La cérémonie commémorative de l'Appel du 18 juin
Chaque année, l'Ordre de la Libération est en charge de l'organisation de la cérémonie nationale commémorant l'appel historique du général de Gaulle à refuser la défaite et poursuivre le combat. Cette cérémonie est présidée par le président de la République.
La cérémonie commémorative de l'Appel du 18 juin
La cérémonie du Mont Valérien est la manifestation annuelle la plus importante qu'organise le conseil de l'Ordre de la Libération. Elle regroupe les plus hautes autorités de l'Etat, les compagnons de la Libération, leurs familles et celles des Compagnons décédés, ainsi que les représentants des communes et unités "Compagnon".
Le déroulement de la cérémonie est immuable : Après l’accueil républicain, le président de la République passe les troupes en revue et gagne son emplacement pour écouter la lecture de l’Appel du général de Gaulle à refuser la défaite et à poursuivre le combat.
Le porteur de la flamme, prélevée à l’Arc de Triomphe, présente le flambeau au délégué national de l’Ordre de la Libération pour raviver la flamme qui brûle, depuis 1960, devant le mémorial de la France combattante.
Après une minute de silence, le chœur de l’armée française entonne La Marseillaise et Le Chant des partisans.
Le délégué national de l’Ordre de la Libération invite le président de la République à se recueillir dans la crypte du mémorial. Pendant ce temps, sur une marche tambour les troupes se placent à la position d’attente pour le départ du défilé.
A la sortie de la crypte, le président de la République gagne son emplacement. Le commandant des troupes défilant vient se placer devant lui, le salue, lui présente les troupes qui ont défilé puis quitte l’esplanade.
Le président de la République salue enfin l’assistance.
Le Mont-Valérien
Le fort du Mont Valérien, construit à partir de 1841, est situé à Suresnes, en région parisienne, d'où il domine le Bois de Boulogne. C'est là que les Allemands ont fusillé, de 1940 à 1944, plus d'un millier d'otages et prisonniers. Amenés de l'extérieur en camion pour leur exécution, ils étaient enfermés dans une chapelle désaffectée, puis conduits dans une clairière située à une centaine de mètres en contrebas. Leurs corps étaient ensuite dispersés dans les cimetières de la région parisienne.
Parmi les fusillés du Mont Valérien on compte 7 Compagnons de la Libération :
- Bernard Anquetil
- Martial Brigouleix
- Bernard Chevignard
- Jan Doornik
- Roger Dumont
- Honoré d'Estienne d'Orves
- Henri Schaerrer
Après la guerre, le 18 juin 1946, le général de Gaulle tient à consacrer lui-même ce haut-lieu au cours d'une cérémonie dédiée à la mémoire des massacrés et fusillés : précédé de deux cents compagnons de la Libération, le Général pénètre dans le Fort, avec les porteurs de la flamme. Accompagné de l'amiral Thierry d'Argenlieu, il se recueille dans l'ancienne casemate où les condamnés ont attendu la mort. Après être ressorti, il se penche sur la vasque de bronze et allume le feu, symbole de la Résistance, qui ne doit pas s'éteindre.
Le Gouvernement provisoire de la République française décrète qu'un monument commémoratif de la guerre 1939-1945 sera érigé. Le Mont Valérien apparaît comme l'un des lieux les plus adaptés. C'est sur l'initiative d'Henri Frenay qu'une grande cérémonie se déroule le 11 novembre 1945. Quinze corps de combattants, dont les dépouilles symbolisent la campagne de 1939-1940, la France libre, la Résistance et la Déportation, sont déposés, au cours d'une prise d'armes solennelle, à l'Arc de Triomphe puis dans une crypte provisoire au Mont Valérien.
En 1952, un seizième corps, celui d'un Français résistant d'Indochine tué par les Japonais, les y rejoint (voir la liste des dix-sept morts pour la France du Mont-Valérien ).
Le 11 novembre 2021, Hubert Germain, dernier des 1 038 Compagnons de la Libération est inhumé dans le dix-septième caveau au sein de la crypte du Mont-Valérien.
Chaque année, le 18 juin, une cérémonie au déroulé immuable est organisée sous l'égide de la chancellerie de l'ordre de la Libération, en présence du général de Gaulle.
Depuis le mois de septembre 2003, une cloche de bronze de plus de deux mètres de haut est installée en face de la chapelle des Fusillés, à même le sol. Oeuvre de Pascal Convert, elle porte, année par année, la liste alphabétique des fusillés du Mont Valérien identifiés. Un espace vierge a été volontairement laissé sur l'anneau situé à la base de la cloche pour y graver le nom de ceux encore anonymes aujourd'hui.