Lettre d'information | Avril 2023
Chers amis de l’Ordre de la Libération,
Nous continuons d’élargir le « cercle des communes amies de l’Ordre de la Libération » et, en ce mois d’avril, nous avons signé une convention avec la commune de La Baule et renouvelé la convention qui nous lie avec les quinze maires de la communauté de communes du Perche.
Sachez que toutes les municipalités françaises désireuses d’intégrer ce cercle, en signant une convention au profit des jeunes de leurs communes, sont les bienvenues et peuvent nous contacter.
Les vacances scolaires donnent l’opportunité à bien des jeunes de toutes nos régions de découvrir le musée de l’Ordre de la Libération grâce aux traditionnels voyages de classes.
Dans cette lettre vous sont relatés, comme à l’accoutumée, les activités ou événements notables ayant animé la vie de l’Ordre de la Libération ou celle de sa « grande famille » durant ce mois d’avril.
Bonne lecture.
La rédaction.
Tribune du Figaro : « Préparer les victoires de demain grâce aux héros d’hier »
Retrouvez la tribune de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, et madame Patricia Mirallès, secrétaire d'État chargée des anciens combattants et de la mémoire, relative au projet de loi de programmation militaire pour les années 2024-2030 dont un article sera consacré à la continuité des missions de l’Ordre de la Libération.
Lire la tribune ou télécharger le PDF ci-dessous
Don d’archives de Paul Neuville
Le 12 avril, les descendants de Paul Neuville, Compagnon de la Libération, réunis à la chancellerie, ont remis au musée un important fonds d’archives. Ce don comprend une série d’environ 150 papiers militaires de Paul Neuville relatifs à son engagement et à son parcours dans la France libre ainsi que plusieurs photographies.
Commentaire de Jean-Paul Neuville, petit-fils du Compagnon et président de l'association des familles de Compagnon :
Ces archives, découvertes récemment dans une malle oubliée, ont permis de mieux connaitre le parcours de mon grand-père dans la France libre (illustré par de nombreuses photos) avec des contraintes professionnelles qui l’ont amené, au début alors qu’il se trouvait en Egypte, à ne pouvoir accomplir qu’un engagement à temps partiel.
La belle entente familiale a permis un consensus pour remettre ces archives à l’Ordre. Cela a également suscité l’intérêt des plus jeunes descendants. La relève est assurée.
Remise de journaux par l’Ambassade de Grande-Bretagne
Le 12 avril, le délégué national recevait à la chancellerie Theo Rycroft, vice-ambassadeur de Grande-Bretagne, Antony McCord, attaché de l'Air auprès de l'Ambassade ainsi que Ian Reed, donateur, venu remettre au musée une douzaine de journaux de la Libération de Paris issus de sa collection personnelle.
Cette rencontre fut aussi l’occasion d’un long échange autour de l’histoire commune du Royaume-Uni et de la France et de l’amitié franco-britannique.
Convention avec La Baule-Escoublac
Le 18 avril, l’Ordre de la Libération et la ville de La Baule-Escoublac ont signé une convention de partenariat.
L’ambition de ce partenariat est de contribuer à la formation à la citoyenneté des jeunes Français par la mise en exergue et l’étude de l’engagement aux heures les plus sombres de l’histoire de France, de Compagnons de la Libération et de médaillés de la Résistance française.
Visite du préfet Pascal Mailhos, coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme.
Le 21 avril, le préfet Pascal Mailhos s’est entretenu avec le délégué national sur l’avenir de l’Ordre de la Libération et a visité le musée en compagnie de Vladimir Trouplin, directeur scientifique et conservateur. Monsieur Mailhos a toujours montré un très grand intérêt pour l’Ordre et les Compagnons de la Libération, qu’il a su mettre à l’honneur au cours de ses affectations dans les régions et départements français.
Parce qu’un musée d’histoire contemporaine est constitué d’objets qui témoignent que « l’histoire a eu lieu » mais également d’archives et de photographies sans lesquelles la contextualisation est impossible, parce que le musée de l’Ordre détient aussi dans ces domaines des collections d’une grande richesse, il nous a semblé intéressant d’élargir désormais à ces trois domaines la rubrique de « L’objet du mois », en laissant à ceux qui en ont la charge directe le soin de les choisir et de les commenter.
L'objet du mois par Lionel Dardenne, assistant de conservation
Premier fanion du Normandie
Le groupe de chasse n°3 Normandie est créé en septembre 1942 au Moyen-Orient d’où, suivant la volonté du général de Gaulle d’envoyer des Français libres combattre sur le front de l’Est, il rejoint l’URSS. Malgré les conditions climatiques particulièrement difficiles, le Normandie obtient de nombreux succès et reçoit le nom de Niemen en novembre 1944 pour ses exploits lors de la reconquête du fleuve du même nom. Au prix de 42 pilotes tués sur 97, le Normandie-Niemen devient la première formation de chasse française de la Seconde Guerre mondiale avec ses 273 victoires homologuées et 37 probables (auxquelles s'ajoutent bon nombre de véhicules détruits) obtenues au cours de 5 240 missions et 869 combats.
Le fanion fut brodé à Damas en Syrie au moment de la création du groupe Normandie et offert au musée par Madeleine Perigault, assistante sociale engagée dans les Forces aériennes françaises libres et marraine du groupe Normandie. Il porte le blason de la Normandie.
Musée de l’Ordre de la Libération
N° d'inventaire : N1780
L'archive du mois par Roxane Ritter, responsable des archives et de la bibliothèque
Carnets de vol de Louis Andlauer
Grâce au dernier don d’Eric Andlauer, fils de Louis Andlauer, le musée a reçu neuf carnets de vol couvrant l’intégralité de la carrière de pilote du Compagnon de 1942 à 1999.
Parmi ces carnets, on peut noter la présence de son Observer’s and air gunners flying book. Ce dernier, établi au nom de guerre adopté par Louis Andlaueur (René Mathis), détaille les entrainements et formations de Louis Andlauer et ses nombreuses missions de bombardement menées au sein du Groupe de bombardement Lorraine entre septembre 1942 et août 1945. On y relève également le signalement de l’attaque subie par son avion le 22 octobre 1943 qui endommage lourdement l’appareil et le blesse gravement. Andlauer, qui prend alors les commandes, permet grâce à son sang-froid de ramener le bombardier et l’équipage à la base.
La photo du mois par Béatrice Parrain, responsable des collections photographiques
Détente au soleil à Biggin Hill (Grande-Bretagne) en avril 1943. De gauche à droite : le Compagnon de la Libération Claude Raoul-Duval, Pierre Pabiot, Maurice Mailfert, Claude Leguie et au-dessus Jean Marquis.
Cette photographie figure dans l’album photographique personnel de Michel Boudier conservé dans les collections du musée. Elle représente cinq aviateurs du groupe de chasse Alsace profitant d’un moment de détente entre deux missions toujours éprouvantes.
La présence du Compagnon de la Libération Claude Raoul-Duval nous permet de savoir que ce cliché a été pris avant le 17 avril, jour où il se fait abattre en combat aérien par la chasse ennemie au-dessus du Havre.
Le groupe de chasse Alsace se constitue au Liban en septembre 1941. Ses pilotes sont d’abord affectés au convoyage des avions neufs puis, à l’été 1942, participent à la défense d'Alexandrie (Egypte). En janvier 1943, le groupe se reforme en Ecosse sous le nom de 341 Squadron. Equipé de Spitfire, chargé de la protection des bombardiers alliés, il opère sur la France avec ses deux escadrilles, Strasbourg et Mulhouse. Il prend une part importante au débarquement allié du 6 juin 1944 et se spécialise dans la destruction des bombes volantes, les V1, dont il attaque les rampes de lancement.
Basé en France en août 1944, l’Alsace remplit ses missions sur la Belgique, la Hollande et enfin l’Allemagne. Au total, il a effectué plus de 4 300 sorties dont 655 bombardements en piqué. Il compte 39 victoires confirmées, 16 probables, 27 navires coulés et plus de 500 véhicules détruits au sol. Le groupe Alsace a perdu 21 de ses pilotes, soit l'équivalent de son effectif en opérations. 23 ont été nommés Compagnons de la Libération.
© Musée de l’Ordre de la Libération / Fonds Boudier
Les visites d'avril
Comme tous les mois, le service de médiation a reçu en avril plusieurs groupes en visite et ateliers en avril parmi lesquels :
- deux classes de l’école élémentaire publique de la Motte-Picquet du 7ème arrondissement de Paris pour découvrir les Compagnons à l’aide d’un livret-jeu ;
- des officiers étrangers stagiaires de l’Ecole de guerre ont découvert, dans le cadre de leur formation, l’engagement des Compagnons.
- deux classes du collège La Pajotterie de Châteauneuf-en-Thymerais (28) dans le cadre de la convention signée entre l’Ordre de la Libération et la communauté de communes des Forêts du Perche. L’une a participé à un atelier « Résistance et récits radiophoniques » tandis que l’autre a poursuivi sa découverte des Compagnons grâce au « Serious game : au temps des héros » sur tablette.
> Nous avons posé une question au commandant Artur, l’officier encadrant du groupe des stagiaires de l'Ecole de guerre: « Pourquoi avoir emmené ce groupe d’officiers étrangers au musée de l’Ordre de la Libération ? »
« Dans le cadre de la formation des officiers stagiaires de l’EDG, alors que toute la scolarité est logiquement tournée vers la maitrise de la planification et de la conduite des opérations dans un environnement interarmées, 2 semaines sont cependant dédiées à des travaux spécifiques par armées. Ainsi, après avoir participé à différentes visites d’états-majors, d’unités opérationnelles, etc… les officiers internationaux « terriens » de la 30e promotion se sont vus proposer de suivre deux jours d’exercice historique sur le terrain au cœur de la capitale. La thématique abordée était : août 1944, la libération de Paris. Cette activité a été rendue possible par l’appui des historiens de la chaire de tactique générale et d’histoire militaire (CTGHM) du centre de doctrine et d’enseignement du commandement (CDEC). Après avoir planché sur différents cas tactiques en se mettant à la place des acteurs incontournables de l’époque (Alliés, IIIe Reich, Résistance française, etc…), une visite du musée de l’Ordre de la Libération est logiquement venue conclure cette séquence de réflexion en approfondissant la maitrise qu’ont nos Alliés de la culture et de l’histoire militaires françaises. »
> Témoignages des élèves de La Pajotterie :
« Aller au musée de l’Ordre, c’était génial surtout qu’on n’avait pas fait de sorties depuis longtemps à cause de la Covid. Là, en plus, le sujet était intéressant et on a vu des choses étonnantes. On avait des connaissances avant de venir mais ça semble plus concret une fois sur place. Avec ma famille, on a une maison en Normandie et on aime voir des sites qui évoquent la Seconde Guerre mondiale mais je ne connaissais pas vraiment les Compagnons de la Libération. L’accueil qui nous a été réservé et le discours du général Baptiste, c’est impressionnant et ça donne envie de s’investir pour prouver qu’on doit encore parler du passé aux jeunes comme nous. » Marylou P.
« Je trouve que la thématique de la Seconde Guerre mondiale est passionnante, pendant notre année de Troisième et on a besoin de faire des visites de ce type. Ça nous a fait du bien de visiter un site historique alors qu’on ne sortait plus depuis longtemps. J’ai trouvé que la journée était rythmée : on a été bien encadré par les intervenantes et l’atelier radiophonique m’a donné envie d’en savoir plus sur le métier de journaliste surtout que je m’attendais à une journée plus classique voire ennuyeuse mais ce ne fut pas du tout le cas. C’est top de voir que des gens essaient de faire tout ce qu’ils peuvent pour parler aux jeunes d’aujourd’hui de la guerre. » Alicia B.
Accueil du conseil municipal jeunes de Valherbasse
Le 18 avril, le général Baptiste a accueilli un groupe de Valherbasse (26), village d’enfance du dernier Compagnon, Hubert Germain.
Le maire de cette commune, avec quelques élus, des jeunes du Conseil municipal des Jeunes (CMJ) mais aussi deux membres de la famille d’Hubert Germain ont évoqué avec le délégué national le projet de convention visant à favoriser l’accès au musée des jeunes de Valherbasse dans l’avenir.
Les visiteurs ont ensuite découvert les espaces du musée avec une médiatrice et quelques parcours de Compagnons de la Libération dans la Résistance. Enfin, ils ont pu échanger sur l’engagement, les campagnes militaires et la vie d’Hubert Germain. A la suite de cette visite, le groupe s’est rendu au mémorial du Mont-Valérien, en particulier pour rendre hommage à ce dernier Compagnon qui repose dans la crypte depuis le 11 novembre 2021.
Forum de la mission vivre ensemble
En 2021, le musée de l’Ordre de la Libération a rejoint la mission vivre ensemble. Il s’agit d’un dispositif du ministère de la Culture réunissant les établissements culturels franciliens qui fédèrent leurs actions en faveur de la lutte contre la ségrégation culturelle.
Chaque année, la mission vivre ensemble propose un forum dans un des établissements partenaires. Cet évènement permet aux institutions culturelles de rencontrer les relais du champ social (bénévoles, responsables d’association, éducateurs…) et de leur détailler leur offre à destination des publics empêchés. Cette année, le forum, qui s’est tenu le mercredi 12 avril à l’institut du monde arabe, a accueilli 400 personnes. Quarante-deux établissements étaient présents (musée du Louvre, musée de Cluny, philharmonie de Paris…).
Toujours dans la perspective de susciter la venue du public du champ social en visite guidée ou en atelier, le musée de l’Ordre de la Libération y tenait un stand. Ainsi, le service des publics a pu rencontrer une centaine de représentants de structures œuvrant dans le domaine du champ social (Secours populaire, Secours catholique, centres d’hébergement d’urgence, service culturel d’hôpitaux publics…). Après une présentation de l’Ordre de la Libération et des activités proposées, plusieurs d’entre eux se sont montrés très enthousiastes à la perspective de venir au musée avec un groupe voire même de développer un projet sur le long terme.
Soirée culturelle
Le 20 avril, Pierre Servent nous a fait l’honneur de sa présence en donnant une brillante conférence sur le Compagnon Adrien Conus à travers son ouvrage « Les sept vie d’Adrien Conus" paru aux éditions Perrin.
Exercice d’évacuation des œuvres
Le plan de sauvegarde des biens culturels (PSBC) est une obligation pour tout musée. Il consiste à déterminer les œuvres à sauvegarder prioritairement en cas de sinistre (incendie, inondation …) et à donner toutes les indications aux pompiers pour qu’ils puissent accéder aux œuvres, les conditionner et les mettre à l’abri. Le PSBC est un document confidentiel, uniquement accessible aux pompiers et à l’équipe de conservation du musée.
Le 26 avril, un exercice d’évacuation des œuvres a été organisé au sein du musée avec un détachement de la brigade des sapeurs-pompiers des Invalides. A partir d’un scénario précis mis au point par les équipes de la conservation, les pompiers se sont entrainés à évacuer des objets de certaines vitrines, à les déplacer dans un lieu de stockage prédéterminé et à les conditionner. Des objets factices ont été utilisés pour cet exercice de mise en situation. Les pompiers ont ainsi pu se former aux différents systèmes d’ouverture des vitrines du musée et aux techniques de manipulation des objets en vue de leur transport et de leur protection.
Vassieux-en-Vercors
Le 27 avril, le général Baptiste a accueilli une classe de CM2 du village de Vassieux-en-Vercors, commune Compagnon de la Libération.
Les élèves ont ensuite découvert les espaces du musée et les parcours des Compagnons grâce à un livret-jeu.
Témoignages :
"Dans le cadre d'un voyage scolaire à Paris, nous avons fait visiter le musée de l'Ordre de la Libération à une classe de Vassieux-en-Vercors afin que ces derniers découvrent davantage l'histoire de leur commune qui est Compagnon de la Libération ainsi que le parcours de différents résistants" Sébastien Champey, professeur.
"J'ai adoré découvrir les vitrines grâce au livret jeu, d'ailleurs j'ai tout de suite reconnu les photos de notre village" Mael
La commission nationale de la médaille de la Résistance française célèbre ses 80 ans
Instituée par l’article 3 du décret 774 du 9 février 1943, la commission chargée d’examiner les propositions d’attribution de la médaille de la Résistance voit ses premiers membres nommés par le décret du 6 avril 1943, il y a tout juste 80 ans.
Par ce décret, le chef d’escadrons Claude Hettier de Boislambert est nommé président de ladite commission dont les membres sont Antoine Bissagnet, administrateur adjoint des colonies, représentant du commissaire national aux Colonies, Jacques-Emile Paris, représentant du commissaire national aux Affaires étrangères et le commandant Pierre Brossolette, représentant du commissaire national à l'Intérieur et au Travail.
Parmi les quatre membres de cette première commission figurent deux Compagnons de la Libération, Claude Hettier de Boislambert (décret du 13 mars 1943) et Pierre Brossolette (décret du 17 octobre 1942). Quant à Antoine Bissagnet, il le sera également par décret 29 avril 1943.
En octobre 1943, la commission s’installe à Alger, tout en conservant une antenne à Londres. Outre les membres de la commission créée à Londres qui seraient présents à Alger, elle comprend Jacques Soustelle, chef de la Direction générale des services spéciaux à Alger (1943-1944), André Pelabon, officier du BCRA, et Elisabeth de Miribel, secrétaire du général de Gaulle à Londres (1940-1942) puis correspondante de guerre en Afrique du Nord.
Sur proposition du commandant de Boislambert au général de Gaulle, et afin de remplacer les commissaires restés à Londres, la commission est élargie par la nomination de deux nouveaux membres le 18 novembre 1943 : madame Gilberte Brossolette pour représenter le commissariat à l’Intérieur et le capitaine Lucien Blondel pour celui aux Colonies.
Les archives de la commission conservées à l’Ordre de la Libération ne contiennent pas de procès-verbal de réunion avant celle du 23 septembre 1943 à Alger. Au cours de cette réunion, la Commission décide d'arrêter "une liste de 96 noms pour les événements d'Afrique du Nord qu'elle se propose de faire soumettre au général de Gaulle en même temps que les propositions pour la Croix de la Libération". En effet, le général de Gaulle avait prévu des modalités d'attribution très strictes : tout comme la croix de la Libération, la médaille de la Résistance devait uniquement être décernée par le chef de la France combattante. Etaient présents à cette réunion Jacques Soustelle, Antoine Bissagnet, André Pelabon, Elisabeth de Miribel et le lieutenant Marion, secrétaire de la commission.
Jusqu’à la fin de l’année 1943, la commission se réunit encore à trois reprises à Alger les 19 octobre, 9 et 22 décembre.
Le nombre de membres de la commission devait être augmenté par décret du 13 avril 1944 pris à Alger, et l'on imagine aisément que le déroulement de la guerre obligea le général de Gaulle à procéder à de nouvelles nominations afin de remplacer les commissaires tombés à l'ennemi dont Pierre Brossolette.
Ainsi à la date du 13 avril 1944, la commission comprend : Gilberte Brossolette, Elisabeth de Miribel Claude Hettier de Boislambert (président), Jacques Soustelle, le général Gabriel Cochet, Eugène Petit, Pierre Parent, Yves Déchezelle, Eric Allégret et Lucien Balthazard (secrétaire).
De nos jours, la médaille de la Résistance française peut encore être décernée à titre posthume aux résistants, Français libres et combattants étrangers morts pour la France. La commission, présidée par le délégué national de l’Ordre de la Libération, est consultée par le ministère des Armées pour chaque dossier de demande d’attribution.
Remise de médailles de la Résistance par le général de Gaulle à Alger le 6 avril 1944
Le Service historique de la Défense conserve parmi ses collections iconographiques un reportage photographique sur une remise de médailles de la Résistance par le général de Gaulle à Alger le 6 avril 1944. La légende de ce reportage mentionne simplement « A la villa "Les Glycines", le général de Gaulle remet la médaille de la Résistance à des patriotes soldats et civils, hommes et femmes de France et d'Afrique du Nord.». Il y a donc 79 ans le général de Gaulle, fondateur de l’Ordre de la Libération et de la médaille de la Résistance française, procédait en personne à cette remise de décorations. Il semblerait, d’après l’étude de la presse de l’époque, qu’il s’agissait de la seconde fois où le Général remettait la médaille de la Résistance ; la première ayant eu lieu à Brazzaville le 29 janvier 1944 lors de sa tournée africaine.
Le numéro du 7 avril 1944 du quotidien L’Écho d’Alger, consultable sur la bibliothèque numérique Gallica, revient sur cet événement et apporte quelques informations complémentaires. « (…) le général de Gaulle a personnellement conféré un certain nombre de médailles de la Résistance à de courageux soldats et civils, hommes et femmes de France et d’Afrique du Nord. Les spahis de l’escadron du président du CFLN rendaient les honneurs. Le président du CFLN, après avoir commandé le ban lui-même, adressa à chacun les paroles consacrées : « Nous vous conférons la médaille de la Résistance » (…) ». En revanche, l’article ne mentionne nullement les noms des récipiendaires.
Ce sont les archives de la commission nationale de la médaille de la Résistance française, conservées à l’Ordre de la Libération, qui nous apportent les réponses sur les récipiendaires. En exploitant les dossiers des années 1943-1944, nous en avons retrouvé la liste nominative. En effet, par un courrier du 6 avril 1944, le lieutenant de Guyon, officier d’ordonnance du général de Gaulle, adresse au lieutenant Marion, secrétaire de la chancellerie de l’Ordre de la Libération, « la liste des personnes ayant reçu la médaille de la Résistance au cours de la prise d’armes du 6 avril 1944 à la villa des Glycines ». Une liste de 29 noms est jointe à cette lettre, dont deux femmes : « Mme Pierre Bloch » et « Melle Schnir » (Gabrielle Bloch née Sadourny et Marie Schnir – médaillées de la Résistance respectivement par décret du 15 février 1944 et du 3 novembre 1943).
Les autres récipiendaires sont (par date de décret) :
Décrets du 26 mai 1943 : André Pilier, général Gabriel Cochet, Yves Dechezelles, lieutenant Lucien Fredj, Raymond Lavaysse, sous-lieutenant Jacques Michel, commandant André Pelabon, sous-lieutenant Schmitt, Louis Veuve.
Décret du 29 mai 1943 : commandant Eric Allegret.
Décret du 30 mai 1943 : Jacques Soustelle.
Décrets du 31 mai 1943 : sous-lieutenant Joseph Uhlrich, colonel Robert Lasserre.
Décret du 30 octobre 1943 : André Achiary, Lieutenant Raphaël Aboulker, Henry Aboulker, Edouard Bringard, René Capitant, capitaine Roger Carcassonne, André Fradin, capitaine Louis Jobelot, Bernard Karsenty, capitaine Louis Lavaysse, Germain Libine, lieutenant Jean Queyrat, général Paul Tubert, général Pierre Weiss, pour leur participation active à la préparation du débarquement allié en Afrique du Nord le 8 novembre 1942.
C’est en croisant les sources (reportages photographiques ou cinématographiques, presse de l’époque, photographies d’identité conservées dans des dossiers individuels) que quelques-uns des récipiendaires présents sur le reportage du 6 avril 1944 ont été identifiés. Le travail se poursuit pour les autres.
Le 15 avril, Philippe Radal, président de la SAMOL, a reçu des membres de la société des amis du musée de la Légion d’honneur et des Ordres de chevalerie (SAMLHOC) conduits par leur secrétaire général, Cyrille Cardonna, pour une visite commentée du musée.
Lieu d’histoire enrichi par des collections qui narrent les parcours de ceux que le général de Gaulle reçut dans l’Ordre dont il fut le fondateur et le seul grand maitre, le musée de l’Ordre de la Libération passionne ses visiteurs.
Bien évidemment, les décorations de Charles de Gaulle ont particulièrement séduit les passionnés de phaléristique (science et collection des décorations) que sont les sociétaires de la SAMLHOC.
De même, l’histoire de l’Ordre de la Libération, que le général de Gaulle créa en s’inspirant de l’Ordre de Saint-Michel, les a fascinés.
Rappelons que la SAMOL organise à l’identique et au profit de ses adhérents des visites commentées du musée de la Légion d’honneur, au sein duquel notamment sont évoquées l’origine et l’histoire des ordres de chevalerie.
Hommage à Joseph Pécro
Le 14 avril, l’amicale des anciens élèves de l’école publique de La Gouesnière et le Souvenir français organisaient à La Gouesnière (35), la cérémonie annuelle en hommage au caporal Joseph Pécro, Compagnon de la Libération et ancien élève de l’école communale décédé au combat en 1945.
Pour cette édition 2023, les enfants de La Gouesnière ont souhaité poursuivre les efforts de l'an dernier en initiant une correspondance avec ceux de Longuenesse (62), ville natale du Compagnon dans le Pas-de-Calais. Par la suite, le capitaine Thomas Delvaux, délégué AFCL pour le Pas-de-Calais, s’est exprimé au nom de Christian Coupez, maire de Longuenesse.
Nul doute que le lien unissant les lieux de naissance et d'enfance du Compagnon Joseph Pécro continuera encore de longues années.
Convention avec les villes du Perche
Le 25 avril, le délégué national renouvelait sa convention de partenariat avec les 15 communes de la Forêt du Perche dans le but notamment d’accueillir au musée les scolaires de ces municipalités et de leur présenter les parcours des Compagnons et médaillés de la Résistance. Monsieur Xavier Nicolas, président de la communauté de communes des forêts du Perche et maire de Senonches a fait le déplacement jusqu'à la chancellerie pour l'occasion. Il a par la suite visité le musée et découvert les parcours des Compagnons.
Retrouvez les évènements du mois de mai 2023 ci-dessous :
13 mai de 19h à 00h
La nuit européenne des musées
Le temps d’une soirée, partez à la découverte des Compagnons de la Libération et des médaillés à travers leurs objets personnels.
Entrée gratuite
25 mai
Soirée culturelle
Le 25 mai, Laurent Douzou, professeur émérite d'histoire contemporaine à Science-Po Lyon, nous fera l'honneur de sa présence en donnant une conférence sur le tournant de l'année 1943.
Si vous souhaitez assister à la conférence en présentiel, l'inscription est obligatoire !
Pour ceux qui souhaitent suivre la conférence à distance :
- Sur Youtube en live : en vous rendant sur la chaine Youtube de l’Ordre pour suivre la conférence en direct : https://www.youtube.com/@ordredelaliberation8775
(Il n'est pas nécessaire d'avoir un compte sur Youtube pour suivre la conférence)