Henri DROUILH
Biographie
Henri Drouilh est né le 11 février 1891 à Panama (République de Panama) de père français et de mère américaine.
Envoyé en pension successivement en Allemagne et en Angleterre entre 11 et 15 ans, il poursuit ses études secondaires à Bordeaux puis après deux années de classes préparatoires part pour l'Indochine où il travaille sous les ordres de son père ingénieur des travaux publics.
Appelé de la classe 1911, il sert, à partir de 1913, dans l'artillerie coloniale à Saigon (Vietnam). Rendu à la vie civile en mai 1914, il est rappelé par la mobilisation d'août 1914.
Il retrouve l'artillerie coloniale mais demande à combattre en métropole. En avril 1915, il gagne la France et sert dans diverses unités d'artillerie de campagne et reçoit une première citation en 1916; l'année suivante, Henri Drouilh est muté dans l'aviation et, en juin 1917, rejoint l'école d'Etampes puis celle de Juvisy. Il obtient son brevet de pilote militaire en septembre 1917 et est promu caporal le mois suivant.
Il effectue de nouveaux stages avant de rejoindre le front en décembre, à l'escadrille de chasse SPA 103 de René Fonck.
En moins d'un an, il réussit à abattre quatre appareil ennemis tout en étant blessé deux fois en combat aérien. Il est démobilisé en août 1919 avec le grade d'adjudant de réserve.
Devenu ingénieur mécanicien constructeur dans l'industrie des huiles et du pétrole, il continue à piloter dans le civil. Au Gabon en 1937-1938, il travaille à l'implantation d'installations frigorifiques à Port-Gentil.
Mobilisé en septembre 1939, à Bangui en Oubangui-Chari (Centrafrique), au Bataillon de l'Air 214, bien que chargé de famille, il demande son maintien sous les drapeaux.
Refusant l'armistice, il rejoint le Nigeria britannique en juin 1940 où il s'engage dans les Forces françaises libres. L'adjudant-chef Drouilh est envoyé en mission et passe au Cameroun, à Douala, dans la nuit du 26 au 27 août 1940, pour rallier le territoire à la France libre avec le colonel Leclerc et une vingtaine d'hommes.
Après le ralliement du Cameroun, il sert lors des opérations du Gabon en octobre et novembre 1940. Le 22 novembre son avion s'écrase en forêt à Bongolo ; blessé à la jambe, il soigne son coéquipier lui aussi blessé et part chercher des secours qu'il trouve au bout de huit jours, sauvant la vie de son camarade.
Promu sous-lieutenant de réserve, il prend part ensuite, avec la Colonne Leclerc, à la prise de l'oasis de Koufra, conquise aux Italiens le 1er mars 1941.
En octobre 1941, après la campagne de Syrie, il retrouve son corps d'origine au sein des Forces aériennes françaises libres (FAFL) du Moyen-Orient. Il sert dans les lignes aériennes à Damas et, en juin 1942, après un court passage à l'Etat-major des FAFL à Rayack (Liban), est affecté à l'escadrille Nancy du Groupe de Bombardement "Lorraine".
Promu lieutenant de réserve, il quitte son groupe en octobre 1942 pour l'Etat-major des FAFL en Grande-Bretagne où il accomplit des tâches administratives à Camberley puis à Londres.
Détaché aux services secrets de la France libre en janvier 1943, il se dépense sans compter pendant 10 mois pour mettre sur pied la section de parachutage du Bureau central de Renseignements et d'Action de Londres (BCRAL). En effet, le 1er mars 1943, une sous-section Opérations est créée dont l’essentiel du travail consiste à l’organisation des opérations aériennes. Pour la diriger, le BCRA fait appel à Drouilh, que ses compétences techniques et son expérience opérationnelle rendent particulièrement apte à cette tâche. Les résultats obtenus sont importants. De son arrivée à la tête de la section en mars 1943 jusqu’à son décès en décembre, Henri Drouilh et sa section assurent le parachutage de 57 agents en 26 opérations, ainsi que 49 pick-up, permettant l’infiltration de 140 agents et l’exfiltration de 235.
Le lieutenant Drouilh remplit lui-même trois missions de parachutage extrêmement périlleuses au-dessus de la France occupée.
Dans la nuit du 16 au 17 décembre 1943, au retour de sa troisième mission dans le centre de la France, dans des conditions d'extrême mauvais temps, son quadrimoteur Halifax, en difficulté dans le brouillard, s'écrase dans la Manche près des côtes de l'Essex. Tué dans le crash, Henri Drouilh est inhumé au Brookwood Cemetery en Grande-Bretagne.
• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 4 mai 1944
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 14/18 (5 citations)
• Croix de Guerre 39/45
• Médaille de la Résistance
• Médaille Coloniale avec agrafe "Koufra"
• Mention in a Despatch (GB)