Musée de l'ordre de la Libération

Hommage à Hubert Germain, Compagnon de la Libération

Cérémonie avec la promotion "Compagnons de la Libération" de Saint-Cyr Publié le Samedi 05 octobre 2019

Samedi 5 octobre, la promotion de l’Ecole spéciale militaire de saint-Cyr « Compagnons de la Libération », baptisée en juillet dernier, a rencontré Hubert Germain, Compagnon de la Libération, durant une cérémonie très émouvante. Ces élèves officiers de deuxième année ont écouté un discours intense et saisissant d'Hubert Germain (ancien lieutenant de la 13e DBLE puis ancien ministre de Georges Pompidou) à qui le Père-système de la promotion a remis un casoar et l’insigne de la promotion, après avoir entonné leur chant. Les 170 élèves ont au préalable visité le musée échangeant avec grand intérêt avec Vladimir Trouplin, conservateur, et Agnès Dumoulin, responsable du service des publics.

Message du Père Système de la promotion Compagnons de la Libération

© Ordre de la Libération

" Le sentiment le plus difficile à dissimuler est sûrement la fierté, et d’autant plus pour un jeune saint-cyrien. C’est une véritable fierté pour nous de pouvoir porter le nom de Compagnons de la Libération.

Les Compagnons de la Libération, ce sont les personnes ou collectivités militaires et civiles récompensées par l’Ordre de la Libération, ordre créé par le général de Gaulle en 1940, pour leurs services particulièrement remarquables rendus au service de la libération de la France et de son empire. Pour être Compagnon, seule la valeur compte et la qualité exceptionnelle des services rendus.

Mais parce que la fierté est un sentiment qui se partage et se transmet nous comptions également partager avec vous quelques destins qui symbolisent notre désir de servir et notre engagement.

Par exemple : c’est un Compagnon de la Libération, le capitaine de corvette Estienne d’Orves, martyr de la résistance, qui le premier convainc le général de Gaulle de monter une liaison entre Londres et la France avant de lui-même créer un des premiers réseaux de résistance.

Mais les Compagnons ce sont aussi des unités militaires particulièrement valeureuses, parmi elles la 13ème demi-brigade de la légion étrangère, « la phalange magnifique » qui dès les premiers instants aux confins de la Norvège à la bataille de Narvik jusqu’au débarquement de Provence s’est battue sans relâche et sous le commandement d’officier hors-normes prêts à tout pour sauver l’essentiel.

Cette ardeur, de ceux qui n’ont pas tergiversé, de ceux qui se sont insurgés contre la défaite, sans calcul d’intérêt, sans petit calcul d’ambition, cette ardeur nous la portons au plus profond de nous. La spécificité de ces combattants de la Résistance ou de la France libre se retrouve bien résumée dans ces mots de Kessel « rien ne les forçait au combat, rien que leur âme libre ».

Les Compagnons de la Libération c’est l’ardeur et c’est l’honneur de la France, celui du LCL Jourdier qui par la dernière charge à cheval de la cavalerie française, apporte à la France libre son premier succès. Celui du Lieutenant Germain, l’un des 4 derniers Compagnons encore en vie avec messieurs Tupet-Thomé, Cordier et Simonet, qui rend copie blanche à 19 ans à son concours de l’école navale pour rejoindre les combats de la France libre. C’est aussi l’honneur des marins de l’île de Sein, qui d’une voix et d’une seule, prirent la décision de tous entrer en résistance, de refuser la défaite.

Là où les mémoires et les familles se déchirent, il subsiste chez les Compagnons de la Libération ce reliquat de l’âme française, ce reliquat qui incontestablement nous réunis autour d’une même vision intuitive de la France : une France libre et indépendante.

C’est un honneur pour nous d’entrer avec ce nom dans l’histoire de Saint-Cyr.

Nous vous redisons devant tous la véritable ambition que nous avons pour notre promotion dès le soir de notre baptême et jusqu’à ce qu’elle s’éteigne : c’est pour nous de servir, spontanément, comme les Compagnons de la Libération ont servi, dans une véritable fraternité d’armes, maintenant et après l’école, et surtout pour que vive la France."

EOA HEUDE, Père Système de la promotion Compagnons de la Libération

" A genoux Promotion ! En ce soir nous recevons la gloire de votre nom. "

Les élèves ont entonné leur chant de promotion durant la cérémonie.

© Musée de l'Ordre de la Libération

A genoux Promotion !

En ce soir nous recevons la gloire de votre nom.

La France à l’agonie face à l’aigle prussien

Occupant nos maisons, nos villes et nos champs

Voit fuir sa Destinée et sent venir sa fin

Alors se sont levés ses courageux enfants

Une poignée de braves répondant à l’appel

De la France opprimée honorent le serment

Qui les lie pour toujours à la terre charnelle

Et face à l’ennemi s’avancent fièrement

Refrain :

L’ordre libérateur de la France éternelle

Adoube avec passion la Promotion nouvelle

Par votre sacrifice, héros, vous nous guidez

Pour servir humblement la Patrie vénérée

Debout dans la tempête, contre vents et marées,

Saint-Cyr est l’étendard de l’idéal sacré

Ils firent des journaux, des réseaux clandestins,

Combattirent en Afrique et dans l’Orient lointain

Après les sabotages et les débarquements

Ils traquèrent l’aigle noir jusqu’aux monts allemands

De tous les horizons, chacun a pris les armes

Pour frapper sans pitié dans le sang et les larmes

L’occupant atterré par tant de résistance

Il saura désormais : on ne vainc pas la France

L’héritage brulant de ces héros français

Nous transcende aujourd’hui, Ô noble Promotion

Notre panache blanc par les vents remué

Vous salue, Compagnons de la Libération

Qu’importent les tourments, nous tenons fermement

Le bastion de l’honneur et de l’indépendance

Face à la lâcheté et face au reniement

Se dressent devant vous les officiers de France

Envoi :

Notre jeunesse espère rencontrer son destin Le casoar au vent et les armes à la main

 

© Ordre de la Libération
© Ordre de la Libération
© Ordre de la Libération
© Ordre de la Libération
© Ordre de la Libération
© Musée de l'Ordre de la Libération
© Sylvain Auché
© Sylvain Auché
© Sylvain Auché
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