Biographie
Edmond Magendie est né le 24 janvier 1912 à Toulon. Son père était officier de carrière.
Il fait ses études à l'Institution des Maristes de La Seyne dans le Var de 1921 à 1924 puis au Prytanée militaire de La Flèche de 1924 à 1931, année où il entre à Saint-Cyr. Sorti de l'Ecole en 1933 (promotion Tafilalet) dans un très bon rang, il choisit l'infanterie coloniale.
Edmond Magendie sert comme sous-lieutenant au 3e RIC puis rejoint les confins sahariens du Tchad en juin 1934 au sein du Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST).
Nommé lieutenant l'année suivante, il repasse en juillet 1936 au 3e RIC avant de se voir affecté en mars 1938 au Régiment de tirailleurs sénégalais de la Côte française des Somalis.
Refusant l'Armistice, il s'évade de Djibouti le 6 septembre 1940 et décolle avec quelques compagnons : l'adjudant-chef Giocanti (pilote), le sergent-chef Michel (radio), l'adjudant Duprat (mécanicien) et le sergent Marius Guyot à bord du Potez 29 n° 106 en direction d'Aden pour rejoindre les Alliés.
Au Caire, le 30 septembre, il signe son engagement dans les Forces françaises libres. Il reçoit alors le commandement de la compagnie de commandement, puis de la 4e Compagnie du 1er Bataillon d'infanterie de marine (1er BIM) avec lequel il participe à la campagne de Libye.
En avril 1941, le capitaine Magendie est désigné pour la mission Palewski chargée, à Aden, de provoquer le ralliement à la France libre des troupes françaises de Somalie. Il commande alors, jusqu'en juin 1942, le groupe de pelotons méharistes des FFL est-africains en Ethiopie, Somalie et Erythrée et, par son action politique, obtient des résultats remarquables dans les territoires d'Obock et Tadjouran.
Affecté en juillet 1942 à la 23e Compagnie nord-africaine, le capitaine Edmond Magendie participe aux combats d'Egypte, de Cyrénaïque, de Libye et de Tunisie.
Il commande ensuite son unité -désormais dénommée Compagnie de canons d'infanterie de la 2e Brigade de la 1ère Division française libre- en Italie.
Il succède au commandant Henri Magny, tué au combat le 16 mai 1944, à la tête du Bataillon d'infanterie de marine et du Pacifique (BIMP). Edmond Magendie se distingue, le 18 juin 1944, en épaulant rapidement, malgré des pertes sensibles, le bataillon voisin violemment contre-attaqué. Le lendemain, il ouvre la voie aux blindés, supportant avec son seul bataillon toutes les réactions ennemies, et atteint en flèche à 12h30 l'objectif de fin de journée de la division, se maintenant solidement malgré des tirs d'artillerie ennemie sur les positions conquises.
Il débarque en Provence à la tête de son unité le 17 août 1944 et se distingue de nouveau à Hyères où il enlève le Golf Hôtel de haute lutte, faisant cent cinquante prisonniers, puis s'empare successivement du point d'appui de la côte 186,2 et du centre de résistance de Mauranne, faisant cinq cents prisonniers.
Promu chef de bataillon en septembre 1944, il s'illustre encore dans les Vosges quand, après avoir eu la mission ingrate d'enlever, au nord de Champagney, des bois solidement tenus et organisés, il reçoit la délicate mission, lors de l'offensive de Giromagny, de tenir la charnière du dispositif sous la menace immédiate des forts de Mont Rudolph et de Roppe. Il attaque Eloie pour se donner du champ, puis, bien que vivement contre-attaqué, se maintient aux lisières du village, permettant, par son attitude agressive, l'exécution d'un plan nécessitant la couverture à tout prix du flanc droit.
En Alsace, à Rossfeld, ayant reçu le commandement de la garnison avec l'ordre de tenir à tout prix, il galvanise la résistance héroïque de ce village et de son bataillon, du 7 au 11 janvier 1945, par la fermeté de son attitude et son mépris du risque. Encerclé de toutes parts, le bataillon tient tête crânement aux furieux assauts de l'ennemi jusqu'au moment où il est possible de le délivrer.
Au cours des opérations de l'Authion, dans le sud des Alpes, du 10 au 16 avril 1945, il conduit remarquablement son bataillon à l'attaque des positions fortifiées ennemies. Par son intervention personnelle constante et par son opiniâtreté, il réussit à se maintenir sur ses objectifs et à les reprendre chaque fois qu'une contre-attaque ennemie l'en déloge, assurant ainsi le succès de la brigade.
Il termine la guerre avec le grade de chef de bataillon et quitte le BIMP en décembre 1945.
Il exerce ensuite plusieurs commandements militaires outremer (Djibouti, Agades, Nouakchott) et en Algérie où il commande, avec le grade de colonel, le secteur de Miliana à partir d'octobre 1959 en dirigeant les combats contre les rebelles indépendantistes.
Il est élu député R.P.F. à Djibouti de 1951 à 1955.
A partir d'octobre 1961, il sert au cabinet militaire du Premier ministre Michel Debré et suit les cours de l'Institut des hautes études de défense nationale. De 1963 à 1965 il dirige la mission militaire française en Mauritanie puis de 1965 à 1968 le groupement d'instruction des troupes de marine à Fréjus.
Edmond Magendie termine sa carrière à l'Etat-major de l'Armée de Terre de 1968 à 1970 comme général de brigade puis général de division.
Edmond Magendie est décédé le 20 mars 2000 à Fréjus dans le Var. Il a été inhumé au cimetière de Fréjus.
• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 7 mars
1945
• Grand Officier de l'Ordre National du Mérite
• Croix de Guerre 39-45 (5 citations)
• Croix de la Valeur Militaire (1 citation)
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Croix du Combattant Volontaire 39/45
• Médaille Coloniale avec agrafes "Libye",
"Somalie", "Tunisie"
•Médaille Commémorative 39/45
• Médaille Commémorative des Opérations de Sécurité et du Maintien de l'Ordre en AFN avec agrafe « Algérie »
• Silver Star (USA)
• Commandeur du Nicham El Anouar
• Chevalier du Nicham Iftikar (Tunisie)
• Commandeur de l'Ordre du Mérite Centrafricain