Philippe SCITIVAUX (de)
Biographie
Philippe de Scitivaux de Greische est né le 8 août 1911 à Rosnay dans l'Indre. Son père, officier de cavalerie, est tué en août 1914. Son frère aîné, Xavier de Scitivaux est également Compagnon de la Libération.
Il fait ses études secondaires à Poitiers chez les Jésuites puis au collège Stanislas à Paris avant d'entrer à l'Ecole navale en 1931. A sa sortie, il sert sur plusieurs bâtiments avant de se spécialiser dans l'aéronavale et est breveté pilote en 1937.
En 1940, enseigne de vaisseau de 1ère classe, il participe comme pilote à la Bataille de France. Il remporte une victoire en étant blessé par une balle au bras, le 10 mai, alors qu'il attaque un trimoteur allemand.
Il parvient courageusement à regagner sa base, distante de 350 kilomètres, sauvant ainsi, outre la sienne, la vie de ses deux coéquipiers.
Le 21 mai 1940, à l'hôpital de Boulogne où il est soigné, Philippe de Scitivaux est prévenu que les Allemands vont le faire prisonnier ; il s'enfuit et parvient à convaincre le capitaine d'un remorqueur belge de le prendre à son bord ; après avoir pris le commandement du bateau, il emmène tout le monde en Angleterre. Débarqué à Hastings, il est conduit dans un hôpital.
Quelques temps après, il rentre en France pour continuer le combat mais, à nouveau rejoint par les Allemands, il ne peut que fuir jusqu'à Bayonne d'où il embarque sur le chalutier de grande pêche Président Houduce qui fait route vers Casablanca et qu'il participe à détourner vers Gibraltar.
Début juillet 1940, il arrive à Londres où il s'engage dans les Forces navales françaises libres et est affecté comme aide de camp de l'amiral Muselier jusqu'à la fin de sa convalescence. Nommé lieutenant de vaisseau, il sert, à partir du 1er octobre, dans la RAF ; affecté au 245 Squadron, il prend part à la fin de la Bataille d'Angleterre. Il est affecté fin novembre 1940 au 253 Squadron jusqu'à la fin mars 1941.
Muté successivement ensuite au 249, 242 puis 615 Squadron, il effectue de nombreuses opérations au-dessus de la France et de la Belgique. Il endommage et abat ainsi plusieurs avions et bâtiments ennemis. En septembre 1941, son "tableau de chasse" est déjà impressionnant : 3 avions allemands abattus, 2 bateaux coulés et plusieurs autres endommagés.
En novembre 1941, est officiellement formé le Groupe de Chasse "Ile-de-France" (Squadron 340). Le capitaine de corvette de Scitivaux, succédant au squadron leader Keith Lofts, en devient le second commandant le 31 janvier 1942.
Le 10 avril 1942, lors de la première sortie du groupe Ile-de-France, après avoir effectué plus de 350 heures de vol de guerre au-dessus de la France et des Pays-Bas, il est abattu en vol sur le territoire français, au-dessus de Condette (Pas-de-Calais). Il saute en parachute. Blessé, fait prisonnier, il est dirigé sur un oflag après quatre mois passés à l'hôpital. Après une première tentative d'évasion, il est transféré en Silésie.
Trois nouvelles tentatives suivent, la dernière étant la bonne. Il réussit en effet, en février 1945, à traverser presque toute l'Allemagne pour rejoindre Paris au mois de mars. Immédiatement, il demande à poursuivre le combat et reprend les missions aériennes. Il termine la guerre avec le grade de capitaine de corvette.
En 1945-1946, Philippe de Scitivaux reçoit le commandement de l'Aéronavale française aux USA.
Il commande ensuite l'aviso Lapérouse (1949) avant d'être promu au grade de capitaine de vaisseau en 1952.
En 1953, il dirige la base aéronavale de Port Lyautey au Maroc puis, jusqu'en 1957, est professeur au Centre supérieur interarmées et au Centre des hautes études militaires.
En 1960, il est promu contre-amiral et commande l'arrondissement maritime de Rochefort.
Commandant en chef pour le Pacifique (1962-1964), il est Président de la Commission permanente des Essais des Bâtiments de la Flotte (1964 à 1967).
Vice-amiral en 1966, il est Préfet maritime de la 3e Région (Toulon) de 1967 à 1971 et commandant en chef pour la Méditerranée. En août 1968, il est nommé vice-amiral d'escadre.
Enfin, de 1969 à 1971, il est membre titulaire du Conseil supérieur de la Marine et prend sa retraite le 1 er septembre 1971. Il se retire en Polynésie française.
Philippe de Scitivaux est décédé le 10 août 1986 à Toulon dans le Var ; il a été inhumé à Anneyron dans la Drôme.
• Grand Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 30 septembre 1941
• Grand Croix de l'Ordre National du Mérite
• Croix de Guerre 39/45 (6 citations)
• Médaille de l'Aéronautique
• Distinguished Flying Cross (GB)
• 1939-1945 Star avec agrafe "Battle of Britain" (GB)
• Air Crew Europe Star (GB)
• War Medal (GB)
• Commandeur de l'Ordre du Dannebrog (Danemark)