Musée de l'ordre de la Libération
André BOLLIER

André BOLLIER

ALIAS : Velin - Carton - Alpha - Lefranc

Né(e) le 30 Mai 1920 - Paris (75016 VILLE DE PARIS FRANCE)
Décèdé(e) le 17 juin 1944 - Lyon (69000 RHONE FRANCE)
Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 20 Janvier 1946
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : Lefranc - Carton - Vélin - Alpha

Fils de commerçant, André Bollier est né le 30 mai 1920 à Paris. De nationalité suisse, il obtient la double nationalité en 1927 avant de faire ses études secondaires au collège de Saint-Maur puis au lycée Janson de Sailly à Paris.

Reçu second à l'Ecole normale supérieure et sixième à l'Ecole polytechnique en 1938, il choisit d'intégrer cette dernière.

Mobilisé comme sous-lieutenant d'artillerie en septembre 1939, il est envoyé à l'Ecole d'application d'artillerie à Fontainebleau ; à la sortie de celle-ci en février 1940, il est affecté au 68e Régiment d'artillerie divisionnaire (70e Division d'infanterie), alors stationné en Alsace.

André Bollier accomplit le 21 juin 1940 une liaison à motocyclette auprès d'éléments avancés d'infanterie ; à son retour il se voit soudain entouré de soldats ennemis sur lesquels il ouvre le feu.

Grièvement blessé par balle, il est miraculeusement sauvé par un médecin allemand et est libéré, en qualité de grand blessé en novembre 1940.

De retour dans la région de Lyon, il réintègre Polytechnique pour y achever sa deuxième année. Dès le printemps 1941, André Bollier participe à la distribution du journal clandestin Les Petites Ailes. Finalement, il sort quatrième de l'X et se consacre désormais à la Résistance au sein du mouvement Combat, créé par Henri Frenay.

Refusant de servir un état dont les règles ne conviennent pas à son idéal, il entre comme ingénieur au Service des études et recherches des "Câbles de Lyon".

Sous le nom de Lefranc, il se consacre à l'organisation et à la propagande de Combat, journal du mouvement.

Il fournit également des faux-papiers et dirige, à la demande de Henri Frenay, l'organisation et la réalisation, avec quelques camarades, de l'évasion de Berty Albrecht, de l'hôpital de Bron, le 23 décembre 1942.

Arrêté par les Gendarmes, il parvient immédiatement à s'échapper mais, contraint d'entrer complètement dans la clandestinité, il quitte son emploi et, sous le pseudonyme de "Carton puis de "Vélin", devient, en janvier 1943, le chef national de la Propagande de Combat. Il est tout particulièrement chargé de la fabrication et de la distribution du journal du mouvement.

Il achète avec les fonds de Combat une machine à imprimer qu'il installe dans une maison isolée qu'il loue à une quarantaine de kilomètres au nord de Lyon. A partir de février 1943, Martinet, l'imprimeur de Combat, y imprime le journal. En mai 1943, l'imprimerie est repérée puis détruite par la Gestapo.

A l'été 1943, Il installe avec son équipe (Marie Guézennec, Simone Riotor, Désiré Chatain...) une machine à imprimer, qu'il a démontée à Grenoble pour la remonter, pièce par pièce, dans un local de la rue Viala, à Lyon, officiellement "Bureau de recherches géodésiques et géophysique". Sur cette machine, André Bollier, formé par Martinet, imprime, au début de l'année 1944, plus d'un million et demi de journaux et de tracts par mois pour plusieurs mouvements de résistance de la zone sud et de la zone nord (Combat, Franc-Tireur, Défense de la France, La Voix du Nord...).

Le 8 mars 1944, il est arrêté par la Gestapo à Lyon. Interrogé puis interné au Fort Montluc, il est torturé à plusieurs reprises mais les Allemands ne parviennent pas à l'identifier. Menacé d'exécution, il fait semblant de vouloir coopérer et est conduit à l'Ecole de santé militaire de Lyon d'où il réussit à s'évader le 2 mai 1944.

Il reprend immédiatement ses activités, malgré un très mauvais état physique, conséquence de son passage entre les mains de la Gestapo.

Le 17 juin 1944, surpris dans son imprimerie clandestine de la rue Viala, il est assiégé par la Gestapo et 150 miliciens. Il engage la lutte sans espoir avec trois de ses camarades. Parvenu à sortir dans la rue avec Marie Guézennec, il est blessé par balle et se tire une balle en plein cœur pour ne pas être pris vivant.

Enseveli sous son nom d'emprunt au cimetière de la Guillotière, à Lyon, André Bollier sera, plusieurs années après la guerre, définitivement inhumé à Lyon au cimetière militaire La Doua.


• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 20 janvier 1946
• Croix de Guerre 39-45 avec Etoile d'Argent
• Médaille de la Résistance avec rosette

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