Musée de l'ordre de la Libération

Lettre d'information | Janvier 2021

Chers amis de l’Ordre de la Libération,

Incertitude, imprévisibilité et fluctuations sont le lot quotidien de chacun d’entre nous. Dans ce contexte malaisé, il n’y a d’autre alternative que d’appliquer la vieille devise :
« s’adapter ou périr ».
Nos actions de rayonnement étant fortement impactées par les mesures de protection contre la pandémie, les équipes de l’Ordre ont donc développé des outils numériques afin de permettre à nos concitoyens ne pouvant se déplacer de suivre nos activités via écrans (expositions, soirées culturelles, vidéos, etc.). Les premières retombées montrent que cela est fortement apprécié en régions et chez nos « suiveurs » à l’étranger.
D’autre part, à défaut de pouvoir recevoir normalement la jeunesse de France, notre service des publics a voulu développer « la médiation hors les murs » par des produits utilisables par des tiers ou par le déplacement de nos médiatrices afin que les valeurs portées par les Compagnons et les médaillés de la Résistance puissent continuer à être sources d’inspiration pour notre jeune public.
Notre volonté est, que les temps normaux revenus, ces produits de substitution ne cèdent pas la place au fonctionnement traditionnel, mais viennent « en addition » à notre offre coutumière.

La rédaction.

Obsèques de Pierre Morel, médaillé de la Résistance française

© GMP

Le 28 décembre 2020, l’Ordre de la Libération apprenait avec tristesse le décès du docteur Pierre Morel survenu dans sa 98e année. Elevé à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur par le Président Emmanuel Macron lors de la promotion du 14 juillet 2017, Pierre Morel était membre de la commission nationale de la médaille de la Résistance française depuis 2007.

Une cérémonie religieuse s‘est tenue le 11 janvier 2021 en la cathédrale Saint-Louis des Invalides suivie des honneurs funèbres militaires dans la cour d’honneur des Invalides.

Monsieur Serge Barcellini, président général du Souvenir Français, a prononcé l’éloge funèbre en présence de nombreuses personnalités dont Anne Hidalgo, maire de Paris, commune Compagnon de la Libération. L’Ordre de la Libération était représenté par son délégué national également président de la Commission nationale de la médaille de la Résistance française, accompagné du président de l’association nationale des descendants des médaillés de la Résistance française, du président de l’association des familles de Compagnon et le président de la société des amis du musée de l’Ordre de la Libération.

Pierre Morel a été inhumé dans la stricte intimité familiale au cimetière de Montmartre.

 

 

 

Morel
Hubert Germain, Compagnon de la Libération et Pierre Morel, médaillé de la Résistance en janvier 2020. 

 

© Musée de l'Ordre de la Libération

Né le 13 avril 1923 à Saint-Aubin-du-Cormier (Ille-et-Vilaine), patriote, il est au lycée à Clermont-Ferrand lorsqu'il commence ses actions de Résistance dès 1941 en diffusant des tracts anti allemands. De retour dans son département de naissance où il poursuit ses études, il intègre en novembre 1941 un réseau de renseignement militaire pour lequel il recrute et commence à rechercher des terrains de parachutage. Le groupe de Pierre Morel entre en contact début 1943 avec le réseau de renseignements Marathon-Chinchilla puis, après l’arrestation de son chef, intègre le réseau Oscar-Parson du Special Operations Executive (SOE) de François Vallée (CL), sous les ordres duquel il continue à recueillir de l’information et à organiser des terrains de parachutage à travers toute la Bretagne. Fin 1943, Pierre Morel, sous le nom de « Pierre Morvan », prend la responsabilité du nord de l’Ille-et-Vilaine et de la plus grande partie des Côtes du Nord. Recherché par la Gestapo, sa famille ainsi que de nombreux membres du groupe incarcérés, il ne parvient à rejoindre Londres qu'à sa quatrième tentative en juillet 1944 en passant par l'Espagne où il est interné plusieurs semaines. Il suit un stage de parachutiste à Ringway avant de revenir en France en novembre 1944. Il prend alors part à la campagne d’Alsace et à la libération du front de l’Atlantique avant d'être démobilisé en août 1945.

Pierre Morel reprend alors ses études et, diplômé de la faculté de médecine de Paris, fait une brillante carrière de chirurgien-dentiste. Président du Comité d’action de la Résistance (CAR), membre de la commission nationale de la médaille de la Résistance française, Pierre Morel fut un acteur connu et reconnu pour son engagement en faveur de la mémoire de la Résistance. Grand officier de la Légion d'honneur, il était médaillé de la Résistance et titulaire de la médaille des Évadés et de la Medal of Freedom.

© GMP
© GMP

Accueil d'une stagiaire

© Musée de l'Ordre de la Libération

Néïs Bartalou rejoint le service des publics pour effectuer un stage de janvier à avril 2021. Malgré la fermeture du musée aux visiteurs, les activités se poursuivent et s’adaptent en distanciel. Le choix a donc été fait de maintenir l’accueil d’une stagiaire dans le cadre de son master « médiation numérique et patrimoine ». Par son regard neuf sur le service des publics, Néïs Bartalou développera une réflexion sur les outils de médiation numérique au sein du musée, dont certains sont le fruit d’une adaptation à la crise sanitaire.

Visite de madame Laurence Patrice

De gauche à droite : Laurent Bellini, chef du département protocole et salons pour la ville de Paris, Cédric Abadie, directeur de cabinet de Laurence Patrice, Laurence Patrice, adjointe à la maire de Paris en charge de la mémoire et du monde combattant, Vladimir Trouplin et le délégué national.
© Musée de l'Ordre de la Libération

Le 12 janvier, le délégué national recevait à l’Ordre de la Libération madame Laurence Patrice, adjointe à la maire de Paris en charge de la mémoire et du monde combattant. Cette visite a été l’occasion d’un échange fructueux sur différents projets à mener. Puis Vladimir Trouplin, conservateur du musée, a fait visiter à madame Patrice les espaces permanents qui retracent les parcours et engagements individuels des 1038 Compagnons, des 5 communes « Compagnon » dont la ville de Paris, et des 18 unités militaires « Compagnon ».

L'Ordre de la Libération et The First Alliance

© Ordre de la Libération

Le 15 janvier 2021 à l’Ordre de la Libération, le général Christian Baptiste, Vladimir Trouplin, conservateur et  Aurélie Loison, secrétaire générale, ont remis officiellement au général Olivier Tramond, co-président de la fondation américaine « The First Alliance » (TFA), le premier exemplaire du guide du visiteur anglophone du musée de l’Ordre.

Le document, soigné et très illustré, répond à une demande concrète des visiteurs anglophones comme l’a confirmé l’enquête des public menée au musée en 2019.

Avec la traduction progressive de notre site internet en langue anglaise, ce guide est un des volets du partenariat entre l’Ordre et la Fondation TFA qui vise à rappeler et développer les liens entre la France et les États-Unis d’Amérique, dans les domaines stratégique et militaire.

L’Ordre rend ici hommage à l’Honorable Carole Brookins, fondatrice et Présidente de TFA, hélas disparue en mars 2020.

 

TFA

 

 

 

Parce qu’un musée d’histoire contemporaine est constitué d’objets qui témoignent que « l’histoire a eu lieu » mais également d’archives et de photographies sans lesquelles la contextualisation est impossible, parce que le musée de l’Ordre détient aussi dans ces domaines des collections d’une grande richesse, il nous a semblé intéressant d’élargir désormais à ces trois domaines la rubrique de « L’objet du mois », en laissant à ceux qui en ont la charge directe le soin de les choisir et de les commenter.

L'objet du mois par Lionel Dardenne, assistant de conservation

© Musée de l'Ordre de la Libération

Brevet parachutiste des Forces françaises libres de Pierre-Louis Bourgoin 

Le brevet parachutiste sanctionne une formation au saut. Celui-ci est un modèle de la fin 1944 en tissu brodé qui était cousu sur la vareuse, sur le côté droit de la poitrine. Il a appartenu au colonel Bourgoin, alors commandant du 2e régiment de chasseurs parachutistes de l’armée de l’Air. Au début de la guerre, les parachutistes français libres ne possédaient pas de brevet, contrairement aux troupes britanniques dont ils se sont inspirés. Le premier brevet FFL est celui de la 1e compagnie d'infanterie de l'air. Il est créé par le capitaine Bergé avant le départ de l'unité au Moyen-Orient à l'été 1941.

Musée de l’Ordre de la Libération

Don d’Yves Descarpentries

N° d’inventaire : 2020.15.1

 En savoir plus sur le Compagnon 

L'archive du mois par Roxane Ritter, responsable des archives et de la bibliothèque

© Musée de l'Ordre de la Libération

Lettre de René Pleven écrite à son épouse depuis Londres le 21 juillet 1940

La correspondance de guerre privée de René Pleven, remise à l’Ordre de la Libération par sa fille Françoise Andlauer le 30 janvier 2020, représente un ensemble de cent lettres et télégrammes envoyés entre 1940 et 1945.

Si ces cinq années de correspondance témoignent de l’engagement et du parcours du Compagnon pendant la guerre, elles apportent également un éclairage plus personnel sur l’une des grandes figures de la France libre. Derrière l’homme d’action et le futur homme d’État se dessine ainsi, notamment à travers les 88 lettres envoyées à son épouse, une figure plus intime. Cette correspondance familiale nous fait pénétrer dans la sphère privée de René Pleven à l’époque de la France libre.

De tels écrits apportent de nombreuses informations uniquement partagées avec des membres du cercle familial ou personnel du Compagnon. C’est ainsi que dans la lettre adressée à sa femme depuis Londres le 21 juillet 1940, René Pleven détaille les raisons qui l’ont conduit à rallier le général de Gaulle.

Don de Françoise Andlauer

En savoir plus sur le Compagnon 

Londres, 21 juillet 1940

[…] J’ai reçu hier ton télégramme, me disant combien tu désapprouves ma décision d’aller chez de Gaulle. J’ai tellement réfléchi avant de prendre mon parti que je suis plus attristé que je ne l’aurais été de toute manière par ton désaccord. Je voudrais donc t’expliquer par quelles étapes ma pensée a passé.

L’idée du Loyal Québec me plaisait et m’a toujours plu, mais si elle me donnait une grande satisfaction individuelle, elle enlevait à mon geste toute portée du point de vue français. Un fusilier de plus au Loyal Québec ne contribue pas autant qu’un homme de plus chez de Gaulle à prouver au gouvernement français, à l’Allemagne, à l’Angleterre, aux États-Unis, qu’il y a quelque chose d’autre en France que les vieillards ou les gens qui exploitent leur sénilité. J’ai espéré vainement qu’un gouverneur de grande colonie, un Catroux, un Noguès prendraient la tête de la Résistance. Ils ne l’ont pas fait alors je suis allé au seul centre de résistance française qui s’était constitué. […] Ce sont des hommes comme de Gaulle, comme Jacquin, qui auraient dû être à notre tête pas ces vieillards gavés d’honneurs et de dîners en ville, qui n’étaient plus capables de penser avec le matériel moderne.  Je n’ai plus rien à faire aux États-Unis pour mon pays. […] J’ai cru que l’alliance franco-anglaise était une politique qui permettrait à la France et à la Grande-Bretagne de rester libres, contre la mégalomanie allemande. Au nom de cette alliance j’ai demandé aux Anglais de faire des tas de choses pour la cause commune et ils les ont consenties. Ce n’est pas à l’heure du péril que je les quitterai et si nous ne sommes que quelques milliers de Français à croire qu’il faut et qu’on peut encore se battre, je serai de ceux-là. […]

La photo du mois par Béatrice Parrain, responsable des collections photographiques

© Musée de l'Ordre de la Libération

Remise de la croix de la Libération de Pierre Olivier à titre posthume

Saint-Nom-la-Bretèche (Yvelines), 28 septembre 1947, le général de Gaulle vient de remettre la croix de la Libération de Pierre Olivier à titre posthume à son fils, Jean-Paul. 

J’ai sélectionné cette photographie pour la fierté, l’émotion et l’admiration contenues dans le regard de ce jeune garçon de 14 ans, qui reçoit cette décoration à la place de son père, décédé dans les derniers combats de la 1e division française libre à l’Authion (Alpes-Maritimes) en avril 1945. La symbolique de la transmission des valeurs de l’Ordre se ressent dans la façon dont le général de Gaulle étreint Jean-Paul Olivier comme pour l’inclure dans cette grande famille qu’est l’Ordre de la Libération.

 

Don de Brigitte Olivier, fille de Pierre Olivier, en octobre 2020.

En savoir plus sur le Compagnon 

La médiation hors les murs

© Musée de l'Ordre de la Libération

L’objectif principal du service des publics est, évidemment, d’accueillir de nombreux visiteurs et en particulier les plus jeunes d’entre eux. Pour pallier l’absence de médiation directe, conséquence de la crise sanitaire, le musée s’adresse aux enseignants et élèves en fournissant des supports pédagogiques variés ou en se rendant dans les classes. Pour cela, nous avons adapté un certain nombre d’ateliers (niveaux élémentaire et secondaire) orientés vers l’apprentissage des valeurs de la Résistance. Ces supports seront disponibles sur le long terme.

  • Des activités en classe

Le musée propose aux établissements scolaires parisiens des séances pédagogiques en classe. Un atelier ou un parcours en plusieurs séances permettra aux élèves d’appréhender l'histoire de la Seconde Guerre mondiale et l'engagement résistant par le parcours des Compagnons de la Libération, combattants de la France libre et de la Résistance intérieure.          

 

  • Des dossiers pédagogiques

Des dossiers pédagogiques en ligne à destination des enseignants du collège et du lycée sont disponibles sur le site internet pour approfondir différentes thématiques : l’engagement des Compagnons, De Gaulle et la France libre, Les femmes en Résistance et Radio France libre. Conçu en lien avec le programme d’histoire ainsi que les parcours des Compagnons et les objets présentés au musée, chaque dossier comporte une chronologie et un lexique et se termine par un questionnaire à destination des élèves afin de valider les notions abordées.

 

  • La série de 10 vidéos de la chaine Youtube Nota Bene et ses fiches pédagogiques

Les événements historiques et les parcours abordés dans chaque vidéo sont repris dans ces fiches pédagogiques à destination des enseignants (collège, lycée). 

 

  • Une exposition numérique Résister ! Les Compagnons de la Libération 1940 - 1945

L’exposition rend hommage à ceux qui, en raison de leur engagement total dans la Résistance, ont reçu le titre prestigieux de « Compagnon de la Libération ».

Le parcours accompli par les Compagnons de la Libération entre 1940 et 1945 se résume par des verbes simples et signifiants : Résister ! s’engager, combattre, mourir, transmettre. Consultables en ligne, les 19 visuels des panneaux sont téléchargeables gratuitement, après signature de la convention d’utilisation. Impression aux formats A0 (841 x 1189 mm) ou sur kakémonos (850x 2000 mm) à la charge de l’établissement.

Visite/atelier sur la radio

© Musée de l'Ordre de la Libération

Le mercredi 13 janvier, malgré la fermeture du musée, l’équipe a été heureuse d’accueillir les élèves de Première du lycée Louis Armand de Nogent-sur-Marne. En respectant les gestes barrière, ils ont découvert les collections du musée avant d’enregistrer trois émissions radiophoniques. Ce groupe de lycéens était accompagné de Clothilde de Fouchécour, la petite-fille du Compagnon Louis Armand et secrétaire générale de l’AFCL.

Question à l’enseignante Nasséra Schrapff Regradj et ses élèves :

« Pourquoi a-t-il été important de maintenir votre visite au musée malgré les circonstances ? »

« En cette période d'incertitude qui fragilise ces jeunes, issus de première Bac professionnel lpo Louis Armand, il a été très important de maintenir cette journée pédagogique au musée de l'Ordre de la Libération. Malgré les circonstances difficiles, je n'ai pas eu une minute d'hésitation. C'est avec enthousiasme et soulagement qu'ils ont appris que notre visite était maintenue ! En participant à l'atelier dans le contexte authentique et vivant du musée de l'Ordre de la Libération, le jeune est actif dans son apprentissage. Il explore, découvre et se construit dans l'autonomie. Cette démarche a encore plus de significations dans ces circonstances de crise sanitaire. Il est évident que la culture, l'Histoire sont des vecteurs d'ouverture intellectuelle dont ils ont absolument besoin en cette période. C'est primordial. »

Voici les réponses de quelques élèves :

« Il a été important de maintenir cette visite car elle est comme un souffle. Cela va nous apporter de l'ouverture. » Joachim

« C'est important pour ne pas céder à ce climat d'anxiété, il dure depuis longtemps. On est là. On attend » Rafael

« Cette visite au musée de l'Ordre de la Libération amènera une impression de retour à la normale, de moins subir. Il faut continuer à apprendre pour résister à cette crise. » Enzo

« C'est comme si les choses rentraient dans l'ordre et qu'on gagnait un peu en liberté. » Marwen

Visite/atelier sur la radio

© Musée de l'Ordre de la Libération

Le mardi 26 janvier, c’est une autre classe de 3e du groupe scolaire Georges Leven du 12e arrondissement de Paris qui a participé à l’atelier radiophonique. Les élèves ont abordé le parcours de René Cassin ou encore Félix Éboué.

Visite CNRD

© Musée de l'Ordre de la Libération

Afin de préparer le Concours national de la Résistance et de la Déportation, ayant pour thème « 1940 Entrer en Résistance. Comprendre, refuser, résister », une classe de 3e du collège Paul Bert de Paris a suivi une visite guidée de l’exposition temporaire 1940 ! Paroles de rebelles. Ils ont découvert le contexte de la France en 1940 et le choix radical de ces rebelles qui continuent à se battre. La visite s’est poursuivie par la diffusion d’extraits de témoignages de Compagnons donnant des clés de compréhension sur les raisons de leur engagement.

Soirée culturelle webinaire sur Pierre Messmer

© Musée de l'Ordre de la Libération

Le musée de l’Ordre de la Libération a décidé de poursuivre la programmation de ses soirées culturelles et ce, malgré sa fermeture.

La conférence de Frédéric Turpin était retransmise sur Zoom et en direct sur la page Facebook de l'Ordre de la Libération. 

Face à la situation actuelle, cette première soirée de l'année fut l'occasion pour l'Ordre de la Libération d'adapter sa communication et la diffusion d'informations au public. 

Pour voir ou revoir la soirée culturelle : cliquez ici

Visite ENSOME

© Musée de l'Ordre de la Libération

Le mardi 26 janvier, après avoir été accueillis par le délégué national de l’Ordre de la Libération, les officiers de l’EMSOME (état-major de spécialisation de l’outre-mer et de l’étranger) ont découvert le musée à travers un parcours centré sur les coloniaux de la France libre.

Visite d’élèves officiers de Saint-Cyr

© Ordre de la Libération

Dans le cadre d’un programme consacré au Paris militaire dédié aux combats de la libération de Paris par la 2e division blindée en août 1944, des élèves officiers de 1e année de l’Ecole spéciale militaire et des élèves de 2e année de l’Ecole militaire interarmes de Saint-Cyr ont découvert le musée et plus particulièrement les parcours de Compagnons saint-cyriens.

La ville de Vassieux-en-Vercors co-présidente de l'Ordre de la Libération pour 2021

Monsieur Thomas Ottenheimer devant le martyrologe de Vassieux lors de la cérémonie commémorative du 21 Juillet.
© Vassieux-en-Vercors

C’est avec fierté et en responsabilité que Vassieux-en-Vercors assume cette année la co-présidence de l’Ordre de la Libération aux côtés du délégué national, reprenant ainsi le flambeau de la ville de Paris.

Etre commune « Compagnon de  la Libération » est un honneur qui témoigne de la reconnaissance de la nation tout entière pour le combat et le sacrifice des résistants, combattants et civils du Vercors et de Vassieux en particulier, qui payèrent un très lourd tribut pour leur combat pour nos libertés.

Nous, vassivains connaissons tous l’histoire dramatique de notre village ; cette histoire est encore vive dans nos mémoires et les lieux en sont encore imprégnés. Tous nous savons que notre commune est « Compagnon de la Libération ». Les représenter est un honneur et cet honneur est avant tout un devoir : celui d’être au quotidien à la hauteur et digne de l’engagement de celles et ceux avec qui nous partageons ce statut. Ils se sont battus pour restaurer les valeurs de notre République : Liberté, Egalité, Fraternité. Il nous incombe désormais à nous de les défendre et de les faire vivre.

A l’heure où les derniers Compagnons s’éteignent et au moment d’écrire ces quelques lignes, mes pensées sont pour le dernier d’entre eux : Hubert Germain. Soyez rassuré, cher monsieur Germain, nous n’avons pas oublié votre discours du 29 novembre 2018 en introduction du dernier Conseil d’administration de l’Ordre auquel vous participiez. Soyez rassuré, la flamme de la Résistance ne s’éteindra pas avec vous. La grande famille de l’Ordre saura reprendre le flambeau et dans cette grande famille, Vassieux-en-Vercors et les villes « Compagnon de la Libération » répondront présents pour faire vivre l’esprit de Résistance ainsi que l’avait souhaité le général de Gaulle.

Thomas Ottenheimer, maire de Vassieux-en-Vercors 

Nous souhaitons en ce mois de janvier mettre à l’honneur les deux médaillés de la Résistance française qui, à l’occasion de la promotion du 31 décembre 2020, ont été élevés à la dignité de grand-croix dans l’ordre de la Légion d’honneur.

Anne-Marie Krug-Basse

Anne-Marie Krug-Basse promue commandeur de la Légion d'honneur à Alger.
© Famille Krug

Anne-Marie Krug-Basse est née en mars 1923 à Saint-Denis (93). Alors étudiante en faculté des langues étrangères à Paris, elle participe avec quelques camarades à la manifestation du 11 novembre 1940 sur les Champs-Élysées. Arrêtée, elle parvient à s’échapper le jour-même grâce à la complicité de la police française. Dès lors, elle s’occupe de l’aide aux prisonniers évadés et aviateurs alliés et participe à la propagande antiallemande.

Entrée en contact en juin 1943 avec le secrétariat du Bureau des opérations aériennes (BOA) bloc Est puis avec l’échelon national, elle s’engage comme agent P2 au réseau « Action D », sous le nom d’Anne-Marie Bel D. Outre les activités de secrétariat, elle participe au transport d’armes, de fonds, de documents et aux opérations de parachutage. Recherchée, elle est arrêtée par la Gestapo à Paris le 20 mars 1944. Elle est torturée rue des Saussaies mais ne révèle rien et tient tête à ses tortionnaires. Mise au secret, elle est déportée à Ravensbrück le 13 mai 1944 puis transférée le 13 juin au kommando de Zwodau, dépendant du camp de Flossenbürg.

Ramenée en France quelques jours après la libération du camp par les troupes américaines, affaiblie, elle est affectée à la DGER, les services secrets français, et se porte néanmoins volontaire pour l’Indochine qu’elle rejoint en novembre 1945. Rapatriée sanitaire en août 1946, elle exerce des fonctions à responsabilité aux États-Unis, en Algérie puis en France au sein du ministère de l’Intérieur puis de l’Environnement jusqu’à sa retraite en 1983. Femme exceptionnelle ayant consacré sa vie au service de sa patrie, elle est depuis le 2 octobre 2012 pensionnaire de l’Institution nationale des Invalides.

Hubert Faure

© Parcours de vies dans la royale

Hubert Faure, né en mai 1914 à Saint Astier (Dordogne), s’engage à 18 ans au 20e Dragons. Libéré en 1934, il se réengage en octobre 1936 pour servir comme brigadier-chef au sein du 1er Dragons portés à Pontoise. Fait prisonnier le 21 juin 1940, il est interné à Toul d’où il s’évade le 4 août. Après avoir rejoint son unité, il est mis en congé d’armistice en janvier 1941 et devient chef de circonscription du ravitaillement à Ribérac (Dordogne), jusqu’à sa démobilisation complète en janvier 1943.

Cherchant depuis plusieurs mois à rejoindre les Forces françaises libres, il passe en Espagne le 1er février 1943. Arrêté et interné au camp de Molinar de Carranza, il s’évade de nouveau. Hébergé par une famille espagnole, il parvient à gagner le Portugal où il est une nouvelle fois arrêté et brièvement emprisonné. Le 1er juillet il s’envole pour Bristol. Engagé dans les FFL, il est affecté aux commandos marine du commandant Kieffer. Doté d’une excellente condition physique et d’une longue expérience militaire, il est promu maître principal et chef de section au sein de la Troop 1. Le 6 juin 1944, il débarque sur les plages de Normandie. Devenu officier en octobre 1944, il participe à toutes les opérations du 1er BFMC jusqu’aux Pays-Bas. Après la guerre, Hubert Faure quitte l’armée et reprend ses études pour devenir ingénieur des travaux publics et réalise une brillante carrière notamment en Afrique.

Aujourd’hui dans sa 107e année, Hubert Faure est l’un des deux derniers membres du commando Kieffer encore en vie. Nous saluons le second, Léon Gautier également titulaire de la médaille de la Résistance française, qui vient d’être élevé à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur.

Nouvelle acquisition de la société des amis du musée

© Musée de l'Ordre de la Libération

L’attentat ayant entraîné la mort du Feldkommandant de la Loire-inférieure, le lieutenant-colonel Karl Hotz, le 20 octobre 1941 à Nantes, entraîne une féroce répression de la part des autorités allemandes.

Hitler exige l’application du décret Keitel du 16 septembre 1941 et du code des otages de la Wehrmacht du 28 septembre de la même année, qui stipulent que pour un soldat allemand tué, ce sont entre 50 et 100 otages, choisis dans les milieux communistes et résistants, qui sont fusillés.

Si les polices allemandes et françaises identifient et arrêtent rapidement la plupart des auteurs de cet attentat, et afin de frapper l’opinion et de briser toute velléité de s’en prendre aux forces allemandes, Hitler ordonne au général Otto Von Stülpnagel, gouverneur de l’administration militaire en France occupée, de fusiller 100 otages.

En fait, ce sont 48 otages qui sont exécutés le 22 octobre : 16 au champ de tir du Bêle près de Nantes, 5 au Mont-Valérien, et 27 dans la carrière de la Sablière à Châteaubriant.

Afin de porter à la connaissance de la population française l’étendue de la répression résultant de l’attentat, une affiche en lettres noires sur fond cramoisi fut imprimée et placardée sur les murs : elle annonçait l’exécution de 50 otages, la possible exécution de 50 autres otages, et une récompense de 15 millions de francs pour ceux qui contribueraient à la découverte des coupables.

Un exemplaire -très rare- de cette affiche a été acquis par la SAMOL pour enrichir les collections du musée, et singulièrement la salle consacrée aux villes « Compagnon de la Libération ».

Le général de Gaulle décerne, dès le 11 novembre 1941, la croix de Compagnon à Nantes avec cette citation : « Ville héroïque qui, depuis le crime de la capitulation, a opposé une résistance acharnée à toute forme de collaboration avec l’ennemi. Occupée par les troupes allemandes et soumise aux plus dures mesures d’oppression, a donné aux Français, par de nombreuses actions individuelles et collectives, un magnifique exemple de courage et de fidélité. Par le sang de ses enfants martyrs, vient d’attester devant le monde entier la volonté française de Libération nationale ».

Visite du musée de l’Ordre de la Libération par des élèves du Lycée Louis Armand de Nogent-sur-Marne

© Mme Nasséra Schrapff

Grâce à la persévérance de leur professeur madame Nasséra Schrapff qui a, par deux fois, reprogrammé la visite en raison de la situation sanitaire, onze lycéens de Première, filière « Système numérique », ont bénéficié d’une visite du musée dans des conditions exceptionnelles puisque celui-ci était fermé au public. La matinée a été consacrée à la visite guidée conduite par Leslie Houam qui effectuait, avec beaucoup de savoir-faire, sa première visite en tant que médiatrice : précision, clarté de l’exposé et dialogue avec les élèves à l’issue de chaque étape de la visite ont permis à ces derniers de suivre avec beaucoup d’attention le parcours du musée d’une extraordinaire richesse. Un passage par les vitrines de la résistance ferroviaire ont permis d’établir un lien avec le nom du Lycée et de lier celui-ci à l’histoire nationale.

Après le déjeuner, les élèves ont participé à un atelier radio animé par Leslie Houam et Agnès Dumoulin en coordination avec madame Schrapff. Trois groupes ont préparé une mini-émission de radio sur un Compagnon à partir d’un dossier constitué de copies d’archives authentiques détenues par l’Ordre. Outre Louis Armand, deux Compagnons ont été retenus : René de Naurois, aumônier du commando Kieffer et Henri Fertet, résistant de l’intérieur fusillé à 16 ans et dont la lettre adressée à ses parents a beaucoup ému les lycéens. Prolongement très intéressant de la matinée, l’atelier a permis une initiation à la recherche historique, un travail en équipe et une formation à la prise de parole.

Le rôle de l’association des familles de Compagnon est à la fois modeste et utile. C’est l’AFCL qui a fait connaître à la proviseure du lycée Louis Armand, madame Chaleix, et par son entremise aux professeurs du lycée, cet aspect de la biographie de Louis Armand et l’existence du musée de l’Ordre de la Libération. Membre de l’AFCL, une petite-fille de Louis Armand accompagnait le groupe.

ONACVG

Madame Véronique Peaucelle-Delelis, directrice générale de l'ONACVG, le général Christian Baptiste, délégué national de l'Ordre, le général Eric Maury, directeur adjoint de l'ONACVG et Aurélie Loison, secrétaire général de l'Ordre de la Libération.
© Musée de l'Ordre de la Libération

Le 12 janvier, l’Ordre de la Libération et l’ONACVG ont signé une convention de partenariat ayant comme objectif de concrétiser leur ambition commune de perpétuer la mémoire des actes de bravoure exceptionnelle des Compagnons de la Libération et des médaillés de la Résistance française dans l’œuvre de la Libération de la France. 

 

Retrouvez les évènements du mois de février 2021 ci-dessous :

Exposition "1940 ! Paroles de rebelles"

© Musée de l'Ordre de la Libération

Exposition "1940 ! Paroles de rebelles" 

En attendant la réouverture du musée, n'hésitez pas à visionner la visite virtuelle de cette exposition, centrée principalement sur les témoignages des Compagnons de la Libération.

Comment, pourquoi, à quel moment de leur vie et au nom de quelles valeurs une poignée d’hommes et de femmes décident de prendre tous les risques, dès 1940, pour une France libre.

Pour en savoir plus sur l'exposition 

 

9 février 2021 Anniversaire de la création de la médaille de la Résistance

© Musée de l'Ordre de la Libération

Le 9 février 2021, l’Ordre de la Libération célèbrera le 78e anniversaire de la création de la médaille de la Résistance française. Le délégué national de l’Ordre de la Libération ravivera la flamme sous l’Arc de Triomphe, à 17h.

11 février Conférence webinaire de Lionel Dardenne

© Musée de l'Ordre de la Libération

Le jeudi 11 février à 19h, Lionel Dardenne évoquera le sort tragique des combattants FTP-MOI du « groupe Manouchian », fusillés au Mont-Valérien le 21 février 1944 et médaillés de la Résistance française.

2 solutions pour visionner cette conférence en ligne le jour même :

- Sur Zoom en visioconférence : en copiant/collant le lien suivant et en renseignant simplement votre adresse mail : https://zoom.us/j/94852348215 

- Sur Facebook en live : en vous rendant sur la page Facebook de l’Ordre pour suivre la conférence en direct : https://www.facebook.com/ordredelaliberation 

 

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