André MOULINIER
ALIAS : Leblanc - Casse-cou
Biographie
Fils d'infirmier, André Moulinier est né le 19 juin 1922 à Paris (13e arrondissement).
Il est titulaire du Brevet élémentaire.
Le 10 septembre 1940, il est engagé volontaire pour la durée de la guerre au consulat anglais de San Sebastian en Espagne au titre de la France libre.
Il est affecté à la French Section du War Office : il est chargé d'organiser l'évasion des militaires anglais vers le consulat et fait effectuer le passage de la ligne de démarcation à 160 prisonniers de guerre. Il agit au sein du groupe "Jean Marie".
Arrêté par la Gestapo à Hendaye le 14 janvier 1941, condamné à quatre ans de travaux forcés, il s'évade d'Allemagne, du camp de Wessling en Rhénanie, le 21 septembre 1941 et reprend son service au BCRA (Bureau central de renseignements et d'action).
André Moulinier est envoyé en mission en Allemagne en janvier 1942, puis en mai de la même année, en Côte d'Or, dans l'Yonne, en Bretagne et dans le Cher, pour des opérations d'action. Il participe, durant cette période, à des sabotages de voies ferrées, à des attaques de convois allemands et à des parachutages d'armes.
Il est arrêté, à nouveau, par la Gestapo et des carabiniers espagnols à Beobia en Espagne, le 7 octobre 1942. Interné, il s'évade le 1er juin 1943 du camp de Lanton (Gironde).
A partir de juin 1943, il est envoyé en Bretagne puis, à la tête d'un groupe d'une vingtaine d'hommes, il participe à plusieurs missions pendant l'été en Bourgogne, en Franche-Comté (maquis Georges Clemenceau et Bourgogne) où il assure le commandement du secteur Nord et Nord-Ouest. Son groupe est responsable de la destruction de neuf écluses dans l'Yonne, de l'attaque à la grenade d'un train allemand aux Laumes (Côte-d'Or) faisant 47 tués et 60 blessés dans les rangs de l'ennemi, de la destruction d'un chantier de l'organisation Todt à Saint-Florentin (Yonne).
Lors d’une attaque contre l’occupant à Laignes en Côte-d’Or, le 6 septembre 1943, il est blessé par éclat de grenade à la tête et à la jambe gauche.
Il est l'un des acteurs de l'opération "Montbard" (destruction d'une usine de fabrication d'obus allemands de 88 avec le groupe Bourgogne). Il organise de nombreux parachutages en Bourgogne et fournit des renseignements par radio aux Anglais sur les points à bombarder (dépôts de la SNCF, dépôts d'essence, etc.). Il est cité huit fois à la radio française de Londres sous le nom de "casse-cou". Les Allemands mettent sa tête à prix pour 1 800 000 francs.
Arrêté le 31 décembre 1943, à Coulmier-le-Sec, lors de l'attaque à main armée de la Mairie où il cherchait à dérober des cartes d'alimentation, il parvient, avec la complicité des gendarmes, à s'évader du Palais de Justice de Dijon avant d'être livré aux Allemands.
En janvier 1944, il est muté à la direction des maquis du Châtillonnais et du nord de l'Yonne. Il organise le déraillement de deux trains à Is-sur-Tille et en mai 1944 parvient à détruire neuf moteurs d'avions acheminés par voie ferrée en gare de Poinçon-les-Larrey (Côte-d'Or).
A partir du 6 juin 1944, André Moulinier et ses hommes multiplient les destructions de voies ferrées, de ponts et de locomotives puis, à partir de juillet 1944, les attaques de convois ennemis dans toute la Bourgogne. Blessé de nouveau au bras par balle le 7 juillet à Châtillon. En septembre 1944, il prend une part active à la libération du Châtillonnais.
Le 1er octobre 1944, il est affecté au 35e Régiment d'Infanterie où il prend le commandement de la 3e Compagnie avec le grade de lieutenant. Il est blessé au combat par des éclats d'obus, le 28 janvier 1945 à Wittelsheim, pendant la campagne d'Alsace. Evacué sur l'hôpital de Mulhouse puis transféré à l'hôpital militaire de Limoges.
Après la guerre, André Moulinier reste dans l'armée et est affecté en octobre 1945 au 134e RI puis, en mars 1946, au 1er RIC il quitte l'armée en 1947.
Il est ensuite rédacteur de presse au journal Dissidence 40 et exerce la profession de chef d'équipe ou contremaître dans plusieurs sociétés.
André Moulinier est décédé le 7 mai 2006 à Romorantin dans le Loir-et-Cher. Il est inhumé au cimetière de Préveranges dans le Cher.
• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945
• Croix de Guerre 39/45 avec palmes
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Médaille des Blessés
• Médaille Commémorative de la Guerre 39/45