Lettre d'information | Juin-Juillet 2022
Chers amis de l’Ordre de la Libération,
Selon l’habitude prise avec l’arrivée de l’été, cette lettre vous relate nos activités saillantes depuis le début du mois de juin.
En la parcourant, vous constaterez le nombre et la variété de nos activités ainsi que de nos interlocuteurs.
Dans les semaines qui viennent, nous maintiendrons le lien avec vous via nos réseaux sociaux Facebook, Instagram, Twitter, Linkedin. Si vous ne l’avez déjà fait, profitez de la coupure estivale pour découvrir nos productions sur TikTok.
Notre prochaine lettre sera diffusée fin septembre et vous relatera les événements du cœur de l’été et de la rentrée.
D’ici là, l’ensemble de l’équipe de l’Ordre de la Libération vous souhaite un bel été.
La rédaction.
Remise des objets ayant appartenu au Compagnon Michel Carage
Le 8 juin dernier, Olivier Carage, fils du compagnon Michel Carage, a remis au musée de l’Ordre de la Libération des objets et documents ayant appartenu à son père : un pistolet US colt 45 modèle 1911 avec deux chargeurs et son étui, un ceinturon américain ainsi que l’ordre manuscrit « de s’emparer de la ville de Strasbourg » en 1944.
Refusant l’armistice, Michel Carage embarque pour Angleterre où il arrive le 23 juin 1940. En septembre 1941, il rejoint l’Afrique française libre où il contribue à la formation du Bataillon de marche n°9. Ayant rejoint la colonne Leclerc en octobre 1942, il prend part aux opérations du Fezzan, de Tripolitaine et de Tunisie.
Au début du mois d’août 1944, le lieutenant Carage débarque en Normandie avec le Régiment de marche du Tchad de la 2e DB et participe à la campagne de France, notamment lors de la percée sur Strasbourg. Grièvement blessé le 3 décembre 1944, il termine la guerre dans différents hôpitaux.
Michel Carage est fait Compagnon de la Libération par décret du 16 octobre 1945.
Accueil du Crédit Mutuel du district de Mulhouse
Dans le cadre du grand partenariat entre le Crédit Mutuel et l’Ordre de la Libération, le délégué national a présenté aux élus et directeurs du Crédit Mutuel –District de Mulhouse- l’Ordre de la Libération, ses missions et ses actions, avant que ces derniers ne visitent le musée de l’Ordre.
Remise de médaille de la Résistance par le délégué national
Après un report de deux ans en raison de la crise sanitaire, le général Christian Baptiste a remis le 11 juin, à la chancellerie de l’Ordre de la Libération, la médaille de la Résistance française décernée à titre posthume par décret du 12 mars 2020 à Guy de la Bourdonnaye à son neveu Geoffroy de Lassus Saint Geniès. Cérémonie émouvante, réunissant toutes les générations, au cours de laquelle le délégué national a rappelé le nombre important de médaillés au sein des deux familles. En effet, la mère de Guy de la Bourdonnaye, deux de ses sœurs et un de ses frères sont également titulaires de la médaille de la Résistance ainsi que le père du neveu, le général de Lassus Saint Geniès.
Au début de l’année 1942, Elisabeth, la mère de Guy, participe à la création d’une filière pour soustraire les enfants juifs des rafles, notamment ceux de la fondation Rotschild. Guy de la Bourdonnaye apprend et devient vite un spécialiste de la falsification des cartes d’identité des enfants. Suivant l’exemple de son frère Geoffroy, il souhaite rejoindre la France libre en Angleterre mais en vain. En septembre 1943, il part dans l’Ain et est embauché comme débardeur avant de rentrer à Paris où sa mère le met en contact avec un réseau de passeurs. Il est arrêté en novembre 1943 à Amélie-les-Bains et transféré à la forteresse de Perpignan. Il est déporté le 24 janvier 1944 au camp de Buchenwald puis au camp de Mauthausen (Autriche), le 25 février 1944, où il meurt des suites d’une pneumonie le 10 mars 1945.
82e anniversaire de l’Appel du 18 juin 1940
Le président de la République, Emmanuel Macron, a présidé la cérémonie commémorant le 82e anniversaire de l’Appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle à refuser la défaite et à poursuivre le combat, le 18 juin au mémorial de la France combattante au Mont-Valérien.
Visite de presse de l'exposition « Les agents secrets du Général »
Une visite de presse de la nouvelle exposition temporaire présentée au musée a été organisée en présence des quatre commissaires : Sébastien Albertelli, Lionel Dardenne, Vladimir Trouplin et le représentant de la DGSE. Les journalistes ont pu suivre une visite détaillée et découvrir comment on devenait un agent clandestin et quelles étaient sa vie et ses fonctions sur le terrain.
Un livret jeu est à disposition à l’entrée du musée pour les enfants à partir de 8 ans !
L’exposition est ouverte tout l’été et jusqu’au 16 octobre !
Inauguration de l’exposition « Les agents secrets du Général » le 22 juin
Sébastien Lecornu, ministre des Armées, a inauguré l’exposition « Les agents secrets du Général. Les Compagnons de la Libération dans la lutte clandestine (1940-1944) » en présence de Florence Parly, ancienne ministre des Armées, d’Isabelle Saurat, secrétaire générale pour l’administration, de Laurent Nuñez, coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme et ancien secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur; Stéphane Bouillon, secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale, du délégué national et de Bernard Émié, DGSE.
Catalogue de l’exposition "Les agents secrets du Général"
Le catalogue de l’exposition s’efforce de mettre en lumière ces hommes et ces femmes de l’ombre au destin hors du commun, à travers une iconographie, des objets et des documents exceptionnels.
Paru le 29/06/2022
Dimensions : 21 x 26 cm
Pages : 200
Prix : 22,00 €
Visite de l’Amiral de Gaulle
Le 30 juin, le délégué national et Vladimir Trouplin ont eu l'honneur et le plaisir de recevoir au musée la visite de l’amiral Philippe de Gaulle, fils du général de Gaulle, pour une visite des espaces permanents et plus particulièrement de la salle dédiée au fondateur de l’Ordre. Rappelons que l’amiral de Gaulle a généreusement donné ou mis en dépôt au musée de très importants souvenirs du général de Gaulle.
Durant la Seconde Guerre mondiale, le parcours du jeune Philippe de Gaulle, qui rejoint les rangs de la France libre à 19 ans, lui aurait probablement valu d'être nommé "Compagnon de la Libération" s'il n'avait été le fils du fondateur et grand maitre de l'Ordre de la Libération.
Rapport d'activité 2021
Le rapport d'activité 2021 de l'Ordre de la Libération vient de paraitre !
(Ceux qui souhaitent le recevoir par courrier peuvent en faire la demande à cette adresse : cabinet@ordredelaliberation.fr)
Parce qu’un musée d’histoire contemporaine est constitué d’objets qui témoignent que « l’histoire a eu lieu » mais également d’archives et de photographies sans lesquelles la contextualisation est impossible, parce que le musée de l’Ordre détient aussi dans ces domaines des collections d’une grande richesse, il nous a semblé intéressant d’élargir désormais à ces trois domaines la rubrique de « L’objet du mois », en laissant à ceux qui en ont la charge directe le soin de les choisir et de les commenter.
L'objet du mois par Lionel Dardenne, assistant de conservation
S-Phone (type W. S. 13/3) de François Delimal
Conçu par le Special Operations Executive (SOE) britannique, présenté alors comme « une sorte de téléphone sans fil »,
le S-Phone était un système de radiotéléphone à ultra haute fréquence qui permettait aux agents en territoire ennemi de communiquer avec les avions alliés et de les guider dans les opérations de parachutage. François Delimal, agent chargé des opérations aériennes dans les départements de Haute-Marne, Marne, Côte-d'Or et Haute-Saône, utilisa cet appareil qui fut parachuté en France sur le terrain Musset, dans la nuit du 17 octobre 1943, et reçu par le Bureau des opérations aériennes, section d’Épernay.
Musée de l’Ordre de la Libération
N° inventaire : N2856
L'archive du mois par Roxane Ritter, responsable des archives et de la bibliothèque
Le Vagabond des Etoiles
Transcription du poème Le Vagabond des étoiles, janvier 1945, André Boyer
Constituées uniquement de documents écrits, les archives classiques ne conservent pas la trace systématique de l’ensemble des activités d’un individu au cours de la guerre. Outre les destructions éventuelles résultant de faits de guerre, de l’absence de politique de conservation institutionnelle ou familiale, elles ne donnent généralement à voir qu’une partie des parcours individuels.
Les archives et témoignages oraux ont ainsi vocation à compléter le travail de l’historien en lui fournissant une source complémentaire aux archives conservées sous forme de documents écrits.
Ecrit par André Boyer, dans sa cellule de la prison de Nordhausen en janvier 1945 et tué dans la nuit du 3 au 4 avril 1945 lors de son évasion, son poème Le Vagabond des étoiles ne fut ainsi connu que grâce à des camarades revenus de déportation qui l’avaient appris par cœur.
Le temps m’a pénétré, j’ai pénétré l’espace
Je suis l’onde qui court à l’océan du soir.
L’écume de chagrins rapidement s’efface
Et mon âme est bercée à de nouveaux espoirs.
Je quitterai ce soir le trône de Byzance
Pour aller seul et nu vers de nouveaux hasards.
Si je ne suis pas encore lassé de ma puissance,
C’est qu’elle se ranime à d’incessants espoirs.
Amant royal, j’ai fait aux plus royales couches
Battre les cœurs changeants qu’emprunta la beauté
Et découvert un soir en modelant des bouches
Le secret des baisers qui n’ont jamais été.
Je suis libre, l’amour, la fortune et la gloire
Effacent quand je veux les murs de ma prison.
Et je plains de ma geôle étincelante et noire
L’humanité captive aux murs de la raison.
La photo du mois par Béatrice Parrain, responsable des collections photographiques
Tunisie, 1943, les tentes de Claude Hettier de Boislambert et du général Leclerc
Au fur et à mesure de la numérisation des collections photographiques du musée, nous redécouvrons des clichés pris par Claude Hettier de Boislambert. Ce dernier nous présente sur cette photographie sa tente et celle du général Leclerc pendant la campagne de Tunisie. Au dos de ce tirage, le photographe a précisé que sa tente était celle devant laquelle se trouvait sa valise.
Au-delà du cadre champêtre de ce campement à l’ombre des oliviers tunisiens, on peut constater la rusticité des conditions de couchage d’un général de brigade logé dans une tente aux dimensions relativement modestes.
L’ambiance sereine et bucolique qui se dégage de ce visuel ne saurait toutefois faire oublier les âpres combats qui se dérouleront par la suite...
Un nouveau visage de Compagnon retrouvé !
Formidable nouvelle, grâce à l’ambassade de France au Tchad et à ses contacts locaux, nous venons de découvrir le visage d'Idrisse Doursan, Compagnon de la Libération dont nous n'avions jusqu’à présent pas de portrait !
Désormais, seuls 14 Compagnons sont encore « sans visage », continuons à tous nous mobiliser pour les retrouver !
Visites juin-juillet
Le service des publics a accueilli ce mois-ci différents groupes. Parmi eux :
- des greffiers militaires et des procureurs de la République du parquet de Paris. Cela a été l’occasion d’aborder le parcours de Compagnons juristes tels que René Cassin ou Alexandre Parodi ;
- des élèves de CM2 de l’école élémentaire Bignon (Paris 12e) pour une visite livret-jeu « Résistance et solidarité » couplée avec une visite du mémorial de la Shoah ;
- des élèves de CM2 des écoles élémentaires Florence (Paris 8e) et Prisses d’Avennes (Paris 14e) pour des visites-ateliers « Convaincre pour vaincre ». Après une visite dans le musée autour des affiches et des tracts, les élèves créent, en groupe, une affiche autour d’un slogan sur la paix ou la liberté ;
- des jeunes angevins de 10 à 15 ans pour une visite livret-jeu « Entre en Résistance avec les Compagnons de la Libération » et une visite serious game « Au temps des héros ». Ils étaient emmenés par l’association du souvenir du maréchal Leclerc de Grugé-l’Hôpital ainsi que par Christine Lévis-Touzé, présidente du conseil scientifique dans le cadre de journées mémorielles. À l’issue de leur visite au musée, le groupe s’est rendu à l’Arc de Triomphe pour assister au ravivage de la Flamme. La cérémonie s’est conclue par un prélèvement de la Flamme qui a été acheminée sur Angers place du général Leclerc ;
- des jeunes de la mission locale de Paris pour une visite guidée de l’exposition « Les agents secrets du Général » suivi d’un atelier radio centré sur quatre Compagnons du BCRA (Jean Moulin, André Dewavrin, Daniel Cordier et Laure Diebold). Un autre groupe de la mission locale a suivi une visite guidée des collections permanentes et un atelier autour du jeu de société « Victoriam tulit » ;
- des officiers de la promotion centenaire des écoles d’armes (1981-1982) de l’école militaire interarmes dans le cadre du quarantième anniversaire de leur promotion. Après un mot d’accueil du général Baptiste et une introduction détaillée, ils ont visité le musée librement.
Retour sur la soirée culturelle
Le 30 juin, pour la dernière soirée culturelle avant l’été, nous avons reçu Guillaume Piketty à l’occasion de la parution de son dernier ouvrage Français, Libre. Pierre de Chevigné aux éditions Tallandier. Guillaume Piketty est professeur d’histoire / Full Professor of History à Sciences Po (Paris), spécialiste de l’histoire des conflits contemporains et des sorties de guerre et auteur de nombreux ouvrages.
Arthur Vallantin, stagiaire au musée
Après l’obtention en mai 2022 d’une double licence en Droit et en Histoire, j’ai souhaité effectuer un stage me permettant d’envisager de façon concrète les enseignements historiques et juridiques reçus au sein de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne. Je suis vivement intéressé par l’étude des relations diplomatiques en Europe à l’époque contemporaine et intégrerai ainsi en septembre un Master 1 parcours « Histoire et anthropologie juridique » à l’Université Paris-Nanterre.
J’ai toujours eu un attachement particulier à l’Ordre de la Libération ainsi qu’à la médaille de la Résistance française, ce qui m’a très souvent conduit à visiter le musée depuis sa réouverture en 2015. Depuis les disparitions successives des derniers Compagnons de la Libération, c’est toute une génération qui est désormais empreinte d’un devoir mémoriel : je désire y contribuer. Dans la perspective de développement des missions du musée en vue du centenaire de 2039-2045, je mesure désormais pleinement les conditions de mise en œuvre de la transmission de cette mémoire.
Au cours de ces deux mois de stage, j’ai eu la chance de découvrir les différents corps composant le service de conservation d’un musée. Aussi, j’ai pu procéder, aux côtés de Roxane Ritter, au traitement d’une collection de brochures, ce qui m’a permis d’entrevoir la réalité de la recherche historique. J’ai ensuite pu observer pendant plusieurs jours le montage de l’exposition temporaire « Les agents secrets du Général » et ainsi prendre conscience du travail de régie, aux côtés de Margot Durand. J’ai également pu, en suivant ponctuellement Leslie Houam et Agnès Dumoulin au cours de leurs visites et projets pédagogiques, envisager le fonctionnement du service des publics d’un musée. J’ai aussi pu, au cours de rendez-vous, découvrir le service de la photothèque auprès de Béatrice Parrain et celui de la communication avec Pauline Fabry. Enfin, j’ai pu, au cours du mois du juillet, acquérir des compétences en traitement d’archives auprès de Mathieu Blanchard et Lionel Boucher.
Le 18 juin, j’ai eu l’opportunité d’assister aux cérémonies au Mont-Valérien : ce stage s’est donc révélé être l’occasion de comprendre le fonctionnement d'un établissement public et de son musée comme lieu de transmission et de conservation. Aussi, je tiens ici à remercier vivement Aurélie Loison, Vladimir Trouplin et l’ensemble du personnel de l’Ordre pour leur accueil, leur disponibilité et leur écoute.
Vidéos métiers
Retrouvez Lionel Dardenne, assistant de conservation au musée de l'Ordre de la Libération
Nous vous proposons d’aller à la rencontre de celles et ceux qui travaillent au sein de l’Ordre de la Libération et de son musée. Parce qu’une institution ou une entreprise sont composées d’individus aux parcours et métiers différents mais qui coopèrent au quotidien, nous vous invitons à découvrir notre équipe et les missions de chacun à travers une capsule vidéo diffusée chaque mois. Qui sait, peut-être susciteront elles des vocations ?
La forêt des Compagnons !
Rappelez-vous, nous vous parlions en septembre 2021 d'une forêt en l'honneur des 1 038 Compagnons plantée au Québec !
Celle-ci a bien poussé !
Cette forêt est l’œuvre de Guy Primeau, propriétaire de services d’arbres Primeau à Léry, et de ses employés. Ils ont planté exactement 1 038 arbres et arbustes d’espèces indigènes (érable à sucre, chêne bicolore à gros fruits, caryer cordiforme…) à Châteauguay sur l'île Saint-Bernard au Québec : 1 038 arbres pour 1 038 Compagnons de la Libération.
Baptême de la promotion 2021 de l’École de l'Air et de l'espace et visite du musée
Le vendredi 1er juillet s’est déroulée sur la base aérienne (BA) 701 de Salon-de-Provence la cérémonie de baptême des élèves officiers de la promotion 2021 de l’École de l'air et de l'espace.
Accompagné du général Stéphane Mille, chef d'état-major de l'armée de l'Air et de l'Espace, le ministre des Armées Sébastien Lecornu s'est adressé aux élèves : « Ce baptême de promotion marque votre entrée définitive dans l’armée active et fait désormais de vos rêves une réalité, il vous engage aussi dans les pas de vos anciens, qui, de Guynemer à Gary, se sont battus avec courage pour leur Patrie. À vous désormais d’inscrire la marque de votre talent et de votre engagement dans les sillages qu’ils vous ont tracés. »
La promotion 2021 a pour parrain le colonel James Denis, Compagnon de la Libération, qui fut le commandant de l’Escadrille française de chasse n°1, première unité militaire a avoir été faire Compagnon de la Libération, dont la première année de l’École de l’air porte les traditions.
Le 18 juillet, la promotion a visité le musée dans le cadre de leur semaine parisienne, avec pour objectif d’approfondir la culture de défense des élèves en visitant différents sites industriels et culturels.
"Pourquoi avez-vous décidé de visiter le musée de l’Ordre de la Libération avec vos élèves dans le cadre de cette semaine parisienne ?" :
Le musée de l’Ordre de la Libération était une évidence pour nous ! Porteur de la fourragère de l’Ordre de la Libération depuis 2019, nous voulions rendre hommage aux héros de la Seconde Guerre mondiale, et tout particulièrement aux aviateurs de l’Escadrille française de chasse n°1. Nous souhaitions nous imprégnez de l’esprit de sacrifice et du courage de ces femmes et ces hommes qui ont défendu les valeurs de la France pendant cette période noire de notre histoire. Imaginez des étudiants, des paysans, ou encore des ingénieurs aux croyances et origines diverses se battre aux côtés des militaires pour défendre la liberté, invite à réfléchir. Notre promotion compte aujourd’hui dix élèves venus d’Afrique francophone, neuf élèves saoudiens et trois cadets allemands, preuve que la diversité est une richesse. Le musée de l’Ordre la Libération permet à la Promotion 2021 de l’École de l’Air, baptisée Colonel James Denis, de mesurer l’importance de son engagement au service de la France. Quelques jours après son défilé sur les Champs-Élysées, la promotion continue donc son voyage sur le chemin de la mémoire et de l’engagement grâce à cette visite.
Paul Leterrier, médaillé de la Résistance
Les mois de mai et juin 2022 ont été marqués par le 80e anniversaire de la bataille de Bir-Hakeim. Rendons hommage à Paul Leterrier, médaillé de la Résistance française, et l’un des deux derniers combattants encore en vie de cet affrontement entre les hommes du général Koenig et l’Afrikakorps du général Rommel.
C’est à Bir-Hakeim que Paul Leterrier fait son baptême du feu. Refusant la défaite, il s’engage à Beyrouth (Liban) en septembre 1941 dans les Forces navales françaises libres. Muté au 1er bataillon de fusiliers marins, il prend part avec son unité aux combats de Bir-Hakeim, de Tunisie, d’Italie et de Provence. Trois fois blessé, il est décoré, comme quartier maitre, de la médaille de la Résistance française par le décret du 11 mars 1947.
Paul Auguste Ernest Leterrier est né le 21 décembre 1921 au Havre. Au cours de son adolescence, il s’inscrit à l’école de la compagnie transatlantique et effectue plusieurs voyages sur différents paquebots tels que le Normandie et le Paris. En 1940, refusant la défaite, et le régime de Vichy instauré par Pétain, Leterrier se rend à Marseille où il embarque sur le navire Colombie. Arrivé au Liban à la fin de l’été 1941, il déserte l’équipage et s’engage, à Beyrouth, le 25 septembre 1941 au sein des Forces navales françaises libres.
Paul Leterrier commence sa formation de fusilier marin, intègre le 1er bataillon de fusiliers marins où il est affecté comme servant de pièce d’artillerie. Il participe à tous les combats dans les déserts libyen et égyptien, notamment à Bir-Hakeim et El-Alamein. A Bir-Hakeim, son unité avait pour ordre de tenir une protection aérienne d’un campement retranché, ainsi que d’assurer le ravitaillement des troupes. C’est notamment au cours de la bataille qu’il est blessé deux fois. La première, lors d’un tir en rase-motte par un Messerschmitt 108, il reçoit plusieurs éclats sur les jambes, le dos et à l’abdomen. La seconde fois, pendant un tir d’artillerie un nouvel éclat vient le toucher à la cuisse.
Par la suite, il prend part à la campagne de Tunisie, puis à la campagne d’Italie où il se bat à Monte Cassino. Enfin, il participe au débarquement de Provence et aux combats de la Libération de la vallée du Rhône jusqu’à l’Alsace. C’est au cours d’un affrontement en Côte-d’Or qu’il est blessé pour la dernière fois, recevant de nouveaux éclats au cou et au mollet.
En 1947, par décret du 11 mars, et sur proposition du Compagnon de la Libération Roger Barberot, Paul Leterrier reçoit la médaille de la Résistance française en récompense de son engagement et de sa bravoure au sein des Forces françaises libres.
Hommage à André Bollier
Le 26 juin à Lyon a eu lieu une cérémonie en mémoire d’André Bollier, Compagnon de la Libération, mort pour la France le 17 juin 1944.
Créateur du journal Combat avec Henri Frenay, arrêté et plusieurs fois évadé, ce polytechnicien de 24 ans est mort rue Viala dans son imprimerie clandestine.
Son fils Vianney Bollier, administrateur de la SAMOL, accompagné de sa famille ainsi que Pascal Charret, président de la journée départementale de la Résistance, Philippe Radal, président de la SAMOL et membre du conseil de l’Ordre, se sont retrouvés devant la plaque commémorant le sacrifice de ce héros.
Cérémonie au Tréport
Le 25 juin, la ville du Tréport (Seine-Maritime) inaugurait une stèle en l’honneur de 123 membres des Forces aériennes françaises libres (dont 21 Compagnons de la Libération) disparus durant la Seconde Guerre mondiale et dont les corps n’ont pas été retrouvés.
Cette cérémonie s’est déroulée en présence de monsieur Alain Gueydan, sous-préfet de Dieppe, de monsieur Laurent Jacques, maire du Tréport, du général de brigade aérienne Julien Sabéné, directeur du Centre des études stratégiques aérospatiales (CESA), de monsieur Christophe Steiner, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Monaco en France, de représentants de l’ambassade de Grande-Bretagne et de l’ambassade du Canada ainsi que de monsieur Frédéric Bentley , président de l’association pour la Mémoire des Forces aériennes françaises libres, à l’initiative de ce projet.
Monsieur Jean-Paul Neuville, président de l’association des familles de Compagnon de la Libération (AFCL) représentait le général Christian Baptiste, délégué national de l’Ordre de la Libération.
Il était accompagné de madame Françoise Amiel-Hébert, déléguée AFCL pour la Seine-Maritime.
Plusieurs centaines de personnes, dont un grand nombre de descendants de ces 123 héros, étaient aussi présentes.
Plusieurs jeunes du collège Rachel Salmona du Tréport, accompagnés de madame Christelle Fléchelle, professeure d’histoire, ont présenté leur projet pédagogique : lecture de l’Appel du 18 juin 1940, énoncé des noms des 123 disparus avec dépôt d’une croix de Lorraine en bois portant le nom et la photo de chacun au pied de la stèle.
Une projection des deux documentaires réalisés par ces collégiens a eu lieu après la cérémonie : « Liberté venue du ciel », évoquant les 123 disparus et « Chevaliers du ciel » autour du parcours des 21 Compagnons de la Libération inscrits sur la stèle .
Un groupe de jeunes de l’Escadrille Air Jeunesse de la base d’Evreux a également participé à cet évènement.
Plusieurs gerbes ont été déposées avec, en particulier, le jet en mer symbolique d’une gerbe par la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM).
Les descendants de ces 123 disparus ont exprimé leur reconnaissance aux organisateurs pour avoir érigé cette stèle dont l’environnement, en haut d’une falaise et face à l’immensité de la mer, invite au recueillement, en l’absence de toute sépulture.
Summer School de Sciences Po
Début juin, dans le cadre de la Summer School proposée par Sciences po, un groupe d’étudiants étrangers venus de plusieurs continents, emmenés par Guillaume Piketty, professeur d’histoire à Sciences Po et membre du conseil scientifique du musée, ont pu découvrir le musée et les Compagnons de la Libération. Ces étudiants invités par l’Ordre de la Libération, ont par ailleurs pu assister à la 82e cérémonie commémorant l’Appel du 18 juin 1940 au Mont-Valérien.
Vernissage de l’exposition « Les Compagnons de la Libération tchadiens durant la Seconde Guerre mondiale »
Du 8 au 13 juillet 2022, une exposition exceptionnelle a rendu hommage aux Compagnons de Libération tchadiens au Musée national du Tchad. Le vernissage de l’exposition s’est déroulé en présence de la ministre de la culture, Ndougonna Mbakasse Riradjim, et de l’ambassadeur de France, Bertrand Cochery.
5 Compagnons de la Libération sont de nationalité tchadienne : Idrisse Doursan, André Kailato, Yorgui Koli, Nadjirom Mouniro, Némir.
Les Compagnons de Libération tchadiens occupent une place particulière dans la victoire des Alliés. En 1940, ils furent les premiers à rejoindre la colonne Leclerc. Cette exposition a bénéficié du soutien de l’Ordre de la Libération et de son musée.
Retrouvez les évènements de l'été et du mois de septembre ci-dessous :
Les réseaux sociaux l’été
Durant tout l'été, l'Ordre de la Libération et son musée restent actifs sur les réseaux sociaux et vous accompagnent pendant vos vacances.
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18 septembre
Visite théâtralisée « Des femmes et des hommes d’exception »
Les comédiens vous conduisent à travers le musée. Ils incarnent tour à tour de grandes figures de la Résistance, connues et inconnues.
Laissez-vous conduire dans le musée par cinq grandes figures de la Seconde Guerre mondiale. Vous serez plongés dans la clandestinité de la Résistance intérieure et le poids du système concentrationnaire mais aussi dans l’aventure incroyable des combats en Afrique et de la libération de la France. Ces exemples de courage et de bravoure sont à découvrir en famille, à partir de 8 ans.
Ce spectacle est co-écrit par Xavier Depoix et Ambre Kuropatwa de la compagnie Ankréation.
22 septembre
Soirée culturelle
Dans le cadre de la programmation culturelle autour de l’exposition temporaire, Sébastien Albertelli, Lionel Dardenne et Vladimir Trouplin donneront une conférence sur les Agents secrets du Général. La conférence sera complétée par une visite de l’exposition.
Si vous souhaitez assister à la conférence en présentiel, l'inscription est obligatoire !
Pour ceux qui souhaitent suivre la conférence à distance :
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