Lettre d'information | Mai 2022
Chers amis de l’Ordre de la Libération,
Cette lettre mensuelle, comme à l’accoutumé, vous relate nos activités marquantes.
Mais souvenons-nous : mai 1942 est le tournant de la France libre. En effet, pour la première fois depuis l’écroulement militaire, politique et moral de la France en juin 1940, des soldats français combattent des forces allemandes et obligent Rommel à sérieusement marquer le pas, permettant aux Anglais de se rétablir sur une ligne de Défense interdisant au « renard du désert » de déboucher sur le canal de Suez.
La bataille de Bir Hakeim a marqué les esprits de l’époque par son ampleur opérationnelle et stratégique, mais peut-être surtout par son impact psychologique. La France redressait la tête ! Le regard porté sur les « clochards de la gloire » de la France libre par les Alliés, les forces de l’Axe, le reste du monde et les Français eux-mêmes changeait du tout au tout.
Pour preuve ce qu’en dira le général de Gaulle dans ses mémoires de guerre, alors qu’on lui annonce le résultat de la bataille : « Je remercie le messager, le congédie, ferme la porte. Oh ! cœur battant d’émotion, sanglots d’orgueil, larmes de joie ».
Et le lendemain, parcourant le champ de la bataille, Rommel, frustré mais admiratif, constatera : « Une fois de plus, la preuve était faite qu'un chef français, décidé à ne pas jeter le fusil après la mire à la première occasion, peut réaliser des miracles, même si la situation est apparemment désespérée ».
A l’occasion du 80e anniversaire de Bir Hakeim, la société des amis du musée de l’Ordre de la Libération (SAMOL), avec le concours du directeur scientifique de l’Ordre, a réalisé et édité un bel ouvrage mettant en exergue les Compagnons et unités Compagnon de la Libération ayant pris part à ce moment d’héroïsme et de gloire. Nous vous en recommandons sa lecture.
Comme nous en avons désormais pris l’habitude, notre prochaine lettre sera diffusée à la mi-juillet afin de vous accompagner lors de cette coupure estivale.
La rédaction.
Cérémonies du 8 mai à Oyonnax, ville médaillée de la Résistance
Le colonel Romans-Petit, Compagnon de la Libération, chef des maquis de l’Ain et du Haut-Jura, fait d’Oyonnax son bastion de la Résistance. C’est dans cette ville, avec l’appui entier de la population, qu’a lieu le célèbre défilé des maquisards, le 11 novembre 1943.
Décorée de la médaille de la Résistance française par décret du 16 janvier 1947, la ville d’Oyonnax ne l’avait jamais reçue officiellement. Ce 8 mai 2022, son maire Michel Perraud ayant souhaité réparer cet oubli, le délégué national de l’Ordre de la Libération a décoré, au nom du Président de la République, le drapeau de la ville de la médaille de la Résistance française.
La ville d’Oyonnax fait partie des 18 collectivités territoriales titulaires de cette décoration.
Lors de cette cérémonie, une plaque portant le nom des parlementaires ayant refusé d’accorder les pouvoirs constituants au maréchal Pétain le 10 juillet 1940 a été dévoilée dans l’hôtel de ville. Puis, au cours d’un défilé « sur les pas des maquisards », en présence des autorités et de la population, Michel Perraud a inauguré les nouvelles plaques d’entrée de la ville signalant Oyonnax comme « ville médaillée de la croix de guerre et de la médaille de la Résistance française ». Ceci afin de rappeler à tous les visiteurs le passé glorieux de la commune et de pérenniser son histoire.
Enfin, le maire Michel Perraud, a remis au délégué national, les clés de sa ville. Cette remise hautement symbolique marque les liens indéfectibles entre l’Ordre de la Libération et la commune d’Oyonnax.
Visite du secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale
Le 6 mai, le délégué national recevait Stéphane Bouillon, secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale ainsi que des membres de son équipe. A l’issue d’une présentation de l’Ordre et de ses missions, ils ont suivi une visite du musée par Vladimir Trouplin.
Hommage à Paul Burlet, médaillé de la Résistance française
Le 7 mai, la commune de Brézins (Isère) a commémoré la capitulation allemande et mis à l’honneur un de ses enfants, résistant lors de la Seconde Guerre mondiale, Paul Burlet.
À cette occasion, le général de division (2S) Christian Baptiste, délégué national de l’Ordre de la Libération, a souhaité lui rendre hommage en transmettant un message lu par Jean-Pierre Masson, président de l’association nationale des descendants des médaillés de la Résistance française.
« Le général Baptiste, délégué national de l’Ordre de la Libération, m’a demandé de bien vouloir vous lire le message suivant.
J’ai fait la connaissance de Paul Burlet en prenant mes fonctions de délégué national de l’Ordre de la Libération en janvier 2017. Il était membre de la commission nationale de la médaille de la Résistance française (MRF), que je préside ès fonctions. J’ai tout de suite été frappé, pour ne pas dire impressionné, par la calme détermination et la volonté inébranlable de Paul Burlet à vouloir transmettre aux jeunes générations, à faire en sorte que le drame de la Seconde Guerre mondiale ne soit pas englouti dans l’oubli et que les leçons tirées de ces terribles événements servent à la jeunesse de France.
Car Paul Burlet, dans sa prime jeunesse, avait connu les combats en tant que soldat de la Résistance française, soldat du corps-franc de la Drôme, soldat du maquis du Vercors, puis soldat au sein du bataillon de marche n°4 de la 1e division française libre.
Soldat au sens le plus noble du terme, celui d’un tout jeune homme de 17 ans qui ne supportant pas que la France soit sous la botte nazie avec la complicité du régime de Vichy, a décidé de prendre les armes et d’entrer en résistance.
Il y rencontrera non seulement l’âpre combat contre l’occupant, mais également celui terrible contre des Français dévoyés, l’angoisse des opérations clandestines, le chagrin de la mort de camarades, la brutalité de l’action, la blessure au combat qui se rappellera à lui toute sa vie, mais également le sens de l’engagement, la fraternité d’armes, la joie de la Libération de la France.
Cette dure école a manifestement marqué à vie le jeune homme et orienté le reste de son parcours d’homme. Et toute sa vie, il aura la volonté de mener en parallèle une belle carrière professionnelle et un engagement, corps et âme, pour sa grande cause qui était la médaille de la Résistance française.
En effet, Paul Burlet s’impliquera fortement au sein de l’association nationale des médaillés de la Résistance française, dont il sera un des vice-présidents. Et il répondra toujours, et jusqu’au bout de ses forces, à toutes les sollicitations pour porter témoignage et inciter à la réflexion, en particulier en milieu scolaire, dans le cadre du concours national de la Résistance et de la Déportation.
Paul Burlet, combattant de la liberté, haute figure morale, citoyen impliqué en particulier comme membre de la commission nationale de la MRF, a mérité de la patrie et, en reconnaissance de cet engagement volontaire total, la République lui a décerné la croix de guerre, la médaille de la Résistance française avec rosette, la médaille militaire et la Légion d’honneur.
Pour ma part, sa personnalité et son dévouement m’ont profondément marqués et je remercie Jean-Pierre Masson, président de l’association nationale des descendants des médaillés de la Résistance française, d’avoir bien voulu vous lire ces mots. »
Hommage à Henri Serizier
A l’occasion des commémorations du 8 mai 1945, une plaque en l’honneur du Compagnon de la Libération Henri Serizier a été dévoilée sur la façade de l’hôtel de ville de Neuilly-sur-Seine. Lors de cet hommage, madame Clothilde de Fouchécourt, petite fille du Compagnon Louis Armand, a lu un message du délégué national.
Remise de documents du Compagnon Émile Bollaert
Alain Bollaert, fils du Compagnon Émile Bollaert, a remis des archives historiques ayant appartenu à son père au conservateur du musée, en présence de madame Pascale Gruny, vice-présidente du Sénat et sénatrice de l’Aisne, madame la préfète Magali Charbonneau, directeur de cabinet du préfet de la région Ile-de-France, représentant l'association du corps préfectoral, ainsi que du délégué national.
Remise du prix de l'initiative mémorielle à C215
Ce vendredi 27 mai, lors de l’assemblée générale de l’association nationale des membres de l’Ordre national du mérite –section Paris, le délégué national a donné une conférence sur l’Ordre de la Libération, en rappelant que les deux Ordres nationaux avaient été créés par le général de Gaulle. A cette occasion, Christian Guémy, alias C215, a reçu le prix de « l’initiative mémorielle » pour l’exposition « Ombres et Lumières, portraits de Compagnons » réalisée en partenariat avec le musée de l’Ordre de la Libération du 7 février au 8 mai 2022.
Parce qu’un musée d’histoire contemporaine est constitué d’objets qui témoignent que « l’histoire a eu lieu » mais également d’archives et de photographies sans lesquelles la contextualisation est impossible, parce que le musée de l’Ordre détient aussi dans ces domaines des collections d’une grande richesse, il nous a semblé intéressant d’élargir désormais à ces trois domaines la rubrique de « L’objet du mois », en laissant à ceux qui en ont la charge directe le soin de les choisir et de les commenter.
L'objet du mois par Lionel Dardenne, assistant de conservation
Drapeau du 1er régiment de fusiliers marins
Ce drapeau n’est pas réglementaire. En effet, un drapeau est remis à l’unité par le commissaire à la Marine en janvier 1944 en Tunisie. Mais le lieutenant de vaisseau Roger Barberot (Compagnon de la Libération) le juge inapproprié et envoie au Liban un marin porteur du dessin qu’il a réalisé avec Philippe Le Bourgeois. Ce sont des religieuses de Beyrouth qui confectionnent le nouvel emblème sur la base de ce dessin.
Ainsi, les couronnes de lauriers et les initiales RF sont remplacées par des hippocampes et deux ancres entrecroisées. Ce drapeau a été celui du régiment pendant les campagnes d’Italie et de France d’avril 1944 à avril 1945. Finalement, le 1erRFM se voit contraint de reprendre son drapeau d’origine en 1945. Il a été confié depuis 1949 à l’École des fusiliers de Lorient.
Le drapeau porte les noms de huit batailles où se sont illustrés la brigade, puis le bataillon de fusiliers marins pendant la Première Guerre mondiale, le 1er régiment de fusiliers marins au cours de la Seconde (la Première et la Seconde Guerre mondiale étant séparées par une croix de Lorraine rouge) : Dixmude (1914), Yser (1914), Longewaede (1917), Hailles (1918), Moulin de Laffaux (1918), puis Bir-Hakeim (1942), Garigliano (1944), Montefiascone (1944). Celui détenu à Lorient porte en plus les inscriptions sur la partie bleue du drapeau : Toulon (1944), Vosges (1944), L'Ill (1945)
La cravate du drapeau porte en outre une croix de chevalier de la Légion d’honneur, une croix de la Libération, une médaille militaire, dix croix de guerre, une médaille de la Résistance française ainsi que les fourragères de la Légion d’honneur et de la médaille militaire.
Musée de l’Ordre de la Libération
N° d’inventaire : N1827
L'archive du mois par Roxane Ritter, responsable des archives et de la bibliothèque
Carnet de messages d’Horace Mallet rédigé en code « omoplate ».
Ce carnet troué par un éclat d’obus appartenait au Compagnon Horace Mallet, qui remplit de nombreuses missions de liaison pour le général Koenig, lors de la bataille de Bir-Hakeim au cours de laquelle il a trouvé la mort. Rédigé en code « omoplate », ce carnet servait à communiquer au sein de l'état-major de la 1e brigade française libre.
Le code « omoplate » (premier mot de la liste des termes codifié) fut inventé par les Français libres à Bir-Hakeim. Il était utilisé pour échanger en sécurité lors des liaisons radiophoniques. Les termes militaires et les verbes étaient remplacés pour des mots usuels : les phrases obtenues semblaient donc d’apparence normale, bien qu’incohérentes, comme le montre cette page du carnet d’Horace Mallet. On peut ainsi lire « le rossignol de l’abus des bijoux semble malicieux dans ce robinet stop. Si cette pistache indispensable aubergine avec almanach ».
Le code « omoplate » sera utilisé par la 1ère division française libre jusqu'à la fin de la guerre et ne sera jamais décrypté par l'ennemi.
La photo du mois par Béatrice Parrain, responsable des collections photographiques
Après la sortie de Bir-Hakeim dans la nuit du 10 au 11 juin 1942, les combattants de la 1ère brigade arrivent au point de ralliement où ils sont accueillis par les Britanniques.
Situé à 70 km de la mer, en plein désert, Bir-Hakeim est le point sud du dispositif défensif britannique face aux troupes italo-allemandes du général Rommel, qui vise à s’emparer de Tobrouk (Libye). En février 1942, les 3 700 combattants de la 1ère brigade française libre du général Koenig s’y installent. Sous une chaleur accablante, ils fortifient la position protégée par quelques canons et large un champ de mines. Attaqué le 27 mai 1942, Bir-Hakeim devient le centre de la bataille.
Durant 15 jours, les Français, à un contre dix, parviennent à contenir les assauts puis, de nuit, à évacuer la position sauvant ainsi 2 700 combattants. En ralentissant Rommel, la 1ère brigade a permis aux Britanniques de se regrouper et d’éviter le pire. La bataille connait un fort retentissement international qui contribue à faire de la France libre une puissance combattante à part entière. 172 Compagnons de la Libération ont combattu à Bir-Hakeim, 18 y ont été tués.
Démontage de l’exposition « Entre Ombre et Lumière. Portraits de Compagnons de la Libération »
L’exposition de l’artiste Christian Guémy, alias C215, Entre Ombre et Lumière. Portraits de Compagnons de la Libération s’est terminée le 8 mai 2022.
Du 9 au 11 mai, les objets et documents, supports des portraits de Compagnons de la Libération réalisés au pochoir par l’artiste, ont été retirés des vitrines et des murs de la salle pour être emballés et rangés en réserve en attente de leur retour chez l’artiste. Chaque élément a reçu un conditionnement spécifique, permettant de le protéger pour le transport.
Cette exposition a vocation à devenir itinérante.
Visites du mois de mai
Le service des publics a accueilli en visite guidée et atelier de nombreux groupes. Parmi eux :
- Des étudiants en apprentissage du français de l’Alliance française Paris-Île-de-France pour une visite de l’exposition dans et hors les murs « Entre Ombre et Lumière. Portraits de Compagnons de la Libération ». Déborah, étudiante brésilienne, témoigne sur cette visite :
« C’était très fort et émouvant de connaître l’histoire de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale, le rôle fondamental de gens qui ont combattu contre l’occupation nazie et des symboles comme la croix de Lorraine. C’était vraiment touchant et important de connaître cela en écoutant la guide raconter l’histoire de chacun et en visitant l’exposition. Merci infiniment pour l’accueil, gentillesse et la préparation des activités culturelles si stimulantes et nécessaires. »
- Des officiers britanniques de l’ambassade pour une visite générale des collections permanentes. Cela a été l’occasion d’aborder les liens existants entre la France libre et le Royaume-Uni durant la guerre mais également d’évoquer les figures de Winston Churchill et de Sa Majesté George VI.
- Plusieurs classes de CM2 d’établissements scolaires parisiens pour des visites livrets-jeux « Entre en Résistance avec les Compagnons de la Libération » dans le cadre du projet « Les Compagnons de la Libération. S’engager, résister pour la Liberté » mis en place par la mairie de Paris et la Ligue de l’enseignement.
- Une classe de Première du lycée Bossuet Notre-Dame (10e), une classe de Première du lycée professionnel Théophile Gautier à Paris (12e) et quelques troisièmes du collège Paul Bert (14e) ont assisté à la visite théâtralisée « Des femmes et des hommes d’exception » où des comédiens incarnent des figures de la Résistance telles que Berty Albrecht ou Adrien Conus.
Nuit des Musées
Le samedi 14 mai de 19h à minuit a eu lieu la Nuit européenne des musées.
Pour animer cette soirée, de 19h30 à 20h30, Mathilde Boffety, en stage au service des publics a présenté les vitrines de Jean Moulin et du général Koenig, puis à 21h30, une cinquantaine de visiteurs ont assisté à la visite théâtralisée.
Rallye citoyen
Le 19 mai a eu lieu, au Mont-Valérien, le 11e Rallye citoyen des Hauts-de-Seine sur le thème « Les héros de la liberté 1940-1944 ». Outre son caractère mémoriel, l’objectif de ce rallye est de promouvoir les valeurs républicaines et citoyennes auprès des collégiens sous la forme d’un rallye pédestre.
Le service des publics de l’Ordre de la Libération a proposé à vingt équipes de dix collégiens, âgés de 13 à 15 ans, de découvrir le parcours des Compagnons de la Libération à travers un atelier-défi de 15 minutes. Certains de ces collégiens ont reçu en récompense des bandes dessinées sur les Compagnons de la Libération tandis que d’autres viendront visiter le musée au mois de juin.
Retour sur la soirée culturelle
A l’occasion du 80e anniversaire de la bataille de Bir-Hakeim, et dans le cadre des soirées des amis du musée, l’historien François Broche a exposé les enjeux et le contexte de cette bataille emblématique de la France libre. Vladimir Trouplin a présenté l’ouvrage le Journal de guerre d'un médecin de la France Libre. Avec de Gaulle (1940-1945) qui vient de paraitre aux éditions du Félin, écrit par le Compagnon de la Libération Jean Vialard-Goudou, médecin-chef à Bir-Hakeim.
Exposition "Combattants de Bir-Hakeim" à l'historial Charles de Gaulle aux Invalides
À l’occasion de l’anniversaire de la bataille de Bir-Hakeim et en partenariat avec la Fondation de la France libre, le musée de l’Armée présente la place majeure de ce fait d’armes de la 1ère brigade française libre du général Koenig sur les armées italienne et allemande de l’Afrika Korps. Une sélection d’œuvres originales, exceptionnellement sorties des collections du musée de l’Armée et du musée de l’Ordre de la Libération, rappelle l’héroïsme de ces combattants qui, au cœur du désert libyen, remirent les armes françaises à l’honneur deux ans après le désastre de 1940.
Exposition jusqu'au 19 septembre 2022
Musée de l'Armée
Historial Charles de Gaulle – Aile Orient
Hôtel national des Invalides
Remise des prix du CNRD
Les prix du Concours national de la Résistance et de la Déportation de l’académie de Paris ont été remis le 25 mai en l’hôtel de ville de Paris.
Récompensés pour la qualité de leurs travaux à titre individuel ou collectif sur le thème « La fin de la guerre - Les opérations, les répressions, les déportations et la fin du IIIe Reich (1944-1945) », les lauréats ont reçu des BD des éditions Grand Angle de la série Les Compagnons de la Libération, remises par Agnès Dumoulin, membre du jury, au nom de l’Ordre de la Libération.
Mathilde Boffety, stagiaire au musée
Étudiante en Master 1 « Histoire et Patrimoine » à l’université de Caen-Normandie, je suis inscrite à un parcours pluridisciplinaire dédié à l’étude des conflits contemporains et de leurs enjeux patrimoniaux. Passionnée par l’étude de la Seconde Guerre mondiale, je souhaiterais travailler dans un musée et devenir médiatrice culturelle. C’est dans cette perspective que j’effectue mon stage de fin d’année au sein du service des publics du musée de l’Ordre de la Libération.
Ayant découvert cette institution dans le cadre d’une précédente expérience au musée départemental de la Résistance du Vercors, j’ai tout de suite été intéressée par les différents parcours de Compagnons et par les missions mémorielles du musée et de ses acteurs. Avec les disparitions récentes de Daniel Cordier et d’Hubert Germain, j’ai également mesuré l’importance de la transmission de leur engagement et c’est ce qui a renforcé mon désir de découvrir ce lieu.
Depuis le début de mon immersion, j’ai la chance d’être encadrée par Agnès Dumoulin et Leslie Houam du service médiation. Leurs conseils m’ont permis d’appréhender avec plus de précisions la réalité du métier de médiateur. Mobilisée en amont, pour la réflexion entourant les projets pédagogiques, et en aval en les suivant au quotidien dans leurs différentes missions, j’ai pu participer à de nombreuses interventions tout en m’imprégnant des collections. J’ai suivi ainsi des visites guidées, des ateliers scolaires et des rencontres culturelles variées qui ont précisé mon intérêt pour cette période et accru ma connaissance du sujet.
À l’occasion de la Nuit des Musées, j’ai pu mettre à profit mes journées d’observation et animer des présentations de vitrines, comme celles du général Koenig et de Jean Moulin. La confiance d’Agnès et Leslie m’a également permis de me confronter à un autre type de public en présentant le livret jeux « Entre en Résistance avec les Compagnons de la Libération ! » à une classe de CM2.
En outre, ce stage a été une belle opportunité de découvrir d’autres pôles de la vie d’un musée comme la régie, la conservation, les archives et la photothèque et je tiens ici à remercier l’ensemble de l’équipe de l’Ordre pour son accueil bienveillant, constructif et chaleureux. Ce fut une expérience très instructive et je garderai le souvenir d’un site unique et passionnant.
Vidéos métiers
Retrouvez Roxane Ritter, responsable des archives et de la bibliothèque
Dès aujourd’hui, nous vous proposons d’aller à la rencontre de celles et ceux qui travaillent au sein de l’Ordre de la Libération et de son musée. Parce qu’une institution ou une entreprise sont composées d’individus aux parcours et métiers différents mais qui coopèrent au quotidien, nous vous invitons à découvrir notre équipe et les missions de chacun à travers une capsule vidéo diffusée chaque mois. Qui sait, peut-être susciteront-elles des vocations ?
Ouverture de l’exposition “Les agents secrets du Général”
Il y a quatre-vingts ans, les services secrets de la France libre prenaient le nom de Bureau central de renseignement et d’action (BCRA). Ainsi entrait dans l’histoire une organisation d’un genre nouveau, unique lien entre le général de Gaulle, à Londres puis à Alger, et la Résistance intérieure. Le BCRA allait jouer un rôle essentiel dans le combat pour la libération de la France. À plus long terme, il posa les fondations des services secrets français modernes, dont l’actuelle Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) créée en 1982 est l’ultime incarnation.
Elle puise des exemples dans les parcours choisis parmi ceux des 174 Compagnons de la Libération issus des services secrets pour décrypter le monde des agents clandestins.
Comment sont-ils recrutés et formés ? Comment leurs missions sont-elles préparées ? Que signifie ”être un clandestin“ dans la France occupée ? Quelles fonctions ces agents exercent-ils sur le terrain ?
Autant de questions auxquelles s’attache à répondre l’exposition ”Les agents secrets du Général. Les Compagnons de la Libération dans la lutte clandestine (1940-1944)“ présentée au musée de l’Ordre de la Libération du 23 juin au 16 octobre 2022. Exposition organisée par l’Ordre de la Libération et la DGSE.
Visite 13e DBLE
Tous les 13 du mois, la 13 DBLE, unité Compagnon de la Libération, organise une réunion des amis de la 13, parfois en présence de son chef de corps, le colonel Pierre-Henri Aubry, des familles de Compagnons de la Libération et de certains officiers et sous-officiers de l’unité. Ces derniers ont profité du déplacement pour venir découvrir le musée de l’Ordre de la Libération et sa vitrine consacrée à l’unité.
Remise de médaille de la Résistance par Odile de Vasselot
Le 21 mai, Odile de Vasselot a remis au fils de Simone Sainte-Beuve la médaille de la Résistance française attribuée à titre posthume à sa mère, par décret du 12 mars 2020.
Simone Marie Sainte-Beuve née Vavaseur, le 31 octobre 1900 à Colombes (92), est membre du groupe du musée de l’Homme puis du réseau de renseignement Cohors-Asturies. Elle intègre le réseau d’évasion Comète en février 1943 (comme Odile de Vasselot). Au sein de l’organisation, elle est une « logeuse » : elle cache des pilotes alliés dont les avions ont été abattus. Arrêtée par la Gestapo en 1943, puis incarcérée à la prison de Fresnes, elle est déportée en octobre 1944 et envoyée au camp de Ravensbrück. À la suite de l’évacuation du camp, elle est emmenée en mars 1945, avec d’autres femmes, jusqu’à Mauthausen puis Bergen Belsen. Elle meurt durant le transfert.
Retour sur le mois de mai
La société des amis du musée de l’Ordre de la Libération a parrainé la soirée du 19 mai au cours de laquelle une conférence a été donnée sur Bir-Hakeim à l’occasion du 80e anniversaire de cette légendaire bataille.
François Broche, administrateur de la SAMOL, et dont le père, le lieutenant-colonel Félix Broche, Compagnon de la Libération, a été un des héros de cette bataille, a évoqué ce haut fait d’armes sur lequel il a écrit de nombreux ouvrages, avant que Vladimir Trouplin n’évoque le journal de guerre du Compagnon Jean Vialard-Goudou, médecin chef à Bir-Hakeim.
À cette occasion, la SAMOL a édité un nouvel ouvrage sur Bir-Hakeim, riche d’une très importante iconographie uniquement puisée dans les collections du musée.
Ce document est assorti d’un exposé très complet sur les modalités et les acteurs de cette bataille.
Tout comme « Les attributs de l’Ordre de la Libération », ce nouveau support sera gracieusement adressé à tous les membres de la SAMOL à jour de leur cotisation.
Rappelons que cette dernière, d’un montant de 40€, outre la déduction fiscale de 66%, autorise l’accès gratuit et illimité aux collections du musée de l’Armée, de l'Ordre de la Libération et des Plans-reliefs, aux animations de la SAMOL et aux ouvrages publiés par cette dernière.
Les non membres de la SAMOL peuvent acquérir chacun de ces ouvrages au prix de 22€ frais de port compris (chèque à adresser à SAMOL, 51 bis bld de la Tour Maubourg, 75700 PARIS Cedex 07).
Invitation à commémorer Camerone au sein de la 13e DBLE
29 et 30 avril 2022
La 13e demi-brigade de Légion étrangère, unité Compagnon de la Libération, a reçu l’association des familles de Compagnon de la Libération, sur le plateau du Larzac, pour la commémoration du 159e anniversaire des combats de Camerone.
Quarante-deux membres de l’AFCL étaient présents ce 29 avril. Accueillis « en famille » par le colonel Aubry, chef de corps, ils ont découvert les nouveaux quartiers des compagnies, le magnifique bâtiment de l’état-major, la salle d’honneur. Ils ont pu échanger avec les officiers lors du repas au mess et durant la veillée traditionnelle précédant la fête de Camerone.
Lors du partage de mémoire, ont été évoqués les mémoires des Compagnons André Gallas, Maurice Bonté, Gabriel de Sairigné, Jacques de Lamaze, Bernard Saint-Hillier, et Dimitri Amilakvari ainsi que la prise de Radicofani.
Le matin du 30 avril, a eu lieu la commémoration de la bataille de Camerone, sur la magnifique place d’armes inaugurée pour l’occasion. Une très belle cérémonie qui s’est conclue par le défilé des troupes.
Jean-Paul Neuville a signé le livre d’or au nom de l’AFCL, a remis au colonel Aubry un exemplaire du dictionnaire des Compagnons et a reçu de ses mains une magnifique médaille personnalisée du régiment.
Merci la 13 ! Ce fut un honneur d’avoir été invités à commémorer Camerone et un plaisir d’avoir partagé ces belles journées si riches d’enseignements et de convivialité.
Ce bel évènement illustre la volonté de l’AFCL de développer et resserrer les liens avec les 23 Compagnons collectifs (5 communes et 18 unités militaires). D’autres projets de visite sont en en cours de discussion.
ONACVG, résultat du concours Bulles de mémoire
Depuis 2011, le concours Bulles de mémoire invite les jeunes (qu’ils soient scolarisés ou non, qu’ils travaillent dans le cadre de la classe, chez eux ou au sein d’une structure associative) à réfléchir sur l’héritage des grands conflits contemporains dans la société d’aujourd’hui. Le ou les auteur(s) doivent pour cela créer de A à Z (scénario, dessin, dialogues, etc.) une bande dessinée dont le thème se rapporte aux souvenirs de combattants et victimes ordinaires et anonymes.
Cette année, le prix Ordre de la Libération revient à Noémie FEDERSPIEL, Ludivine GOETZ et Siriane FRABOULET, participantes du lycée Jean Jacques Henner d’Altkirch (68), pour la bande dessinée La main noire.
Retrouvez les évènements du mois de juin ci-dessous :
23 juin
Ouverture de l'exposition « Les agents secrets du Général. Les Compagnons de la Libération dans la lutte clandestine (1940-1944) »
30 juin
Soirée culturelle
Le 30 juin, pour la dernière soirée culturelle avant l’été, nous recevrons Guillaume Piketty à l’occasion de la parution de son dernier ouvrage Français, Libre. Pierre de Chevigné aux éditions Tallandier. Guillaume Piketty est professeur d’histoire / Full Professor of History à Sciences Po (Paris), spécialiste de l’histoire des conflits contemporains et des sorties de guerre et auteur de nombreux ouvrages.
Résumé de l'ouvrage :
Officier des corps francs pendant la drôle de guerre, Pierre de Chevigné (1909-2004) rallia la France libre à la fin de juin 1940 et devint l'un des hommes de confiance du général de Gaulle. Il vécut avec ce dernier l'apothéose de la libération de Paris et fut nommé Compagnon de la Libération en 1945. Élu à l'Assemblée nationale sous les couleurs du MRP, haut-commissaire à Madagascar en 1948 et 1949, secrétaire d'état à la Guerre (1951-1954) puis ministre de la Défense nationale en mai 1958, il rompit avec l'homme du 18 juin dont les conditions du retour au pouvoir l'avaient ulcéré.
Il bascula alors dans une opposition résolue au magistère gaullien. Adossée à des archives américaines, britanniques et françaises largement inédites, cette biographie apporte des éclairages nouveaux sur les débuts de la France libre au Moyen-Orient, sur les négociations militaires entre Américains et Free French en 1942 et 1943, ainsi que sur les hauts et les bas de la libération du Nord de la France au fil de l'été 1944.
De Madagascar en crise à l'Algérie en guerre en passant par l'Indochine tumultueuse, elle parcourt les premières étapes d'une décolonisation française dont Chevigné, à sa manière, incarna les prises de conscience et les fractures. Une histoire d'aventure et de liberté, d'amour et de service, de passion et de rupture.
Si vous souhaitez assister à la conférence en présentiel, l'inscription est obligatoire !
Pour ceux qui souhaitent suivre la conférence à distance :
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