Lettre d'information | Avril 2022
Chers amis de l’Ordre de la Libération,
Le mois d’avril a confirmé, avec l’allègement des mesures anti-Covid, tout l’intérêt porté par les scolaires et les enseignants à nos offres pédagogiques, et notre service de médiation a vu son agenda se remplir, y compris « hors les murs » en soutien d’initiatives de communes ayant signé une convention avec l’Ordre.
Si on y ajoute le retour en nombre du grand public français et européen, à l’occasion des vacances scolaires, nous sommes très heureux de voir nos couloirs de nouveau bruire de l’enthousiasme de nos visiteurs.
D’autre part, pour la première fois depuis deux années, l’Ordre a pu réunir physiquement les membres de la commission nationale de la médaille de la Résistance française.
Enfin, dans le cadre de l’entretien de liens réciproques, les personnels de l’Ordre ont bénéficié d’une visite exceptionnelle du porte-avions Charles de Gaulle, qui porte haut le nom du fondateur de l’Ordre, ainsi que d’une visite, au Mont Faron, du mémorial du débarquement et de la libération de Provence, pour lequel l’Ordre a fourni un soutien en iconographie.
Très bonne lecture.
La rédaction.
Hommage à Henri Ecochard
L’Ordre de la Libération a voulu, au deuxième anniversaire de sa disparition, témoigner très simplement son amitié et sa gratitude à Henri Ecochard, vaincu par le virus du Covid le 3 avril 2020. Disparu au moment des règles les plus draconiennes du confinement, l’Ordre n’avait pu lui dire au revoir.
Toujours fidèle et toujours disponible pour transmettre, avec sourire et conviction, sa flamme aux jeunes visiteurs de l’Ordre, Henri Ecochard était notre ami et son départ a été un moment de grande tristesse pour l’ensemble des personnels de l’Ordre.
Français libre de la première heure, Henri Ecochard rallie Londres et le général de Gaulle, dès juin 1940 à l’âge de 17 ans. Il sera de toute l’épopée des Français libres.
Bien des années plus tard, à 77 ans, il se lancera dans un défi personnel pour dresser, au prix d’un long travail de bénédictin de recherche dans les archives, la liste des 52 000 engagés volontaires dans les Forces françaises libres entre juin 1940 et juillet 1943. Cette liste, désormais connue sous le nom de « liste Ecochard » constitue une contribution considérable à la connaissance de l’histoire de la France Libre.
Toujours d’une grande humilité, la marque des plus grands, Henri Ecochard reste dans nos cœurs comme une personnalité des plus attachantes.
Visite exceptionnelle du porte-avions Charles de Gaulle et du mémorial du débarquement et de la Libération de Provence
Le 19 avril, toute l’équipe de l’Ordre de la Libération a visité le porte-avions Charles de Gaulle qui se trouve à quai à Toulon.
Accueillie puis guidée par le capitaine de vaisseau Sébastien Marinot, commandant du navire, l’équipe a rencontré certains membres de l’équipage et découvert les missions et enjeux à bord de ce bâtiment nucléaire.
C’est parce que le porte-avions est baptisé du nom du fondateur et grand maitre de l'Ordre de la Libération que, depuis le 14 juillet 2011, son équipage porte la fourragère de l’Ordre. Elle lui fut remise au large des côtes libyennes, lors de l’opération Harmattan (19 mars-31 octobre 2011).
Le lendemain, les personnels de l’Ordre ont visité le mémorial du débarquement et de la libération de Provence qui est un des dix hauts lieux de la mémoire nationale dont la gestion est confiée à l’ONACVG. Situé dans la tour Beaumont au sommet du mont Faron, ce mémorial est consacré à l’histoire et la mémoire du débarquement du 15 août 1944 ainsi qu’à la libération de la Provence.
Hommage à Marcelle Henry
Le samedi 23 avril, la municipalité d’Athis-Mons avait choisi d’honorer la mémoire de Marcelle Henry, athégienne et Compagnon de la Libération, à l’occasion de la journée nationale du souvenir des victimes de la déportation.
Le cortège s’est rendu jusqu’au monument aux morts symbolisé par un obélisque sur lequel sont gravés les noms des victimes des deux guerres mondiales et en particulier celui de Marcelle Henry. Bien qu’exerçant des fonctions importantes au ministère du Travail, Marcelle Henry avait rejoint les Forces Françaises libres, les services de renseignement de Londres. Elle cachait dans sa maison à Athis-Mons au 39 rue du Parc (devenue rue Marcelle Henry après la guerre) des aviateurs, fugitifs et évadés. Sa maison servait aussi de cachette pour les tracts qu’on diffusait ensuite en sous-main, au nez et à la barbe de l’occupant.
Comme l’ont rappelé successivement Jean-Jacques Delaveau, conseiller municipal en charge des questions mémorielles et Paul Carriot, secrétaire du comité Seine et Orge de la SMLH, Marcelle Henry s’est illustrée sous l’occupation allemande par des actes de résistance qui lui valurent d’être arrêtée le 4 juillet 1944 par la Gestapo, quelques jours à peine avant la libération de Paris.
Réunion de la commission nationale de la médaille de la Résistance
Ce mardi 26 avril 2022 s’est réunie à l’Ordre de la Libération, sous la présidence du général de division (2S) Christian Baptiste, délégué national de l’Ordre de la Libération, la commission nationale de la médaille de la Résistance française (MRF).
Cette commission, dont les membres sont nommés par décret présidentiel, a pour responsabilité d’étudier les demandes d’attribution de la MRF à titre posthume, afin de proposer au président de la république les dossiers pouvant se voir décerner cette distinction.
Neuf demandes d’attribution de la médaille de la Résistance française à titre posthume étaient à l’ordre du jour, démontrant tout l’intérêt que les familles portent à la reconnaissance de l’engagement pour la libération de la France de leur aïeul.
Les membres de la commission :
Le général de division (2S) Christian Baptiste, Michèle Agniel (MRF) ; Lionel Boucher; Fabrice Bourrée; le colonel (h) Hugues Goudon de Lalande; Lise Graf (MRF); René Groussard ; Jean-Pierre Masson ; Yves Meyer (MRF) ; Pap Ndiaye ; René Nicolleau (MRF); Guillaume Piketty ; Odile de Vasselot (MRF) et Dominique Veillon
Rappel sur les conditions de proposition à l’attribution de la médaille de la Résistance française :
Le décret n°62-733 du 28 juin 1962 complétant les dispositions du décret n°50-1182 du 23 septembre 1950 relatif à l’attribution des décorations, à titre posthume, aux morts de la Résistance définit les conditions pour pouvoir prétendre à l’attribution de la médaille de la Résistance à titre posthume.
Pour les internés/déportés de la Résistance fusillés ou morts en déportation ou au cours de leur internement, ou décédés des suites de blessures ou de maladies contractées ou aggravées par le fait de leur déportation ou de leur internement et leur ayant ouvert droit à pension, il faut justifier des pièces suivantes :
- Titre de déporté ou interné de la Résistance français ;
- Extrait de l’acte de décès portant la mention « Mort pour la France »
- Pour les membres de la Résistance tués au combat, exécutés par l’ennemi, morts en mission de guerre ou des suites de leurs blessures :
- Extrait de l’acte de décès portant la mention « Mort pour la France » ;
- Copie certifie conforme ou photocopie de la carte du combattant volontaire de la Résistance et :
- Soit de la notification d’homologation de grade ou de la qualité de F.F.I., à titre posthume, délivrée par la commission d’homologation compétente, et du certificat d’appartenance F.F.I. délivré par le général commandant la région militaire aux membres des F.F.I. non homologués dans un grade d’officier ;
- Soit de l‘attestation ou du certificat d’appartenance délivré par la commission nationale d’homologation F.F.C. ou R.I.F. aux membres des F.F.C. ou R.I.F. ;
- Soit de l’attestation F.F.L.
La demande est à adresser au ministère des Armées – Secrétariat général pour l’administration - Direction des ressources humaines du ministère de la défense - – Services généraux - Distinctions honorifiques – 60 boulevard du général Martial Valin – CS 21623 – 75509 PARIS Cedex 15
Parce qu’un musée d’histoire contemporaine est constitué d’objets qui témoignent que « l’histoire a eu lieu » mais également d’archives et de photographies sans lesquelles la contextualisation est impossible, parce que le musée de l’Ordre détient aussi dans ces domaines des collections d’une grande richesse, il nous a semblé intéressant d’élargir désormais à ces trois domaines la rubrique de « L’objet du mois », en laissant à ceux qui en ont la charge directe le soin de les choisir et de les commenter.
L'objet du mois par Lionel Dardenne, assistant de conservation
Chasse-mouches de chef éthiopien
Ce chasse-mouches en ivoire et crin de cheval fut offert à Gaston Palewski lorsqu’il occupait le poste de commandant des Forces françaises libres de l’Est africain à partir de mars 1941. Il participa activement à la campagne d’Ethiopie contre les Italiens avant d’être nommé directeur de cabinet du général de Gaulle à Londres en septembre 1942 et ce jusqu’en janvier 1946.
Musée de l’Ordre de la Libération
Don de Gaston Palewski
N° d’inventaire : N606
L'archive du mois par Roxane Ritter, responsable des archives et de la bibliothèque
Dissertation de Simone Michel-Lévy probablement écrite en 1920 à l’internat de Salin les Bains (Jura) avant l’obtention du brevet élémentaire.
Alors qu’elle se trouve à l’internat de Salin-les-Bains dans le Jura, Simone Michel-Lévy rédige, vraisemblablement en 1920, une dissertation traitant de la condition féminine.
Agée alors de 14 ans seulement, Simone Michel-Lévy fait preuve, pour l’époque, d’une vision très moderne de la place et du rôle de la femme.
L’instruction des femmes est ainsi présentée comme un élément essentiel, gage d’une vie digne et surtout autonome. Pour Simone Michel-Lévy, une femme se doit ainsi certes d’être coquette, mais également et avant tout instruite afin d’être « capable de raisonner, de tenir et de discuter une opinion, d’occuper un rang social honorable ».
Cette dissertation, dont l’original n’a pas été conservé, permet de découvrir une autre facette de la personnalité de Simone Michel-Lévy, femme et résistante.
[Sujet : ] Taine écrivait à sa sœur en 1852 : « Le seul examen qu’une femme ait à passer roule sur la toilette, la tenue, la danse, la musique et je vois que vous vous en tirez bien ». Les femmes subissent aujourd’hui bien d’autres examens, le regrettez-vous ?
Développement
Au siècle dernier, encore, les études des femmes étaient encore très restreintes. Elles n’avaient pas d’examen à subir, aussi se souciaient-elles fort peu de leur instruction. Leur principal souci était que le bon goût, l’élégance et la mode, n’eussent rien à leur reprocher sur leur toilette, leur maintien, les arts que le sexe féminin ne doit pas ignorer. C’est ce que Taine écrivait à sa sœur en 1852 : « Le seul examen qu’une femme ait à passer roule sur la toilette, la tenue, la musique, la danse et je vois que vous vous en tirez bien. » Je me représente la sœur de Taine comme une de ces mondaines, essentiellement préoccupée de son extérieur. Ce devait être une élégante, toujours mise au dernier goût, d’une tenue irréprochable, un maintien gracieux, aisé, connaissant la musique à fond, assise une partie du jour devant son piano, dansant avec une grâce exquise, étudiant sans cesse ses gestes, ses attitudes et ne négligeant rien pour réaliser ce qu’on appelle « l’idéal de coquetterie féminine ». Son instruction… oh ! elle avait été au couvent jusqu’à un âge assez raisonnable pour savoir envoyer une lettre. Parlez-lui mathématiques et autres sciences, elle vous répondra tout simplement : « Ceci n’est point l’affaire d’une femme ». La majeure partie des femmes de toutes classes disent encore : « A-t-on besoin de savoir faire un problème compliqué pour vivre de ses rentes ou de connaitre les lois de la solidification pour faire un potage ? »
De nos jours les institutions de jeunes filles sont nombreuses. La classe féminine instruite s’accroit chaque jour. On y enseigne toutes les sciences destinées aux hommes sans pour cela négliger l’éducation. On fait subir aux jeunes filles des examens qui éprouvent leur instruction.
Où est l’impossibilité pour une femme de se conduire seule dans la vie, d’avoir une situation, si elle est instruite ? Que de malheurs elle peut éviter ! Elle n’a pas besoin de recourir à des moyens déshonorants pour vivre. Si elle doit se marier le temps lui est donné pour choisir un digne compagnon de vie. Elle acquiert l’expérience par l’instruction.
Je ne regrette pas que nous soyons tenues à subir des examens. Ce n’est pas pour autre chose que nous nous éloignons de nos chères familles pour passer plusieurs années dans les murs d’un internat. Malgré tous les sacrifices faits pour mon instruction, l’abandon de la douce vie de famille, je suis heureuse de travailler à devenir capable de raisonner, de tenir et de discuter une opinion, d’occuper un rang social honorable.
Si nous travaillons, c’est pour acquérir aussi, en même temps qu’un certain développement intellectuel, une certaine valeur morale qui accroisse notre dignité, pour élever nos idées, pour nous corriger et devenir meilleures ? Certes, une femme ne doit pas négliger son maintien, elle a le droit et même le devoir d’être coquette, mais coquette sans futilité, bien mise sans excentricité, c’est par là que se manifeste la valeur intellectuelle d’une personne.
Travaillons à devenir des femmes instruites et sensées qui puissent faire honneur à notre chère France.
Note du professeur – Devoir assez bien conduit. Des idées justes, la forme pourrait être moins abandonnée. Néanmoins très riche d’idées – 14/20 – 1ère avec Melle Coudod.
Simone Michel [-Lévy]
La photo du mois par Béatrice Parrain, responsable des collections photographiques
Le général Leclerc à Bangui (République centrafricaine alors Oubangui-Chari), 25-26 avril 1942.
Il y a 80 ans, le général Leclerc, lors d’une escale à Bangui, est immortalisé par Bernard Lefebvre. Ce dernier raconte dans son ouvrage Avec de Gaulle en Afrique que le général demande à rencontrer le photographe ayant assuré le traitement des films sur le Fezzan et le complimente. Il s’agit en effet de Bernard Lefebvre dit Ellebé.
Bien que nommé général de brigade depuis le 10 août 1941, Leclerc préfère conserver ses galons de colonel, estimant n’avoir pas suffisamment de victoires à son actif. Ses hommes en décident autrement en lui offrant les étoiles correspondant à son nouveau grade. Ils fabriquent des épaulettes et utilisent des étoiles blanches de l’armée italienne récupérées sur des prisonniers. Ces décorations sont visibles sur ce cliché.
Cette photographie fait partie du fonds photographique rassemblant plus de 1 000 tirages papiers et négatifs réalisés par Bernard Lefebvre. Cet ensemble a été donné au musée en 2021 par la société des amis du musée de l’Ordre de la Libération (SAMOL).
Photos Bernard Lefebvre. © Musée de l’Ordre de la Libération
Formation enseignante
Le musée de l’Ordre de la Libération a accueilli, pour la troisième fois, une formation académique interdisciplinaire intitulée Résistance et récits radiophoniques, destinée aux professeurs de collèges et de lycées des académies de Paris et Créteil.
Organisée par la Fondation de la Résistance, en partenariat avec le CLEMI-DANE de l’académie de Versailles et des professeurs de l’académie de Paris et Créteil, cette formation a un double objectif pour les stagiaires : se former aux techniques particulières de ce média tout en travaillant sur des archives de résistants de l’intérieur et de Français libres.
Les retours très positifs nous encouragent à poursuivre : « Il s’agit de l’un des meilleurs, pour ne pas dire le meilleur stage que j'ai jamais suivi de ma (longue) carrière, y compris pour quelqu’un qui travaille depuis de nombreuses années sur les archives. »
Remise du brevet de Compagnon de la Libération de Gaston Duché de Bricourt
La famille de Gaston Duché de Bricourt a remis au musée son diplôme de Compagnon de la Libération. Engagé dès 1940 dans les Forces françaises libres, Gaston Duché de Bricourt prend part à la campagne de Syrie en juin 1941. En 1942, adjoint du lieutenant-colonel Broche, il combat avec le Bataillon du Pacifique en Libye. Il est tué le 9 juin 1942 à Bir-Hakeim avec son chef dans le bombardement du PC du bataillon.
Gaston Duché de Bricourt est fait Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 27 mai 1943. Son diplôme est un des rares exemplaires du premier modèle de brevet de Compagnon de la Libération. Il porte le n°7 et a été établi le 27 mai 1945 à Paris. Alors qu’il présentait un certain nombre d’altérations dues au temps, il vient d’être restauré.
Visites du mois d'avril
Le service des publics a accueilli ce mois-ci différents groupes. Parmi eux :
- des jeunes de la Mission locale de Paris pour une visite suivie d’un atelier radio,
- les relais du champ social afin de leur faire découvrir l’offre dédiée aux publics qu’ils accueillent et ainsi favoriser la venue de ces groupes,
- plusieurs classes de 3e ont découvert les portraits de Compagnons réalisés par l’artiste Christian Guémy (C215),
- dans le cadre des « classes à Paris » pilotées par la DASCO (direction des affaires scolaires de la ville de Paris), les élèves de l’école Riblette (20e) ont suivi un parcours de cinq séances. Celui-ci s’est conclu par une rencontre avec le général Baptiste durant laquelle les enfants ont pu lui poser de nombreuses questions.
Conseil municipal jeunes de Clermont
Jeudi 21 avril, les enfants du conseil municipal jeunes de Clermont (Oise), ont découvert le musée à travers le livret jeu Entre en Résistance avec les Compagnons de la Libération. Ils étaient accompagnés de représentants de la ville et de monsieur Rémi Viénot, fils du Compagnon Pierre Viénot. Grâce au travail de Christian Guémy dans la ville de Clermont, les enfants connaissaient déjà le parcours du Compagnon Pierre Viénot, originaire de Clermont. Ils étaient ravis de retrouver son portrait au sein de l’exposition temporaire Entre Ombre et Lumière. Portraits de Compagnons de la Libération.
Soirée culturelle
Le street artiste Christian Guémy, alias C215, est revenu sur les motivations de la réalisation d’une exposition de portraits de Compagnons de la Libération en partenariat avec l’Ordre de la Libération. D’autre part, C215 a largement évoqué son récent séjour en Ukraine où il est allé apporter, par son art, son soutien à la population.
L’exposition “Entre Ombre et Lumière” se termine le 8 mai ! Il vous reste peu de temps pour la découvrir !
Vidéos métiers
Retrouvez Leslie Houam, médiatrice culturelle au musée de l’Ordre de la Libération
Dès aujourd’hui, nous vous proposons d’aller à la rencontre de celles et ceux qui travaillent au sein de l’Ordre de la Libération et de son musée. Parce qu’une institution ou une entreprise sont composées d’individus aux parcours et métiers différents mais qui coopèrent au quotidien, nous vous invitons à découvrir notre équipe et les missions de chacun à travers une capsule vidéo diffusée chaque mois. Qui sait, peut-être susciteront-elles des vocations ?
Don de 127 biographies de médaillés
Ce mois-ci, nous tenons à remercier Jean-Marie Gillet et Jérôme Croyet, tous deux passionnés d‘histoire, qui ont fourni spontanément à l’Ordre de la Libération 127 notices biographiques de combattants de l’Ain, titulaires de la médaille de la Résistance française. Accompagnées de leurs sources, ces synthèses biographiques vont compléter les dossiers de ces médaillés et contribuer à analyser leur parcours de résistants.
Nous avons posé deux questions à Jean-Marie Gillet :
Pourquoi mettre à l’honneur les médaillés de la Résistance française de l’Ain ?
C'est ma terre natale, j'ai grandi en entendant parler des exploits des maquisards de l'Ain et de l'importance de leurs actions dans la Résistance française, en lisant les récits d'Henri Romans-Petit (Les Obstinés, Les Maquis de l'Ain) et les différents témoignages des grandes figures du département, en visitant les lieux emblématiques de leurs actions etc... Il était normal que je continue le travail de mémoire en apportant ma pierre à l'édifice de leurs mémoires.
Que représente pour vous cette décoration ?
La médaille de la Résistance française est la reconnaissance du courage, du sacrifice et de l'abnégation de ces hommes et de ces femmes qui, au mépris de leur propre vie, sont entrés en lutte contre un régime totalitaire pour leurs enfants et les générations suivantes.
Programme du mois d'avril et de mai
L’ouvrage de Cyril Cardona, Les Compagnons de la Libération, croix et attributs, édité par la SAMOL sera adressé aux adhérents dans le courant du mois de mai.
Les personnes non membres et désireuses de se procurer ce livre peuvent contacter le secrétariat en adressant une demande à contact@aamol.fr
Le 19 mai à 19h, la SAMOL parrainera la soirée culturelle consacrée à Bir-Hakeim à l’occasion du 80e anniversaire de la bataille .
François Broche rappellera l’historique de ce haut fait d’armes de la France libre , puis Julien Toureille présentera le journal de guerre inédit de Jean Vialard Goudou, médecin-chef à Bir-Hakeim.
La SAMOL a souhaité honorer cet anniversaire en éditant un ouvrage sur la bataille à travers les objets et souvenirs exposés au musée de l’Ordre.
Ce livre sera lui aussi adressé gracieusement aux adhérents de la SAMOL, son acquisition étant possible en adressant également une demande à contact@aamol.fr
Autre publication à laquelle contribuera la société, celle du catalogue de l’exposition « Les agents secrets du Général. Les Compagnons de la Libération dans la lutte clandestine (1940 1944) », qui se déroulera du 23 juin au 16 octobre 2022 au musée.
Une soirée conférence privée sera organisée pour les adhérents de la SAMOL.
La ville de Metz honore les Compagnons de la Libération
A l’initiative de François Grosdidier, maire de Metz, et sur proposition de Claude Cambas, délégué AFCL de la Moselle, une cérémonie en hommage aux Compagnons de la Libération Jean Fèvre, Jean Marie Heyrend et Paul Leistenschneider, nés ou inhumés à Metz, s’est déroulée le 9 avril 2022.
Une plaque a été dévoilée au cimetière de l’Est, dans l’allée où se trouve la sépulture du Compagnon Paul Leistenschneider.
Jean-Paul Neuville, président de l’AFCL, a lu un message du délégué national de l’Ordre de la Libération, et les descendants de Compagnons ont déposé une gerbe.
Retrouvez les évènements du mois de mai ci-dessous :
14 mai
Nuit des musées 2022
Samedi 14 mai
Gratuit de 19H00 à minuit
21H30 visite théâtralisée
« DES FEMMES ET DES HOMMES D’EXCEPTION »
Les comédiens vous conduisent à travers le musée. Ils incarnent tour à tour de grandes figures de la Résistance, connues et inconnues.
Vous serez plongés dans la clandestinité de la Résistance intérieure et le poids du système concentrationnaire mais aussi dans l’aventure incroyable des combats en Afrique et de la libération de la France. Ces exemples de courage et de bravoure sont à découvrir en famille.
Ce spectacle est co-écrit par Xavier Depoix et Ambre Kuropatwa de la compagnie Ankréation.
Durée 1H15 – à partir de 8 ans -Gratuit – réservation obligatoire mediation@ordredelaliberation.fr ou au 01 80 05 90 86
19 mai
Soirée culturelle
A l’occasion du 80e anniversaire de la bataille de Bir-Hakeim, et dans le cadre des soirées des amis du musée, nous recevrons le jeudi 19 mai à 19h00 l’historien François Broche qui évoquera les enjeux et le contexte de cette bataille emblématique de la France libre. L’ historien Julien Toureille, quant à lui, nous présentera le Journal de guerre d'un médecin de la France Libre. Avec de Gaulle (1940-1945) qui vient de paraitre aux éditions du Félin, et la riche personnalité de son auteur, le Compagnon de la Libération Jean Vialard-Goudou, médecin-chef à Bir-Hakeim.
Si vous souhaitez assister à la conférence en présentiel, l'inscription est obligatoire !
Pour ceux qui souhaitent suivre la conférence à distance :
- Sur Zoom en visioconférence : en cliquant sur le lien suivant et en renseignant simplement votre adresse mail : https://us06web.zoom.us/j/83326242500
- Sur Facebook en live : en vous rendant sur la page Facebook de l’Ordre pour suivre la conférence en direct : https://www.facebook.com/ordredelaliberation
(Il n'est pas nécessaire d'être inscrit sur Facebook pour suivre la conférence)
19 mai
Vente aux enchères des œuvres de l'artiste C215
L’artiste Christian Guémy, alias C215, rend hommage aux Compagnons de la Libération à travers une vente aux enchères au profit du Comité de l’Entraide Défense. Une fois de plus, l’artiste pochoiriste engagé célèbre les figures incontournables de notre Histoire en associant, comme à son habitude, le visage de ces personnages à des supports pour le moins originaux.
L’accès à l’évènement est GRATUIT, uniquement sur INSCRIPTION – dans la limite des places disponibles. Vous pouvez faire un don complémentaire au Comité de l’Entraide Défense.
- Accès : Salons du gouverneur militaire de Paris – Hôtel national des Invalides – entrée par la grille principale, au 129 rue de Grenelle, Paris 7e.
- Renseignements : Cabinet du Gouverneur militaire de Paris – 01 44 42 33 16
22 mai
Lecture théâtralisée | Hommage à Jean Cassou
« Il y a 60 ans, le 12 avril 1962, fut inauguré le mémorial des martyrs de la Déportation sur l’île de la Cité à Paris, une œuvre de l’architecte Georges-Henri Pingusson. Sa réalisation est portée par le réseau du Souvenir, une association atypique regroupant des rescapés des camps de concentration et de familles de disparus. Créée en 1952, cette structure imaginée par Paul Arrighi, est entièrement vouée au souvenir des déportés, disparus, morts pour la liberté. Par son fonctionnement en réseau, elle impacte l'ensemble du territoire et se compose de différentes commissions liées à des thématiques allant de l'histoire, aux arts ou la presse.
Jean Cassou, né en Espagne en 1894 est un homme passionné d'art moderne, écrivain, militant pour la culture auprès de Jean Zay, résistant au sein du Réseau du Musée de l'Homme puis au sein du réseau Bertaux à Toulouse. Arrêté en décembre 1941, il est interné à la prison de Furgole où il compose, de tête, ses 33 sonnets composés au secret (publié en 1944). Actif au sein de la Résistance dans la région toulousaine jusqu'à la Libération, nommé commissaire de la République de la région de Toulouse en juin 1944, il tourne la page de la guerre en renouant avec ses premiers amours : les arts et la culture.
Jean Cassou fit de cette vie, celle qu'il mena après la Seconde Guerre mondiale, un engagement pour le témoignage et un combat contre l'oubli et le retour des obscurantismes. En cela, il fut membre du premier conseil d'administration du Réseau du Souvenir et un acteur majeur au sein de la commission artistique (entouré de M. Chausson et R. Schmitt).
"Transformer le souvenir en monument
La mémoire en mémorial"
Par ses mots, il résume l'œuvre majeure du réseau : la construction du mémorial des martyrs de la Déportation.
Le concert littéraire intitulé « Requiem pour Jean Noir/Hommage à Jean Cassou » conçu et interprété par Philippe Bertin, avec l'aimable participation d'Agnès Lalle. sera l’occasion de revenir sur cette figure incontournable de la résistance, de la paix et de la transmission. La lecture des 33 sonnets composés au secret est soutenue par une composition musicale originale, orchestrée par Pierre-Louis Vizioz. Venez découvrir cette création unique et inédite le dimanche 22 mai au mémorial des martyrs de la Déportation.
Lecture théâtralisée | Dimanche 22 mai
Hommage à Jean Cassou
Création, mise en scène et interprétation : Philippe Bertin
Début | 18h
Lieu | Mémorial des martyrs de la Déportation
Gratuit | Inscription au 06 14 67 54 98
memorial.martyrs.deportation@gmail.com »