Claude BONNIER
ALIAS : Templeuve - Carvin - Hypoténuse
Biographie
Alias : Templeuve - Carvin - Hypoténuse
Fils de médecin, Claude Bonnier est né le 4 novembre 1897 à Paris.
Elève remarquable et précoce, il fait ses études au Lycée Condorcet et, alors qu'il est en classe de Mathématiques Spéciales, choisit de s'engager comme volontaire en avril 1915, à l'âge de 17 ans et demi.
Affecté au 1er Génie comme sapeur-mineur, il suit bientôt les cours d'EOR à Angers. En septembre 1915, il est promu aspirant au 3ème Génie.
Après six mois passés au front, il est admis à suivre le cours spécial des élèves officiers du Génie à Versailles.
Promu sous-lieutenant en novembre 1916, il repart pour le front puis, en novembre 1917, pour l'Italie avec son unité. Claude Bonnier termine la guerre avec le grade de lieutenant, la Légion d'Honneur et quatre citations.
Reçu dans les premiers en 1920 à l'Ecole Polytechnique et à l'Ecole des Mines, Claude Bonnier choisit cette dernière et, en 1922, il est ingénieur civil des Mines.
Socialiste convaincu, il est secrétaire des Etudiants socialistes et épouse, en 1923, la fille du député socialiste du Var, Pierre Renaudel.
En 1925, après trois ans d'études à la Sorbonne, Claude Bonnier est Docteur ès-sciences et entre à la Station Nationale des Recherches et Expériences Techniques de Bellevue. Ses recherches portent alors essentiellement sur l'amélioration du rendement des carburants et les moteurs.
Passionné par l'aviation, il occupera pendant quatre mois, en 1936, les fonctions de Directeur de cabinet du Ministre de l'Air, Marcel Déat, dans le gouvernement Sarraut.
En 1937 il est chargé de cours à l'Ecole Aéronautique et nommé Président Directeur Général de la Société Nationale de Construction des Moteurs.
Mobilisé sur place en septembre 1939 comme affecté spécial, Claude Bonnier demande une affectation militaire. Il obtient d'être affecté à la base aérienne de Chartres comme commandant mécanicien de l'Armée de l'Air. Envoyé à Gravelines, il est évacué de Dunkerque vers l'Angleterre fin mai 1940 dans des conditions éprouvantes et fait la preuve de son sang-froid. Il est cité à l'ordre de l'Armée.
De retour en France, il est démobilisé en août 1940. Rentré à Paris, il retrouve la Société nationale occupée par les Allemands. Il démissionne en décembre 1940 et dans l’attente de passer en AFN, il monte à Courbevoie, à l’été 1941, une petite société de construction de moteurs. En janvier 1942, il crée à Alger une usine qui permet de faire sortir de France des techniciens de haut niveau. Il élabore en même temps des plans d'action et fait la navette entre la France et Alger où il se trouve au moment du débarquement allié en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942.
Désireux de servir en combattant, et comme il ne trouve pas d'emploi de ce genre sur place, il quitte l'Algérie pour l'Angleterre après s'être engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres à Sfax, le 1er mai 1943. A Londres, il est affecté au Bureau Central de Renseignements et d'Action (BCRA) sous les ordres du colonel Passy et effectue un stage d'entraînement au camp de Camberley puis à l'Ecole de parachutistes de Largo où il obtient son brevet.
Promu lieutenant-colonel et Délégué militaire régional de la Région B (Bordeaux), il est déposé par une opération aérienne en Charente, dans la nuit du 15 au 16 novembre 1943 avec son adjoint, Jacques Nancy (alias "Sape"). Il a pour mission d'organiser les forces paramilitaires d'une région qui couvre l'essentiel du Sud-ouest de la France, des Charentes jusqu'aux Landes. Sous le nom d'"Hypoténuse", Claude Bonnier, qui se trouve face à une situation désastreuse du fait de la trahison de l'ancien chef régional, recrute et met en place les chefs départementaux.
Secondé par "Sape", inlassablement, "Hypoténuse" crée, arme et forme plusieurs groupes francs, inspecte des maquis et prépare, pour la région, le "plan vert" qui prévoit la destruction, le jour du débarquement allié, des voies de communication ferroviaires.
Trahi, il est arrêté par la Gestapo le 9 février 1944 et emmené au Bouscat, dans la banlieue de Bordeaux. Le soir même, après plusieurs interrogatoires subis sous la torture et au cours desquels il ne dira rien, Claude Bonnier se suicide. Les mains liées derrière le dos, il est obligé de se coucher à terre pour avaler la capsule de cyanure qu'il avait réussit à dissimuler et à faire tomber de sa ceinture sur le sol.
Nommé colonel à titre posthume, Claude Bonnier a été inhumé le 7 mai 1954 dans la crypte du Mémorial de la Résistance à Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente).
• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 28 mai 1945
• Croix de Guerre 14/18 (4 citations)
• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
• Croix du Combattant Volontaire
• Croix de Guerre Italienne
Publication :
• Pour une politique de l'Air, Paris