d’élargir désormais à ces trois domaines la rubrique de « L’objet du mois », en laissant à ceux qui en ont la charge directe le soin de les choisir et de les commenter.
Dans le but de valoriser ses collections et d’accroitre son rayonnement, le musée de l’Ordre de la Libération met progressivement en ligne ses collections sur le site internet de l’Ordre : https://www.ordredelaliberation.fr/fr/collection-en-ligne.
L'objet du mois par Lionel Dardenne, assistant de conservation
Portefeuille et carte de membre du club des officiers de la Première DFL d'Henri Magny
Il y a 80 ans, le 16 mai 1944, Henri Magny était tué à San Giorgio en Italie. Fait prisonnier près de Dreux pendant la campagne de France, il réussit à s'évader et à gagner la zone sud. En novembre 1940, il est affecté au 21e régiment d'infanterie coloniale de l'armée d'armistice à Aix. Promu capitaine en 1941 et envoyé en Syrie, il rallie la France libre. En 1942, il est affecté au Bataillon de marche n°3 puis prend le commandement du BM 11 et participe à la campagne de Libye. En 1943, il commande le Bataillon d'infanterie de marine et du Pacifique et participe à la campagne d'Italie où il est fauché par une mitrailleuse allemande. Son portefeuille et les documents qu’il contenait (deux cartes de cercle militaire, le texte de citation à l'ordre de l'armée du BM11 et le texte de l'hymne de l'Infanterie de marine) portent les traces des balles sous lesquelles Henri Magny est tombé.
Musée de l’Ordre de la Libération
Don de Madame Magny
N° d’inventaire : N875 & N875.1
La photo du mois par Béatrice Parrain, responsable des collections photographiques
Groupe de commandos photographié par Guy Vourc’h au camp d’Achnacarry (Écosse).
Sur cette photographie prise lors d’une pause entre deux séances d’entraînement en Écosse, figurent plusieurs hommes du 1er bataillon de fusiliers marins commandos. Nous pouvons reconnaître, de gauche à droite, Pierre Wallerand, un commando non identifié (en arrière-plan), Roger Cabanella (au 1er plan, penché en avant), Yves Quintric (avec une main sur son épaule), Marcel Derrien (derrière Quintric), Marius Pizzichini (devant Quintric au 1er plan), probablement Émile Renault (avec la cigarette, tué à Ouistreham le 6 juin 1944), Jérôme Piriou (en arrière-plan), Joseph Nicot (au 1er plan), Louis François Leroy (au 2e plan derrière la corde), René Navraut (tête nue, tenant la corde) et Gaston Pourcelot.
Ce cliché fait partie d’un important fonds de photographies prises pour la plupart par Guy Vourc’h (1919-1988), un des 177 hommes du commando Kieffer. Ce fonds, donné au musée par son fils Jean-Guy Vourc’h, est un témoignage important du parcours de ce bataillon.
A l’image des commandos de marine constitués au Royaume-Uni dès l’été 1940, les Forces navales françaises libres mettent sur pied, après accord des Anglais, une unité de commandos français. La première compagnie de fusiliers marins commandos naît en 1942, après un éprouvant stage en Écosse. Ces « bérets verts », qui participent à plusieurs raids alliés sur la France et la Belgique, forment en octobre 1943, le 1er bataillon de fusiliers marins commandos (1er BFMC). Commandé par Philippe Kieffer, il est rattaché au printemps 1944, au célèbre n° 4 Commando britannique.
Le 6 juin, 177 hommes du 1er BFMC débarquent en Normandie. Placés en tête du n°4 Commando, ils prennent pied à Ouistreham, puis à Bénouville, au prix de lourdes pertes. Après la Normandie, le 1er BFMC, épuisé, est rapatrié en Angleterre. En octobre 1944, il conquiert l’île de Walcheren, clé du port d'Anvers (Pays-Bas) puis participe à des raids sur les îles hollandaises jusqu’à la capitulation allemande. 4 Compagnons de la Libération ont appartenu au 1er BFMC.
L'archive du mois par Roxane Ritter, responsable des archives et de la bibliothèque
« Si cette enveloppe est ouverte, c'est que je serai mort pour la France et pour la cause de la liberté ». C’est ainsi que commence la lettre d’adieu de Jacques Bingen écrite le 14 août 1943 à Londres, veille de son départ en mission en France. Victime de la trahison d'un agent double français de l'Abwehr, Bingen sera arrêté, le 13 mai 1944, à la gare de Clermont-Ferrand où il attend un train pour Ferrières-Saint-Mary où il doit retrouver Henry Ingrand, responsable régional du Mouvement de Libération nationale. Jacques Bingen s'évade en assommant un des gardes chargés de sa surveillance mais, immédiatement repris, détenteur de secrets les plus importants de la Résistance, il préfère se donner volontairement la mort en avalant sa capsule de cyanure pour ne pas risquer de parler. Son corps ne sera jamais retrouvé.
Confiée à André Manuel, numéro 2 du Bureau central de renseignement et d'action (BCRA) et, à défaut, à ses amis intimes Janine et Claude Bouchinet-Serreulles, cette lettre ne sera ouverte qu'après sa mort. Parmi ses pensées couchées sur le papier, Jacques Bingen évoque la voie de la Résistance qu’il a librement choisie tout comme cette mission volontaire et son désir de « servir dangereusement ».
Bingen y évoque également son admiration pour le général de Gaulle « émanation même de la France pendant ces dures années », et qu’il exhorte à faire preuve à l’égard des Français, fatigués par ces années de guerre, de « beaucoup d’ambition, mais aussi beaucoup d’indulgente tendresse ».
(confiée à André MANUEL, à son défaut Claude Serreulles, à son défaut Janine Serreulles)
Si cette enveloppe est ouverte, c’est que je serai mort pour la France et pour la cause alliée. Je demande que mes Amis sachent que je suis tombé en mission volontaire, ayant librement choisi ma voie.
C’est la pensée de mes Amis qui a dicté mon choix : amis de toujours prisonniers ou déportés en Allemagne ; amis anciens et nouveaux tombés en France sur le front intérieur ou qui y poursuivent un combat dangereux et inégal où je crois de pouvoir les aider. Plus humblement, c’est à Janine que je dois en partie mon choix, elle qui a été mon inspiratrice quotidienne, droite, fière et douce ; je l’en remercie.
Il est superflu que j’ajoute que je crois à la cause sacrée que je pars servir dangereusement après l’avoir servie à Londres de toutes mes facultés intellectuelles.
Je prie qu’on dise au général de Gaulle toute l’admiration que, peu à peu, j’ai acquise pour lui. Il a été l’émanation même de la France pendant ces dures années.
Je le supplie de garder sa noblesse et sa pureté mais de ne pas oublier après la radieuse victoire que, si la France est une grande dame, les Français seront très fatigués. Il faudra qu’il ait pour eux, non seulement beaucoup d’ambition, mais aussi beaucoup d’indulgente tendresse.
Je demande que tout ce qui précède soit communiqué à ma Mère, à ma proche famille, notamment ma Sœur que je remercie, et en particulier à mon cher Bernard que j’ai retrouvé ici avec joie et fierté –
À mes quelques amis de la France Combattante et notamment à André Manuel, Claude Serreulles, André Philip et Marie-Thérèse Bologna (Marine marchande).
à mes amis de toujours qui auront été prisonniers ou qui auront combattu secrètement en France, en particulier Jules Braunschvig et Michel Pontremoli,
à Janine S., inspiratrice de ma ligne droite depuis trois ans,
à Guitou Knoop, à qui je dois tant,
à Antoinette de Beaumont,
à mes quelques amis anglais, et en particulier à Bill Cavendish Bentinck [Victor Frederick William « Bill » Cavendish Bentinck, chef du Joint Intelligence Committee, le comité de coordination des services de renseignement civils et militaires britanniques placé sous l’autorité de Winston Churchill*] (du FO [Foreign Office]), à Lord Leathers et à Ralph Mercalfe.
Je prie Guy de Rotschild, à qui je souhaite un avenir heureux, de transmettre mon souvenir reconnaissant à Rudi.
Le 14 août 1943
J. Bingen
En ce mois de mai, particulièrement dense comme chaque année, le service des publics a reçu plus d’une trentaine de groupes découvrant pour les uns les collections permanentes ou le parcours de femmes dans la Résistance, et pour d’autres, des ateliers comme « Photographier la guerre ».
Ce mois-ci nous vous proposons un point particulier sur les visites théâtralisées proposées à un groupe de la mission Locale de Paris ainsi qu’à une classe de Terminale du lycée Rosa Parks de Montgeron :
Pour la deuxième année consécutive, le musée propose aux élèves des visites théâtralisées. Guidés par des comédiens incarnant des Compagnons de la Libération et des médaillés de la Résistance française, les jeunes visiteurs sont sensibilisés aux parcours de ces femmes et de ces hommes à travers la France libre, la Résistance intérieure et la Déportation de répression. Après cette visite, un échange avec les médiatrices et les comédiens permet aux élèves de consolider leur apprentissage et leur découverte des Compagnons. Les élèves de Terminale ont été ravis d’appréhender de cette manière originale et inédite pour eux l’engagement de différents Compagnons: « Nous avions étudié en classe le parcours de certains Compagnons comme Hubert Germain. En incarnant ces Compagnons, les comédiens nous ont permis de connaitre d’autres aspects de leur vie et de leur engagement ».
Nouvel atelier « Victoriam Tulit »
Depuis quelques années, un atelier sous forme d’un jeu de plateau est proposé au public scolaire du secondaire. Après une visite du musée, les élèves s’affrontent par équipe en répondant à des questions sur les thématiques et parcours de Compagnons abordés devant les vitrines. Le service de médiation, à l’aide de la société « Game of Quiz », a modernisé ce jeu qui fonctionne désormais avec buzzers ; il s’agit de répondre aux questions en buzzant le plus rapidement, d’identifier un Compagnon sur une photo, de reconnaître une bataille… Le jeu se déroule en différentes manches qui permettent de tester de manière ludique les connaissances acquises lors de la visite.
Visite des lauréats nationaux du CNRD :
Le 28 mai, une quarantaine de lauréats nationaux du Concours national de la Résistance et de la Déportation avec leurs accompagnateurs ont visité le musée. Il s’agit des lauréats du concours 2022-2023 venus à Paris pour la remise de leurs prix et qui avaient travaillé l’an dernier sur le thème "L'École et la Résistance : des jours sombres au lendemain de la libération (1940-1945)".
Les Olympiades de la Jeunesse
Le dimanche 26 mai, le service des publics a participé aux « Olympiades de la jeunesse » organisées par la Société des membres de la Légion d'honneur. Plus de 150 institutions se sont réunies au stade Charléty (13ème arrondissement de Paris) pour proposer des défis et des ateliers thématiques. 2 500 jeunes de France et de quelques pays étrangers rassemblés en équipes ont ainsi relevé ces défis sur la journée. Le service des publics a proposé différents ateliers autour de l’Ordre de la Libération et des Compagnons et a ainsi pu échanger avec plus de 150 jeunes.
Retour sur la soirée culturelle du 16 mai
Le 16 mai, dans le cadre des soirées culturelles du musée et à l’occasion du 80e anniversaire des débarquements et de la Libération, Benjamin Massieu, historien français spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, a présenté ses travaux consacrés aux Français ayant pris part au débarquement en Normandie. On l’oublie très souvent, mais les 177 fusiliers marins du commando Kieffer ne sont pas les seuls Français à avoir participé à cet événement historique. Selon les recherches effectuées par Benjamin Massieu, il y eut également 38 parachutistes, 2600 marins et 227 aviateurs.
La captation vidéo de cette conférence est disponible sur la chaîne Youtube de l’Ordre de la Libération : Soirée culturelle du musée de l'Ordre de la Libération (youtube.com)
Exposition Résistantes ! France 1940-1944
Le 13 juin et jusqu’au 13 octobre, le musée de l’Ordre de la Libération présente au public une nouvelle exposition temporaire, Résistantes ! France 1940-1944.
Il y a 80 ans, les Françaises devenaient électrices et éligibles « dans les mêmes conditions que les hommes ». Cette entrée de plain-pied dans la citoyenneté par une ordonnance signée du général de Gaulle était alors présentée comme une reconnaissance officielle du rôle majeur joué par les femmes dans la Résistance.
Quatre-vingts ans plus tard, les noms et les itinéraires de certaines d’entre elles, parfois consacrées par leur entrée au Panthéon, sont bien connus. Mais, au-delà de ces figures exceptionnelles, comment rendre visible une activité résistante féminine qui s’effectue le plus souvent dans l’ombre des combattants de l’ombre ? Une action éloignée de la sphère du combat armé et qui laisse par nature très peu - moins encore que pour les hommes - de traces matérielles ?
C’est ce que l’exposition Résistantes ! France 1940-1944 s’efforce de montrer à travers plus de 150 œuvres et objets évoquant au total plus de 50 parcours de résistantes, dont une quinzaine sont particulièrement mis en avant. L’exposition part ainsi de la position occupée par les femmes dans la société et interroge les cercles de sociabilité qui sont les leurs. Ce faisant, elle dévoile un engagement spontané, le plus souvent précoce et ancré dans le quotidien et l’ordinaire des femmes, mais qui emprunte parfois la voie de la rupture. Cet engagement multiforme, mené en toute indépendance ou au sein de la famille, est, à l’égal de celui des hommes, éminemment risqué.
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Grenoble, ville Compagnon de la Libération
Il y a 80 ans, le 4 mai 1944, le général de Gaulle signait le décret décernant la croix de la Libération à la ville de Grenoble avec la citation suivante :
« Ville héroïque à la pointe de la résistance française et du combat pour la libération. Dressée dans sa fierté, livre à l'Allemand, malgré ses deuils et ses souffrances, malgré l'arrestation et le massacre des meilleurs de ses fils, une lutte acharnée de tous les instants. Bravant les interdictions formulées par l'envahisseur et ses complices, a manifesté le 11 novembre 1943, sa certitude de la victoire et sa volonté d'y prendre part. Le 14 novembre et le 2 décembre 1943, a répondu aux représailles et à l'exécution des chefs des mouvements de la résistance, par la destruction de la poudrière, de la caserne, de transformateurs et d'usines utilisés par l'ennemi. A bien mérité de la Patrie. »
Grenoble devenait ainsi la deuxième ville Compagnon de la Libération après Nantes.
Le 5 novembre 1944, à l’occasion de sa première visite dans Grenoble libérée, le général de Gaulle remettait au maire, Frédéric Lafleur, la croix de la Libération de la ville. Depuis, chaque 5 novembre, la ville commémore cette remise.
A l’occasion du 80e anniversaire de sa libération le 22 août 2024, la ville de Grenoble, dont le maire est en 2024 co-président du conseil d’administration de l’Ordre de la Libération., commémore l'histoire de cette libération à travers une riche programmation. Retrouvez la programmation de l'année 2024 sur son site internet : 80 ans de la Libération de Grenoble (gremag.fr)
Remise d’une médaille de la Résistance à Rochepaule (Ardèche)
Le 8 mai, Guillaume Piketty, membre de la commission nationale de la médaille de la Résistance française, remettait à Arthur Cleyet-Marel la médaille de la Résistance française décernée à titre posthume par décret du 7 décembre 2023 à son grand-oncle, Claudius Brunier.
C’est devant la stèle des maquisards de Rochepaule (Ardèche) que s’est tenue cette cérémonie officielle en présence d’une assistance nombreuse. Parmi les autorités, mentionnons la présence de François Payebien, sous-préfet de l’Ardèche, de Jean-Marie Foutry, maire de Rochepaule et son conseil municipal, du lieutenant-colonel Ait-Challal, délégué militaire départemental, de Laurent Legendre, directeur départemental de l’Office national des combattants et victimes de guerre, du frère Paul Cornec, représentant la Congrégation des Ecoles chrétiennes pour la France et l’Europe Francophone et de Pierre Herz, président de l’association « Rochepaule pour Mémoire, Mémoire d’Avenir » organisateur de cette cérémonie.
Après lecture de l’allocution du général Baptiste, Guillaume Piketty a procédé à la remise de la médaille de la Résistance et du diplôme afférent. Il a également remis à Paul Guigon, centenaire et dernier maquisard de Rochepaule, un diplôme honorifique pour son action de résistant.
Né le 23 mars 1924 à La-Bâtie-Divisin (Isère), instituteur de l’enseignement catholique, Claudius Brunier est le co-fondateur en mai 1943 du maquis de Rochepaule (Ardèche). Chef de la 18e compagnie du secteur B de l’Armée secrète de l’Ardèche en juin 1944, il est tué lors d’un engagement contre les Allemands le 26 août 1944 à Soyons.
Cérémonie d’hommage à René Nicod à Oyonnax
Le samedi 4 mai, Oyonnax, ville médaillée de la Résistance française, a rendu hommage à René Nicod, un des 80 parlementaires ayant refusé de voter les pleins pouvoirs au maréchal Philippe Pétain le 10 juillet 1940 à Vichy.
Lors d’une émouvante cérémonie au monument aux morts, le maire Michel Perraud a rappelé l’action de son prédécesseur René Nicod, député-maire et conseiller général PCF d’Oyonnax qui, après avoir voté contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, a été emprisonné au camp d’internement d’Evaux-les-Bains jusqu’en juin 1944. A la Libération, il continue son action à Oyonnax comme maire et conseiller général de l’Ain jusqu’à son décès en 1950.
Une gerbe en hommage aux médaillés de la Résistance et au sous-marin Casabianca (titulaire de la médaille de la Résistance française avec rosette) a été déposée au pied du monument aux morts par le lieutenant de vaisseau Farid Sbay, représentant l’Escadrille des sous-marins nucléaires d'attaque, Michelle Ravier délégué de l’ANDMRF et Renaud Donzel, secrétaire général de l’association nationale des communes et collectivités médaillées de la Résistance française.
Caniac-du-Causse, commune médaillée de la Résistance française, honore son maquis
Dans le cadre des commémorations du 80e anniversaire de la libération de la France, Caniac-du-Causse, commune médaillée de la Résistance française avec rosette, a rendu hommage les 3 et 4 mai dernier au maquis de Caniac.
Une fresque, rappelant le sacrifice des maquisards qui se sont battus pour libérer Caniac et sa région, a été inaugurée par la préfète du Lot, Claire Raulin, et le maire Jean-Pierre Sabrazat, en présence des députés Huguette Tiegna et Aurélien Pradié et des élèves de la commune qui ont chanté La Marseillaise.
Puis, un colloque a suivi, organisé par l’ONaCVG du Lot, en partenariat avec la mairie de Caniac-du-Cause et la préfecture du Lot intitulé « 1944 en Quercy : l’engagement à l’épreuve de la répression ». Plusieurs historiens y sont intervenus sur les tragiques événements vécus à l’époque à Caniac-du-Causse et dans le Lot.
Vernissage du nouvel ouvrage « Sous le signe de la croix de Lorraine, à travers les collections du musée de l’ordre de la Libération » et remise d'objets au musée
La Société des amis du musée de l’Ordre de la Libération a organisé le 27 mai 2024 un événement autour de deux thématiques : -la présentation de son nouvel ouvrage « Sous le signe de la croix de Lorraine, à travers les collections du musée de l’ordre de la Libération » ; - la remise au musée d’objets acquis en vente aux enchères, provenant du général Delange, Compagnon de la Libération.
En présence du général Baptiste et de l’équipe de la chancellerie, de Jean-Paul Neuville président de l’AFCL, et des membres du bureau de la SAMOL, Philippe Radal a rappelé que le livre sur la croix de Lorraine est le cinquième rédigé, édité et publié par la Société des amis, après « Les timbres de l’Ordre de la Libération », « Les croix et attributs de l’Ordre de la Libération », « Bir-Hakeim », et «1943, l’année décisive ».
François Broche et Aymeric Genty, rédacteurs avec Vladimir Trouplin, ont décrit le contenu de ce dernier ouvrage de plus de 100 pages enrichies d’une importante iconographie. Ils ont souligné la contribution essentielle à sa réalisation de l’équipe du musée. Il convient de préciser que tous les adhérents de la SAMOL recevront gratuitement ce livre, comme il est d’usage pour toutes ses publications.
Par ailleurs, des souvenirs du général Delange ont été remis au musée, dont un placard de décorations, ses calot et insignes de général de division et une plaque de grand officier de l’ordre du Vietnam. Le musée ne possédait, jusqu’alors, rien sur ce Français libre de la première heure.
Vétéran de la Première Guerre mondiale, Raymond Delange participa activement au ralliement du Congo à la France libre dès août 1940, avant de poursuivre la conquête du Fezzan aux côtés de Leclerc, puis de participer aux combats d’Italie, de Provence et d’Alsace. Il est nommé Compagnon de la Libération dès le 2 décembre 1941.
Le délégué national s'est félicité du dynamisme de la SAMOL, dont les actions concourent pleinement à sa mission : contribuer au rayonnement du musée de l’Ordre. La parfaite symbiose qui préside à la collaboration de la chancellerie et de la SAMOL y participe pleinement.
Remise du Prix AFCL et des mentions 2024
Le 28 mai s'est déroulée la remise du prix AFCL 2024 et des mentions aux auteurs de trois ouvrages sélectionnés par un jury de 8 personnes, membres de l'AFCL : Alban Morel, Germain Lemoine, Claude Massu, Clotilde de Fouchécour, Jérôme Kerferch, Françoise Basteau, Nicolas Simon, coordination Marie-Clotilde Génin-Jacquey.
En présence du délégué national de l’Ordre de la Libération, de Jean-Paul Neuville, président de l'AFCL, du général Robert Bresse, président de la Fondation de la France libre, de Gilles-Pierre Lévy, président de la Fondation de la Résistance, de François Broche, président d’honneur de l’AFCL, d’un représentant du Souvenir Français et de plusieurs membres de l'AFCL, les auteurs, leurs familles et amis ont été réunis à la chancellerie.
Les lauréats 2024 sont :
- Vianney Bollier, Prix AFCL 2024, pour son ouvrage André Bollier, "Velin", 1920-1944, Editions du Félin 2023
- Olivier Harent : Bernard Harent, Français libre
- Mathieu Mounicq : Le groupe Lorraine, du désert libyen à la libération de l'Europe, 1941-1945, Histoire et Collections.
Ces 2 derniers ouvrages ont reçu une mention AFCL 2024.
Ces 3 ouvrages ont été ensuite présentés et commentés par des membres du jury.
Le délégué national a aussi rappelé l’étonnant télégramme de Bernard Harent à ses proches lorsqu'il décide de rejoindre la France libre : " Garde même métier, mais change de patron".
Chaque 1er mai, la ville de Lèves (Eure-et-Loir) organise une cérémonie en mémoire des neuf résistants fusillés par les nazis sur l’ancien champ de tir de Chavannes en 1942 et 1944.
La cérémonie 2024 a été exceptionnellement précédée par l’inauguration de la place Jacques Voyer, du nom du Compagnon de la Libération fusillé à Lèves le 27 juin 1944, en présence de sa famille.
Jean-Paul Neuville représentait le général Christian Baptiste et a déposé une gerbe en son nom.
Activités de la délégation de l'AFCL dans le Finistère
Cérémonie à la mémoire du colonel Podeur Compagnon de la Libération.
Le siège du Souvenir Français a demandé aux délégations générales de 6 départements à l’occasion du 70e anniversaire de la guerre d’Indochine, de valoriser les 6 combattants du Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient (sous la direction du général Leclerc) dont 5 Compagnons de la Libération et l’épouse du général Massu.
Pour le Finistère a été mis à l'honneur :
Le colonel Roger Podeur, blessé à Ben-Kéo en novembre 1945. Il sert au bataillon de Corée en 1953, commandant le bataillon de marche Indochinois, il est blessé une nouvelle fois en 1954 au Nord-Vietnam. Compagnon de la Libération, il est inhumé au cimetière de Crozon (29).
Le 7 mai à l’invitation du délégué général pour le Finistère, une cérémonie a eu lieu devant sa tombe et une gerbe a été déposée. Etaient présents, outre la famille du colonel Podeur, monsieur Patrick Berthelot maire de la commune, monsieur Michel Galand adjoint au maire, monsieur François Fouré délégué général du souvenir Français, monsieur Roger Guillamet président d’honneur de l’AFCL.
Cérémonie à la mémoire des 15 Compagnons de la Libération fondateurs du mémorial des Finistériens morts pour la France au cours de la Deuxième Guerre mondiale.
A l’occasion du 40e anniversaire de sa création, le 18 mai a eu lieu à Brest, au Fort Montbarrey le dévoilement d’une plaque à la mémoire des 15 Compagnons de la Libération et des édiles de l’Île de Sein, fondateurs du mémorial des 10000 Finistériens morts pour la France au cours de la Deuxième Guerre mondiale.
Les élus, le maire de l’Île de sein, les familles de 9 Compagnons fondateurs ont été accueillis par madame Catherine Ferré-Jardinier, présidente du mémorial. Après les allocutions et le dépôt de gerbes, la plaque a été dévoilée par des élèves du lycée naval de Brest après le rappel par d’autres élèves du parcours des membres fondateurs.
Christian Guémy alias C215 en OPEX au Tchad
Peintre aux armées, Christian Guémy, alias C215, a exposé en 2022 une série de portraits au sein du musée de l’Ordre de la Libération et dans le quartier des Invalides, à Paris. L’exposition « Entre Ombre et Lumière, Portraits de Compagnons de la Libération » témoignait alors du parcours héroïque des Compagnons auprès des jeunes générations.
En mai 2024, Christian Guémy s’est rendu au Tchad, dans le cadre d’une OPEX (opération extérieure), sur les traces de la colonne Leclerc, afin d’y peindre les portraits de Compagnons de la Libération sur les lieux-même de leur action. Nous avons posé à l'artiste la question suivante :
C215, vous êtes un portraitiste que l’on a souvent l’habitude de voir s’exprimer en milieu urbain comme vous l’avez fait autour des Invalides en 2022 dans le cadre de l’exposition « Entre ombre et lumière. Portraits de Compagnons de la Libération » en partenariat avec le musée de l’Ordre de la Libération. Pourquoi avoir répondu à l’appel du désert ?
« C’est au désert que nombre de Compagnons ont reçu l'appel. Si bien que suis venu à mon tour au Tchad, jusque dans le désert, pour y peindre des portraits de Compagnons de la Libération, un 8 mai, jour de célébration nationale de la Victoire, en disposant des stèles éphémères, exactement à l'endroit d'où le futur général Leclerc est parti avec les troupes du Tchad, pour remporter la première bataille française à Koufra, face aux troupes italiennes de Mussolini, au sud de la Libye. Là où les hommes de la Colonne Leclerc prêteront le serment dit de Koufra, les enjoignant à poursuivre le combat jusqu’au jour où ils auront libéré Strasbourg, ce qu'ils feront.
Ce n'est pas seulement un projet personnel, mais aussi un projet collectif, consenti par la France et son armée. Il s'agissait en effet d'un séjour dit Opex, encadré militairement, et dans lequel, en tant que peintre agréé de l'armée française, j'ai œuvré bénévolement et bien volontiers. Nous avons tenu à honorer la mémoire de ces héros légendaires, tous également Compagnons de la Libération, qu'ils fussent généraux, officiers, sous-officiers, soldats du rang ou tirailleurs tchadiens, par des œuvres éphémères, sur des pierres prises dans le désert, que nous avons disposées puis emportées afin de ne pas dénaturer le paysage, de ne rien dégrader, ni imposer notre mémoire militaire en un pays désormais pleinement souverain. Ce pays est magnifique, et je lui souhaite tout le meilleur, ainsi qu'au nôtre. »
Exposition « L’Ordre de la Libération et les Compagnons de Meurthe-et-Moselle »
Du 1er au 23 juin, la ville de Nancy présente dans la salle Mienville de l’hôtel de ville, une exposition intitulée « L’Ordre de la Libération et les Compagnons de Meurthe-et-Moselle ». Cette exposition réalisée par Jacques Calero a notamment bénéficié du soutien de l’Ordre de la Libération et de l’association des familles de Compagnons de la Libération.
Accueil du patrouilleur Outre-mer à Papeete, nommé en l'honneur de Teriieroo a Teriierooiterai, Compagnon de la Libération
Le 23 mai 2024, le patrouilleur Outre-mer Teriieroo a Teriierooiterai, chargé de surveiller les eaux françaises du Pacifique et défendre les intérêts français dans la région, est arrivé à la base navale de Papeete. Le bâtiment, nommé en l’honneur du Compagnon de la Libération a été accueilli par 17 tirs de canon, avant de laisser place à une cérémonie en présence de la famille, des autorités civiles et militaires, du Souvenir Français et des jeunes élèves portant les drapeaux d’associations d’anciens combattants.
Venez découvrir l'exposition "Résistantes ! France 1940-1944" du 13 juin au 13 octobre 2024
Il y a 80 ans, les Françaises obtenaient l’égalité des droits civiques et devenaient donc “électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes”. Dès 1942, le général de Gaulle en avait fait l’annonce et cette mesure, qui fut débattue et adoptée (sans unanimité) par l’Assemblée consultative d’Alger puis entérinée par l’ordonnance du 21 avril 1944, était considérée alors comme la résultante de l’engagement résistant d’une partie des Françaises.
C’est la raison pour laquelle le musée de l’Ordre de la Libération a souhaité cette année proposer au public l’exposition Résistantes ! France 1940-1944, du 13 juin au 13 octobre. À travers des exemples incarnés et une large sélection d’objets, elle permettra d’interroger les formes de l’engagement des femmes dans la Résistance en France, mais aussi à Londres.
Toutes les informations sont à retrouver ici.
Suivez la visite théâtralisée, programmée une fois par mois dans le musée
Incarnant tour à tour différentes figures de la Résistance intérieure et de la France libre, les comédiens mènent le public à travers le musée pendant plus d’une heure. Depuis plusieurs années, la compagnie incarne des figures de la Seconde Guerre mondiale. Cette troisième saison, créée l’année dernière, sera proposée une fois par mois durant l’année 2024.
N'attendez plus et réservez-votre place ! Prochaine date de cette expérience unique : le dimanche 9 juin !
Pour découvrir toutes les informations nécessaires, inscrivez-vous ici : https://ordredelaliberation.placeminute.com/?_locale=fr
L’escape game « L’armée des ombres »
Ce jeu immersif dont l’objectif est de venir en aide à quatre résistants répartis aux quatre coins de l’Europe et de l’Afrique est proposé une fois par mois, en soirée, au public individuel.
Ne manquez pas la prochaine date : le 25 juin à 18h45.
Si vous souhaitez plus d’informations ou vous inscrire, cliquez-ici
Soirée culturelle du 13 juin : "Le général Dio. Le connétable de Leclerc"
Le 13 juin 2024, le général Jean-Paul Michel, président de la Fondation Maréchal Leclerc, retracera l’épopée du général Dio, Compagnon de la Libération, à la suite de la parution de son ouvrage « Le général Dio : le connétable de Leclerc, 1940-1946 » publié aux éditions B. Giovanangeli.
S'appuyant sur des témoignages et des documents d'archives, ce récit de l'épopée de la 2e DB est centré sur le personnage de Louis Dio, colonel commandant le Régiment de marche du Tchad et chef de tous les fantassins de la Division Leclerc. Il met en lumière les dimensions tactique et humaine de ce proche du maréchal Leclerc tout en évoquant ses nombreux compagnons d'armes.
Si vous souhaitez assister à la conférence en présentiel, l'inscription est obligatoire !
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Pour ceux qui souhaitent suivre la conférence à distance :
- Sur Youtube en live : en vous rendant sur la chaine Youtube de l’Ordre pour suivre la conférence en direct : https://www.youtube.com/@ordredelaliberation8775
(Il n'est pas nécessaire d'avoir un compte sur Youtube pour suivre la conférence)