Robert KASKOREFF
ALIAS : Jean Birien - Bellaire - Gertal - Lambert
Biographie
Alias : Jean Birien - Bellaire - Gertal - Lambert
Fils d'un émigré russe, propriétaire des Pépinières de Caen, Robert Kaskoreff est né le 1er juin 1909 à Berck dans le Pas-de-Calais.
Il effectue son service militaire au 401e Régiment de DCA d'octobre 1929 octobre 1930. Directeur général dans l'entreprise paternelle, il est rappelé comme maréchal des logis chef de réserve le 2 septembre 1939.
Il effectue la plus grande partie de la guerre à la batterie n° 8 du 404e Régiment de DCA près de Sedan avant d'aller suivre, de mai à juin 1940, les cours d'élève aspirant à Vincennes et d'être affecté au cours pratique de DCA de Biscarosse.
En juillet Robert Kaskoreff est démobilisé et se retire chez lui, à Caen.
Refusant la défaite, il crée en octobre 1941 un groupe de résistance dans le Calvados en recrutant dans son entourage professionnel puis prend contact au début de 1942 avec le mouvement de l'Organisation civile et militaire (OCM) auquel il se rattache ; très vite, il prend une part active dans le fonctionnement de l'organisation, abandonnant son commerce pour se lancer pleinement dans la lutte contre l'occupant.
Bientôt, il est désigné comme chef départemental de l'OCM ; il augmente les effectifs et les organise en unités, s'occupant de la formation des chefs de groupe et des parachutages.
Parallèlement, à partir d'avril 1942, il occupe la fonction d'agent P2, chargé de mission de 1ère classe, avec le grade de capitaine, au sein du réseau "Centurie" que dirige Alfred Touny.
En 1943, Robert Kaskoreff, alias Birien, est nommé adjoint au chef du 3e Bureau de l'Etat-major de l'Armée secrète (AS) pour les départements de la Manche du Calvados de l'Orne et de l'Eure. Il sillonne ces départements, réunissant les chefs de groupes et organisant des plans de destruction des ouvrages ennemis et de leurs moyens de liaison. Il prend également contact avec les chefs régionaux de la SNCF et des PTT en vue d'organiser des actes de sabotage.
En même temps, il poursuit son activité de renseignement en procurant aux Alliés des plans de défense de la côte, des camps d'aviation ou des plans d'usines travaillant pour l'Allemagne au moyen du réseau "Centurie" ou parfois directement par radio.
Après une vague d'arrestations au sein des mouvements de résistance à Caen à la mi-décembre 1943, il doit quitter la région avec sa famille et échappe de justesse à la Gestapo. Il se cache à Paris d'où, par l'intermédiaire d'agents de liaison, il réorganise ses départements.
En janvier 1944, Robert Kaskoreff reçoit la direction du 3e Bureau (bureau Action) de l'Etat-major des Forces françaises de l'Intérieur (FFI) pour la Région M, plus grande région FFI comprenant 14 départements. Il multiplie les contacts avec les délégués militaires régionaux et départementaux (DMR et DMD), avec les mouvements de résistance (Libération et Ceux de la Libération) et avec les Franc-tireurs et Partisans (FTP).
Au lendemain du débarquement de Normandie, il est promu lieutenant-colonel et chargé des fonctions de délégué d'Etat-major de la Région M auprès des subdivisions M1 et M2 (7 départements) dont il prend la tête. Les troupes sous ses ordres détruisent plusieurs locomotives, des centaines de véhicules et font des milliers de prisonniers allemands tout en sabotant des voies ferrées et des lignes téléphoniques. Après le départ des troupes allemandes il assure des missions de sécurité et l'intégration des troupes FFI dans l'armée régulière.
En octobre 1944, Robert Kaskoreff est nommé adjoint au général commandant la 4e Région militaire après avoir été promu colonel en septembre.
En novembre, il est délégué à l'Assemblée consultative provisoire à Paris comme représentant des groupes de Résistance de l'Ouest.
Le 1er juin 1945 il est promu lieutenant-colonel des FFI à titre temporaire ; en août, il est démobilisé et part s'installer au Maroc, à Meknès, comme exploitant minier.
Robert Kaskoreff est décédé le 13 février 1988 à l'hôpital Pontchaillou à Rennes.
• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 19 octobre 1945
• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
• King's Medal for Courage (GB)