Hommage à Jean-Pierre Levy à l'EM Strasbourg
Publié le Lundi 28 octobre 2019A l’occasion de son centenaire, le 18 octobre 2019, l’Ecole de Management de Strasbourg a inauguré une plaque à la mémoire de Jean-Pierre Levy, Compagnon de la Libération, strasbourgeois,ancien élève et ancien président des jurys de cette école. La cérémonie a eu lieu en présence de madame Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées, et d’une nombreuse assistance, dont des élus locaux, les représentants du monde universitaire et des anciens combattants, des jeunes de l’EPIDE et des chorales d'écoles.
Le président de l’Université de Strasbourg et le président de l’Ecole ont rappelé le rôle de Jean-Pierre Levy dans la Résistance, fondateur du mouvement Franc-Tireur, membre du comité directeur des Mouvements unis de Résistance et du Conseil National de la Résistance. Ils ont souligné son rôle dans l’unification des mouvements de résistance sous l’autorité de Jean Moulin et dans leur ralliement au Général de Gaulle. Durant la cérémonie, les étudiants ont lu des extraits de ses mémoires. Une étudiante allemande a évoqué, dans sa langue maternelle, l’importance de la réconciliation de l'Allemagne et de la France.
Monsieur Bernard Roth a souligné que, si cette université a compté dix huit prix Nobel, on pourrait en ajouter un, d’une autre nature, celui du courage. La Secrétaire d’Etat, quant à elle, a rappelé le rôle de la Résistance dans la libération de notre Pays; elle a insisté sur la nécessité de lutter contre le retour des extrémismes et du négationnisme, ainsi que sur le combat permanent qui est celui de préserver la liberté et la démocratie.
Le Général Baptiste a demandé au fils de Jean-Pierre Levy, Pierre-Gilles Levy, également président de la Fondation de la Résistance, de lire le message suivant:
" L’Ordre de la Libération remercie l’EM Strasbourg de l’hommage qu’elle a souhaité rendre, à l’occasion de l’anniversaire de ses 100 ans d’histoire, à Jean-Pierre Lévy, un de ses anciens élèves.
En effet, Jean-Pierre Lévy est une des grandes figures lumineuses des Compagnons de la Libération, cette « chevalerie exceptionnelle créée au moment le plus grave de l’histoire de la France » selon les mots du général de Gaulle grand maître de l’Ordre de la Libération qu’il a institué le 16 novembre 940.
Seuls 1038 sur une population alors de 40 millions de français auront ainsi l’insigne privilège d’être choisis pour faire partie de cette aristocratie de l’honneur.
Mais c’est un privilège résultant de l’engagement total, du risque pris, du combat sans concession, de l’angoisse permanente, du tourment psychique, de la souffrance physique et bien souvent de la mort.
L’Ordre de la Libération est, en effet, un Ordre combattant, et le parcours dans la Résistance de Jean-Pierre Lévy illustre parfaitement cette prise de risque assumée ainsi que cet héroïsme du quotidien qui, chaque jour, pouvez vous mener à la torture, à la déportation ou au poteau d’exécution.
Entré dans la résistance dès septembre 1940, co-fondateur et chef national du mouvement de Résistance « Franc-tireur » en 41, il participe en février 1943 à la création des Mouvements unis de Résistance (MUR) avec les mouvements « Combat » d'Henri Frenay et « Libération » d'Emmanuel d'Astier de la Vigerie. Trois fois arrêtés et s’en sortant miraculeusement, averti par Londres qu’il est parfaitement identifié par la Gestapo, il fait le choix de continuer son combat en dépit du risque sans cesse grandissant et représentera son mouvement au sein du Conseil National de la Résistance.
Jean-Pierre Lévy, Compagnon de la Libération, a pesé sur les événements conduisant à redonner à la France sa liberté et son honneur, et incarne ces « soutiers de la gloire » comme Pierre Brossolette, autre Compagnon de la Libération, a qualifié les combattants de la Résistance intérieure.
Après la victoire, Jean-Pierre Lévy assumera d’éminentes responsabilités dans la restauration économique de la France tout en œuvrant dans de grandes causes sociales et humaines. Sa vie est un exemple de citoyen engagé.
Je remercie Gilles-Pierre Lévy, son fils et président de la fondation de la Résistance, d’avoir bien voulu lire ce propos.
Général Baptiste, délégué national de l’Ordre de la Libération. "