La série de podcasts : Compagnons de la Libération
Compagnons de la Libération est une série de podcasts originaux, constituée de récits d’hommes et de femmes, qui, pris dans le chaos de la défaite, ont fait le choix de refuser la capitulation et l’Occupation en poursuivant la bataille, au grand jour ou de façon clandestine. Ces Compagnons ne venaient pas d’une même région, d’un même univers, d’une même classe sociale. Ils et elles n’avaient ni le même âge, ni les mêmes idées, ni les mêmes métiers.
1 032 hommes et 6 femmes ont ainsi intégré l’Ordre de la Libération. 1 038 destins qui illustrent la fraternité du combat résistant. 1 038 vies qui nous éclairent sur l’engagement volontaire de citoyens mus par un idéal commun et nous font réfléchir sur ce que signifie “être en guerre”, hier comme aujourd'hui.
En partenariat avec France Culture et le label Savoirs+, les épisodes écrits par Aurélie Luneau et Jean Bulot, avec la participation de comédiens et de l’historien Vladimir Trouplin, directeur du musée de l’Ordre de la Libération, sont racontés avec précision et émotion. Réalisés par Thomas Dutter avec Manu Couturier, ils associent au récit des documents d’archives inédits, des témoignages et une analyse historique pour faire revivre ces figures exemplaires.
Léonel de Moustier, au nom de la République

Ancien combattant de 14-18, industriel et député, Léonel de Moustier s’engage en 1939 malgré ses 57 ans et ses 11 enfants. Le 10 juillet 1940, il est l’un des 80 parlementaires, le seul à droite, à refuser les pleins pouvoirs à Pétain. De retour chez lui, le député devient résistant. Son château de Bournel devient un refuge pour les aviateurs alliés et la Résistance. Il collabore avec le SOE britannique et l'Organisation de Résistance de l'Armée (ORA) pour le renseignement et l'organisation de parachutages. Arrêté par la Gestapo en août 1943 avec plusieurs membres de sa famille, il est interné, puis déporté au camp de concentration de Neuengamme où il subit des conditions de détention extrêmes. Il meurt d’épuisement en mars 1945 au kommando de Farge, peu avant la libération.
Gustavo Camerini et Jean-Louis Jestin, au service de la France libre

Bien que nés dans un milieu et un pays différents, Jean-Louis Jestin et Gustavo Camerini partagent un engagement précoce pour la liberté et la France. L’un, jeune breton, quitte sa terre natale dès juin 1940 pour l’Angleterre où l’autre, avocat juif italien et antifasciste, se trouve déjà avec la Légion étrangère. Ils font partie des premiers Français libres de De Gaulle. Leur service dans la France libre est marqué par de nombreuses batailles sur les terrains d’Afrique et du Levant, et autant de blessures. Tous deux combattent en 1944 en Italie, puis en France avec une détermination sans faille. Mais leur destin croisé s’arrête brutalement en août 1944, lorsque Jean-Louis Jestin meurt en Provence. Gustavo Camerini, lui, retrouve après la guerre son métier d’avocat.
Simone Michel-Lévy, la double vie d’une patriote

Employée dès l’âge de 16 ans dans l'administration des PTT, Simone Michel-Lévy entre dans la Résistance en 1940. Elle participe à la création du réseau « Action PTT », développe un système de "boîte aux lettres" pour les communications clandestines et remplit de nombreuses missions en province. Menant une double vie éreintante, elle est arrêtée en novembre 1943, à la suite d’une trahison. Torturée, elle est déportée au camp de Ravensbrück, puis au kommando de Holleischen où elle continue à résister en sabotant sa chaîne de travail. Démasquée avec deux de ses camarades, toutes les trois sont condamnées à la bastonnade, puis pendues au camp de Flossenbürg le 13 avril 1945, 10 jours avant la libération. Elle est l’une des 6 femmes Compagnons de la Libération.
Lazare Pytkowicz, la mort aux trousses

« Petit Louis » n’a que 12 ans quand est signé l’armistice en 1940. Très tôt, au sein de sa famille juive polonaise, il participe d’abord à des activités de propagande anti allemande. Raflé avec ses parents et sa jeune sœur en juillet 1942, il parvient à s’évader du Vel’ d’Hiv’. Passé à Lyon, il devient agent de liaison des Mouvements unis de Résistance, transportant documents et armes. Arrêté par la Gestapo, il s’évade de nouveau en trompant la vigilance des Allemands. Envoyé à Paris, il est arrêté une troisième fois par la Milice cette fois et parvient encore à s’échapper, en juillet 1944. À la fin de la guerre, de la famille Pytkowicz, il ne reste que Lazare, un frère, une sœur et un appartement vide.
Pierre-Henri Clostermann, un As de l’aviation

Ayant appris l’appel du général de Gaulle aux États-Unis où il fait ses études, Pierre-Henri Clostermann gagne l'Angleterre et s'engage dans les Forces aériennes françaises libres en mars 1942. Devenu pilote de chasse, il est affecté successivement dans plusieurs escadrilles. Au fil des missions, il accumule les victoires aériennes et s’impose comme l’un des plus redoutables pilotes alliés. Il participe aux combats les plus durs du conflit, comme le débarquement de Normandie et l’offensive finale en Allemagne. Avec plus de 2 000 heures de vol, dont près de 600 de vol de guerre, 33 victoires aériennes, il est le premier As des chasseurs français de la Seconde Guerre mondiale.