André BOYER
ALIAS : Brutus - Brémond - Bar - Lucienne
Biographie
André Boyer est né le 15 octobre 1908 à Marseille. Son père, médecin, servit comme médecin militaire pendant la Grande Guerre.
Après des études secondaires à l'Ecole Libre de Provence, André Boyer obtient une licence en Droit et une licence de Lettres et s'inscrit à l'âge de 21 ans au Barreau de Marseille.
Il y ouvre en 1931 son premier cabinet avec un de ses confrères et amis, Gaston Defferre.
En 1939, il contracte un engagement pour la durée de la guerre. Aspirant à l'Ecole de Saumur en juin 1940, il est cité pour la défense héroïque du pont de Gennes avec les cadets de Saumur.
Refusant la défaite, André Boyer songe à gagner l'Angleterre pour poursuivre le combat mais estime finalement plus utile de rester en France.
Il entre en effet le 25 janvier 1941 dans le réseau Lucas, pseudonyme de Pierre Fourcaud, un des premiers agents de la France Libre envoyés en mission en France. Par l'intermédiaire de Fourcaud, André Boyer s'engage en même temps dans les Forces françaises libres.
En avril 1941, il installe à Marseille un centre d'émission radio. A l'été 1941, le premier contact des FFL (Pierre Fourcaud) avec le Comité d'action socialiste (Félix Gouin) est réalisé par son intermédiaire.
A la suite de l'arrestation de Lucas, en août 1941, il devient adjoint du nouveau chef du réseau, Froment (alias Boris Fourcaud, frère de Pierre). Il participe pleinement à l’extension du réseau de renseignement Froment dès le début de 1942.
Dès mai-juin 1942, Fourcaud et Boyer proposent à Londres un premier projet d’un Conseil national de la Résistance. Le sujet est débattu en juin 1942, lors d’une réunion à Toulouse présidée par Jean Moulin, mais ce dernier pense l’idée encore prématurée. En décembre, Fourcaud et Boyer tentent, en vain de convaincre le BCRA et Jean Moulin d’intégrer des socialistes au sein du Comité central des mouvements de zone sud.Le 13 janvier 1943, André Boyer, alias Brutus, gagne Londres par une opération aérienne depuis l'Ain et est bientôt nommé chef de mission de 1ère classe. Il remet un nouveau rapport sur la situation des partis politiques en France, défendant toujours l’idée d’un conseil de la Résistance. Il est de retour en France sur le terrain d'atterrissage clandestin "Chamois" de Saint-Yan en Saône-et-Loire, dans la nuit du 13 au 14 février, dans le cadre de l'opération aérienne Bérénice. Sous le pseudonyme de Brémond, il prend en charge l'ensemble du réseau Froment, désormais nommé Brutus, auquel il donne un très grand développement.
Malgré les nombreuses arrestations qui frappent l’organisation, il continue inlassablement son travail de chef national du réseau Brutus. Il participe également au développement des groupes paramilitaires du sous réseau Vény, intégrés à l’Armée secrète. De retour à Londres par une nouvelle opération aérienne depuis Châteauroux le 20 septembre 1943 en compagnie de Gaston Defferre, Boyer rentre en France moins d’un mois plus tard, le 17 octobre, par une dépose aérienne dans l’Indre. Il crée alors le mouvement France au Combat et intègre, en novembre 1943, le comité directeur des Mouvements unis de Résistance (MUR).
Le 8 décembre 1943 il est arrêté sur dénonciation par la Gestapo avec son adjoint André Clavé lors d’un rendez-vous dans un café de la rue Saint-Honoré à Paris. Torturé, il assure par son silence la sécurité de son réseau. Interné à Fresnes à partir du 10 décembre, il retrouve un autre camarade de Brutus, Pierre Sudreau avec lequel, en compagnie d’André Clavé, il est transféré le 2 mai 1944 au camp de Royallieu (Frontstalag 122) à Compiègne (Oise).
Le 12 mai, il est acheminé vers le camp de concentration de Buchenwald où il parvient après deux jours de transport. Le 8 juin 1944, il est transféré au Kommando Dora. Affecté comme garçon de salle au Revier (infirmerie), il participe à la résistance intérieure du camp. Repéré, André Boyer est envoyé le 3 novembre 1944 à la prison de Nordhausen avec plusieurs de ses camarades.
Lors du violent bombardement allié qui touche Nordhausen dans la nuit du 3 au 4 avril 1945, il s'évade vers 8H30 du matin avec Jacques Poupault et Jacques Brunschwig-Bordier. Après avoir franchi les murs la prison, il est tué par l’éclatement d’une bombe. Son corps ne sera jamais retrouvé.
• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 20 janvier 1946
• Croix de Guerre 39/45 avec palmes
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Chevalier de l’Ordre de l’Empire Britannique (GB)