Musée de l'ordre de la Libération
Henri JABOULAY

Henri JABOULAY

ALIAS : Belleroche - Martin - Michelin

Né(e) le 05 août 1897 - Izieux (42400 LOIRE FRANCE)
Décèdé(e) le 11 juin 1977 - Johannesburg (AFRIQUE DU SUD)
Compagnon de la Libération par décret du 26 septembre 1945
Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :

Biographie

Alias : Belleroche - Martin - Michelin

Henri Jaboulay est né le 5 août 1897 à Izieux dans la Loire où son père dirige une petite entreprise de lacets.

Après des études secondaires en internat à Saint-Etienne, il entre à l'école professionnelle de Saint-Chamond où sa scolarité est interrompue par la Guerre.

Mobilisé dans l'Infanterie, il suit d'abord les cours de Saint-Maixent avant de demander son affectation dans l'aviation où il est versé en octobre 1916.

Elève observateur puis observateur, il est incorporé à Cazaux, en Gironde à l'Escadrille 19.

Pour avoir abattu à la mitrailleuse un appareil allemand, il sera cité et décoré de la Croix de guerre 14/18.

Promu sous-lieutenant, Henri Jaboulay est démobilisé en 1918 et suit les traces paternelles en ouvrant une fabrique de lacets puis de textile à Saint-Just sur Loire puis à Saint-Rambert sur Loire.

En 1926 sa société, la Générale Textile qui s'est largement développé est rachetée par le Comptoir des Textiles Artificiels dont il devient chef de service à Paris.

Lieutenant de réserve de l'Armée de l'Air, il est mobilisé en septembre 1939 et affecté en qualité de commandant à la Compagnie de Transport de Munitions 4/106. Deux jours avant l'armistice, il est envoyé avec son unité à Oran mais, malade, il est rapatrié en métropole.

Démobilisé, Henri Jaboulay, reprend ses activités dans le textile et immédiatement s'efforce de contrecarrer les efforts de Vichy et de l'Allemagne visant à faire produire au maximum les entreprises françaises pour l'Allemagne. Il fait dissimuler des stocks et apporte son aide aux personnes recherchées.

En 1942, il abandonne complètement ses affaires pour se consacrer à ses activités dans la Résistance. Il est chargé par Henri Frenay, fondateur du mouvement "Combat", de recruter et d'organiser les maquis de la région lyonnaise (R1) comprenant onze départements. Sous les ordre de Michel Brault, Chef National du Service Maquis, il met en place les chefs départementaux et sous-régionaux, visite les camps et organise des filières pour amener les jeunes vers les maquis. Il parvient à alimenter et ravitailler les maquis de l'Ain, de Savoie et de Haute-Savoie, du Grésivaudan et du Vercors.

Il contribue avec Henri Romans-Petit, à l'organisation du défilé des maquis à Oyonnax le 11 novembre 1943, défilé auquel il prend part personnellement et que son fils, Raymond, lui-même maquisard, filme. A la même époque il fait réaliser un film de propagande sur les maquis qui sera projeté à Londres, dans les actualités en février 1944.

Il participe également à la réalisation d'un faux numéro du journal régional lyonnais Le Nouvelliste. Ce numéro du 31 décembre 1943, tiré à 25 000 exemplaires, truffé d'articles favorables à la Résistance et rapportant notamment à la une le défilé d'Oyonnax est substitué en lieu et place du véritable Nouvelliste dans les kiosques de la région par les résistants lyonnais ; ce coup de propagande aura un effet important sur les esprits dans la région.

En 1944 au moment de la formation des FFI, il est nommé sous-chef d'Etat-major régional et plus spécialement chargé du 4e Bureau. Au 6 juin 1944, il est désigné pour prendre le commandement des départements de l'Ain, du Jura, de la Saône-et-Loire et installe son PC dans un maquis de l'Ain. Il parcourt en tous sens ces trois départements pour mettre les chefs en place, installer des barrages et activer le sabotage des voies de communication.

Le 10 juillet 1944, les Allemands mettent en ligne 27 000 hommes, appuyés par de l'aviation et de l'artillerie, pour réduire les maquis de l'Ain. Le lieutenant-colonel Jaboulay prend une part active à ce combat inégal ; son PC encerclé, il parvient habilement à évacuer tout le monde. Deux jours plus tard, de nouveau encerclé, il parvient de nouveau à sauver tous ses collaborateurs et les 300 hommes venus s'agglomérer à son PC, en passant au travers des lignes allemandes. Après plusieurs jours de traque sans nourriture et pratiquement sans eau, sa colonne est tellement épuisée qu'il ne trouve pas un volontaire pour aller chercher l'indispensable ravitaillement ; il part lui-même le chercher avec son officier d'ordonnance et un sous-officier, donnant une nouvelle fois l'exemple.

Après la libération de la région lyonnaise, Henri Jaboulay est appelé aux côtés du général Descours, commandant de la région avant d'être désigné pour prendre la co-direction d'une école d'officiers FFI de l'Armée de l'air au château de Monfrin dans le Gard.

Le 25 novembre 1945, la Croix de la Libération lui est remise, place Bellecour à Lyon.

Après guerre, Henri Jaboulay s'installe en Afrique du Sud où il est administrateur et directeur de sociétés industrielles et commerciales.

Conseiller honoraire du commerce extérieur de la France pour l'Afrique du Sud.

Henri Jaboulay est décédé le 11 juin 1977 à Johannesburg en Afrique du Sud. Il a été incinéré à Johannesburg.


• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 26 septembre 1945
• Croix de Guerre 14/18
• Croix de Guerre 39/45
• Médaille de la Victoire (Interalliée)
• Médaille Commémorative de la Grande Guerre

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