Biographie
Raphaël Folliot est né le 28 février 1896 à Kharkiv en Ukraine (alors Kharkov en Russie) où son père était professeur de Français à l'Université.
Avec ses frères et sœurs, il est élevé en France tout en passant ses vacances en Russie tous les deux ans. Orphelin de père à l'âge de 15 ans, Raphaël Folliot obtient un diplôme de dessinateur industriel et rejoint sa mère à Kharkov où il commence à travailler en 1913.
Mobilisé en avril 1915, il rejoint Brest avec un de ses frères en passant par la Finlande, la Suède, la Norvège et l'Angleterre.
Après cinq mois d'instruction les deux frères sont affectés au 129e Régiment d'infanterie et, en avril 1916, sur le front de Verdun où, caporaux, ils prennent part à la prise du fort de Douaumont.
Le 23 mai 1916, Raphaël, pour sa part, arrive le premier au Fort de Douaumont où il est blessé par éclat d'obus ; il reçoit à ce titre sa première citation.
Raphaël Folliot combat ensuite sur le front de la tranchée de Calonne et aux Eparges jusqu'en févier 1917. Après un mois de permission en Ukraine, il est affecté à l'ambassade de France à Petrograd comme sergent chiffreur et interprète pendant quatre mois avant de rejoindre son régiment sur le front de Lorraine.
En janvier 1918, chef de section, il fait échouer avec ses hommes un important coup de main allemand et reçoit sa deuxième citation. Il est ensuite désigné pour le cours des élèves aspirants de Saint-Cyr.
En août 1918, l'aspirant Folliot est nommé à la tête du groupe franc de son régiment et reçoit deux nouvelles citations pour les combats de Soissons et de Nancy en novembre 1918.
En raison de ses connaissances des langues slaves, il est affecté en mai 1919 à Bucarest puis à Sofia. Démobilisé en novembre 1919 comme sous-lieutenant, il commence une carrière dans les transports internationaux en Roumanie puis en Bulgarie où il devient directeur d'agence.
Devenu ensuite acheteur de matières premières en Transylvanie, la société qui l'emploie fait faillite et il retourne en France avec sa femme et ses trois enfants. Il devient pendant quelque temps représentant de commerce puis décide de s'engager dans l'armée en septembre 1930.
Affecté au RICM, Raphaël Folliot passe deux ans et demi au Maroc où il commande le groupe franc du RICM avant de prendre le commandement du groupe franc du Grand Atlas sous les ordres du général Catroux.
Rentré en France en août 1933, il est détaché comme interprète en croate auprès du juge marseillais chargé d'instruire le procès de l'assassinat du Roi Alexandre de Yougoslavie et de Louis Barthou survenu en octobre 1934. Après deux années d'instruction et de procès, il choisit les colonies.
En avril 1936, il est affecté sur sa demande à Pékin, à la garde de l'ambassade de France. A la suite de l'invasion japonaise, il participe aux combats de Pékin et de Tien Sin et reçoit une citation à l'ordre de l'armée avant de faire du renseignement au Mandchoukouo.
Rentré en France en janvier 1939, le lieutenant Folliot est affecté quelques mois plus tard au RICM à Aix-en-Provence.
Volontaire pour le Levant, il y parvient en novembre 1939 et rejoint le 24e RIC à Tripoli.
Promu capitaine en mars 1940, il est commandant la 3e Compagnie du Régiment. Refusant immédiatement l'armistice, il s'évade du Liban avec les 130 hommes de sa compagnie, à l'aide de faux ordres de mission le 27 juin 1940. Réunis en Egypte au camp de Moascar, les volontaires français décident de prendre le nom de 1er Bataillon d'infanterie de marine (1er BIM) et constituent, pour les Britanniques, le premier élément des Free French (Français libres).
La Compagnie Folliot est la première opérationnelle et, le 6 septembre 1940, quitte Ismaïlia pour rejoindre, au bord de la Méditerranée, la 7e Division blindée britannique dans la région de Marsa Matrouh en Egypte. Face aux forces franco-britanniques se trouve l'armée italienne du maréchal Graziani, forte de 200 000 hommes.
Raphaël Folliot est promu chef de bataillon le 25 novembre. A la mi-décembre, la 2e Compagnie du BIM du capitaine Girod rejoint la Compagnie Folliot au moment où le général Wavell déclenche une offensive contre les Italiens ; Raphaël Folliot reçoit alors le commandement des deux compagnies. Le 7 décembre les Alliés et les Français libres du BIM franchissent la frontière libyenne et s'emparent de Sollum puis de Sidi-Barrani, faisant plusieurs milliers de prisonniers. Bardia tombe le 6 janvier 1941 et Tobrouk le 21, occasionnant les premières pertes dans les rangs du Bataillon.
Le 26 mai 1941 à Qastina en Palestine, le général de Gaulle remet la Croix de la Libération au chef de bataillon Folliot.
Appelé au levant par le général Catroux après la campagne de Syrie, Raphaël Folliot exerce les fonctions de chef du SR des troupes du Levant à Beyrouth de septembre 1941 à avril 1942.
En mai 1942, il quitte son poste du SR pour prendre le commandement des troupes du Djebel Druze formées de plus de 1 700 cavaliers.
En octobre 1943, il prend de nouveau la tête du 2e Bureau des troupes du Levant pendant une année avant de retourner en France.
A son retour en France en octobre 1944, Raphaël Folliot sert quelques mois à la 10e Division de Paris sous les ordres du général Billotte puis, après un séjour en Egypte comme directeur des transports militaires de juin 1945 à août 1946, il quitte l'armée avec le grade de lieutenant-colonel.
Il se retire à Enghien-les-Bains dans le Val d'Oise où il devient président de la section départementale des Français Libres.
Raphaël Folliot est décédé le 29 mars 1979 à Montreuil-sous-Bois en Seine-Saint-Denis. Il a té inhumé à Enghien-les-Bains.
• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 7 mars
1941
• Grand Officier de l'Ordre National du Mérite
• Croix de Guerre 14/18 (4 citations)
• Croix de Guerre 39/45 avec palme
• Croix de Guerre des TOE avec palme
• Médaille Coloniale avec agrafe
"Maroc", "Libye"
• Croix du Combattant Volontaire
• Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
• Médaille Commémorative de la Grande Guerre
• Médaille de la Victoire - Interalliée
• Distinguished Service Order and Bar (GB)
• Mérite Syrien