Jean SILVY
Biographie
Jean Silvy est né le 14 juin 1910 à Grenoble où son père est greffier en chef au tribunal de commerce.
Après son baccalauréat, il obtient une licence en Droit.
Appelé sous les drapeaux en avril 1935, il est affecté au 6e Bataillon de Chasseurs Alpins (6e BCA) à Grenoble.
Il est rapidement nommé caporal, puis sergent en mai 1936 au moment de sa libération.
Mobilisé fin août 1939, il est à nouveau affecté au 6e BCA au sein de l'Armée du Sud-est.
Le 18 avril 1940, le sergent Silvy embarque à Brest pour la Norvège et prend part aux opérations de Narvik avec le Corps Expéditionnaire du général Béthouart ; il y reçoit une citation pour avoir fait preuve pendant toute la campagne du "plus grand dévouement" et du "plus grand sang-froid".
Le 14 juin 1940, il est de nouveau à Brest avec le corps expéditionnaire qui embarque à nouveau le 18 juin, cette fois-ci pour l'Angleterre.
Parmi les quelques milliers de chasseurs alpins réunis fin juin à Trentham Park, Jean Silvy choisit, avec une cinquantaine d'entre eux, de rester en Angleterre et de poursuivre le combat. Il signe son engagement dans les Forces Françaises Libres pour la durée de la guerre le 1er juillet 1940.
Il est affecté au Bataillon de Chasseurs stationné à Camberley. Finalement, le bataillon est dissous en décembre 1940 et ses membres seront destinés à fournir des cadres aux FFL en Afrique. Sergent-chef en janvier 1941, Jean Silvy est promu aspirant trois mois plus tard le 1er mai 1941 et embarque à Liverpool sur le Copacabana à destination de Pointe-Noire où il débarque le 27 juin 1941.
Affecté au Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Tchad (RTST) de la Colonne Leclerc, il arrive à Fort-Lamy à la fin d'août 1941. Là, il commande la 1ère Section de la 5e Compagnie du Régiment et fait preuve de grandes qualités d'organisation.
Nommé sous-lieutenant le 1er mars 1942, Jean Silvy est affecté avec sa section dans le Tibesti pour renforcer le poste de Bardaï, fin août 1942.
En janvier 1943, il est affecté à la 2e Compagnie du RTST et participe avec elle à la campagne de Fezzan-Tripolitaine puis, au sein de la Force L, aux opérations de Tunisie (février-mai 1943). Il combat notamment au Ksar Rhilane et au Djebel Garci et reçoit deux nouvelles citations, notamment pour s'être porté à la recherche d'un camarade disparu depuis 36 heures et pour l'avoir retrouvé gravement blessé et ramené dans les lignes françaises "malgré le tir précis de l'ennemi".
Le 25 juin 1943 il est promu lieutenant.
La Force L (Leclerc) devient ensuite, au Maroc, la 2e Division Blindée (2e DB) ; en novembre 1943, le RTST devient le Régiment de Marche du Tchad (RMT). Le lieutenant Silvy est alors affecté à la 10e Compagnie du 3e Bataillon du RMT ; il y commande la 1ère section.
Le 1er août 1944, après deux mois passés en Grande-Bretagne, il débarque sur les dunes de Vourville et se jette avec ses hommes dans les combats de Normandie. Le 12 août, il est très grièvement blessé par un éclat d'obus à la jambe à la Croix de Médavi dans la Forêt d'Ecouves en entraînant sa section à l'assaut d'un char ennemi. Evacué sur l'Angleterre pour y être soigné, il est amputé de la jambe gauche et ne rentre en France qu'en décembre 1945.
Démobilisé en août 1947, Jean Silvy se dirige vers l'administration coloniale. Après plusieurs années passées en poste auprès du Gouverneur du Togo, il rentre en France comme administrateur en chef de la France d'Outre Mer à l'Etat-major général de la Défense nationale.
En 1962, il devient directeur des pensions au Ministère des anciens Combattants et Victimes de Guerre puis, en 1966, directeur des statuts et des services médicaux.
Jean Silvy est décédé le 28 septembre 1971 à Paris. Il est inhumé au cimetière Saint-Roch de Grenoble.
• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre
1945
• Croix de Guerre 39/45 (5 citations)
• Médaille de la Résistance
• Médaille Coloniale avec agrafes "AFL", "Fezzan-Tripolitaine",
"Tunisie"
• Médaille des Blessés
• Officier de l'Etoile Noire (Bénin)