Musée de l'ordre de la Libération
Jean DROUOT L'HERMINE

Jean DROUOT L'HERMINE

Né(e) le 15 septembre 1907 - Luxeuil-les-Bains (70300 HAUTE-SAONE FRANCE)
Décèdé(e) le 23 Mai 1969 - Rocquencourt (78150 YVELINES FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 17 novembre 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Jean Drouot L'Hermine est né le 15 septembre 1907 à Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône).

Diplômé de l'Ecole des Mines de Nancy, il est mobilisé en 1939 et, au sortir de l'Ecole de l'air, il se bat vaillamment pendant la campagne de France. Démobilisé le 25 septembre 1940, il tente en vain, d'octobre 1940 à mars 1941, de partir pour l'Angleterre.

Nommé en 1941 directeur de l'Ecole des cadres du Dauphiné Savoie, il profite de cette situation privilégiée pour, sous le couvert d'un organisme officiel, commencer une action de propagande contre l'occupant et ses collaborateurs.

Cette attitude lui vaut, dès mars 1941, de sérieuses difficultés avec la Légion française des Combattants et les autorités de Vichy, un heureux concours de circonstances lui évitant l'incarcération.

Au même moment Drouot monte, à Lons-le-Saunier, une filière pour faire passer la ligne de démarcation, dans les deux sens, principalement à des prisonniers évadés. L'organisation leur fournit aussi de faux papiers.

En 1942 le travail commencé en 1941 se poursuit et prend de l'ampleur en raison des persécutions contre les Juifs. Les faux papiers se font de plus en plus nombreux mais les cachets d'Epinal et de Beauvais largement utilisés deviennent suspects et il faut trouver une autre filière. Des Juifs de 15 à 25 ans sont embauchés à l'Ecole. Drouot aide "La Chaîne" à Lyon à cacher des enfants dans le grand séminaire et dans des familles.

Appelé à se rendre à la manifestation du 1er août 1942 à Uriage, Drouot, accompagné de plus de cent de ses anciens stagiaires, parcoure 100 kilomètres à pied en chantant à pleins poumons soit "La marche Lorraine" soit "Alsace et Lorraine" sous les applaudissements de la plupart des habitants des agglomérations traversées, y compris Grenoble.

A partir de janvier 1943 il organise la Résistance dans le département de la Drôme. Le premier maquis est installé depuis le mois de février à 10 kilomètres de l'Ecole. Il reçoit le premier parachutage sud et participe à toutes les actions, notamment à l'arrêt de l'usine Carbone-Lorraine, seule usine de France et d'Allemagne fabriquant de charbons de projecteurs de DCA. De nuit, il pénètre dans l'usine en pleine activité et dépose l'explosif dans le transformateur. Vingt minutes après, tout saute.

Il participe également aux sabotages de Romans, Valence et Tain.

Fin novembre 1943, il est appelé au commandement des FFI de la Drôme et organise de nombreux sabotages et destructions (20 usines, des réseaux ferrés, des installations électriques).

Dans la Drôme du 1er décembre 1943 au 6 juin 1944, les FFI drômois sous le commandement de Jean Drouot L'Hermine, sont directement responsables de 108 attaques contre la circulation ferroviaire, de la mise hors d'usage de 107 locomotives, des arrêts plus ou moins longs dans 20 usines environ, de la destruction de 57 lignes haute tension et de la réception des parachutages de 67 avions.

Dans le même temps, environ 500 Allemands sont tués et un millier blessés par les FFI drômois.

Le 6 juin 1944 au matin, 4 000 hommes en armes, organisés en 3 bataillons de 28 compagnies sont au combat. Ce régiment verra ses effectifs passer de 4 000 à 7 500 hommes entre le 6 juin et le 30 août.

Après le débarquement de Normandie et pendant la courte période (24 jours) pendant laquelle il commande le Régiment de la Drôme, le commandant Drouot l'Hermine protège l'avancée ouest du Vercors au prix de durs combats.

Le 1er juillet 1944, promu lieutenant-colonel, il est nommé commandant du secteur Alpes centrales. Il organise la lutte dans le Champsaur (Commandos de l'Hermine). Il libère Gap le 20 août 1944 faisant 1 200 prisonniers allemands et remonte sur Grenoble, ouvrant la route de Sisteron à Grenoble à une division US. Il participe ensuite à la reprise de Briançon.

Avec ses hommes (81% de perte), le lieutenant-colonel Drouot L'Hermine est incorporé au 4e Régiment de tirailleurs Marocains de la 2e Division d'Infanterie marocaine (2e DIM). Ses unités se battent devant Héricourt, Belfort où Drouot est blessé par balle le 22 novembre 1944 et devant Bourbach et Bicuviller.

Après la guerre, ingénieur, directeur de sociétés il est aussi, conseiller municipal de Paris et conseiller général de la Seine en 1952 et 1953. Il est élu, en novembre 1958, député de la septième circonscription de la Seine-et-Oise (Poissy) et réélu en 1962. Inscrit au groupe de l'UNR, membre de la commission de la défense nationale, il est en outre, au Parlement européen, vice-président de l'Union démocratique (UNR) et de la commission juridique.

Colonel honoraire de l’armée de l’Air, Jean Drouot L'Hermine est décédé le 23 mai 1969 dans un accident de voiture sur l'autoroute de l'ouest au triangle de Rocquencourt. Les obsèques ont eu lieu le 29 mai en l'église de Triel (Yvelines) et l'inhumation au cimetière de Triel.


• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945
• Croix de Guerre 39/45 (6 citations)
• Médaille de la Résistance
• Médaille des Blessés
• Médaille du Sauvetage
• Distinguished Service Order (GB)

Retour haut de page